en marchant vers l’ellipse

Je retrouve le petit bâtiment Natural Ellipse de l’architecte Masaki Endoh à Maruyamacho dans les hauteurs de Shibuya. Il n’est pas facile à trouver malgré sa blancheur immaculée qui tranche avec le reste du quartier rempli en quasi-totalité de Love Hotels ultra-décorés kitsch. Je le retrouve finalement à un détour de rue, non sans une pointe d’étonnement et de satisfaction. J’avais peur que ce petit bâtiment ait disparu car je ne l’avais pas retrouvé la dernière fois que j’ai marché par ici. En fait, Natural Ellipse est bien là debout comme sortant de terre à un coin de rue et il semble même plus blanc que la dernière fois que je l’ai vu. La surface a certainement été repeinte ou au moins nettoyée. Le building est maintenant entouré de quelques plantes vertes. En fait, on m’a appris récemment dans les commentaires de mon premier billet de 2007 sur ce bâtiment (j’ai réouvert les commentaires sur mes anciens billets) que Natural Ellipse est maintenant disponible en location d’appartement pour des courtes durées.

Je repars ensuite près de la station de Shibuya pour constater l’avancement de la destruction du quartier au Sud de la gare, à proximité du nouvel immeuble Stream. C’est un quartier que j’ai souvent pris en photos, notamment les graffitis et l’énorme illustration en noir et blanc aperçue récemment à l’arrière d’un building voué à une destruction prochaine. Le quartier est désormais complètement condamné, interdit d’accès par des barricades blanches et par quelques gardes par-ci par-là. On ne peut plus approcher la grande illustration au dos du building. Ça fait un drôle d’effet de voir tout un ensemble de bâtiments et de rues rendus complètement inaccessibles. Il s’agit du projet de redevelopment du district 1 de Sakuragaokacho qui sera composé de trois tours et contribuera un peu plus encore à la transformation de Shibuya. L’ensemble devrait se terminer en 2020/2021. Les nouvelles tours A1, A2 et B feront respectivement 36, 15 et 32 étages et seront composées de bureaux, d’espaces commerciaux et d’une zone résidentielle. Les tours A1 et A2 longeront la ligne de train JR Yamanote, tandis que la tour B résidentielle sera en retrait juste derrière.

Tiens, Radiohead sort un nouveau morceau intitulé Ill wind. Ce n’est pas vraiment un nouveau morceau car il s’agit d’une face B de leur dernier album A Moon Shaped Pool sorti en 2016, accompagnant la version vinyl. Je ne sais pas la raison pour laquelle ils ont pris tant de temps à sortir ce morceau en version digitale, mais c’est en tout cas une très bonne nouvelle tant le morceau est superbe, dans la pure continuité de style de A Moon Shaped Pool. Je me demande d’ailleurs pourquoi un morceau d’une telle qualité était relégué en face B. La voix de Thom Yorke y est belle et troublante. La musique est légèrement floue et vaporeuse, ce qui nous donne l’impression de se laisser emporter par ce vent du titre. Il s’agit peut être d’un vent cosmique comme le laisse suggérer la couverture du morceau, que j’allonge volontairement sur l’image ci-dessus. Du coup, je me remets à écouter les albums de Radiohead les uns après les autres, notamment pendant cette promenade d’une bonne heure dans Shibuya à la recherche de l’ellipse.

No more running says my mind

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Je marche beaucoup ces derniers temps le week end et j’ai repris goût au Reflex que j’utilise de plus en plus au détriment d’Instagram que je mets un peu de côté. Je marche vers des lieux connus que je n’avais pas parcouru depuis très longtemps. Il y a quelques semaines, je pars tôt le matin vers le quartier de Maruyama-cho. Beaucoup de jeunes personnes sortent des hôtels pas chers de ce quartier. Je me suis donné pour but de retrouver le bâtiment en grain de riz, le Natural Ellipse de Masaki Endoh. Je peine un peu à le retrouver au début et je le crois même disparu. Le grain de riz aurait il été avalé par l’urbanisme grouillant ambiant. Eh bien, non, je finis par l’apercevoir au coin d’une rue. Par rapport à la dernière fois, il y a 8 ans, il n’a pas été dégradé et le blanc des murs résiste assez bien. Il a été repeint, très certainement.

Ma promenade à Shibuya m’amène devant d’autres façades, parfois hermétiques comme celles de béton d’une maison individuelle. La première photo montre un koban, un poste de police de quartier. Ce koban de Shibuya est un classique et nombreuses sont les « boîtes » de police qui nous montrent des formes intéressantes, comme le celui du parc de Ueno par Tetsuro Kurokawa. Celui de Shibuya, à Udagawa-Cho sur la photo ci-dessus est de l’architecte Edward Suzuki.

Les autres photographies mélangent les lieux, de Nishi Shinjuku à Odaiba, en revenant au complexe Rise de Futago Tamagawa sur la sixième photo. J’aime beaucoup la petite terre de verdure, installé au rez de chaussée de l’immeuble du Park Hyatt par Kenzo Tange. Cette petite terre semble bien paisible et à l’abris des tracas.

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Quelque part bien caché dans Maruyama-cho, le quartier des Love Hotels sur les hauteurs de Shibuya en montant la rue Dogenzaka, on peut trouver une forme d’ellispe blanche à mi-chemin entre une forme alien et un grain de riz. Il s’agit de la Natural Ellipse House par Masaki Endoh, un des architectes japonais présenté au Archilab d’Orléans l’année dernière. Ca faisait déjà quelques temps que j’avais envie de voir en vrai ce batiment concept, après l’avoir vu plusieurs fois déjà en photo sur mon Atlas Phaidon, à l’exposition Parallel Nippon du Musée de la photographie à Ebisu Garden Place (en Nov 2006).

La recherche à moto ne fut pas si difficile que je le pensais, bien qu’on pourrait s’y perdre dans les labyrinthes de Maruyama-cho. On part à sa recherche à pieds après avoir garé la moto dans un coin de rue. Mari garde le casque de moto sur la tête pour passer inapercue, ou plutôt pour ne pas avoir l’air d’un couple qui va au love hotel. L’ellipse est bien cachée dans les rues étroites, mais on finit par la débusquer. Les quelques ouvertures sur l’extéreur sont fermées, aucune de chance d’apercevoir un peu l’intérieur. Je ne sais pas si cet appartement étroit, ouvert sur le dessus, est habité, mais je peux comprendre qu’on se coupe de l’extérieur dans ce quartier. Cette ellipse-concept date de 2002, mais on voit quelle prend mal le temps, le blanc des murs lisses perd de son immaculé. Ca doit être l’environnement … J’aurais voulu voir l’intérieur quand même, mais on se contentera des quelques petites photos ci-dessous tirées du site de Masaki Endoh.

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L’adresse de l’ellipse: 7-1 Maruyama-cho, Shibuya-ku, Tokyo. Près de la station de Shinsen.

Après avoir pris les quelques photos ci-dessus, on rejoint la moto, Mari toujours avec son casque sur la tête… direction le nouveau musée près de Roppongi.