no one knows how I live my life

Les titres en anglais des billets en noir et blanc sont tirés, comme c’est très souvent le cas, de paroles de morceaux de musique que j’écoute très souvent et dont il n’est pas toujours utile de préciser le titre tant il pourrait paraître évident pour les lecteurs assidus de ce blog. Ces extraits mystérieux ne correspondent pas souvent à mon état d’esprit du moment mais évoquent plutôt de manière certes très éloignée le contenu du billet. Les quatre photographies de ce billet sont prises en différents lieux dont certains hors de Tokyo, et certaines photos sont plutôt anciennes. Il me semble bien que les vagues sur la dernière photographie du billet ont été prises à Osaka.

Je me suis rendu compte une nouvelle fois en regardant la retransmission pseudo-live de Supersonic dimanche que je n’écoute plus beaucoup de nouvelles musiques occidentales, la seule exception récente étant quelques morceaux des écossais de Chvrches sur leur quatrième album Screen Violence, notamment les excellents Violent Delights et How not to Drown. Ce deuxième morceau en collaboration avec Robert Smith, que j’ai entendu sur la radio J Wave, est la raison pour laquelle je me suis penché une nouvelle fois sur la musique de ce groupe. De Chvrches, j’aime surtout la voix de Lauren Mayberry et les compositions qui accrochent immédiatement. J’avais par contre été déçu par leur collaboration avec Suiyoubi no Campanella il y a plusieurs années. Ce nouvel album semble être un retour aux sources (原点回避) bienvenu pour le trio, et ça me convient beaucoup plus.

Le nom de Vaundy m’est familier depuis quelques temps mais je ne savais pas vraiment quel genre de musique il composait. A vrai dire, je ne savais même pas s’il s’agissait d’un nom d’artiste ou d’un nom de groupe. Le morceau Tokyo Flash (東京フラシュ) que j’écoute beaucoup en ce moment est en fait sorti en Novembre 2019 et il s’agit de son premier single. Il a sorti une dizaine d’autres singles depuis et un album intitulé Strobo en Mai 2020. C’est le titre du morceau qui m’a d’abord attiré car il m’évoquait un peu King Gnu (le mot flash sans doute qui est un des titres du deuxième album de King GNU), puis la vidéo dans les rues de Tokyo où Vaundy (je pense que c’est lui) se déplace en laissant des traînées éphémères sur son passage. J’aime beaucoup sa voix que je comparerais à une version masculine de Iri. Je trouve en fait quelques ressemblances dans leurs voix. Le morceau Tokyo Flash est accrocheur dès le premier riff de guitare et la voix de Vaundy est à la fois forte et assurée, et en même temps un peu nonchalante sur les fins de phrases. Ce morceau est à la frontière des styles que j’écoute habituellement mais je trouve ce morceau très rafraîchissant.

Je me souviens après avoir écouté leur précédent morceau Hikari no Disco, souhaiter qu’ils continuent sur cette même vague rétro futuriste. C’est exactement ce que fait Capsule avec le nouveau single Future Wave à l’efficacité redoutable. Le morceau nous ramène vers les sons des synthétiseurs des années 80 mais comme remis au goût du jour. La vidéo du morceau montrant une voiture de course dans un jeu vidéo de type arcade, me rappelant Outrun mais,en 3D de l’époque PS1, nous fait revenir en arrière sauf que cette voiture finit par s’envoler dans les airs, matérialisant bien le côté rétro-futuriste du morceau. La voix de Koshiko est omniprésente ce qui est une très bonne chose car elle se marie tres bien avec ces sons électroniques. Il y a un petit quelque chose dans sa voix qui vient habilement adoucir les sons pourtant inarrêtables composés par Yasutaka Nakata. J’aimais déjà beaucoup Hikari no Disco mais Capsule dépasse là un seuil sonique sans pourtant tomber dans le poussif. Je me demande maintenant si Capsule est parti pour écrire un album entier dans ce style. Je pense bien continuer à les suivre si c’est le cas.

Osaka ’18/4

La vue du château d’Osaka nous a accompagné pendant tout notre petit périple. Nous logions pour deux nuits dans un hôtel à proximité et on pouvait apercevoir le château dans un coin de la baie vitrée de la chambre. Le visiter faisait partie du programme, d’autant plus qu’on voulait profiter un peu plus des quelques cerisiers qui agrémentaient les jardins fortifiés du château. Comme la plupart des châteaux japonais, il a été reconstruit plusieurs fois et la dernière version en date est très récente car elle est de 1997. Les murailles de pierre donnant sur les douves du château sont par contre plus anciennes et sont vraiment impressionnantes par leur taille. J’aime beaucoup la dynamique courbe de la muraille qui vient se jeter dans l’eau des douves. On grimpe vers le château en marchant le long des ces immenses murs de pierre, jusqu’à un pont traversant les douves. Sans s’en rendre vraiment compte, nous sommes déjà au pied du château. Un ascenseur aux parois de verre nous rappelle que ce n’est plus un bâtiment historique ayant traversé les guerres de clans, mais une construction faite de matériaux modernes. On peut monter au 5ème étage par un ascenseur ou monter à pieds par l’escalier. Du 5ème au 8ème et dernier étage, il faut par contre monter à pieds. Nous monterons par l’escalier, mais ce n’était de toute façon pas imaginable de faire la file d’attente de l’ascenseur vue la foule présente. C’est encore une fois le problème de ce genre de lieu: la foule de touristes des visites organisées en cars. En haut du château, la vue panoramique que l’on a sur Osaka est superbe, mais il faut jouer des coudes pour s’approcher des balustrades. J’exagère un peu, on ne se marche quand même pas sur les pieds, mais j’avais perdu l’habitude de ce genre de visites encombrées (quoique dans les musées de Tokyo le week-end, ça peut être la même chose). Nous visiteront le musée situé à chacun des étages du château, un peu rapidement pour s’extraire de la foule. On apprendra quand même à travers des scènettes en hologrammes très bien faites, la vie de Toyotomi Hideyoshi, depuis ces origines modestes jusqu’à son ascension au pouvoir en seigneur de guerre, mais également comme l’un des unificateurs du Japon. A l’époque de sa toute puissance dans les années 1580, il se fait construire le château d’Osaka.

Nous continuons ensuite notre visite des quartiers d’Osaka en descendant un peu plus au sud jusqu’à la station Tennōji sur la ligne de train circulaire Osaka Loop Line, l’equivalent de la ligne Yamanote de Tokyo mais en plus récent semble t’il. A Tennōji, je voulais jeter un œil à la monstrueuse tour Abeno-Harukas. La tour n’est pas monstrueuse par son design, quoiqu’un peu difforme, mais par sa taille de 300 mètres de hauteur pour 62 étages, faisant d’elle le plus haut building du pays. On hésite un peu, mais nous ne monterons pas tout en haut, faute de temps. Je me contente de prendre la tour en photo quand un recul suffisant me le permet. Nous allons plutôt dans le quartier de Shinsekai, autour de la petite tour Tsutenkaku. Les rues du quartier sont volontairement surchargées d’affichages en tout genre. On y trouve plusieurs restaurants de brochettes kushiage de viandes, légumes ou fruits de mer fris. Un rabatteur devant la tour essaie de nous convaincre de venir dans son restaurant. Après quelques hésitations, on finit par le suivre et nous nous assiérons au comptoir. Le cuisinier devant nous et la serveuse un peu plus âgée qui semble être également la gérante des lieux sont tous les deux assez bavards. Mais pas facile de répondre aux questions qu’on me pose avec une tomate en brochette archi-chaude dans la bouche. On me demande depuis combien de temps j’habite au Japon et ensuite, pour quelle raison je suis venu habiter ici. Je pioche dans les explications typiques et un peu générales que je donne à chaque fois, mais c’est un peu laborieux car ça faisait longtemps que l’on ne m’avait pas posé la question. À vrai dire, après 19 ans de vie au Japon, j’aurais pu lui dire que j’ai oublié la raison pour laquelle je suis venu. Ça fait tellement longtemps après tout.

Nous remontons ensuite un peu au nord, à Kitahama sur la ligne de métro Midosuji, pour aller à la pâtisserie Gokan, la pâtisserie des samouraïs, est il écrit. Il se trouve dans un vieux building historique. Nous montons à l’étage pour une dernière pause thé et café avant de reprendre le Shinkansen pour Tokyo à 17h30 ce soir. On croyait être assis tranquillement à l’étage quand un bruit strident de marteau piqueur nous fait sauter de nos chaises. On construit un nouvel immeuble juste à côté. Tout d’un coup, je prends peur pour ce vieux bâtiment de briques qui nous abrite. Va t’il résister aux tremblements du marteau piqueur juste à côté. Ça serait trop bête de se retrouver ensevelis sous les gravats et manquer notre Shinkansen. Heureusement, le Dieu des constructions urbaines nous entend et nous accorde une trêve des travaux pendant notre café. Tout est bien qui finit bien, le Shinkansen n’a pas une seconde de retard, mais on n’en doutait pas. Il paraît que dans certains pays, les trains n’arrivent pas à l’heure indiqué sur le ticket, mais ça doit surement être une légende urbaine.

I PLAY IT OVER IN MY HEAD

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Je finis par apprécier mélanger les méthodes de captures d’images, entre mon Reflex, l’appareil analogique et l’iPhone sur Instagram. Les photos de ce billet sont pour la plupart déjà montrées sur Instagram. Parmi le flot de photographies, on remarque l’immeuble blanc en cube Omotesando Branches par l’architecte Sou Fujimoto. Beaucoup des autres photos se déroulent autour de ce bâtiment, dans les petites rues de Jingumae. Sur les autres photos, on passe vers la tour de Tokyo, Toyosu en couché de soleil et une ville imaginaire faite de magazines pour une affiche publicitaire. L’immeuble imaginaire de la dernière photo provient de Osaka.