street remixed

#11: mika scape. Shibuya.

#12: kusama dots. Harajuku.

#13: driving riding. Jingumae.

#14: bonjour girl. Jingumae.

#15: passing drawings. Omotesando.

Les marques vestimentaires de luxe redoublent d’astuces pour essayer d’attirer le passant étourdi dans ses filets profitant de quelques secondes d’inattention de sa part. Je remarque qu’un magasin temporaire Louis Vuitton s’est installé discrètement (ou à peine) près de la gare de Harajuku avec toujours les motifs en forme de poids colorés de Kusama Yayoi. Je devine à l’intérieur une statue de l’artiste en très grand format et je ne peux résister à l’idée d’entrer à l’intérieur pour la voir de plus près. Un peu plus loin à Omotesando et sur la dernière photographie de ce billet, les personnages de l’illustrateur Yoshitomo Nara viennent agrémenter les créations vestimentaires de Stella McCartney. On dirait que chaque marque essaie de s’attirer son artiste attitré. Loewe s’était emparé pendant quelques temps de certains personnages du monde de Ghibli, en premier lieu Totoro que la marque de luxe avait réussi à sortir de son sommeil. Sur la deuxième photographie du billet, un personnage haut en couleurs par l’illustratrice Mika Pikazo est affiché sur une grande baie vitrée d’un immeuble d’Udagawachō. Ce n’est pas la première fois que je fais le tour d’une exposition de cette illustratrice à Shibuya. La fois précédente devait être en Septembre 2019 dans un espace ouvert sur la rue près de l’ancien cinéma Rise, désormais reconverti en une live house nommée WWW WWWX. Je ne suis jamais entré à l’intérieur mais il faudrait que je trouve une occasion pour admirer l’architecture d’Atsushi Kitagawara tout en y appréciant un concert, par exemple. Je passe très souvent près de la galerie d’art Design Festa pour vérifier si les illustrations sur les murs ont été modifiées. Je ne pense pas avoir déjà vu ce petit personnage coloré uniformément de rose. Il y a certains endroits à Tokyo, comme ici ou sur les murs extérieurs d’un magasin de disques hip-hop à Udagawachō, où les fresques sont très souvent mises à jour. Ce genre de remix urbain satisfait forcément beaucoup le photographe amateur que je suis.

Je viens d’acheter au Tower Records de Shibuya l’album remix de morceaux de Sheena Ringo intitulé Hyakuyakunochō (百薬の長) sorti le 11 Janvier 2023. Il est sous-titré en allemand « das Allheilmittel für alle Übel », ce qui voudrait dire « le remède à tous les maux ». Il s’agit à mon avis d’une correspondance avec le EP Ze-Chyō Syū (絶頂集, SR/ZCS) sorti en Septembre 2000 qui reprenait également l’imagerie de la boîte de médicaments. La version initiale de la pochette de Hyakuyakunochō avait même un logo « Sheener » ressemblant à celui de Pfizer mais il n’a (heureusement) pas été conservé. Je me suis procuré la version standard sans les objets additionnels (les goods) fournis avec la version deluxe, car le problème d’utilisation du logo de La Croix Rouge m’a fait comprendre que Sheena Ringo n’avait en fait aucune implication dans le choix de leur design. Les albums de remix sont en général le fait des maisons de disques sans forcément un apport de l’auteur initial de la musique remixée. C’est du moins ce que la maison de disques Sony Universal Japan a annoncé suite au problème reporté dans les médias, très certainement pour protéger l’artiste. Une chose est sûre, je remarque maintenant les ‘Help Mark‘ (ヘルプマーク) marquées sur fond rouge du cœur blanc et du logo de La Croix Rouge, et j’en vois beaucoup dans les rues ou dans les couloirs du métro alors que je les voyais à peine avant. Merci donc Sheena Ringo de m’avoir sensibilisé sur ce sujet. Mais le véritable problème de ce genre de goods est qu’on a tendance à ne volontairement pas les utiliser pour ne pas les abîmer et ils finissent oubliés au fond d’un tiroir.

L’exercice du remix est assez compliqué et même périlleux. On a souvent plusieurs cas de figures. Le remixeur ne prend parfois pas de risques et n’ajoutent que des petites touches musicales sans modifier la trame initiale du morceau. On peut aller vers des propositions à l’opposé où l’empreinte du remixeur est tellement forte qu’on peine à reconnaître le morceau original sur lequel il est basé. C’est un parti pris d’essayer de conserver l’atmosphère originale d’un morceau pour ne pas choquer les fans ou de partir vers des pistes complètement différentes. Il est à mon avis très difficile pour un remix d’égaler un morceau original car ça demande à l’auditeur d’oublier en quelque sorte ce qu’il connaît d’une musique mainte fois écoutée et d’accepter quelque chose de nouveau. Il est assez rare qu’un morceau remixé vienne dépasser et transcender sa version originale. Il y a pourtant des remixes qui amènent des morceaux vers d’autres rythmes et d’autres ambiances, qui ajoutent une épice qui ne manquait pas forcément à l’original mais qui devient indispensable une fois qu’on l’a ajouté. Certains remixes arrivent à sublimer un morceau tandis que d’autres ne font que l’alourdir et le déséquilibrer. C’est une chimie compliquée qui peut très bien fonctionner ou échouer lamentablement. Il y a un peu de tout cela dans ce premier album remix de Sheena Ringo.

Je ne sais pas si Sheena est à l’origine de la sélection des musiciens en charge des remixes mais je dirais que probablement non, vu qu’il s’agit d’une initiative de la maison de disques. Il y a beaucoup de noms réputés japonais mais aussi quelques étrangers. Certains noms me sont cependant complètement inconnus. Comme je le mentionnais auparavant, la coréenne Miso prend en charge le morceau Marunouchi Sadistic (丸ノ内サディスティック), ce qui n’est pas une mince affaire vu que c’est son morceau le plus populaire. Elle s’en sort très bien et laisse même clairement son empreinte en ajoutant sa voix sur la fin du morceau pour le compléter. Cet apport de voix est très bien vu, et Miso n’est pas la seule à le faire sur cette compilation de remixes. Le morceau Ishiki (意識 ~Conciously~) remixé par Shinichi Osawa, dont je parle régulièrement ici pour son projet MONDO GROSSO, est particulièrement réussi et cerise sur le gateau, DAOKO vient ajouter sa voix rappée sur la fin du morceau. J’adore le ton de voix immédiatement reconnaissable de DAOKO et sa manière d’accentuer certaines syllabes pour donner de la force à son phrasé. La version par moment forte en basse de Shinichi Osawa donne un souffle complètement différent à ce morceau. Le remix de Yokushitsu (浴室 ~la salle de bain~) par une des figures importantes de la musique électronique japonaise, Takkyu Ishino (石野卓球), est tout à fait enthousiasmant. Il conserve toute la force de la voix de Sheena Ringo et arrive à faire décoller le morceau, notamment dans sa deuxième partie. Yokushitsu, Marunouchi Sadistic et Ishiki sont des morceaux qui ont déjà eu des versions alternatives (notamment en anglais) sur des albums ou live de Sheena Ringo. On est donc d’une certaine manière habitué à ce que ces morceaux ne soient pas figés dans leurs formes originales, mais les versions qui nous sont proposés ici ont tout de même un style bien différent et très marqué électro.

Le morceau JL005 Bin de (JL005便で ~Flight JL005~) est remixé par Yoshinori Sunahara (砂原良徳) qui était intervenu sur deux morceaux de Tokyo Jihen enregistrés sur une cassette accompagnant la version spéciale du best album Sōgō (総合) sorti en Décembre 2021. J’avais beaucoup aimé les deux morceaux qu’il avait remixé: Karada (体) et Zettaizetsumei (絶体絶命). Je ne suis pas déçu par cette nouvelle version de JL005 Bin de qui démarre sur des prises de sons d’aéroport. Il y a une élégance typique des remixes de Yoshinori Sunahara, enfin de ceux que je connais jusqu’à présent. On retrouve cette même élégance dans la vidéo tournée pour ce morceau par Yuichi Kodama (évidemment). SAYA, de la formation Elevenplay que l’on retrouve régulièrement dans les concerts de Sheena Ringo, joue le rôle principal en hôtesse de l’air. J’aime beaucoup ces images et notamment le petit nuage qui vient s’incruster dans le paysage urbain (j’utilise régulièrement les interventions nuageuses dans mes compositions photographiques). Et on découvrira dans la vidéo qu’un jeu de morpion tourne en rond sur le tableau de bord et les écrans de contrôle de l’avion certainement pendant le pilotage automatique (mais y-a t’il un pilote dans l’avion? de demanderait Leslie Nielsen). Je laisserais les spécialistes en aéronautique préciser la réalité de ce genre de situation. Le sous-titre de ce morceau est B747-246, un avion Boeing donc de la compagnie JAL effectuant le vol de l’aéroport JFK à New York jusqu’à Tokyo Haneda (le vol JL005).

Les morceaux Anoyo no Mon (あの世の門 ~Gate of Hades~) et Chichinpuipui (ちちんぷいぷい ~Manipulate the time~) remixés respectivement par Telefon Tel Aviv et Gilles Peterson sont d’excellentes surprises, car ils s’écartent complètement de la version originale au point où on la reconnaît à peine. Remplacer l’ambiance euphorique de Chichinpuipui par une atmosphère Dark Jazz est assez singulière. On a l’impression d’entendre des nouveaux morceaux où la voix de Sheena est défigurée. Le morceau Adult Code (おとなの掟) remixé par object blue est par contre assez déplaisante. Le morceau d’origine est loin d’être le meilleur de Sheena Ringo et le remix crachotant semble être en permanence décorrélé des paroles. L’écoute en est assez désagréable malheureusement. Les remixes de Nagaku Migikai Matsuri (長く短い祭 ~In Summer, Night~) par Yasuyuki Okamura (岡村靖幸) et de Carnation (カーネーション ~L’œillet~) par Ovall sont agréables sans forcément apporter des propositions nouvelles ou prendre de risques. Ils n’en deviennent donc pas indispensables, même si ces versions restent belles. Je suis un peu dessus de la version par STUTS de Onnanoko ha Daredemo (女の子は誰でも ~Fly Me To Heaven~). Là encore, le remix n’est pas désagréable mais n’apporte pas grand chose de plus à l’original. On peut même se demander s’il y a une différence. L’excellente surprise est de trouver KID FRESINO sur l’avant dernier morceau Niwatori to Hebi to Buta (鶏と蛇と豚 ~Gate of Living~) car il y apporte sa voix hip-hop ce qui change complètement la dynamique du morceau. C’est une belle réussite même si le morceau reste trop court (c’était le cas de l’original). Je trouve une satisfaction certaine d’entendre la voix rap si particulière de KID FRESINO interagir avec l’univers de Sheena Ringo. Le dernier titre, une reprise du morceau le plus récent de Sheena Ringo, Ito wo Kashi (いとをかし ~toogood~) par Ajino Namero (鯵野滑郎) est une curiosité. Il s’agit d’une version en sons 8bits sortis tout droit d’une Famicom (qui serait quand même poussée dans ses derniers retranchements). Les sons primaires prennent étonnement de l’ampleur au fur et à mesure que le morceau se déroule, lui donnant même une dimension épique. J’ai grandi avec ses sons 8bits donc j’adore forcément ce morceau de conclusion, laissé instrumental. Au final, j’adore le début (trois premiers morceaux) et la deuxième partie (des morceaux 8 à 12) mais je trouve qu’il y a un passage à vide au milieu de la compilation (les morceaux 4, 5, 6 et 7). Je trouve le résultat final inégal mais n’en vaut pas moins le détour et j’y reviens très souvent ces derniers jours. Et je me dis qu’il faut absolument que Shinichi Osawa compose un morceau pour DAOKO.

slow down don’t calm down

#1: slow down. Shibuya.

#2: chandelier princess. Daikanyama & Yebisu Garden Place.

#3: walking bridges. Aobadai & Ebisu.

#4: thin trees. Aobadai & Omotesando.

#5: yellow pattern. Nihonbashi & Mitaka.

J’avais initialement dans l’idée de créer une série au long court fait de billets numérotés composés de diptyques, c’est à dire deux photographies ayant un lien plus ou moins fort entre elles ou du moins une correspondance de thème. Mon idée était de faire une centaine de billets de cette série pendant la durée de cette année mais je me suis assez rapidement ravisé. J’avais publié deux billets séparés mais que j’ai finalement regroupé dans un seul billet avec d’autres photos. Je suis moins certain de continuer cette manière de faire sur de nombreux billets mais je commence au moins par celui-ci. Je me suis posé la question de changer quelque chose sur la manière dont je construis mes billets, mais est ce vraiment nécessaire?

Musicalement parlant, je découvre deux morceaux épatants de hip-hop teinté de sons électroniques produits par Shinichi Osawa de MONDO GROSSO. C’est probablement le producteur électro que je préfère en ce moment et je n’ai pas encore écouté le morceau de Sheena Ringo qu’il a remixé avec des apports voix de DAOKO. Je pensais d’ailleurs avoir commandé l’album de remixes de Sheena Ringo mais je ne me rends compte que maintenant que ma commande sur le site Universal Music Japan a été annulé suite au problème d’utilisation du logo de La Croix rouge pour les goods fournis avec l’album. Sur les deux morceaux que j’écoute en ce moment, en boucle il faut bien le dire, Shinichi Osawa s’associe avec le duo hip-hop Dongurizu (どんぐりず) pour former une unité appelée DONGROSSO. J’écoute d’abord RAVE (Hungry Driver) qui inclut également RHYME au chant en deuxième partie de morceau. J’aime beaucoup le gros son électro assez lourd qui semble décéléré, le phrasé hip-hop agressif de Dongurizu et le virement plus enlevé quand RHYME pose sa voix sur ce rythme qui ne prend pas de pause. Le son et ses cassures me rappellent un peu certains morceaux de Mr Oizo (le nom de code de Quentin Dupieux) et je me suis mis du coup à réécouter les excellents morceaux Steroids et Positif. L’autre morceau produit par Shinichi Osawa que je découvre sur YouTube ne semble pas être sorti en single et je ne suis pas sûr que ça soit un morceau terminé car la vidéo ressemble plus à une session d’enregistrement. Il semble s’intituler Red Bull 64 Bars. Mori (森) de Dongurizu est seul à rapper devant un micro du studio d’enregistrement mais Shinichi Osawa n’est pas loin de l’autre côté de l’écran de verre. J’adore la manière dont il perd contrôle de lui-même en se mettant à danser frénétiquement quand le rap de Mori vient s’accorder parfaitement avec le rythme crescendo électro de Shinichi Osawa pour atteindre une sorte d’harmonie. Le morceau ne manque pas de punch et il devient vite addictif. Je peux comprendre qu’on puisse avoir envie de dégager cette énergie par le mouvement en écoutant ce phrasé rap très rapide et rythmé. Bien que les styles soient tout à fait différents, cette danse me ramène vers une vidéo d’une danse automatique que j’aime beaucoup inspirée par le morceau Lovers who uncover de Crystal Castles vs The Little Ones.

once upon the street (2)

Continuons tranquillement avec le noir et blanc appliqué sur les rues de Tokyo. Je l’applique également sur le bleu et le blanc du ciel et des nuages, ainsi que sur mon iPhone transformé en iPod sur la première photographie du billet. J’amène toujours ma musique avec moi en toute circonstance, et il est extrêmement rare que je n’amène pas mon iPod dans mes déplacements. L’autocollant, acheté dans la petite boutique spécialisée B-side Label sur Cat Street à Harajuku, avec une fille jouant de la guitare accompagnée d’un petit chat noir, correspond assez bien au rock japonais que j’écoute souvent. Je n’ai pas beaucoup hésité dans le choix de cet autocollant pour couvrir le dos de mon iPod. Le béton de la deuxième photographie est celui du Collezione à Omotesando par Tadao Ando. Les bambous de la troisième photographie sont plantés le long du musée de Nezu par Kengo Kuma. Sur les affiches publicitaires des abris bus, Haruna Kawaguchi (川口 春奈) montre parfois son visage à la demande d’une marque de cosmétique dont elle doit certainement être l’ambassadrice. Je l’avais déjà prise en photo en couleur alors il fallait bien que je la prenne aussi en photo en noir et blanc, ici près de Sangubashi, sauf que la mise au point est plutôt dirigée vers les deux vieilles dames qui marchent au fond. Le mur délabré de la photographie suivante affichait autrefois une illustration géante de visages de clowns inquiétants. J’en montrais une photo dans mon premier photobook dans la série The Young Face. Il n’en reste désormais que des morceaux illisibles car le mur n’a jamais été vraiment nettoyé ou repeint. Et les nuages noirs chargés de pluie (雨雲), je les vois depuis mon balcon juste avant de prendre la route à pieds pour une autre destination urbaine.

Les magasins Disk Union passent toujours en fond sonore des albums plus ou moins récents, mais en général plutôt anciens. Je n’y prête pas souvent attention, mais ce jour là dans le magasin Disk Union de Shinjuku, le son d’une guitare menaçante accompagnée d’une voix féminine à la fois posée et puissante a tout de suite attiré mon attention. L’ambiance rock me plait beaucoup et vient soudainement interrompre mes recherches de disques dans le magasin. Je ne reconnais pas cette voix, mais j’utilise immédiatement l’application Shazam sur mon iPhone pour savoir qui chante sur ce morceau. Il en ressort le titre Nureta Yurikago (濡れた揺籠) de la compositrice et interprète Cocco (こっこ) sur un album intitulé Kamui Uta (カムイウタ) de 1998. Je connais le nom de cette artiste originaire d’Okinawa depuis de nombreuses années, mais je n’avais jamais prêté attention ni même écouté sa musique. Ce morceau que j’écoute avec une attention certaine au deuxième étage du Disk Union de Shinjuku ne correspond pas à l’image à priori et non renseignée que j’avais de cette artiste. Le morceau qui suit sur cet album et que le magasin passe maintenant en fond sonore est beaucoup moins tendu et m’intéresse moins musicalement. Je vois le CD de Kamui Uta dans l’étagère classée à Ko (こ), juste à côté des albums de GO!GO!7188 que j’étais venu acheter cette fois-ci. J’hésite quelques instants en me disant que je devrais écouter un peu sur YouTube avant d’acheter un album. Je n’achèterais finalement pas cet album et l’idée me sortit de tête pendant plusieurs semaines.

J’y repense soudainement car le souvenir un peu flou du morceau Nureta Yurikago refait surface, et il me prend l’envie d’en savoir un peu plus sur cette artiste. J’adore lire les fiches Wikipedia et celle de Cocco m’apprend avec beaucoup de surprise qu’elle a joué le rôle principal du film intitulé KOTOKO du réalisateur Shinya Tsukamoto (塚本晋也) sorti en 2012. J’ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog de Shinya Tsukamoto pour certains de ses films, complètement décalés et même cinglés et dérangeants, en particulier Tetsuo: The Iron Man (鉄男), son premier film sorti en 1989 et Tokyo Fist, film de 1995. Shinya Tsukamoto est également acteur et joua un second rôle dans Ichi The Killer (殺し屋1), film de Takashi Miike (三池崇史) datant de 2001 dont j’ai déjà parlé. Tous ces films ont une violence à la limite du surréalisme. Je n’ai pourtant pas résisté à l’idée de voir KOTOKO sur Amazon Prime, et ce fut un choc (comme à chaque fois pour les films de Tsukamoto). Cocco y joue une mère célibataire atteinte d’une maladie mentale qui lui fait parfois voir les gens en double en s’imaginant qu’on lui veut du mal à elle et à son petit garçon. Ces crises de folie passagères lui font perdre le sens de la réalité et elle en vient à se mutiler pour se prouver qu’elle est bien vivante. Son instabilité mentale fait qu’on la sépare de son garçon qui sera confié à sa sœur vivant loin à Okinawa. Kotoko aime chanter, et ce sont les seuls moments de réconfort qu’elle éprouve en dehors des quelques visites qu’elle fait à Okinawa pour voir son garçon. Tanaka, un écrivain joué par Shinya Tsukamoto, entend son chant dans le bus l’amenant à l’aéroport, ce qui provoque en lui une addiction. Kotoko le repousse mais il s’acharne. Une relation destructrice en naîtra. La violence du film est dure mais n’est pas absente d’une certaine forme d’humour (il faut être réceptif quand même). Le jeu d’actrice de Cocco est fabuleux, complètement convaincante dans son rôle au point où on arrive à toucher du doigt son trouble et à comprendre son cheminement mental. Je suis resté accroché au film jusqu’à la scène finale particulièrement touchante. Voir ce film m’a fait complètement changer d’à priori sur cette compositrice et interprète, également actrice donc.

Et je suis donc parti ce samedi en fin de matinée au Disk Union de Shinjuku pour acheter deux de ses albums: Kamui Uta (カムイウタ) et Rapunzel (ラプンツェル), après avoir écouté quelques morceaux sur YouTube tout en marchant. Les cris soudains de Cocco au milieu de Kemono Michi (けもの道), le premier morceau de l’album Rapunzel sorti en 2000, et sur Ratai (裸体), le huitième morceau de Kamui Uta font tout d’un coup écho au premières minutes du film KOTOKO. J’ai lu que le réalisateur Shinya Tsukamoto était inspiré par les morceaux et les paroles écrites par Cocco, Satoko Makishi (真喜志智子) de son vrai nom, et qu’il avait dans l’idée de tourner un film avec elle depuis longtemps.

Les morceaux de Cocco sur ces deux albums n’ont pas pour moi de sensibilité mélancolique et j’ai bizarrement un peu de mal à les situer dans mon échelle émotionnelle d’appréciation car sa voix d’inspiration pop rock est assez différente des chanteuses que j’apprécie habituellement. Et c’est en fait cela qui m’intéresse énormément dans la musique de Cocco, car sa sensibilité reste pour moi assez mystérieuse. Il y a une densité émotionnelle forte dans ses morceaux, parfois viscérale que j’étais loin de soupçonner. Il y a un grand nombre de morceaux à l’approche rock qui ont forcément ma préférence car ils sont très bien construit musicalement et riches et guitares mais aussi des moments de pauses beaucoup plus calmes ressemblant parfois à des comptines. En fait, il y a deux types de morceaux, certains rock portant des guitares assez agressives et se terminant parfois sur une cacophonie sonore, et d’autres beaucoup plus pop qui me ramènent directement aux ambiances de la J-Pop du début des années 2000. Je ressens une certaine nostalgie en écoutant ces morceaux là en particulier. Le morceau Tsuyoku Hakanai Monotachi (強く儚い者たち) est un bon exemple de ce type de morceaux, un brin passé mais très attachant car son chant et la mélodie sont très accrocheurs. Les guitares très présentes reprenant aussitôt après, comme sur Anata he no Tsuki (あなたへの月) donnent un ensemble qui peut paraître parfois assez hétérogène. La chanson presque enfantine My Dear Pig par exemple contraste complètement avec le menaçant morceau Ratai (裸体) qui est un de mes préférés de l’album Kamui Uta avec Kemono Michi sur Rapunzel. Mais il y a de nombreux morceaux très prenants comme ces deux là. Cocco chante principalement en japonais sur ces deux albums mais il y a quelques morceaux chantés en anglais avec un accent parfait, Rose Letter par exemple. Je ne connais pas la raison pour laquelle elle parle aussi bien anglais, mais je sais au moins qu’elle est partie plus tard, après ces premiers albums, vivre en Angleterre dans la deuxième partie des années 2000. Bref, je me trouve soudainement accaparé par ces deux albums. J’aime beaucoup découvrir des nouvelles musiques dans le froid de l’hiver. Ça me réchauffe le cœur, en quelque sorte.

En continuant à lire sa page Wikipedia, je découvre que le réalisateur Hirokazu Kore-Eda a réalisé un documentaire à son sujet en 2008 intitulé Daijōbu de Aru Yōni: Cocco Owaranai Tabi (大丈夫であるように – Cocco 終らない) que je ne trouve malheureusement pas sur Netflix ou Amazon Prime. Et cinq ans après KOTOKO, Cocco a joué dans un autre film intitulé A Bride for Rip Van Winkle (リップヴァンウィンクルの花嫁) réalisé en 2016 par un certain Shunji Iwai (岩井俊二) dont j’ai déjà parlé très récemment pour son film de 2001 All About Lily Chou-Chou (リリイ・シュシュのすべて). En fait, en voyant les scènes de KOTOKO tournées à Okinawa, je me suis dis que je regardais beaucoup de films avec des scènes tournées là bas en ce moment (une partie clé de Lily Chiu-Chou est tourné à Okinawa). Je regarde maintenant sur Netflix ce film de 2016 de Shunji Iwai dans lequel Cocco joue un rôle secondaire important pour le déroulement de l’intrigue. Pendant presque trois heures, le film A Bride for Rip Van Winkle nous fait suivre la vie de Nanami Minagawa (interprétée par Haru Kuroki), jeune femme apathique, professeur d’école à mi-temps et adepte d’un réseau social qui lui fait rencontrer son futur mari. Elle a peu d’ami et pour son mariage, elle demande les services d’un personnage mystérieux également rencontré sur le même réseau social pour organiser la location d’invités qui joueront le rôle d’amis pour combler le déséquilibre avec le nombre d’invités de son futur mari. Cet homme mystérieux appelé Yukimasu Amuro (interprété par Go Ayano) est plein de resource et est toujours prêt à venir en aide à Nanami mais ses intentions sont troubles et on ne sait jamais s’il est bienveillant ou manipulateur. Le mariage de Nanami ne se passe malheureusement pas comme elle le voudrait. Elle se trouve ensuite embarquée à jouer elle même le rôle d’invités factices dans un mariage. Elle y rencontre le personnage fantasque Mashiro Satonaka (interprétée par Cocco), une actrice qui va changer sa vie. Le film se divise assez clairement en deux parties et Cocco n’intervient que dans la deuxième partie. Le film est assez long mais on se laisse entraîner dans cette histoire sans savoir où elle va nous amener. Le jeu de Go Ayano, d’Haru Kuroki et de Cocco est remarquable. J’aime particulièrement le personnage d’Amuro joué par Go Ayano, car il est maître de toutes situations et j’adore sa manière complètement convaincante de parler. Un petit détail que j’ai beaucoup aimé est la rencontre de Nanami et de Mashiro dans un bar karaoke de Kabukichō (ou quelque part ailleurs à Shinjuku). Le morceau que Nanami chante dans ce karaoke est Bokutachi no Shippai (ぼくたちの失敗) de Morita Dōji (森田童子) sur son deuxième album Mother Sky (マザー・スカイ) sorti en 1976. J’avais déjà parlé ici de Morita Dōji sur ce blog pour un album ultérieur intitulé Boy, mais j’ai aussi Mother Sky dans la discothèque personnelle de mon petit iPhone transformé en iPod.

霧になるなる東京

Les plantes grimpantes du parc Miyashita sur la première photographie poursuivent leur ascension pour former un toit au dessus du parc le long des tiges métalliques. On est encore loin du compte et ses plantes ne permettent pas encore de rafraîchir la jeunesse se regroupant dessous pendant ces journées chaudes du début de l’été. Je me dirige vers le quartier résidentiel de Shōtō pour le traverser jusqu’à l’avenue Yamate avec dans l’idée de revoir une petite tour en coin de rue que je pensais être grise argentée. Je la retrouve sur la troisième photographie mais elle est désormais peinte en blanc. Le petit immeuble de la cinquième photo a été construit très récemment. La première fois que j’ai vu ce bâtiment, il était encore en construction et la forme en angle d’une des ouvertures m’a tout de suite rappelé l’église de béton à Hiroo conçue par Tadao Ando. Il s’agit en effet d’un bâtiment de Tadao Ando pour la petite agence publicitaire Sima Creative House. Les photographies suivantes partent en direction de Minami Aoyama pour saisir la jeunesse qui s’affichent sur les vitrages de la boutique agnès b puis vers Omotesando avec la devanture cartoonesque de la boutique Comme des garçons. Et pour ce qui est du chat dessiné sur un mur de briques le long d’un parking, je n’ai plus de souvenirs très précis d’où je l’ai aperçu.

Je connaissais l’existence de versions démo de certains premiers morceaux de Sheena Ringo pour les avoir découvert par hasard sur YouTube, mais je n’ai découvert que récemment, il y a quelques mois en fait, qu’une chaine Youtube les regroupait tous par cassette. Il existe en tout cinq cassettes de démo (des demo tapes) dont deux remontant à ses années lycées, une datant d’avant ses débuts et deux autres de l’époque de son premier album Muzai Moratorium. On y trouve de nombreux morceaux qui apparaîtront sur ses deux premiers albums Muzai Moratorium et Shosō Strip, mais également d’autres qui seront ensuite des B-sides et un assez grand nombre de morceaux jamais sortis en CDs et qui m’étaient par conséquent inconnus. La qualité musicale des premières versions est souvent très primaire, genre machine à karaoke, mais on reconnaît tout de suite sa voix si particulière et unique qui pouvait déjà nous faire ressentir tout le potentiel de chaque morceau. Les morceaux sont parfois incomplets et en version très différente de ce qu’on connaîtra ensuite en version finale sur les albums. Ces démo tapes s’écoutent certes comme des curiosités qui intéresseront avant tout les fans (les OTK quoi) et elles m’intéressent donc énormément. Par exemple, la deuxième cassette datant de l’époque où elle était au lycée contient la toute première version de Marunouchi Sadistic (on retrouve également une version assez similaire sur la cinquième cassette). Cette version initiale s’appelait A New Way To Fly et elle a été enregistrée alors que Sheena était en homestay à Londres. Les paroles entièrement en anglais sont complètement différentes de la version Marunouchi Sadistic que l’on connait sur Muzai Moratorium. Cette version intitulée A New Way To Fly est en fait composée d’un patchwork de couplets de trois morceaux du groupe américain d’inspiration grunge Stone Temple Pilots (STP). Les trois morceaux en question sont Tumble In The Rough, Seven Caged Tigers et Adhesive, provenant tous les trois de l’album Tiny Music… Songs from the Vatican Gift Shop sorti en 1996. De STP, je ne connais que leur deuxième album Purple sorti en 1994 et je n’avais pas poussé plus en avant à l’époque de mon adolescence la découverte de ce groupe, bien que j’écoutais beaucoup de rock alternatif américain. Découvrir que Sheena Ringo s’inspirait de cet album avant ses débuts me pousse maintenant à le découvrir et il s’avère être excellent, car il me ramène vers ce style de guitare et de voix assez typique du son grunge, bien que STP part volontiers vers d’autres sonorités, par moments plus mélodiques. Marunouchi Sadistic retrouvera des paroles en anglais pour la version du concert Ringo Expo 08, que l’on trouve également en morceau bonus sur Sanmon Gossip sorti en 2009. Les paroles en anglais sur Marunouchi Sadistic (Expo Ver.) ne reprennent pas les paroles des trois morceaux de STP, mais il y reste une allusion avec les paroles « way to fly » / « way to die » dans le dernier couplet ainsi qu’une référence directe au mouvement grunge en mentionnant Nirvana et Kurt Cobain.

Marunouchi Sadistic n’est pas le seul morceau présent sur les cassettes de démo ayant un titre différent de celui qui sera finalement retenu sur les albums. Les premières versions de Akane sasu kiro terasaredo (茜さす 帰路照らされど・・・) de l’album Muzai Moratorium s’appellent par exemple Headphone (ヘッドフォン). Le morceau B-side 17 s’appelle d’abord Now I’m Seventeen, le morceau intitulé Don’t you think?correspond à Gips (ギブス), Daijōbu (大丈夫) au morceau Kyogenshō (虚言症), le morceau B-side Remote (リモコン) sera plus tard renommé Remote Controller (リモートコントローラー). On trouve sur ces cassettes démo des morceaux que Sheena Ringo donnera ensuite à d’autres, notamment le morceau intitulé Shampoo (シャンプー) pour Rie Tomosaka sur son album Murasaki. (むらさき。). Le cas du morceau intitulé Unconditional Love (アンコンディショナル・ラブ) sur ces cassettes de démo est intéressant. D’après le titre, on pourrait penser qu’il s’agit de la reprise de Cindy Lauper qui sera plus tard présent en B-side du single Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), mais il s’agit en fait d’une première version du morceau Private (プライベイト) que Sheena donnera à Ryoko Hirosue. Sur les démos, il y a quelques morceaux comme l’inédit LAY DOWN et Rinne Highlight (輪廻ハイライト) qui reprennent des extraits de paroles de morceaux de la compositrice et interprète américaine Susanna Hoffs, connue pour être la co-fondatrice du groupe pop rock californien The Bangles, populaire dans les années 80 (Eternal Flame, Walk like an Egyptian, Manic Monday sont quelques uns de leurs gros succès). Après The Bangles, Susanna Hoffs a démarré une carrière solo avec un premier album intitulé When You’re a Boy en 1991. Les paroles du morceau LAY DOWN sont en partie tirées du morceau My side of the Bed de cet album. Le morceau Rinne Highlight (輪廻ハイライト), qu’on trouvera ensuite en B-side du single Honnō (本能), comprend certaines paroles du morceau No Kind of Love de Susanna Hoffs sur ce même album. Le point intéressant est que sur ce même album When You’re a Boy de 1991, Susanna Hoffs reprend le morceau Unconditional Love de Cindy Lauper (datant de 1989) mais en modifiant certaines paroles dans un des couplets. En B-side du single Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), Sheena Ringo reprend en fait la version de Susanna Hoffs plutôt que celle de Cindy Lauper. En regardant les crédits du single, on voit en effet mentionné que la version contient des nouvelles paroles expressément écrites par Susanna Hoffs. Je n’avais jusqu’à maintenant jamais entendu parlé de cette compositrice / interprète bien que je connaissais The Bangles. Il semble que Sheena Ringo l’appréciait pour reprendre plusieurs de ses paroles. Leurs styles musicaux sont pourtant très différent et l’interprétation pleine de passion faite par Sheena Ringo de Unconditional Love est bien supérieure à mon avis à celle plus posée de Susanna Hoffs. En regardant par curiosité certaines vidéos de The Bangles, he le demande d’ailleurs si Sheena n’a pas été influencé par Susanna Hoffs pour ses tenues de scène, notamment sur Senkō Xstacy. L’autre morceau inspiré de paroles de Susanna Hoffs, Rinne Highlight (輪廻ハイライト), est chanté en anglais sur ces cassettes démo et sur la version finale du single Honnō, mais en regardant maintenant les crédits sur le livret du CD de Honnō, je me rends compte que les paroles sont écrites dans un japonais approximatif qui vient en fait imiter les sonorités des mots anglais (on appelle ça le Sora Mimi). On voit une fois de plus que Sheena aime s’amuser avec les mots et j’ai parfois l’impression que ces découvertes inattendues et mystères sont sans fin.

Sur ces cassettes démo, on trouve bien sûr de nombreux morceaux qu’on trouvera ensuite avec les mêmes titres sur les deux premiers albums de Sheena Ringo, et c’est intéressant d’entendre les évolutions au fur et à mesure des morceaux. Les musiques sont bien sûr loin d’être les versions finales riches en guitares et peuvent sonner parfois un peu kitsch car elles sont souvent une idée initiale qui semble être avant tout destinée à accompagner son chant. En tout cas, dès les années lycées, Sheena a déjà cette voix si particulière et on se rend compte tout de suite de son potentiel. Il y a également des curiosités amusantes comme cette courte reprise live de la musique de la publicité Hitachi, Kono Ki Nan no Ki (この木なんの木), qu’on l’on peut entendre toutes les semaines dans l’émission du Samedi soir sur TBS Sekai Fushigi Hakken (世界ふしぎ発見!). Sheena chante le morceau assez calmement au début mais le rythme s’accélère forcément pour dérailler à la fin. Il y a également quelques reprises comme le morceau Today Tomorrow Sometime Never du groupe Echobelly, tiré de l’album Everyone’s got one sorti en 1994. Mais il y a surtout de nombreux morceaux inédits que je n’avais jamais entendu et qui ne sont à priori jamais sorti officiellement. Certains ont beaucoup de potentiel comme par exemple le morceau Shiroi e to Guitar (白い絵とギター) que je voudrais bien qu’elle reprenne un jour ou l’autre. Ce n’est pas impossible car un morceau comme Kudamono no Heya (果物の部屋) qu’elle a écrit au lycée sera intégré beaucoup plus tard à l’album Hi Izuru Tokoro sous le titre Shizuka naru Gyakushu (静かなる逆襲) dans une version forcément beaucoup plus sophistiquée et puissante. Parmi les morceaux inconnus, celui intitulé Kaigun Politician (海軍ポリティシャン) interprété en live a attiré ma curiosité car Sheena y cite à répétition le nom d’un homme politique japonais nommé Yasuhiro Nakasone. Les paroles répètent en refrain Nakasone moto sōri Kaigun Politician (中曽根元総理海軍ポリティシャン), c’est à dire l’ancien Premier Ministre Nakasone politicien de la marine. Le sens de tout cela est plutôt flou et je doute qu’il y ait un message politique derrière ce court morceau. Il est en tout cas vrai que Nakasone était Premier Ministre de 1982 à 1987 et qu’il était lieutenant-commander dans la Marine impériale pendant la deuxième guerre mondiale. Ce n’est pas la première fois qu’elle cite le nom d’un homme politique dans les paroles d’un morceau à ses débuts. Le nom d’un homme politique coréen était également cité mais bippé sur un morceau joué par Hatsuiku Status (発育ステータス) sur la tournée Gokiritsu Japon (御起立ジャポン) en 2000. La troisième cassette de démo contient de nombreux morceaux inédits pris en live avec un esprit punk rock et dont les titres ne sont pas vraiment précisés. Ces quelques morceaux représentent bien la boule d’énergie qu’elle devait être à l’époque. Le morceau Juwaki no naka (受話器のなか) apparaît plusieurs fois sur les cassettes, dont une version proche d’une version finale, mais reste à ma connaissance inédit. Il y a là encore un potentiel non exploité qu’on aimerait entendre plus tard sur un futur album. C’est également le cas d’un autre morceau intitulé Ano ko wo mae ni shite (あのコを前にして). Bref les découvertes sont nombreuses et je ne vais pas toutes les citer car ces cassettes comprennent en tout 72 morceaux. Mais je citerais quand même pour terminer qu’on y trouve également la première version du morceau Gamble (ギャンブル) qu’on trouvera sur le EP SR/ZCS mais surtout en version sublimée sur Heisei Fūzoku (平成風俗). Quand on compare ces deux versions par exemple, on mesure bien sûr toute la différence.

Les trois photos accompagnant ce billet sont tirées du numéro de Mars 1999 du magazine Ongaku to Hito (音楽と人). Elles ont été prises dans la station de Nakano Shimbashi.

Pour référence ultérieure, ci-dessous est la liste des morceaux que l’on trouve sur ces cassettes de démo:

Demo Tape 1 (高校時代 ~ High School days)
1. Marvelous Days
2. Headphone (ヘッドフォン) [Akane sasu kiro terasaredo (茜さす 帰路照らされど・・・)]
3. Shiroi e to Guitar (白い絵とギター)
4. Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。)
5. Toki ha Bōsō suru (時は暴走する)
6. Now I’m Seventeen [17]
7. Sanso wo Kudasai (酸素をください)
8. How Are You
9. Jesus Loves Me [morceau incomplet, hymne chrétien]
10. Daijōbu (大丈夫) [Kyogenshō (虚言症)]
11. Aozora (青空)
12. Don’t you think?[Gips (ギブス)]
13. GIRL
14. LOVE plus PEACE
15. Denaosu kara (出直すから)
16. Ano ko wo mae ni shite (あのコを前にして) [morceau incomplet]
17. Juwaki no naka (受話器のなか) [morceau incomplet]

Demo Tape 2 (高校時代 ~ High School days)
1. Rinne Highlight (輪廻ハイライト) [Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Susanna Hoffs]
2. Onaji Yoru (同じ夜)
3. Kudamono no Heya (果物の部屋)
4. Tsuki ni Make Inu (月に負け犬)
5. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王)
6. Σ
7. Kōfukuron (幸福論)
8. Identity (アイデンティティ)
9. LAY DOWN [Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Susanna Hoffs]
10. A New Way To Fly [Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック). Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Stone Temple Pilots]
11. Shampoo (シャンプー)
12. Sakana (サカナ)
13. Remote (リモコン) [Remote Controller (リモートコントローラー)]
14. Yami ni Furu Ame (闇に降る雨)
15. Before You Walk Out My Life [morceau incomplet, reprise du morceau de Monica sur l’album Miss Thang (1995)]

Demo Tape 3 (デビュー前音源20曲 ~ 20 songs before Debut)
1. 17
2. Marvelous Days
3. Headphone (ヘッドフォン) [Akane sasu kiro terasaredo (茜さす 帰路照らされど・・・)]
4. (Unknown) [1] TAKE IT!
5. Juwaki no naka (受話器のなか)
6. (Unknown) [2] SOMEDAY
7. Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。)
8. Ano ko wo mae ni shite (あのコを前にして)
9. Kaigun Politician (海軍ポリティシャン)
10. Today Tomorrow Sometime Never [reprise du morceau d’Echobelly de l’album Everyone’s got one (1994)]
11. Kono Ki Nan no Ki (この木なんの木) [Musique de publicité pour Hitachi]
12. Daijōbu (大丈夫) [Kyogenshō (虚言症)]
13. Toki ga Bōsō suru (時が暴走する)
14. Denaosu kara (出直すから)
15. Shiroi e to Guitar (白い絵とギター) [LIVE]
16. How are You
17. (Unknown) [3] Jesus (ジーザス)
18. Morphine (モルヒネ) [LIVE]
19. Don’t you think [Gips (ギブス)]
20. Aozora (青空)

Demo Tape 4
1. Negative (ネガティブ) [reprise du morceau Hari no Nai Tokei (針のない時計) de Terasaka Tomohiro (寺坂トモヒロ)]
2. Unconditional Love (アンコンディショナル・ラブ) [Private (プライベイト)]

Demo Tape 5 (無罪エトセトラ ~ Muzai et cetera)
1. Tadashii machi (正しい街)
2. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王)
3. Headphone (ヘッドフォン) [Akane sasu kiro terasaredo (茜さす 帰路照らされど・・・)]
4. Sid to Hakuchūmu (シドと白昼夢)
5. Honnō (本能) [morceau incomplet]
6. Orgel (オルゴール)
7. Suberdai (すべりだい) [Pre-mastered]
8. Gamble (ギャンブル)
9. Remote (リモコン) [Remote Controller (リモートコントローラー)] [morceau incomplet]
10. LAY DOWN [Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Susanna Hoffs]
11. Keikoku (警告) [Pre-mastered]
12. Onaji Yoru (同じ夜)
13. Kōfukuron (幸福論) [Pre-mastered]
14. A New Way To Fly [Marunouchi Sadistic (丸の内サディスティック). Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Stone Temple Pilots]
15. Identity (アイデンティティ)
16. Kudamono no Heya (果物の部屋)
17. Rinne Highlight (輪廻ハイライト) [Musique: Sheena Ringo, Paroles: Divers morceaux de Susanna Hoffs]
18. Unconditional Love (アンコンディショナル・ラブ) [Private (プライベイト)] [morceau incomplet]