そうだ京都、行こう (10 finale)

A la fin de la journée, après notre visite au Kennin-ji, nous nous dirigeons vers Higashiyama et le quartier du temple Kiyomizu-dera, un des plus célèbres temples de Kyôto. Pour ce voyage à Kyôto, Mari et moi-même avions décidé d’éviter les lieux très touristiques que nous avions déjà visité dans le passé, et de se concentrer sur les petits temples et sanctuaires à l’écart de la foule. Mais l’envie était trop forte de retourner voir le Kiyomizu-dera, l’atmosphère des petites rues en pente grimpant vers le batiment principal, installé à flanc de colline et soutenu par des centaines de pilliers. Le temps a malheureusment joué contre nous, il est 6h et le temple est sur le point de fermer. On pourra seulement admirer le coucher de soleil sur une des tourelles à l’entrée du temple.

Le lendemain, c’est déjà la dernière journée de notre voyage. On a bien profité des beautés de Kyôto dans les jardins et temples comme dans les petites rues ordinaires. Mais le temps était bien entendu trop court. J’aurais voulu voir les chefs d’oeuvre que sont la Villa impérial Katsura et son jardin, ou encore le pavillon Hiunkaku de style Sukiya dans l’enceinte du Nishi-Hongan-ji. Il faut connaître les jours d’ouverture à l’avance malheureusment (quelques jours dans le mois), ou faire une réservation longtemps avant de visiter. La prochaine fois, on s’y prendra 3 mois à l’avance. Après avoir lu le Pavillon d’or de Yukio Mishima, j’aurais également voulu le revoir.

La grande gare de Kyôto, par l’architecte Hioshi Hara, est la dernière étape du voyage. Elle est gigantesque, quadrillée de verre, faite de longs escaliers et de centres commerciaux. On en fait le tour à la recherche de quelques omiyage, jusqu’à la dernière minute avant de prendre le train rapide Shinkansen pour Tokyo.

C’était le dernier épisode sur Kyôto. Ecrire sur Kyôto en plusieurs épisodes était un exercice très stimulant, et je suis un peu triste de terminer l’histoire. Ou plutôt, je suis pressé de retourner à Kyôto pour reprendre l’histoire…

Sur 2 allées du parc d’Ueno

Toute personne se promenant dans le parc d’Ueno aura forcément remarqué ce poste de police particulier posé dans un coin de deux allées à proximité des musées. On se demande d’où sort ce koban futuriste. Il sort de l’imagination de son auteur, Tetsuro Kurokawa, 64 ans. Kurokawa est actuellement professeur et directeur du Art Media Center à Geidai, l’école d’art Tokyo Geijitsu Daigaku (Tokyo National University of Fine Arts and Music). On consultant la liste des travaux d’architecture qu’il a conduit, je remarque avec surprise qu’il est à l’origine du Suehirodori Churinjo, un parking public pour vélos, de couleur verte, dans une petite rue près de la station de Kichijoji. C’est une structure qui m’a toujours intrigué et que j’ai pris en photo plusieurs fois, et même joué avec sa structure. J’aime faire ces petites découvertes, comme si je retrouvais des éléments d’un puzzle.

Sur une des allées du parc, à quelques mètres du poste de police, se trouve le National Museum of Western Art, Tokyo. Ce bloc sur pilotis composé de panneaux de béton verticaux est la seule architecture de Le Corbusier au Japon. Ce batiment date de 1959, et a été concu en collaboration avec des architectes japonais dont Kunio Maekawa. En parlant de Corbu, rappellons qu’une exposition le concernant va bientôt démarrer au Mori Art Museum.

Au fait, hier, le 22 Mai, Made In Tokyo fêtait déjà ses 4 ans. 4 ans d’existence, ca commence à faire, c’est un gros bébé …

そうだ京都、行こう (9)

Après la visite du sanctuaire Shimogamo, nous partons à la recherche d’un endroit où manger. Mari avait bien sûr déjà étudié longuement la question, ca sera le restaurant japonais Mikoh. Pas toujours simple de se repérer correctement dans Kyôto avec un plan approximatif où seules les grandes artères routières à l’intérieur de la ville sont indiquées. La structure de la ville est simple, mais on réussit quand même à s’y perdre. Nous descendons d’abord la rivière Kamo et avec un peu de chance, après quelques détours, nous trouvons ce fameux Mikoh. Pour un prix modéré, on a le droit à très bon bento à la mode de Kyôto, dans un cadre traditionnel.

Nous redescendons ensuite Kyôto, pour gagner Gion. Les rues étroites sont quasiment désertes, l’activité viendra la nuit, et on aura peut être la chance d’apercevoir une geisha ou maiko à l’entrée d’un restaurant de la rue Miyako. En attendant, nous suivons cette rue Miyako jusqu’au temple Kennin-ji.

kenninji

Kennin-ji est le plus vieux temple Zen de Kyôto, d’une branche du Zen nommée Rinzai. Le temple a été fondé en 1202 par le prêtre Eisai, reconnu pour avoir apporter le Zen au Japon ainsi que la pratique de la cérémonie du thé, plus tard perfectionnée par Senno Rikyu.

Une haute marque distinctive de ce temple est la peinture des dieux du vent et du tonnerre, Fūjin Raijin, aux apparences féroces. Cette oeuvre éminament connue est de Tawaraya Sôtatsu (souvenez -vous, on avait déjà vu quelqu’unes de ses oeuvres au Yogen-In). Malheureusement, on ne pourra pas voir l’original, mais seulement des copies imprimées. Ces copies sont d’ailleurs de qualité exceptionnelle, d’abord scannées à la verticale, ensuite imprimées sur des imprimantes grand format Canon imagePROGRAF IPF9000. On ne verrait pas la différence si ce n’était les feuilles d’or recouvrant une grande partie de ces oeuvres. L’or est en fait ajouté manuellement sur les impressions papier par des artisans spécialisées. J’avais pu voir un de ces artisans à l’oeuvre lors d’une exposition au Sogo Museum of Art de Yokohama. Cette initiative d’archivage d’oeuvres de Kyôto a été lancée par la Kyoto International culture foundation sous le nom de Kyoto Digital Archive Project dans le but de sauvegarder en digital la beauté de Kyôto pour les générations futures.

Un autre élément remarquable du temple Kennin-ji est cette immense peinture de dragons jumeaux sur le plafond d’un des batiments du temple. Il s’agit d’une oeuvre récente, elle date d’avril 2002, commanditée pour les 800 ans du temple. C’est une création de Koizumi Junsaku, originaire de Kamakura. Il a fallu 2 ans à cet artiste de 78 ans pour terminer ces 2 dragons. Il a d’abord exécuté cette peinture dans un gymnase d’une école à Hokkaido avant de la faire installer dans le temple. On trouve souvent des dragons de ce type sur les plafonds des temples Zen, comme par exemple au temple Kenjo-ji à Kamakura. La peinture étant récente, on avait le droit aux photos.

Le jardin intérieur du Hall principal est superbe et reposant, composé de grands rochers au milieu d’une mer de mousse. On ne peut s’empêcher de s’asseoir et d’admirer.

(la photo des dieux du vent et du tonnerre ci-dessus provient de la brochure du temple)

キーラ通りで見たもの

Suite et fin (pour l’instant) des découvertes architecturales sur la Killer Street (rue Gaien-Nishi). Cette rue est semée de batiments remarquables: le musée d’Art Contemporain Watari-Um par Mario Botta et ses surfaces planes rayées symétriques, terminées en angles vifs.

En face du Watari-Um, on ne peut pas manquer la couleur jaune vive du jardin d’enfants concu par l’atelier d’architectes Ciel Rouge Création. Ciel Rouge est un partenariat franco-japonais de Henri Gueydan et Fumiko Kaneko, avec des créations en Europe et Asie dans un esprit de fusion des cultures.

Un peu plus haut, dans une rue petite rue perpendiculaire à la rue Gaien-Nishi, on peut apprécier une autre création du Ciel Rouge, l’église protestante Harajuku Church. Les formes arrondies et futuristes surprennent. L’intérieur est épatant, blanc et clinique avec des éléments de couleur vive. On croirait un intérieur de vaisseau spatial tiré d’un film des années 70. Je ne suis pas mécontent de cette découverte.

En continuant la promenade, quelques batiments attirent le regard comme cet immeuble noir en pointes et murs ouverts (en face des apartements publics), ou cette autre architecture en pointe et en courbe de verre à paliers avec une porte et mur de château fort (derrière le Terrazza).