室町ウォーク❾

Ces photographies prises dans le quartier de Muromachi à Nihonbashi datent un peu, mais sont de nouveau d’actualité en raison du début des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020. Ces installations d’art contemporain inspirées par Tokyo 2020 et mises en place à l’occasion des Jeux Olympiques sont celles, regroupées sous le nom Olympic Agora, que je mentionnais dans un précédent billet. Nous n’avions pas eu le temps de les voir lors de notre première visite. La première photo montre une grande structure conçue par Makoto Tojiki évoquant un passage de relai. Sur la troisième photo, les sculptures de Xavier Veilhan intitulées The Audience montre des spectateurs aux couleurs des anneaux olympiques. La quatrième photo montre des photographies de Rinko Kawauchi posées dans un couloir en sous-sol. Ces photographies évoquent le tremblement de terre et le tsunami de 2011 et l’association des Jeux Olympiques de Tokyo avec ces zones impactées tentant de contribuer à l’exercice de reconstruction. Dans les couloirs en sous-sol, il y avait d’autres installations temporaires créées par des anciens athlètes internationaux et inspirées par Tokyo. J’en montre quelques exemples sur les deux dernières photos du billet. A vrai dire, ces installations n’avaient rien de vraiment transcendant et ne m’ont pas laissé d’émotion particulière.

Je ne sais pas si c’est dû à la chaleur estivale mais j’ai beaucoup moins de motivation pour écrire sur ce blog en ce moment et je me force un peu. J’ai en fait beaucoup plus de photos à montrer que de textes à écrire et je comprends maintenant pourquoi j’avais fait une série photographique avec très peu de textes l’année dernière. Il y aurait pourtant des sujets sur lesquels écrire comme cette cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques, le jeu riche en émotions de la petite Yui Wago de 13 ans ou l’intervention improbable du guitariste Tomoyasu Hotei pendant une longue partie du spectacle, jouant l’air de Kill Bill, entre autres, à l’intérieur d’un camion Dekotora. Nous regardons pas mal d’épreuves paralympiques le soir, notamment le wheelchair basketball qui m’impressionne beaucoup et qui est très intéressant à suivre. Tout comme j’avais adoré voir les jeux de passes de Rui Machida dans l’équipe de basket féminine pendant les Jeux Olympiques, je suis maintenant impressionné par ceux de Renshi Chokai dans l’équipe masculine paralympique. Il y a même quelque chose d’artistique dans ses mouvements en chaise roulante.

Côté musique, je reviens vers Spool avec leur nouveau morceau Samenai (さめない) qu’on peut trouver sur Bandcamp (entre autres plateformes). Je me rends compte par la même occasion que je n’ai pas encore écouté leur deuxième album Cyan/Amber sorti en Décembre 2020, même si je connais déjà les singles dont j’avais déjà parlé il y a quelque temps. J’aime beaucoup ce nouveau morceau Samenai car il a une composition particulière et les premiers sons de voix ne nous laissent pas forcément présager de la manière dont il va se développer. On y retrouve cette même mélancolie dans la voix d’Ayumi Kobayashi mais sa manière de chanter nous laisse penser qu’elle le fait en souriant. Le riff de guitare final doit forcément être un clin d’oeil au morceau Today de Smashing Pumpkins sur Siamese Dream, tant il lui ressemble. Du coup, je me mets à réécouter les anciens albums des Smashing Pumpkins en particulier le monstre Mellon Collie and The Infinite Sadness de 1995, album trop long et excessif que j’avais pourtant énormément écouté quand j’étais adolescent. Je préfère quand même de très loin Siamese Dream, qui est un des chef-d’oeuvres absolus du rock alternatif américain des années 90.

日本橋ウォーク❼

Notre recherche des signes de l’olympisme dans Tokyo nous amène jusqu’à Nihonbashi où se déroule pendant la période des Jeux une exposition prenant le nom d’Olympic Agora. Nous avions l’intention d’aller voir les installations d’art contemporain inspirées par Tokyo 2020 des artistes Xavier Veilhan, Makoto Tojiki et de la photographe Rinko Kawauchi, mais le temps nous a malheureusement manqué. Nous y retournerons un autre jour peut-être. Nous n’avons vu que l’énorme médaille d’or, reprenant le design de Junichi Kawanishi, à l’intérieur de l’atrium de l’immeuble Mitsui de Nihonbashi, les anneaux olympiques disposés près du grand pont de Nihonbashi et quelques affiches historiques des Jeux précédents sur les façades des buildings de l’avenue Chuo. Je n’étais pas passé à pied depuis très longtemps sur le pont de pierre de Nihonbashi, conçu en 1911 par l’architecte Tsumaki Yorinaka (妻木 頼黄). Le paysage et le ciel est obstrué par les immenses voies de l’autoroute intra-muros qui laissent à peine assez de place pour les statues Kirin placées au centre du pont. Cette portion d’autoroute est censée disparaître sous terre pour redonner à Nihonbashi son apparence initiale. Cette autoroute a été construite avant les Jeux Olympiques de 1964 et les travaux pour déplacer cette portion à Nihonbashi sont censés démarrer après les Jeux de Tokyo 2020, c’est à dire à partir de maintenant. Je n’ose pas imaginer le nombre d’années nécessaires pour réaliser des travaux d’une telle envergure.

Les Jeux de Tokyo se terminent déjà. J’ai l’impression que ces deux semaines ont passé très vite car on a été émergé dans les épreuves retransmises à la télévision. Il y a eu beaucoup de beaux moments. La cérémonie de clôture n’avait malheureusement rien d’exceptionnel, sauf les quelques passages en projection mapping et la vidéo faisant le relais avec Paris en ville hôte des Jeux de 2024. Je dirais même que la qualité de la vidéo française est venue éclipser les séquences de la cérémonie de clôture japonaise. Ce sont du moins les réactions qu’on entend autour de nous. On était par contre très agréablement surpris de voir la performance du sopraniste Tomotaka Okamoto (岡本知高) que nous avions été voir récemment en concert en Mars de cette année à Yatsugatake. Surpris également de voir Tokyo Ska Paradise sur scène au milieu du stade olympique, bien que je ne sois pas particulièrement amateur de cette formation qui me semble toujours surjouer leur enthousiasme (mais c’est plutôt le ska de manière générale auquel je n’accroche pas beaucoup). Milet était également sur scène ce qui m’a également surpris car c’est une figure relativement jeune de la scène musicale japonaise, mais elle a une très belle voix d’autant plus qu’elle chantait en français. Même si je n’accroche pas beaucoup à sa musique, elle a beaucoup de talent et il faudra certainement que je change d’avis un jour ou l’autre. Au final, j’ai tout de même trouvé cette cérémonie de clôture en deçà des Jeux en même. Pour revenir à la cérémonie d’ouverture, le magazine Bunshun revient une nouvelle fois sur le plan initial en dévoilant en presque totalité le storyboard de MIKIKO. Essayons de ne pas trop imaginer ce que ça aurait donné pour ne pas se faire trop de mal.

Côté musique, je suis tombé par hasard sur le morceau Always With You de Aseul alors que j’étais emmené par erreur sur Spotify. Je n’ai pas de compte Spotify mais on peut quand même y écouter des morceaux au hasard sur une playlist. Ce morceau m’a tout de suite intrigué. J’ai immédiatement aimé cette ambiance dream pop qui sonne comme des lumières de néons s’échappant d’une brume urbaine. Aseul (아슬) est une compositrice et interprète coréenne indie et elle chante principalement en coréen. Trois morceaux accrochent tout de suite, le premier Fill Me Up (구멍), le troisième Sandcastles (모래성) et le septième et dernier morceau Always With You. L’album prend un titre japonais, s’appelant Asobi. La vidéo de Sandcastles semble d’ailleurs avoir été filmée à Okinawa. Asobi est sorti en Juillet 2018. L’album faisant 27 mins, il est malheureusement assez court et on aimerait que cette musique continue un peu plus longtemps. Il y a une certaine intimité qui se dégage de sa voix qui ne force pas le trait mais nous laisse nous y installer tranquillement. Les autres morceaux sont aussi très bons. Aseul a un sens mélodique certain et ces airs électroniques nous restent en tête et nous donnent envie d’y revenir. Il se dégage un certain apaisement même si les morceaux peuvent être assez rythmés. Je n’ai pas trop l’habitude d’écouter des morceaux en coréen, la dernière fois c’était la musique électronique de syndasizung, mais ces tons de voix me plaisent beaucoup. On est ici très loin de la K-POP pré-programmée et la musique d’Aseul prend une direction toute différente qui nous donne le sentiment d’une grande liberté. Les curieux démarreront la découverte de cet album disponible sur Bandcamp avec le morceau Always With You qui est vraiment excellent, ceci étant une impression qui se renforce petit à petit au fur et à mesure des écoutes.

Onze photos

Onze photos pour commencer l’année 2011. En réponse aux commentaires du billet précédent, une très bonne année à tous également. Ce sont toutes des photos à l’horizontal comme j’avais perdu l’habitude d’en prendre, j’ai envie de m’y remettre un peu. Dans l’ordre d’apparition: (1) Temple bouddhiste Ryukoji à Enoshima (2) Vue sur la plage à Enoshima (3) Vue sur Enoshima en contre jour (4) Zoa écoute de la musique classique à Ebisu (5) Rideau de la scène de spectacle du Shibuya Cultural Center Owada (6) Magokoro Zo, statue de la nymphe céleste de la sincérité par Gengen Sato (1960) dans l’espace central du Mitsukoshi de Nihonbashi (7) A l’intérieur d’un dôme d’or dans la boutique Hakuza Nihombashi du Coredo Muromachi (8) Une pâtisserie japonaise wagashi en forme de lapin, c’est le signe de cette année (9) Le palais de justice brutaliste par l’architecte Shinichi Okada (10) Oseichi, le repas de premier de l’an (à la mode chinoise dans notre cas ci-dessus) (11) Le design intéressant en ovale d’une ouverture de temple à Ofuna.