そうだ京都、行こう (5)

Nous continuons notre marche dans l’enceinte du Tofukuji jusqu’au hall principal, le Hôjô (reconstruit en 1890). En chemin, on doit traverser un petit pont de bois recouvert, avec une vue sur la verdure fraiche printanière des arbres momiji (érables palmés dont les feuilles rougissent en automne).

Le hall Hôjô est entouré de 4 jardins de Shigemori Mirei dessinés en 1939. Ces jardins zens symbolisent différents aspects de la vie de Bouddha, à travers des éléments abstraits tels que des rochers posés sur une mer de sable. J’aime beaucoup le jardin arrière, au Nord, quadrillé de mousse humide et de dalles de pierre. Dans un coin du grand hall, on peut apercevoir la vallée de momiji verts de tout à l’heure, une vue plongeante au dessus de la tête des arbres. On dirait que l’on a la tête dans les nuages avec des éléments de temple qui surgissent à certains endroits, ou que l’on survole une masse verte et onduleuse en forme de collines. Tofukuji est un lieu remarquable à ne pas manquer.

TERRAZZA

Sur la même rue que la maison Tower House, un peu plus bas dans la pente, on ne manquera pas la présence puissante du bloc de béton fragmenté et anguleux du Terrazza (1991). On doit cette architecture post-moderne au japonais Takeyama Kiyoshi Sey (né à Osaka en 1954), fondateur du groupe Amorphe.

Cette forteresse à trois cheminées est une Showroom Jaguar et Rover, situé dans le quartier de Jingumae à Shibuya, et sur l’avenue Gaien-Nishi, également surnommée « Killer Street ». Ce surnom assez officiel car indiqué sur les cartes de Tokyo est assez intriguant. Kaori Shoji sur le International Herald Tribune nous en apprend un peu plus sur cette rue chic et sa légende urbaine, avec quelques réponses possibles quant à l’utilisation de ce surnom:

« Some claim that it’s because the traffic is a killer, or because the speeding sports cars, their drivers intent on showing off, have caused more accidents here than anywhere else. Others say it’s because few women taken on a date to Killer Street could fail to be enthralled by the understated but luxurious little boutiques, the artsy bookshops, the apartments with spacious courtyards à la Paris — hence, « Ladykiller Street. » Another version has the designer Junko Koshino looking out from her Porsche at the dressed-to-kill crowd thronging the strip and declaring the whole thing « killer. »

Cette avenue large et dégagée, en pente, donne en effet envie d’appuyer sur le champignon, comme j’ai pu en faire l’expérience des dizaines de fois à moto. Je comprends assez bien la première proposition de réponse…

そうだ京都、行こう (4)

A la fin de notre première journée à Kyôto, on ne peut pas échapper à une pause thé et wagashi dans une très bonne maison conseillée, Kansyundo, sur la grande rue Shichijo. Au menu, une patisserie wagashi accompagnée de thé vert macha, d’haricots rouges et mochi, et du kuzukiri, des nouilles froides et transparentes à base de kudzu.

Nous finissons la journée par une longue promenade le soir près de la rivière Kamo, puis en longeant la rue Kawaramachi jusqu’au centre actif et animé de Kyôto: le Kawaramachi-Shijo. Du croisement, on peut joindre le quartier de Gion et ses petites rues animées ou plus calmes à l’écart, beaucoup de petits restaurants et de lumières.

Notre deuxième journée commence par un peu de marche à pieds tôt le matin jusqu’au temple Tofukuji. Il s’agit d’un grand complexe de temples au Sud Est de Kyôto, possédant de nombreuses annexes et dépendances. Il pleut un peu, ce temps est idéal pour aller observer les mousses des jardins. En chemin, on s’arrête dans une de ces annexes: le Reiun-In. Un groupe d’une trentaine de personnes est déjà installé sur le tatami du temple à chanter des chants religieux.

Tout comme dans un des temples précédents, le Yogen-In, la vue sur le jardin est magique. Ce jardin et le temple datent de 1390, mais malheureusement, comme beaucoup de lieux historiques à Kyôto, il a subit des incendies et mis en ruine pendant une longue période. Le célèbre paysagiste Shigemori Mirei le reconstruit en 1970 en suivant le modèle initial: une représentation de l’univers avec en son centre, une pierre sacrée (Iai Seki) représentant le Mont Shumisen, la montagne sacrée où vivait Bouddha. Après que le groupe ait quitté le temple, on est saisi par la tranquilité des lieux, et l’atmosphère légèrement humide du jardin. On s’asseoit sur le tatami, enfin seuls, pour regarder cette représentation divine.

Après la visite sommaire de l’intérieur du temple, nous repartons vers le Tofukuji.

Brutaliste

Tower House, une maison individuelle conçue par Takamitsu Azuma en 1966. On la trouve à Jingumae, pratiquement en face du Watarium et il s’agit de la maison de l’architecte. La structure est dure, austère, comme une muraille défensive dans un environnement urbain hostile.

Cette architecture violente faite de béton brute tient du Brutalisme, un style architectural des années 50 à 70, issu du modernisme et inspiré des travaux de l’architecte suisse Le Corbusier.

Cette maison est de structure géométrique et anguleuse, brute de décoffrage et proche du matériau béton, massive bien que la taille soit extrêmement réduite, de surface et finition volontairement grossière. Le concept prime sur la beauté sur ce style d’architecture, ou est ce la beauté des imperfections.