長崎98

J’ai mis pour la première fois les pieds au Japon en 1998. C’était dans le Kyūshū à Fukuoka, pour ensuite passer un mois en Juillet dans une famille japonaise à Nagasaki, dans le cadre d’un séjour linguistique pour étudiants en japonais. A cette époque, j’étais étudiant en cycle d’ingénieur à Angers. Deux années avant ce voyage initiatique au Japon, je m’étais décidé à commencer l’apprentissage du japonais, en cours du soir dans l’université de langues juste à côté de mon école. Nous étions environ une trentaine dans la classe, principalement des filles et deux garçons dont moi. Si mes souvenirs sont bons, les cours avaient lieu deux fois par semaine et je ne les manquais absolument jamais. Je n’ai pas de raisons toutes faites qui expliqueraient clairement cet intérêt pour le Japon et sa culture, mais une chose est sûre, il n’était pas soudain et s’est construit petit à petit au fur et à mesure des années, depuis l’enfance.

J’ai été certes nourri d’animation japonaise à la télévision depuis mon enfance, comme beaucoup ou peut être même la totalité des enfants de mon âge. Les jeux vidéo que je découvrais un peu plus tard étaient aussi une porte d’entrée vers la découverte du Japon. Je dévorais à cette époque les magazines de jeux vidéo, en gardant un souvenir assez marqué des quelques rares reportages qui se déroulaient au Japon (pour exemple, le Joystick 011 de Décembre 1990 sur « L’empire des jeux » de la page 106 à 115). Quand le spécialiste de jeux vidéo de l’époque se rendait à Tokyo pour nous faire découvrir les nouveautés, on découvrait aussi un peu du contexte de vie dans ce pays et ces petites bribes d’information, par ici et par là, ont nourri mon imaginaire et certainement contribué à amorcer ma fascination pour ce pays. Ensuite fut l’arrivée des manga en France, avec le choc Akira au cinéma en France en 1991. J’avais 15 ans et je découvrais un style que je n’avais jamais vu auparavant, quelque chose de complètement nouveau. Glénat commença à publier le manga de Akira et d’autres chefs d’oeuvre du cyber punk par Masamune Shirow, comme Appleseed ou Ghost in the Shell. Je continuais un peu plus la découverte du monde du manga grâce à la revue bi-mensuelle Tsunami de la désormais mythique maison d’édition et librairie Tonkam. Je lisais beaucoup de manga aux débuts du manga en France et je les garde encore précieusement, que ça soit les séries Gumm Battle Angel Alita de Yukito Kishiro, Vidéo Girl Ai de Masakazu Katsura, Orion de Masamune Shirow …, les Art books de CLAMP comme RG Veda Hiten Muma et Tokyo Babylon Photographs ou celui de Masamune Shirow intitulé Intron Depot 1 … ou encore les OAV (original Animation Video) des Chroniques de la Guerre de Lodoss par Ryo Mizuno ou Iria Zeiram par Masakazu Katsura… En arrière-plan de ce monde d’images dessinées et animées, on me parle d’un pays et de ses habitants, parfois « futurisé » et très loin de la réalité, mais que je finis par idéaliser. A cette époque, je découvre aussi la culture de ce pays à travers quelques albums de musique pop japonaise, mais très peu. Il y avait ce disque projet Franco-japonais appelé Ici Tokyo qui regroupait sur un même album des styles très différents, mais qui au final ne m’avait pas trop accroché, à part les morceaux Flower Crown d’un groupe appelé Goddess in the Morning et le très beau morceau électronique intitulé Angkor Wat de Haruomi Hosono (auparavant membre du YMO). Au final, cet album qui se voulait indépendant était assez différent de la musique que l’on peut entendre dans les médias au Japon et était au final assez peu représentatif et un peu anecdotique. Je pense que ça devait sans doute être impossible pour un petit label français d’attirer sur ce disque des grands noms en vogue à l’époque. Je ne sais plus où j’ai pu me le procurer, mais j’ai aussi pas mal écouté une des bandes originales accompagnant la série Tokyo Babylon de CLAMP. L’album Tokyo Babylon Image Soundtrack 2 est une compilation de divers groupes pop, dont The Boom, REBECCA, ou Chara (et sa voix insupportable). Là encore, je n’ai pas le souvenir d’avoir beaucoup apprécié le disque, mais il me semblait beaucoup plus proche de ce que l’on peut entendre au Japon, du moins c’était l’impression que j’avais à l’époque et ça me motivait à l’écouter plus en avant. Je garde encore ce disque précieusement dans ma discothèque personnelle, ne serait ce que pour quelques morceaux que j’aime écouter très régulièrement encore maintenant, comme Moon de REBECCA レベッカ, Blue Desert de ZELDA ゼルダ (nom du groupe n’ayant rien à voir à priori avec le jeu) et surtout Solid Gold de Masahiro Takashima 髙嶋 政宏. Les arrangements de ces morceaux sont bien sûr datés années 90, mais les écouter me rappelle cette période de fin d’adolescence où je rêvais de Japon. C’est un sentiment assez étrange en fait, car écouter ces morceaux de musique pop japonaise maintenant me donne la nostalgie de cette époque où depuis la France, je pensais au Japon sous le prisme de l’information limitée que j’avais à l’époque. C’est pendant mon premier voyage au Japon, il y a 20 ans, en Juillet 1998, que je découvrais des musiques plus en accord avec mes goûts musicaux. Ceci donne en quelque sorte un contexte culturel à mon apprentissage du japonais. C’est bien entendu loin d’être le seul et l’unique contexte, mais c’est celui que je voulais en particulier aborder dans ce billet, car c’est ce contexte passé qui réveille en moi une petite lumière, alors que j’écris ces quelques lignes.

Je retrouve hier soir dans mes affaires ces trois vieilles photos argentiques prises en 1998 dans le centre de Nagasaki, dans l’université où nous apprenions le japonais pendant un mois et dans les montagnes volcaniques de Unzen pour un voyage de groupe. Chaque élève de la classe de japonais d’Angers était placé dans une famille d’accueil à Nagasaki pour la durée du séjour. J’étais accueilli par une famille vivant sur les hauteurs de Nagasaki, dans le quartier de Mikawa. Tous les jours je prenais le bus avec la fille de la famille, qui devait avoir à peu près le même âge que moi. Nous partions pour l’université de langues de la ville, où elle étudiait également. Je me souviens de l’ambience tranquille de cette grande ville à la campagne, dont le bord de mer a des airs de Méditerranée. Nous passions les week-ends avec nos familles d’accueil respectives et on se racontait ensuite nos aventures ou mésaventures le lundi matin entre français, quand les cours de la semaine redémarraient. Bien que nous ayons tous appris le japonais pendant environ deux ans, la communication n’était pas très aisée avec la famille. Je n’avais pas trop ressenti cette difficulté étonnamment, car la mère de la famille où j’étais parlait souvent pour deux ou quatre personnes. Comme pour compenser, le père de la famille était lui toujours silencieux, assis dans son fauteuil du salon à regarder la télévision. Après le repas, je me souviens que je m’assoyais à côté de lui pour regarder des émissions comiques, assez faciles à comprendre car jouant principalement sur le comique de situation, que ça soit les émissions de Beat Takeshi (Kitano) ou Akashiya Sanma. Je me souviens aussi du bruit de la rivière passant tout près de la maison en bois de la famille. J’occupais la chambre du fils, à l’étage, car il vivait à Osaka pour ses études de médecine. Je découvrais le bain brulant le soir, dans une toute petite baignoire où on ne peut pas allonger les pieds. Un soir, il y avait cette fête de Tanabata sur la terrasse bétonnée du jardin, dehors dans la chaleur de l’été. Un professeur de français de l’université de langues et quelques élèves étaient venus le soir pour l’occasion, histoire d’illuminer les lieux de mini feux d’artifice que l’on portait à bout de bras. C’était également à ce moment là que la France devenait championne de football. Je me souviens avoir regarder la finale pendant la nuit, dans le salon de la maison, en faisant aucun bruit pour ne réveiller personne. On nous parlait ensuite de Zidane très régulièrement dans les couloirs de l’université. Après un mois à vivre à Nagasaki, revenir vivre en France m’a demandé une certaine adaptation, et l’idée d’y retourner s’était grandement précisée. Ça ne sera cependant plus dans le Kyūshū, mais à Tokyo l’année suivante, en 1999, à l’aube du nouveau millénaire et avant que le fameux bug de l’an 2000 ne fasse des siennes.

Le texte en forme de compte-rendu que j’avais écrit à mon retour de Nagasaki se trouve ici. L’envie d’écrire ce billet me vient également en lisant le billet de Daniel intitulé La Maison sur son blog. En lisant son billet, le bruit de la rivière près de la Maison de Nagasaki m’était revenu en tête.

Nagasaki

Mon premier voyage au Japon, une expérience qui m’a fait découvrir un nouvel horizon, géographique et personnel. Ci-dessous, mes impressions de voyage, avec les yeux neufs et naifs de l’époque … Retour donc à Nagasaki, par le texte…

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Actuellement étudiant ingénieur à l’Ecole Supérieure d’Electronique de l’Ouest à ANGERS, je suis également les cours de japonais de Sylvie Vraux, proposés par l’Association Anjou-Interlangues. L’organisation d’un stage linguistique au Japon, dans la ville de Nagasaki, fut une opportunité formidable. En effet, il permettait de poursuivre des cours de japonais dans une université, effectuer des visites culturelles de la ville de Nagasaki et surtout de pouvoir vivre, pendant trois semaines, à la japonaise dans une famille d’accueil.

portPartir au Japon était pour moi un rêve qui est devenu réalité. Et ce rêve, la fondation Sasakawa a particulièrement contribué à le rendre réel en accordant au groupe d’étudiants dont j’ai fait partie une subvention aux frais de voyage. Grâce à cela, chacun a pu profiter de cette expérience humainement enrichissante.

Nagasaki est une très belle ville, une ville agréable du Kyushu, île la plus au sud du Japon. C’est une ville portuaire entourée de montagnes. C’est une ville moderne, des reconstructions ont été nécessaires suite au désastre de la bombe atomique lancée par les Etats Unis contre le Japon, le 9 août 1945. Elle allie donc immeubles modernes, maisons typiques et nature verdoyante. C’est un mélange qui peut paraître dysharmonieux, mais qui finalement forme un tout et fait tout le charme de la ville. Et celle-ci en est d’autant plus vivante. Un élément du décor choque cependant, c’est l’abondance des fils électriques que l’on retrouve un peu partout et d’une façon désordonnée.

Pour un japonais, Nagasaki, c’est la campagne, mais pour un français, c’est une ville immense. Elle est comparable à Lyon si l’on considère les populations respectives de ces deux villes. Par contre, lorsque l’on sort de la ville, il est vrai qu’on rencontre assez vite un paysage de rizières et de forêts.

Nagasaki possède de grands chantiers navals, ceux de Mitsubishi, l’un
des plus grands zaibatsu (trust) japonais. Cet immense conglomérat
industriel et financier fut d’ailleurs fondé à Nagasaki en 1871. Les industries des produits chimiques et de la céramique sont également présentes. Nagasaki est donc un important pôle industriel mais aussi un grand centre culturel : temple shinto, université, mais aussi église catholique et vestiges hollandais. En effet, Nagasaki fut un des grands ports du Japon en relation avec la Chine, la Corée, l’Asie du Sud Est et les pays occidentaux jusqu’au XXe siècle. Cette tradition de ville ouverte sur l’extérieur reste prépondérante aujourd’hui.gloverDu fait de son passé, Nagasaki est avec Hiroshima, une ville très impliquée dans les mouvements pour la paix. Une manifestation a d’ailleurs lieu tous les ans dans le Parc de la Paix (Peace Park). Il s’agit d’une ville porte-parole de la paix dans le monde, elle projette donc une idéologie saine et bonne à suivre.

Ce voyage a été pour moi l’occasion de vérifier un certain nombre d’aspects du Japon et notamment ceux que j’avais pu percevoir en France à travers les livres et reportages télévisés. J’avais du Japon l’image d’un pays moderne qui a gardé ses traditions et j’ai été heureux de vérifier cela dans mon hébergement. Bien qu’en France on soit prévenu de certains faits et traditions typiques du Japon, on est toujours étonné lorsqu’on les pratique soi-même. Dans ma famille d’accueil, la famille Idemoto, j’ai eu la chance d’être confronté à tout ceci. J’ai eu l’occasion de me relaxer dans un bain o-furo, prendre les repas sur une table basse, bien sûr enlever ses chaussures en entrant dans la maison … C’est tout ce qui fait le charme du pays, et ce à quoi je voulais particulièrement être confronté.

parkLa maison dans laquelle je logeais était assez traditionnelle avec son intérieur en bois et une pièce couverte de tatamis. Il est d’ailleurs intéressant de constater que même dans les immeubles les plus modernes, il y a toujours une place pour des tatamis.

Ma famille d’accueil m’a permit de découvrir de nombreux aspects de la vie quotidienne. Loger chez l’habitant me semble d’ailleurs le meilleur moyen de découvrir un pays car il permet de réellement s’immerger dans sa culture et par là même de mieux le comprendre. Cela a aussi été pour moi synonyme de progrès énormes en japonais. Je n’avais commencé le japonais que depuis un an et les premiers jours dans la famille ne se sont pas passés sans problèmes de compréhension. Mais avec le sourire et un bon dictionnaire de poche tout se passe toujours très bien. Et c’est peut être le sourire des japonais que j’ai rencontré qui m’a le plus marqué, grâce à lui bien qu’éloigné de son pays, on se sent un peu chez soi. J’ai rapidement eu le sentiment d’être bien intégré dans ma famille d’accueil en partageant les gestes du quotidien, les fêtes (les feux d’artifice de tanabata, fête des étoiles) et en rencontrant les différents membres de la famille.

hitaJ’ai donc grâce à eux découvert Nagasaki sous tous les angles, du haut du mont Inasa duquel on a une vue magnifique de la ville aux petites rues commerçantes et restaurants du centre ville. Nous avons également parcouru le kyushu en stoppant dans les villes de Saga, Hita et Oita.

J’ai donc appris beaucoup de choses. Nous avons pu comparer nos façons de vivre et discuter de nos différences et ressemblances.

C‘est dans ce contexte propice que j’ai donc pu progresser en japonais. C’est l’université « Nagasaki College of Foreign Languages » qui dispensait les cours de japonais. Cette université est spécialisée dans les langues étrangères: l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol, le chinois,… C’est dans ses locaux modernes et équipés que des professeurs japonais nous enseignaient leur langue. Le fait que ces professeurs ne parlaient pas le français a été très bénéfique car cela nous obligeait à les interroger exclusivement en japonais.

fukuokaNotre formation se composait également de nombreuses conférences en français sur la culture japonaise: l’histoire et l’économie japonaise, une présentation de Nagasaki, la situation de l’île de Kyushu et de la ville de Fukuoka (capitale du Kyushu), la publicité française au Japon, la difficulté de devenir japonais, une étude comparée de différentes versions de Madame Butterfly de Puccini. Les intervenants étaient très intéressants et nous faisaient partager leur enthousiasme pour leur domaine. Nous avons d’ailleurs pu comprendre les difficultés du travail de traduction et d’adaptation en français d’un livre pour enfants « iina iina ». En effet, au delà des mots, c’est la dynamique des phrases japonaises qu’il est parfois très difficile de recréer en français. Le travail du traducteur étant d’ailleurs en cours au moment de la conférence, nous avons pu donner nos impressions sur son travail et même proposer des idées d’adaptation.

Au programme de ce stage, nous avons également pratiqué la calligraphie japonaise. Un professeur corrigeait nos oeuvres écrites au pinceau et à l’encre de Chine. Après un entraînement à l’écriture de nos nom et prénom en japonais, nous avons écrit sur un support spécial notre kanji préféré et l’avons présenté lors de la petite fête d’adieu.

bibliothequeCe stage à Nagasaki était culturellement riche. En dehors des 20 heures de cours hebdomadaires, de nombreuses visites de lieus clés de Nagasaki étaient organisées.

Nous avons ainsi été accueillis à la mairie de Nagasaki par l’adjoint au maire, à la préfecture et à la chambre du commerce. Ces visites se présentaient sous forme de tables rondes ouvertes à toutes nos questions. Les autorités en place nous ont d’ailleurs demandé nos impressions sur la ville, d’indiquer les points positifs et les aspects à améliorer. Nous avons insisté sur le fort sentiment de sécurité à Nagasaki, bien que celui-ci soit généralisable à tout le Japon. J’ai été particulièrement impressionné par l’extrême propreté des rues et voitures, par le fait que les bus et trams soient agréables et bien conçus (adaptés aux enfants, annonce orale des prochains arrêts). Nous avons par contre suggéré une plus grande proportion des indications routières (panneaux de direction,…) écrites en alphabet romain.

Nous avons également visité le temple shinto Suwa où s’est déroulée la découpe du poisson. C’est une véritable cérémonie où les acteurs doivent être habillés traditionnellement et pratiquer des gestes lents et appliqués. La tradition veut que la découpe s’effectue sur un poisson encore vivant ce qui n’était malheureusement pas le cas lors de la représentation. Pour clôturer cette démonstration, on nous a gracieusement offert le thé vert.

suwaL’école de cuisine de Nagasaki nous a accueilli. Nous avons eu l’occasion de cuisiner des plats que nous avons ensuite dégusté, notamment la tenpura (crevettes, poisson, légumes frits). A ce sujet, j’ai été agréablement surpris par la nourriture, bien que la pieuvre semble, en apparence, peu appétissante. Cependant, j’ai été heureux, à mon retour en France, de pouvoir manger du pain et un peu moins de riz.

Deux chaînes locales de télévision nous ont accompagné dans un lycée de Nagasaki. Une classe nous a aidé à fabriquer des origami (oiseau en papier), nous a permis de goûter quelques gourmandises japonaises, et les élèves nous ont fait part de leur talent de choriste en interprétant spécialement pour nous une chanson japonaise.

unzenFinalement, un week-end à Unzen, cité thermale aux environ de Nagasaki, nous a permit de découvrir les joies des bains bouillonnants (onsen) aux vertus thérapeutiques mais à la désagréable odeur de soufre. Ces bains publics, non mixtes, sont de plus en plus populaires au Japon et constituaient donc une étape indispensable de notre voyage.

On dit, en France que la vie dans les villes au Japon isole les individus, qu’il y a très peu de dialogues entre les personnes. J’ai pu constater le contraire à Nagasaki où un très grand nombre de magasins sont vivants. Le gaijin, l’étranger, y est d’ailleurs toujours bien accueilli et il n’est pas rare, dans les petits magasins d’Hamanomachi, quartier commercial au centre de Nagasaki, d’entendre un vendeur nous dire les quelques mots français qu’il connaît.

Les japonais sont en général des personnes d’une extrême gentillesse et toujours prêts à rendre service, que ce soient les passants qui vont jusqu’à nous accompagner à notre destination lorsque l’on s’est perdu, ou la famille d’accueil. Les familles sont accueillantes au point que l’on finit par en faire partie.

nagasakiJ’ai été également extrêmement étonné de l’honnêteté des japonais. Les vols sont rares et les villes très sures. Des petits détails sont inimaginables en France, on peut par exemple déposer son parapluie à l’extérieur d’un bâtiment sans risquer de ne pas le retrouver à son retour. De plus, à la place de nos signatures, on utilise au Japon des petits tampons pour marquer son sceau sur des documents officiels : là encore les cas de vols de ces fameux sceaux sont inexistants. C’est une façon d’être, basée sur le respect d’autrui qui mériterait bien sa place en Occident.

Je pense que les français sont particulièrement bien accueillis au Japon d’autant plus que cette année est l’année de la France au Japon. Mais ce qui a surtout marqué les Japonais, c’est la victoire de notre équipe à la Coupe du Monde de Football, je ne peux compter sur mes deux mains le nombre de fois où l’on a été félicité.

nightLa France est aussi bien représentée dans les grands magasins. Sa présence dans les domaines de la mode et du parfum est remarquable, les marques françaises de prestige (Chanel, Yves Saint Laurent, Guerlain,…) ont quasiment le monopole. Il est aussi assez amusant de constater la popularité des noms français pour ce qui est des marques japonaises d’habillement: ce sont souvent des noms grammaticalement loufoques (« Comme ça du mode ») ou reflétant une caractéristique typiquement française (« Faire la bise »). Toujours est-il que la France au Japon est synonyme de chic. Je n’ai par contre trouvé aucun vin français mais d’innombrables vins japonais prétendant être français en adoptant un nom français (« Bon Marché »).

Finalement, de ce voyage, je garderai un souvenir merveilleux. Cette expérience restera gravé dans ma mémoire. J’ai pu constater qu’on se fait très vite à la vie japonaise, on apprécie les différences, le dépaysement et le charme du Japon. On a beaucoup a apprendre d’une culture étrangère pour s’enrichir soit même. Aujourd’hui, le Japon et par extension toute l’Asie, propage une certaine idée de sérénité et de respect qu’il m’a intéressé d’explorer et que je souhaite continuer à approfondir. Ca a été l’occasion de nouer des contacts avec des étudiants et étudiantes en français, et leur a, je l’espère, donné envie de découvrir à leur tour la France.

Je vais désormais continué à étudier le japonais car je me suis promis de revenir aussi vite que possible, peut être dans le cadre de mon futur emploi.

GAUTRON Frédéric, Japonais Niveau 1A.

Ville de Nagasaki, Préfecture de Nagasaki, KyuShu. 28 Juin au 22 Juillet 1998.

Pour en savoir plus:

– Une visite en images de Nagasaki: Nagasaki Virtual Tour.
– La petite ville de Shimabara.
– Le site d’Oita, Est du kyushu.