why can’t we look the other way

C’est un sentiment assez étrange de passer autant de temps sur Made in Tokyo, sans que ça soit visible puisque je nettoie, corrige mes anciens billets, le format, les fautes d’orthographe parfois ou des liens erronés. Je fais des sauvegardes du contenu du blog en cas d’incidents, des actions élémentaires qu’il faut penser à effectuer régulièrement. Les espaces Gallery et une ancienne Gallery privée sont également supprimés du site web, ce qui allège grandement la configuration de mon espace internet. Allégé est un bien grand mot car 14 années d’activités internet m’amènent à presque 5 Giga de contenu, en très grande partie les photographies montrées sur le blog.

Le fait de se consacrer au blog plutôt qu’aux réseaux sociaux que j’ai pratiquement abandonné semble à contre courant. Mais pourquoi ne pourrait on pas regarder dans l’autre direction, à contre courant. Cet article lu récemment sur le journal en ligne Huffington Post français intitulé « Les réseaux sociaux sont en train de mourir » me rassure un peu. On y décrit ces réseaux sociaux comme « une fenêtre sur le bruit du monde » où l’on y recherche « au milieu d’une montagne d’ordures le petit caillou qui brille ». Il y a une certaine exagération dans ces mots, mais cette image est cependant très véridique. On nous dit ensuite « ce manège creuse peu à peu notre mésestime de nous. Nous savons que nous perdons du temps [sur les réseaux sociaux] mais au fond, nous n’avons peut être rien de mieux à faire ». C’est cette prise de conscience personnelle qui m’a fait m’écarter d’Instragram par exemple. Je me suis dit que j’avais certainement mieux à faire que de feuilleter les pages Instagram de manière passive et machinales, sans que cela m’apporte grand chose en terme d’inspiration personnelle.

Et je ne sais pas pourquoi, mais l’envie me prend en écrivant ce billet d’écouter L7, l’album Bricks Are Heavy sorti en 1992.

une dilution dans l’infini

Je consulte très souvent Pitchfork pour y trouver des nouvelles inspirations musicales. Il y a quelques mois, je découvrais le très bel album Ruins de Grouper, qui quand je l’écoute, influence d’une certaine manière mon traitement des photographies et l’ambiance des compositions graphiques. Pitchfork, nous dit d’une des chansons (« I’m clean now ») du nouvel EP Paradise Valley EPde Grouper, qu’il s’agit d’un morceau « almost unbearably beautiful ». Cette beauté, on la trouve dans la voix de Liz Harris se perdant dans une boucle infinie de guitare. La voix claire au début du morceau se mélange de plus en plus au son, se dilue avec la musique de sorte qu’on peine à distinguer musique et voix. Les morceaux de ce EP sont plus lumineux que ceux de l’album précédent Ruins, qui reste cependant mon préféré pour la beauté sublime des boucles de piano qui semblent être jouées en plein air.

Les visages ci-dessus ont été pris en photo sur diverses affiches aperçues dans les rues, dans les couloirs de métro, à l’intérieur de halls. Les visages se diluent également dans des boucles infinies comme la voix de Grouper. Cette infinité de boucles sont des gouttes de pluie démultipliées à l’infini.

Cette difficile année 2016 se termine enfin. Ce n’est pas trop tôt.