銀ぶら

La foule des jours normaux est de retour dans les rues de Ginza fermées en partie pour les voitures le dimanche. Je me mélange à cette foule en zigzaguant entre des buildings que je connais bien sans pour autant être un grand spécialiste de Ginza. Je cherche en fait des buildings que je ne connais pas, mais le temps qui m’est imparti est trop court pour explorer des rues que je connais moins. Je reste donc dans le centre en entrant à l’intérieur du grand magasin Ginza6 conçu par l’architecte Yoshio Taniguchi. On doit le design intérieur du complexe au français Gwenael Nicolas. L’intérieur est riche et raffiné, agrémenté d’oeuvres d’art comme ce cerf blanc debout sur des nuages réalisé par le sculpteur Kōhei Nawa. On trouve une librairie Tsutaya dans les derniers étages du grand magasin. j’aime y passer lorsque je suis à Ginza car elle comprend également une petite galerie ouverte montrant des créations artistiques pop. Les livres vendus dans cette librairie ne sont pas forcément différents de ce qu’on peut trouver au Tsutaya de Daikanyama, mais les sélections mises en avant couvrent souvent des sujets artistiques. Je marche également en direction de la station de Shimbashi afin de revoir la petite tour Shizuoka Press and Broadcasting Center in Tokyo construite en 1967. Elle est apparemment en cours de rénovation, recouverte d’un filet grillagé. En passant, j’aperçois diverses choses comme cette carte de visite d’un club de Ginza peut être volontairement oubliée sur le trottoir pour ne pas laisser de traces.

De la même manière qu’en Juin cette année à la sortie de leur dernier album Music et dans des proportions similaires, Tokyo Jihen fait quelques sorties dans les médias ces derniers jours, que ça soit à la télévision, à la radio, dans des magazines musicaux ou sur YouTube. Je fais de mon mieux pour suivre tout cela. Je n’avais au départ pas l’intention d’acheter le double All Time Best Album Sōgō (総合) couplé au Blu-ray Prime Time contenant toutes les vidéos du groupe, mais j’ai changé d’avis après avoir écouté une des émissions radio. Il s’avère que les anciens morceaux de Tokyo Jihen ont reçu une révision, un nouveau mix par l’ingénieur du son en chef Uni. Écouter quelques anciens morceaux à la radio sous ce nouveau mix m’a donné envie d’acheter le Best Album. Les morceaux ne sont bien entendu pas fondamentalement différents mais les techniques de mixages actuelles semblent avoir permis de mettre certains sons en valeur. Il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour réserver cette compilation sur le site d’Universal Store. On y trouvera également les deux nouveaux morceaux Hotoke Dake Toho (仏だけ徒歩) et Genzai to Fukuin (原罪と福), dont je parlais auparavant et que l’on connaît désormais. Il sort donc le 22 Décembre et ça sera mon cadeau de Noël. J’opte donc pour la version du Best Album Sōgō qui contient également le Blu-ray de toutes les vidéos de Tokyo Jihen et une mystérieuse cassette audio avec des remixes, mais je ne suis pas allé jusqu’à commander la version contenant le lecteur analogique de cassettes audio.

Le numéro de Janvier 2022 du magazine musical Rockin’on Japan met Tokyo Jihen en couverture et inclut une série de photos du groupe en tenues hivernales prêts pour le ski ou pour le réveillon au chaud les pieds sous le kotatsu. On voit plutôt le groupe extrêmement sérieux sur scène ou lors des émissions télévisées, et ça me plait bien de les voir s’amuser en photo sur ce magazine. Ça faisait apparemment neuf ans et neuf mois que Tokyo Jihen n’avait pas fait la couverture de Rockin’on. C’était le numéro d’Avril 2012 intitulé Adieu Tokyo Jihen (さらば、東京事変) couvrant la dernière tournée Domestic Bon Voyage de 2012 avant la séparation du groupe. J’écoute aussi en différé sur Radiko les quelques émissions radio où Sheena Ringo est invitée, accompagnée parfois par Toshiki Hata comme sur Tokio Hot 100 sur J-Wave. Sheena ne cache pas le fait que l’idée de cette compilation est d’abord celle de la maison de disques Universal qui a également sélectionné les morceaux présents. C’est amusant de l’entendre dire qu’elle se plaignait à la maison de disques sur la sélection qu’ils ont fait privilégiant les singles plutôt que les morceaux fétiches des fans. On voit donc qu’elle a influencé la sélection finale car des morceaux comme UruUruUruu (うるうるうるう) se trouve dans la playlist finale du best album. Elle commente également dans les émissions que réécouter les morceaux remixés les a tous fait rire, ce qui surprenait à chaque l’interviewer radio. Le rire des membres portent sur le fait que certains sons semblent plus audibles qu’initialement prévu, ce qui réveilla des anciennes discussions des membres du groupe lors de la construction des morceaux. On croît comprendre que certains morceaux se sont construits dans le douleur car chacun était pointilleux sur le son qu’il voulait transmettre. Ceci ne m’étonne pas beaucoup mais je ne pense pas avoir une cette confirmation auparavant. Enfin, ce genre de discussions semblent être typiques de musiciens perfectionnistes. Un commentaire rigolo de Sheena sur le nouveau morceau Hotoke Dake Toho est que Kameda s’est rendu compte bien après avoir commencé à jouer le morceau lors des répétitions que ce titre était un palindrome. La manière de Sheena d’expliquer qu’elle est parfois incomprise était assez amusant.

Tokyo Jihen est déjà passé dans deux émissions télévisées dont Music Station le 3 Décembre pour jouer le nouveau morceau Hotoke Dake Toho. Les tenues du groupe en kimono avant la représentation étaient assez hallucinantes mais c’est vraiment dommage qu’ils n’aient pas gardé ces tenues sur scène pour jouer le nouveau morceau. Ils sont revenus sur la scène de Music Station habillés de manière plus « classique ». On sait que ce morceau composé par Sheena Ringo est assez difficile à interpréter et je trouve qu’Ukigumo n’était pas au meilleur de sa forme, côté voix. J’ai même l’impression que ça a fait sourire Izawa juste à côté. Sheena rattrapait le coup tant bien que mal, mais je n’ai pas trouvé cette interprétation mémorable. Les prestations sur l’émission FNS du 8 Décembre des morceaux Himitsu (秘密) et Genzai to Fukuin (原罪と福), qu’on a découvert ce soir là étaient beaucoup plus réussis et intéressantes. Sur Genzai to Fukuin (原罪と福), Tokyo Jihen étaient entièrement habillés de rouge dans une ambiance chrétienne qui alterne avec celle bouddhiste de Hotoke Dake Toho. Sur Tokio Hot 100 sur J-Wave, Sheena indiquait qu’elle était intéressée par les religions. Sur cette tenue rouge, Sheena porte des grands ailes qui nous font penser que celles de ces débuts sur Kōfukuron (幸福論) ont bien grandi.

Devant l’entrée de l’immeuble Flags de Shinjuku dans lequel on trouve le magasin Tower Records, un petit sapin métallique est installé avec des néons reprenant le logo et les lettrages de Tokyo Jihen. Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller y jeter un coup d’oeil. Il y a vraiment un lien particulier entre Sheena Ringo / Tokyo Jihen et cet immeuble contenant Tower Records. Le groupe est d’ailleurs en photo sur la nouvelle affiche “No Music No Life” habillé en noir et blanc comme des médecins. La dernière apparition de Tokyo Jihen sur cette campagne d’affichage de Tower Records date de 2010, il y a donc pratiquement 12 ans. Et pendant ce temps là sur les émissions YouTube Hanakin Night Beyond, Seiji Kameda mange des anguilles unagi après un onsen, Ichiyō Izawa mélange exercices de musculation et gateaux japonais et Toshiki Hata cuisine au bord d’une rivière. Sheena les accompagne souvent et présente à chaque fois faussement sérieusement, toujours dans une tenue différente. Dans ces petites séances YouTube, on en apprend un peu plus sur le groupe et sur les interactions entre les membres. ce sont ces petits moments que je préfère.

ROCK/MOON (2)

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Dans ce deuxième épisode de la petite série serrée entre la roche et la lune, ou la pierre de lune, on trouvera dans l’ordre: la rue en pente Komazawa depuis le pont suspendu pour piétons de Shibuyabashi, l’arrière de maisons donnant sur une rivière à Tachiaigawa (au sud de Shinagawa), des enfants autour de bus miniatures, la façade du salon de thé Toraya à Akasaka, une autre vue sur le Harumi passenger ship terminal, des jets d’eau au parc de Ueno, une autre vue sur l’immeuble Fuji tv de Tange, un emblème de temple à Akasaka, des immeubles à Shimbashi près de Shiodome et la station de la ligne Yurikamome et pour terminer, une vue sur Roppongi Hills.

Côté musique alternative, je suis pris de passion ces derniers temps pour quelques morceaux de Grimes, trois morceaux de l’album Halfaxa de 2011: Weregild, Dream Fortress et My sister says the saddest things, et Crystal Ball sur le mini album Darkbloom de 2011 également. C’est une musique très particulière et il faut s’habituer au ton de voix de l’artiste canadienne Claire Boucher.

De la fleur de lys et du goéland

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Sur la ligne Yurikamome de la station de Shinbashi vers Daiba. Nous profitons d’une accalmie du typhon numéro 18 pour aller se promener à Odaiba. Un grand nombre des activités des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 se dérouleront dans ce secteur de Tokyo, sur Ariake, Odaiba et les îles artificielles aux alentours. C’est peut être une des raisons inconscientes qui nous ont fait venir ici samedi, une semaine après l’annonce de la sélection de Tokyo. Dans les prochains billets, je reviendrais en photos sur le siège de Fuji Television par Kenzo Tange, et sur le robot géant Gundam à Diver City (juste à côté). Ce robot a déjà été pris des centaines de fois sur de nombreux blogs, mais c’était la première fois que je m’y rendais.