結び

Je fais un tour rapide des photographies de l’année dernière que je n’ai pas encore publié sur ce blog et j’en trouve quelques unes prises un soir d’octobre dans le quartier des livres de Jimbocho. Je connais assez peu ce quartier et je n’avais ce jour là qu’une petite heure devant moi pour faire un tour. Ce soir là, il y avait un marché aux livres dans une des rues mais je regarde plutôt les librairies pour en trouver une qui attirerait mon regard. Je décide d’explorer Komiyama Shoten 小宮山書店, attiré par les grandes affiches de photographes japonais sur les murs. Il y a beaucoup de livres photographiques et une galerie à un des étages. Il y a peine assez de place dans les étages étroits pour y entasser tous les livres offerts à la vente. Cette librairie établie en 1939 a beaucoup de charme, j’y reviendrais certainement, pour explorer d’autres lieux également, quand j’aurais un peu plus de temps devant moi.

A la fin du mois de décembre, nous sommes allés au Tokyo Metropolitan Teien Art Museum, près de Shirogane. Nous accompagnons l’amie de Mari, Yo et sa fille, pour aller voir l’exposition de Christian Boltanski intitulée « Animitas – Les âmes qui murmurent« , composée de 3 ou 4 grandes installations (vidéos, sonores ou autres). J’étais en fait plus intéressé par la visite du musée lui-même, dont de nombreuses pièces sont du style Art Deco, par le designer français Henri Rapin. On peut visiter de nombreuses pièces de ce qui était l’ancienne demeure du Prince Asaka. On est impressionné par la richesse du design et la beauté des matériaux. Nous avions déjà visité ce musée il y a une dizaine d’années, mais il avait fermé pour rénovation dernièrement. Une annexe moderne a été construite à l’arrière de la demeure et les deux bâtiments sont reliés par un couloir avec une paroi de verre. Comme on peut le voir sur la photographie ci-dessus, la lumière traversant la paroi de verre et se reflétant sur le mur donne une texture intéressante, comme des coussins d’un sofa, qui intrigue beaucoup les passants.

君の名は。(Kimi no na ha – Your Name), on parle beaucoup de ce film d’animation de Makoto Shinkai depuis plusieurs mois et le succès ne semble pas s’estomper. En profitant d’un peu de temps libre en ce long week end, je me décide à aller voir ce film dont on parle tant, en ne savant pas trop à quoi m’attendre. Je n’ai absolument rien lu en avance sur le sujet de ce film d’animation et j’en sais peu de choses à part à travers les images superbes et réalistes que j’ai pu voir dans les bandes annonces. On n’est en effet pas déçu par la beauté du dessin et du rendu des décors, que ce soit le réalisme très poussé des paysages urbains de Tokyo ou ceux des montagnes de Takayama avec sanctuaire perché autour d’un lac circulaire. L’histoire, elle, va au delà du réel et mélange rêves et sensations extra-humaines. Je me garderais d’expliquer l’histoire ici, mais ça serait de toute façon assez compliqué. En fond, le film parle de liens entre les êtres, du lien invisible entre un lycéen Taki et une lycéenne Mitsuha habitant dans des lieux très éloignés mais qui sont destinés à se sauver l’un l’autre. A tout moment, on oscille entre rêve et réalité. Les deux personnages principaux s’échangent leur vies par un grand mystère, mais qui révèlent des destins liés. Cette relation me rappelle un peu les liens entre les personnages de 1Q84 de Haruki Murakami, Aomame et Tengo. Bien que l’histoire soit complètement différente, on y retrouve des atmosphères irréels et cette forme de lien qu’on l’appelle musubi (結び). J’ai beaucoup aimé ce film et je suis assez satisfait de constater que le public nombreux et que la critique excellente ne s’y trompent pas. On parle de Makoto Shinkai comme du nouveau Hayao Miyazaki.

6 commentaires

  1. Salut,

    Bonne et joyeuse année, avec la santé et pleins de jolis trucs qui vont avec.

    Ca faisait un bout de temps que je n’avais pas posté un petit commentaire malgré mes passages. Tes photos sont toujours super belles. Dis moi tu postes toujours sur instagram?

    Amicalement.

  2. J’aime beaucoup tes derniers post, quelque chose a changé (?) Nous découvrons la ville avec toujours l’important donnée à l’architecture et aux ambiances, mais il me semble que les lieux deviennent un peu plus habités, de personnages et d’histoire, je dirais qu’il y a maintenant un équilibre plus subtil dans les compositions, entre image, dessins et textes, il me semble que tous deviennent cohérents et dépendants.

  3. Salut Psymon, merci. Bonne et heureuse année 2017. C’est une coïncidence intéressante que tu me poses la question d’Instagram car je viens justement d’effacer l’application de mon iPhone et iPad. Je me suis toujours posé des questions sur l’utilisation de cet application, car qu’on le veuille ou non, on se laisse emporter par la recherche du « like » à tout prix. Quand je me promène, je préfère toujours prendre une photo au réflex plutôt qu’à l’iPhone (bien que la qualité ne soit pas si mauvaise que ça). Ces derniers temps, je continuais à utiliser Instagram pour poster des photos de mes dessins immédiatement dès que je les termine, car ça met un peu de temps pour aller les scanner dans une boutique spécialisée. Mais au final, je passais le temps à regarder machinalement ce flux Instagram interminable devant moi, sans en retirer grand chose. J’y reviendrais peut être car je n’ai pas effacé mes photos ou désactiver mon compte, mais je fais une pause en ce moment.

  4. Bonjour Daniel, merci d’abord pour le message de bonne année (très belle composition de photos!). Oui, quelque chose a changé et c’est intéressant que tu puisses l’avoir remarqué! En fait, pour les deux derniers billets, j’avais écrit le texte à l’avance sur un carnet avant de le réécrire sur le blog. Je ne passe pas forcément du temps à écrire et corriger sur papier, mais j’ai l’impression que c’est plus facile d’écrire sur papier dans un premier temps. L’intérêt est que je peux me mettre à écrire quand l’envie me prend, car j’emmène toujours un carnet avec moi. Par exemple, j’ai écrit le texte ci-dessus du film d’animation dans le café de la librairie Kinokuniya à Shibuya, en surveillant d’un oeil mon fils qui lisait des livres pour enfants. Du coup, je deviens peut être plus personnel. Si ça peut apporter de la cohérence et du lien entre ce que je construis, c’est une bonne chose. Le lien, c’est le « musubi » encore, j’aime essayer de révéler les liens entre les choses bien ça ne soit pas toujours facile.

  5. La question que je me pose, est ce vraiment utile? Les gens consomment, il n’en ressort pas grand chose j’ai l’impression. Ca fait que deux semaines que je suis dessus. Et ça me fatigue pas mal, les gens préfèrent les bimbos.

  6. Oui, en ce qui me concerne, consulter le flux Instagram, comme sur Flickr un peu avant, devenait une routine systématique, faire défiler et cliquer sur like. C’est l’automatisme que cela crée qui finit par me fatiguer, et une certaine addiction car c’est simple d’ouvrir l’appli en pensant y passer que quelques secondes.

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