Korokoro

Après trois années de pauses musicales, je me remets tranquillement à la création de morceaux électroniques. Ca me démangeait depuis un petit moment et je profite d’une collaboration avec Zoa pour publier ce nouveau morceau appelé Korokoro et disponible sur SoundCloud comme d’habitude. Zoa participe avec sa voix et son petit texte rigolo. Maintenant, il faut réfléchir à une vidéo pour ce nouveau morceau.

dans la spirale des buildings

R・torso・C, par Atelier Tekuto

Les trois photos ci-dessus sont prises avec un iPhone et déjà postées sur Instagram. Je reprends à très petites doses la publication sur Instagram. La maison de la première photo se trouve quelque part à Ebisu. Je l’ai déjà prise en photo, j’aime beaucoup ce petit bâtiment et les deux voitures rouges et noires ajoutent à la composition. Les deux photos suivantes sont prises dans la galerie du Spiral à Minami Aoyama. Dans les masques, on pouvait voir une oeuvre vidéo de Rhizomatiks, qui conçoit notamment les nombreux effets visuels des concerts du groupe Perfume. Sur la dernière photo, un extrait d’une grande peinture de Kyoko Uematsu 植松京子 (insta) qui exposait dans le cadre du SCIF numéro 18 (Spiral Independent Creators Festival).

Il y a quatre ou cinq ans, j’ai créé une série d’une trentaine de morceaux électroniques tous disponibles sur ma page SoundClound. Un des morceaux se voyait doté d’une petite vidéo faite maison, le morceau intitulé ナガツ (Nagatsu), un des mots inventés par Zoa quand il était plus petit et qui me servaient d’inspiration pour certains titres. L’envie me prend soudainement de continuer les vidéos pour mes anciens morceaux, comme pour celui ci-dessous intitulé Rear View (un des plus anciens). Au passage, j’ai migré les videos sur youtube à l’adresse suivante.

Little Things Moving

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Un nouveau morceau sur Soundclound intitulé Little Things Moving. Comme on me l’avait fait remarquer auparavant en commentaire, je parle souvent de mes morceaux musicaux en termes techniques, alors que je parle de mes photographies plutôt en terme sensible. C’est très vrai, je n’aime pas parler de photographie en terme technique car la technique photographique ne m’intéresse pas beaucoup, mais je n’arrive pas à parler de ma musique en terme sensible. Je me réfugie peut être derrière les termes techniques, comme un photographe pourrait ne parler que de modèles d’appareil photo pour éviter de parler du contenu sensible de ses photos. Je n’en suis pas encore au point où j’arrive à comprendre ma démarche et ce que je cherche à faire. Ca viendra peut être un jour.

Je découvre par le fil twitter de JM-EMY, une série d’images conceptuelles intéressantes d’architecture volantes. Il s’agissait apparemment d’une compétition du site Flying Architecture intitulée « Architecture Unchained ». On y voit des buildings volants sans attaches, un peu comme mon architecture végétale volante urbano-végétale. Bien entendu, les images synthétiques de cette compétition sont très belles et professionnelles. On dirait parfois qu’elles sont tirées d’un film d’anticipation. je me permets de montrer quelques exemples ci-dessous.

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L’architecture fluide et tout en courbe de la première image est un musée volant par Matthias Urschler. Donald Cokara nous montre sur la deuxième image un espace volant qui semble habitable au dessus du désert, contenant des oasis de verdure dans certaines alvéoles du réseau urbain. Il s’agit d’une architecture non-sédentaire et le rapprochement avec l’image nomade du désert est bien vu. Sur la troisième image, Ewa Gawron nous montre une architecture minimaliste faite de blocs encastrés à la verticale, sans aucune accroche et permettant également le voyage. La quatrième concept par Daniel Szalapski propose une architecture organique proche de plantes avec des tiges fixes et des blocs supérieurs pouvant se déplacer d’un dock d’amarrage à l’autre. J’aime beaucoup cette approche utopique de l’architecture.

URBANO-VÉGÉTAL (27) and somehow distorted

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Avec ces chaleurs estivales sur Tokyo, même les buildings partent en vacances vers les fraicheurs des montagnes et forêts. Je représente une nouvelle fois un de ces départs vers d’autres horizons, pour échapper à Tokyo pour quelques jours. Je me suis senti l’envie de reprendre ma série préférée urbano-végétale le temps de quelques épisodes. Avec 27 épisodes au compteur, je pourrais en faire un photobook dédié.

Tout en me demandant quelle peut bien être la source d’inspiration des ces structures architecturales vertes et flottantes, je tombe un peu par hasard sur des constructeurs de maisons dans les arbres. Je vois certaines similitudes entre ces maisons dans les arbres et mes constructions urbano-végétales, notamment ces deux concepts représentent une forme d’architecture détachée du sol et qui prend appuis sur le naturel, les arbres et les branches. Une forme de rêve également traverse ces deux concepts. Peut être qu’inconsciemment, je retranscris dans mes compositions un rêve d’enfant de maisons dans les arbres.

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La maison dans les arbres ci-dessus est de l’atelier Nendo et se nomme Bird Apartment. Comme son nom l’indique, cette maison comporte des appartements pour oiseaux. Elle est composée de deux parties, 78 nids d’oiseaux de différentes tailles d’un côté et une zone accessible à l’homme par une échelle de l’autre. Cet espace est comme un observatoire, on peut y voir l’intérieur des nids à travers des petits trous conçus à cet effet. La maison est dans une forêt de la préfecture de Nagano.

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Takashi Kobayashi et son agence Tree House People conçoivent aussi des maisons dans les arbres, bien que de format plus classique ou fidèle à ce que l’on peut imaginer. Cette agence construit des maisons dans les arbres depuis 1993. La maison en photo ci-dessus à gauche se trouve à Nasu. Un des principes de cette agence est de rapprocher l’homme de la nature tout en adoptant des techniques de construction préservant la croissance de l’arbre supportant la maison.

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Terunobu Fujimori est une figure connu de l’architecture japonaise. J’ai pu découvrir très régulièrement ses oeuvres architecturales atypiques sur les pages de Japan Architect ou autres revues d’architecture qu’elles soient locales ou internationales (Mark par exemple), notamment la petite maison de thé Takasugi-an Tea House (2004) (deuxième rangée de photos) perchée à 5 mètres en haut de minces troncs d’arbres. Cette architecture semble fragile, comme une fleur de cerisier, éphémère. J’aime d’ailleurs cette association de sakura avec une autre maison de thé, Tea House Tetsu. Fujimori va même encore plus loin dans le surréalisme avec flying mud boat, une maison volante, flottant au dessus du sol.

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Pour sortir du Japon, le designer Antony Gibbon a une approche beaucoup plus futuriste, je dirais même cinématographique pour le rapprochement avec des scènes du Seigneur des anneaux, de la maison dans les arbres. Les deux projets en images ci-dessus Embryo et Roost Treehouse sont superbes par leurs lignes géométriques et des formes qui se mélangent et se camouflent avec la nature. Je me demande s’il y a des projets de création pour faire vivre ces belles images.

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Pour continuer sur le rêve, voici un joli projet de livre avec illustrations et textes que je découvre sur katatsumuri.fr. Ce livre intitulé « La Ville est un rêve » est une collaboration entre 2 artistes: la dessinatrice Ai Akiyama et l’écrivain Jean-Philippe Lheureux. On peut découvrir quelques pages, illustrations et textes, mais le livre reste à paraitre au mois d’octobre et surtout à financer à travers la plate-forme ulule.com. J’ai décidé de soutenir ce beau projet, qui permettra de recevoir le livre si le projet atteint son objectif de financement. Je vous conseille de faire un tour sur la page du projet sur fr.ulule.com/ville-reve pour le soutenir. Je ne connais pas beaucoup ce principe de « crowdfunding » mais c’est intéressant pour se lancer, et ça a l’air de bien fonctionner comme système, vu l’avancement des fonds du projet de katatsumuri.

Continuons en photographie avec une série de 6 photos prises à Kamakura il y a quelques semaines.

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Le temple bouddhiste se trouve à Kamakura et il a été renouvelé assez récemment. On nous parle de la richesse de certaines des statues, pour leurs postures (à genoux) et instruments de musiques. Je suis assez surpris de voir à l’intérieur du temple des peintures qui ressembleraient presque à du manga. Ce n’est pas la première fois que je constate ce genre d’association atypique, comme à Kyoto au Chishaku-In.

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Pour terminer ce long billet aux multiples facettes, je partage un nouveau morceau fait maison dans un style assez similaire au précédent, par l’emploi de sample vocaux répétitifs créant avec les sons électroniques le rythme du morceau. Ce morceau s’appelle Somehow distorted, pour la distorsion volontaire du son dans la dernière partie. J’affectionne cette idée de distorsion, que j’essaie aussi d’appliquer d’une certaine manière à mes compositions photographiques, pour les éloigner du réel.

Awake 6 days

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Même si mes morceaux électroniques n’inspirent pas beaucoup de commentaires sur le blog, je continue tranquillement mon parcours semé d’embûches sur SoundCloud avec un 30ème morceau (déjà!) intitulé « Awake 6 days ». Je suis passé récemment sur un compte SoundCloud Premium car j’avais dépassé les 2 heures d’enregistrement. Le seul retour qui me soit donné de mes compositions musicales est le nombre d’écoutes enregistrées sur SoundCloud. J’atteins désormais 2,665 écoutes au total, ce qui fait une moyenne de 89 écoutes par morceau. En totalité, mes morceaux ont été téléchargés 92 fois, soit un peu plus de 3 fois par morceau. Le nombre de mes propres écoutes ne sont pas comptabilisées sur SoundCloud, mais je réécoute mes morceaux assez souvent sur mon ipod, avec une oreille critique bien sûr, mais pour mon plaisir personnel avant tout. Et l’Ipad est très bien foutu pour ses applications musicales, qui se multiplient petit à petit et donnent envie de continuer à créer de nouvelles choses en expérimentant avec de nouvelles applications musicales. Je dois avoir 25 applications musicales sur mon Ipad, je ne les utilise pas toutes bien sûr, mais une bonne moitié très régulièrement. Ma page A propos parle d’ailleurs un peu de mon environnement musical sur Ipad (déjà plus tout à fait à jour malheureusement).

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Je reprends mes mégastructures au dessus de la ville, ici à Shinjuku. Je n’avais pas construit de structures depuis un petit moment. Il s’agit ci-dessus de l’épisode « Megastruktur (4) », l’épisode 3 date de Mars 2013 et l’épisode 2 de Janvier. Une fois n’est pas coutume, j’ai maintenu la couleur. Cette composition tout en longueur entre en écho avec l’image de couverture du morceau électronique et le morceau musical, je pense, entre en écho avec ces deux compositions graphiques.

Continuons avec quelques images de villes par des artistes contemporains japonais tous affiliés à la Galerie Mizuma Art. Ceux qui sont un peu familiers de Made in Tokyo, on certainement déjà vu ces quelques noms d’artistes, mais je les remontre encore une fois ici, car j’ai fait l’acquisition de leurs Art Book récemment.

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J’ai découvert Akira Yamaguchi il y a environ 10 ans, en 2003, sur les étagères de la petite librairie du Musée Mori de Roppongi Hills. Quelques cartes postales étaient disposées dans un coin et montraient déjà des vues surprenantes de Tokyo, et notamment l’interprétation futuro-traditionnelle de la tour Roppongi Hills ci-dessus. 3 ans plus tard, en 2006, j’ai fait l’acquisition du premier Art Book de Yamaguchi, un petit format intitulé The Art of Akira Yamaguchi. Je l’avais trouvé une fois encore dans la librairie de Roppongi Hills après avoir visionné l’exposition photographique de Hiroshi Sugimoto (qui m’avait beaucoup marqué d’ailleurs). Le petit format du Art Book ne rendait malheureusement pas justice aux fourmillements de détails que l’on peut trouver dans les dessins de Yamaguchi. Les images montrées ci-dessus ne montrent d’ailleurs pas non plus toute la richesse et l’inventivité dont il fait preuve. Le livre plus récent intitulé The Big Picture dispose d’un plus grand format (A4) et permet d’apprécier son oeuvre. J’avais pu voir les formats originaux lors d’une exposition au Department Store Sogo à Yokohama. Les dessins de Yamaguchi s’observent longtemps pour bien comprendre la complexité des rues et des interconnections. Il montre, en vue de coupe, les intérieurs des immeubles où se mélangent personnages en kimono et en costumes-cravates, voitures des années 70 et chevaux robotisés. Les trains ont des toits en forme de pavillons, tout comme les grandes tours de Tokyo. Les dessins précis et détaillés sont entourés de nuages arrondis sortis de Ukyo-e. Tout ceci forme un ensemble urbain anachronique qui pousse à l’extrême certains paysages tokyoïtes ayant survécus les décennies.

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Manabu Ikeda nous montrent également des paysages extraordinaires. Tandis que Yamaguchi nous montre un mélange de futur et de passé, Ikeda nous montre un mélange de naturel et d’urbain enchevêtré dans une masse dynamique indescriptible. Il y a également une inspiration Ukyo-e chez Manabu Ikeda, comme cette vague ci-dessus qui dans son intégralité nous rappelle celle de Hokusai. L’ambiance y est violente, on a l’impression d’une grande vague de tsunami qui emporte tout sur son passage. Cette grande vague intitulée Foretoken est une oeuvre de 3m 40cms de long et date de 2008. Je n’ose pas imaginer le nombre d’heures, de journées, de semaines pour créer cet univers. J’ai découvert cet artiste en me procurant un de ses Art Book, en livret format A4 d’une quinzaine de pages cartonnées. Manabu Ikeda, tout comme Akira Yamaguchi, étaient également présent dans le livre inventaire Basara de Tenmyouya Hisashi, toujours chez Mizuma Art Gallery. Là encore, il faut se perdre dans les détails de l’oeuvre, et le format en livret A4 n’est pas forcément idéal.

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Pour terminer cette petite série, je découvre plus récemment le travail de Masakatsu Sashie, toujours chez Mizuma Art Gallery. Tout comme Yamaguchi et Ikeda, Sashie se joue des formes urbaines d’une ville trop dense. Il utilise souvent le concept d’une boule refaçonnant le décor urbain. On a l’impression que cet objet volant nait des rejets de la ville, qui seraient comme aimantés sur une surface ronde extraterrestre. On ressent chez ces trois artistes un besoin de reconstruire la ville à sa façon. C’est un sentiment que je partage et qui me parle beaucoup, et j’essaie à ma façon à travers la mégastructure volante ou la structure urbano-végétal de transformer cette ville.