sous les lumières d’un matin d’hiver

En continuant ma marche depuis Waseda, je découvre des belles choses d’un point de vue architectural. L’étrange pavillon situé avant le yuzu dans les photographies ci-dessus est rattaché au temple bouddhiste Tōchōji (東長寺) de la branche Soto Zen. L’histoire du temple remonte à l’année 1594 lorsqu’il a ouvert ses portes, mais le bâtiment actuel est beaucoup plus récent, datant de 1989. J’aurais dû aller voir le bâtiment principal du temple car il a reçu le prix Good Design Award en 2018. Je me suis en fait concentré sur le pavillon, appelé Tōchōji Bunyukaku (東長寺文由閣), car il a des formes vraiment particulières. Il est constitué de deux blocs dont le principal a pour base un polygone coiffé d’une plaque carrée. Le deuxième bloc est légèrement oblique et torsadé avec un escalier extérieur tournant autour. Des passerelles extérieures relient les deux blocs à plusieurs étages. Le rez-de-chaussée du bloc principal et le dernier étage sont composés de grandes baies vitrées. Je ne suis pas rentré à l’intérieur, car il était tôt le matin, mais je ne suis pas sûr qu’on puisse y entrer librement. Ce pavillon, conçu par Tetsuo Kobori Architects (小堀哲夫建築設計事務所), serait le premier bâtiment de temple à recevoir une certification Bâtiment Basse Consommation (PHI Low Energy Building certification). J’approche ensuite doucement du grand stadium olympique. Juste à côté, on peut apprécier les couleurs de la résidence Brillia ist Sendagaya, conçue en 2015 par IOA Takeda Architects Associates. Je ne connaissais pas IOA mais je vois qu’ils conçoivent beaucoup de résidences et des buildings de bureaux relativement classiques. Certains bâtiments comme celui-ci aux balcons colorés sortent du lot. Des mêmes architectes, j’avais d’ailleurs déjà remarqué la résidence Park Homes Nakameguro pour ses formes obliques de béton et de métal noir. Cette résidence a également reçu le prix Good Design Award en 2020. En explorant le site web de l’architecte, je suis surpris de voir à l’intérieur de cette résidence une installation de l’artiste Shinji Ohmaki (大巻伸嗣), dont j’avais vu une de ses installations récemment au musée NACT de Nogizaka. Une photographie du grand stadium olympique vient terminer cette petite série. Les lumières matinales viennent embellir l’immense structure ovale de Kengo Kuma, qui est déjà remarquable de tous points de vue.

Je connaissais le nom et quelques morceaux de Chanmina (ちゃんみな) depuis quelques temps, mais je n’avais pas vraiment accroché jusqu’à ce nouveau single intitulé Biscuit. J’adore l’intensité du morceau, les passages rappées et le final où elle pousse sa voix. Le morceau a d’entrée de jeu un rythme extrêmement accrocheur, qui ne peut laisser indifférent. Chanmina est japano-coréenne, et elle chante ce morceau en coréen et en anglais. Il s’agit apparemment de son troisième morceau chanté en coréen. La vidéo a été tournée en plein centre de Shibuya au scramble crossing. Il faut noter qu’il s’agit d’une prise de vue réelle à Shibuya. De nombreuses vidéos ces derniers temps sont plutôt prises dans la version répliquée du croisement reconstituée dans la préfecture de Tochigi au Ashikaga Scramble City Studio, construit en 2019 par la compagnie Nouvelle Vague Co. Ce n’est pas le cas ici et la vidéo a été filmée récemment car je reconnais les publicités et le Tsutaya y est déjà fermé pour rénovation. La prise de vue a dû se faire tôt le matin car Chanmina est relativement connue et sa présence est quand même facilement remarquable, même si les cheveux bleus ne sont pas inhabituels à Shibuya.

L’exposition Damage (堕冥慈) de l’artiste Wataboku se déroulait au Shibuya PARCO Art Museum jusqu’au 25 Décembre 2023. Il s’agit de la troisième exposition que je vais voir de l’artiste qui met toujours en scène son personnage fétiche nommé SAI inspiré par la même modèle Aopi. Je suis à chaque fois impressionné par les expressions du visage de SAI, et elles me donnent toujours envie de les voir lors des expositions de Wataboku. Cette exposition solo au musée de PARCO avait une envergure plus importante que celles que j’avais vu précédemment, ce qui témoigne d’une reconnaissance méritée. Ce qui est nouveau sur la série présentée cette fois-ci, c’est que les illustrations de Wataboku dépassent du cadre comme par exemple ces poissons et pommes rouges illustrés au premier plan. Certains tableaux étaient augmentés de parties lumineuses faisant apparaître le squelette de SAI derrière l’illustration classique de son corps et de son visage. Cette représentation hospitalière est un des thèmes de la série au musée PARCO, faisant apparemment écho à un séjour hospitalier de son auteur. La salle d’exposition mettait en scène ce thème avec une chaise roulante avec perfusion et des béquilles placées à différents endroits. Un espace au centre d’une des pièces était fermé par un fin rideau blanc. On pouvait voir à l’intérieur quelques croquis et photos de préparation des illustrations finales.

En parlant un peu plus haut de Chanmina, je repense au single Kyashana Lip (華奢なリップ) de Genie High (ジェニーハイ) sur lequel elle chantait en invitée avec Ikkyu Nakajima (中嶋イッキュウ). Je redécouvre maintenant ce morceau avec une nouvelle oreille. On me l’avait fait découvrir il y a quelques temps mais j’avais à l’époque préféré un autre single de Genie High, Fuben na Kawaige (不便な可愛げ) sur lequel AiNA The End accompagnait Ikkyu au chant. En parlant d’Ikkyu, nous n’avons malheureusement pas de nouvel album de Tricot à se mettre entre les oreilles cet hiver. Tricot nous avait habitué ces dernières années à sortir un nouvel album à la fin de l’année, mais ça n’est malheureusement pas le cas cette année. Tricot tourne, notamment en Angleterre récemment, donc elles et il sont loin d’être inactifs. Il y a quelques semaines, j’étais surpris de voir une tête familière dans un des espaces d’exposition du Tsutaya de Daikanyama. Je parle de Wicket, le chien d’Ikkyu Nakajima, qui est une sorte de symbole du groupe car il apparaissait sur la pochette d’un des derniers albums de Tricot. En plus d’apparaitre sur des vêtements, il y aussi une peluche violette à son effigie se faisant appeler Nuef. Je vois au Tsutaya une bande dessinée intitulée Gluten Comics (グルテンCOMICS) avec Nuef et deux autres personnages. Je ne sais en fait pas s’il s’agit d’une véritable bande dessinée complète ou seulement de sa couverture. Gluten (グルテン) est en tout cas un projet artistique de trois artistes: FUSE (illustrateur originaire de Saitama), Matthew mallow (également illustrateur mais originaire de la préfecture d’Aichi) et Ikkyu Nakajima. Outre le chien Wicket, l’espace d’exposition vendait d’autres articles de la collection SUSU d’Ikkyu dont les t-shirts à manches longues Dead, mais pas ceux avec le message Love Me Tricot (お布施Tシャツ) qui n’est de toute façon pas des plus faciles à porter. Et faute de nouvel album de Tricot, je me remets à écouter les anciens en démarrant par Jōdeki (上出来) puis en poursuivant avec A N D.

La collaboration de Hitsuji Bungaku (羊文学) avec le Department Store Seibu de Shibuya se terminait le 25 Décembre. J’y suis allé plusieurs fois et c’est agréable, même surprenant, d’entendre des morceaux du groupe en marchant dans les couloirs. Dans les derniers jours, deux affiches signées par le groupe étaient mises en exposition à l’intérieur de la passerelle au cinquième étage reliant les annexes A et B. C’était pour sûr une année importante pour le groupe et je suis bien content d’avoir pu allé les voir cette année. L’année 2023 a été pour moi assez riche en concerts, car je suis allé en voir cinq: celui de Sheena Ringo au Tokyo International Forum bien sûr, le concert final de For Tracy Hyde au Shibuya WWWX, celui de Tricot au Liquid Room d’Ebisu, Hitsuji Bungaku au Zepp Haneda et le premier live solo d’a子 au WWW de Shibuya. Aller voir un concert tous les deux ou trois mois est un rythme qui me convient en espérant le conserver l’année prochaine, qui démarrera par AAAMYYY en Mars. En parlant d’a子, il a beaucoup de nouveautés ces derniers jours car elle vient de signer sur une major (Pony Canyon), sortira son premier album l’année prochaine accompagné par deux dates de concerts, dont une à Tokyo au Liquid Room qui est une assez grande salle d’une capacité de 1000 personnes. La salle WWW où j’avais été la voir avec son groupe cette année n’avait une capacité que de 500 personnes.

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Ça fait maintenant dix ans que la station de Shibuya et ses alentours sont en phase d’importants re-développements, qui sont encore loin d’être terminés. En recherchant le premier billet intitulé Shibuya changing que j’avais écrit sur le sujet, je suis moi-même surpris que dix années se sont déjà écoulées. Le building Hikarie était un des premiers bâtiments construits dans ce vaste re-développement urbain et j’aime bien de temps en temps grimper les étages jusqu’au 11ème pour avoir une vue d’ensemble. Une annexe de la marie de Shibuya fournissant des services administratifs est en fait placée au huitième étage de ce building. Aller y chercher un certificat ou autre papier d’importance est toujours une occasion de passer quelques minutes devant les grandes baies vitrées pour admirer de loin la foule qui s’agite en cadence. Je me suis d’ailleurs amusé à prendre cette vue le soir en time-lapse avec mon iPhone et je montre cette vidéo sur YouTube (et ci-dessous). Prendre un peu plus de quinze minutes de vidéo donne environ trente secondes avec l’accéléré du time-lapse. L’accélération du time-lapse rend bien compte de cette impression de cadence chorégraphiée de la foule à Shibuya.

Je savais que Kengo Kuma et SANAA intervenaient sur certaines parties de ce développement urbain du centre de Shibuya autour de la station, mais je ne savais pas qu’Hiroshi Naito faisait partie de la supervision de l’ensemble. Il est notamment en charge du Comité de Design et membre du Comité de Coordination du ce développement. C’est Takaaki qui m’apprend cela lors d’un déjeuner dans le restaurant de ramen au yuzu Afuri à Ebisu (adresse fortement recommandée). On ne s’était pas vu depuis longtemps et on parle beaucoup d’architecture japonaise, sujet d’interêt que nous avons en commun. Il regarde de temps en temps Made in Tokyo mais se contente des photos car il ne lis pas le français. Ce souci de la langue d’écriture m’interpelle de temps en temps, et me revient en tête dans ce genre de moments. Si l’intelligence artificielle pouvait m’être utile, ça serait de pouvoir traduire de manière rapide et naturelle mes textes en français sur Made in Tokyo dans différentes langues. On n’en est pas encore là mais ça va arrivé très vite, j’en suis sûr. On parle des endroits que l’on a aimé visiter ces derniers temps et qu’on se conseille, de l’architecture de Shin Takamatsu, entre autres. C’est étonnant de voir qu’on a souvent été voir les mêmes expositions photographiques, celle de Masahisa Fukase par exemple à Yebisu Garden Place. En ce promenant dans Ebisu, nous arrivons devant la petite libraire-galerie POST books, qu’il fréquente régulièrement. Je la connaissais déjà, car la propriétaire est une amie de Mari, mais je n’étais en fait, assez bizarrement, jamais entré à l’intérieur. J’y vois un livre de photos qui m’intéresse de l’anglais Stephen Gill. Je l’avais noté dans mes bookmarks d’Instagram il y a quelques temps. Le livre s’intitule Magnificent Failure et montre des superpositions de photographies, qu’il a d’abord construit par erreur. On le feuillette avec beaucoup d’interêt avec les explications de la jeune gérante de la librairie. Elle est très renseignée et n’hésite pas à donner de son temps pour répondre à nos questions sur les livres en stock et sur la série d’œuvres montrées dans la petite galerie. C’est assez rare pour le noter. J’aurais dû acheter le livre de Stephen Gill. Mais comme souvent, il me faut un long temps de réflexion avant d’acheter des livres d’art ou de photographies, car la place manque sur nos étagères à la maison.

Le Department Store PARCO a ouvert ses portes en 1973 et fête donc cette année l’anniversaire de ses 50 ans. Cette célébration démarrait le Vendredi soir 17 Novembre au PARCO de Shibuya avec des artistes invités jouant à chaque étage du grand magasin utilisant l’espace des boutiques. Je n’avais pas eu vent de cet événement mais mahl m’en a gentiment fait part car AAAMYYY y faisait une session de DJ. La session commençant à 18h le vendredi, c’était trop tôt pour arriver à l’heure mais je réussis tout de même à m’y rendre une quinzaine de minutes avant la fin de son set. Il m’aurait été très difficile d’y aller un autre jour de la semaine que le Vendredi ou le week-end. J’étais tout de même très satisfait de pouvoir la voir en action derrière les platines, même si elle n’a pas chanté ni ne s’est adressée aux personnes venues la voir dans le magasin de lunettes qui lui servait de lieu de performance. A la sortie du bureau avec mon sac à dos, je me suis senti un peu en désaccord, au niveau du code vestimentaire, avec la plupart des autres personnes présentes dans le magasin. Il s’agit de PARCO et les personnes soignant leur style étaient nombreuses, mais passaient souvent leur temps à se déplacer sans vraiment porter attention à la musique. Ça ne m’a de toute façon pas trop préoccupé. Pendant son set, AAAMYYY a passé un morceau de Maika Loubté, ce qui était en quelque sorte un habile renvoi d’ascenseur car elle était invitée sur scène le jour d’avant pour chanter à son concert dans la salle WWW X située à quelques mètres seulement du PARCO. AAAMYYY est ensuite restée à côté dans le magasin à discuter avec des personnes qui semblaient être de son staff ou des connaissances. Je n’ai pas senti un moment propice pour aller lui dire bonjour et toute l’admiration que j’ai pour sa musique. Pendant ce temps là, le musicien électronique Miru Shinoda avait pris la relève et j’ai beaucoup aimé le début de son set. Je n’ai malheureusement pas pu resté très longtemps. On revoit un peu AAAMYYY dans les médias ces derniers temps car elle était invitée de l‘émission musicale KanJam la semaine dernière, le dimanche 12 Novembre. Espérons que ça présage l’arrivée d’un nouvel album ou EP.

Le week-end dernier, je suis passé par hasard à vélo devant le parc Kitaya de Shibuya. Depuis que j’y ai vu jouer Miyuna (みゆな) en mini-concert gratuit, ce parc me donne l’impression qu’il doit s’y passer plein de choses intéressantes. Ce qui n’est apparemment pas faux car on y montrait cette fois-ci un film en plein air, et il s’agissait d’un film dont j’ai déjà parlé sans pourtant l’avoir vu. Le film s’intitule Ice Cream Fever (アイスクリームフィーバー), réalisé par Tetsuya Chihara (千原徹也) et tiré d’un roman de Mieko Kawakami (川上未映子). Le réalisateur était assis à l’arrière sur une petite chaise de camping. Je le suis sur Instagram depuis ce film et il est facilement reconnaissable, portant toujours le même chapeau. De ce film, je ne connais en fait que le thème musical intitulé Kōrigashi (氷菓子), interprété par Kayoko Yoshizawa (吉澤嘉代子). J’aime vraiment beaucoup ce morceau que j’écoute toujours assez régulièrement. Kayoko Yoshizawa joue également dans ce film avec Riho Yoshioka (吉岡里帆), Marika Matsumoto (松本まりか), Serina Motola (モトーラ世理奈) et Utaha (詩羽) de Wednesday Campanella. Je gare rapidement mon vélo pour pouvoir regarder quelques minutes du film, debout derrière les chaises prévues pour le visionnage. On pouvait voir le film assis en achetant une place à 1000 yens. Le film était déjà commencé quand je suis arrivé et je ne pouvais pas rester très longtemps. J’ai tout de même pu prendre mon temps pour suivre quelques scènes du film d’une manière certes un peu distraite. Il faudra maintenant que je vois ce film dans de bonnes conditions.

Shibuya za rock

Les deuxième et troisième photographies de ce billet sont prises depuis un des derniers étages du Department Store PARCO de Shibuya. La troisième photographie montre une vue en contre-plongée de l’ancien Cinéma Rise reconverti en salles de concert WWW et WWWX. J’ai toujours aimé ce petit bâtiment atypique conçu par l’architecte Atsushi Kitagawara et je suis particulièrement satisfait de voir qu’il a pu trouver une seconde vie après la fermeture du cinéma. Tokyo est en général sans pitié pour les vieux buildings qui faiblissent même s’ils ont été créés par des architectes reconnus. Je suis en fait venu au PARCO pour voir une petite exposition consacrée au magazine mensuel gratuit Kaze to Rock (風とロック). L’exposition intitulée Kaze to Rock to PARCO: Minna Waratteru (風とロックとPARCO:みんな笑ってる) se déroulait du 28 Avril au 8 Mai 2023 au PARCO Museum Tokyo situé au quatrième étage de PARCO. Je pensais d’abord que cette galerie se trouvait au dernier étage d’où le petit détour qui m’a permis de prendre les photographies ci-dessus. La galerie est en fait perdue au milieu des boutiques du grand magasin. J’avais déjà très brièvement évoqué le magazine Kaze to Rock après avoir acheté le livres de photographies de Mika Ninagawa car on y montrait une photographie de Sheena Ringo accompagnée des acteurs Shun Oguri, Lily Franky et Kenichi Matsuyama. Cette photographie était en fait tirée d’une édition spéciale du magazine Kaze to Rock sortie en Novembre 2006 et intitulée Kaze to Rock to United Arrows (風とロックとユナイテッドアローズ).

Le magazine Kaze to Rock a été créé en 2005 par le directeur créatif Michihiko Yanai (箭内道彦). Michihiko Yanai est originaire de Koriyama dans la prefecture de Fukushima. Après des études de design à l’Université des Beaux-arts de Tokyo, il travaille d’abord pour la grande agence publicitaire Hakuhodo et devient ensuite indépendant en 2003, créant sa propre agence Kaze to Rock Co. Limited qui est toujours active. Ce nom n’est pas choisi par hasard car en plus d’être professeur à l’Université des Beaux-arts de Tokyo, il est également guitariste dans un groupe de rock, animateur d’émissions radio, organisateur d’évènements musicaux, entre autres. On lui doit notamment la fameuse campagne publicitaire au long court « No Music No Life » pour Tower Records. Il n’y a pas de doutes que Michihiko Yanai vit et respire pour cette musique rock, et c’est dans ce contexte là qu’il a créé le magazine mensuel Kaze to Rock en 2005, sans but lucratif et même à perte car il s’agit d’un magazine gratuit. A vrai dire, je ne sais pas où il est distribué car je ne l’ai jamais vu disponible, au Tower Records par exemple, mais il y a en tout 100 numéros publiés. Vu le nombre de numéros, la publication n’est certainement pas régulière. En tant que rédacteur en chef du magazine, Michihiko Yanai semble choisir sans contrainte les artistes et groupes dont il veut parler sur ses pages. On reconnaît tout de suite cette liberté créative dans le format du magazine donnant une grande place aux photographies. L’exposition permet de feuilleter un grand nombre de numéros du magazine et je remarque que les pages de photos consacrés au groupe ou à l’artiste en couverture sont très importantes, de quarante a cinquante pages environ suivant le numéro. Cela fait ressembler ce magazine à un véritable livre d’art plutôt qu’à un magazine classique que l’on trouverait en librairie. Outre la possibilité de feuilleter ces magazines, l’exposition montre de nombreuses photographies sur écrans géants dans plusieurs pièces avec des éléments d’explication et de chronologie.

Une des raisons pour laquelle j’ai fait le déplacement était de voir deux numéros du magazine consacrés à Sheena Ringo et à Tokyo Jihen, car je savais qu’ils étaient visibles parmi les magazines présentés à l’exposition. J’ai pris mon temps pour les feuilleter pendant l’exposition. On ne pouvait malheureusement (ou heureusement) pas les prendre en photo. J’ai tout de suite été interpellé par la qualité des photographies qu’on y montrait. Beaucoup de photos se ressemblent, comme des versions différentes d’une même situation, mais sont prises sous des angles différents et avec des expressions du visage semblant être prises sur le vif. Certaines photographies font des plans resserrés sur des objets ou des parties du corps. Ce ne sont clairement pas des photos qu’on trouverait dans un magazine musical traditionnel. J’ai eu forcément très envie de me procurer ces numéros que j’ai trouvé assez facilement sur Mercari pour pas très chers. La plupart des photographies des deux magazines m’étaient inconnues et je les feuillette tranquillement et avec beaucoup d’attention comme des petits trésors. Le numéro avec Tokyo Jihen est celui du 1er Septembre 2007, ce qui correspond à la sortie de l’album Variety (娯楽). Les photographies sont prises par Kazunari Tajima (田島一成) qui a déjà capturer le groupe pour le numéro de Mars 2010 du magazine Switch. Kazunari Tajima a également photographié Sheena Ringo pour le numéro de Février 2003 de Rockin On Japan à l’occasion de la sortie de son troisième album KSK. C’est également un magazine que j’ai dans ma petite collection. Le numéro de Kaze to Rock consacré à Sheena Ringo est celui du 1er Juin 2009. Ce numéro correspond à la période où elle revenait vers sa carrière solo en sortant l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ). Les photographies sont également superbes, notamment celles en plan serré dont une est utilisée en couverture du magazine. Elles sont du photographe Jin Ohashi (大橋仁), qui a également pris en photo Sheena Ringo pour le magazine Switch du mois d’Avril 2000 sur une série intitulée In the Room. Sur ces deux magazines, j’aime aussi beaucoup le titrage avec une police de caractère très stylisée. L’organisation même du magazine me fait penser à un fanzine et je pense que c’est le souhait de son créateur car il a fait le choix de ne parler que des artistes qu’il aime. Feuilleter ces magazines me relance dans l’idée de faire ce genre de fanzine, si j’en avais le temps, le courage et surtout l’inspiration.

Continuons encore un petit peu en musique avec un autre album de Blankey Jet City que j’écoute beaucoup en ce moment, Love Flash Fever sorti en 1997. J’ai acheté cet album au Disk Union de Shimo-Kitazawa en même que l’album solo de Kenichi Asai, Red Snake Shock Service, dont je parlais récemment. Vous l’aurez peu être compris, je suis actuellement dans une période rock très pointue allant de Kenichi Asai et ses groupes jusqu’à Buck-Tick que je continue à beaucoup écouter depuis quelques mois. Cette profusion de guitares explique mon besoin de me dégourdir de temps en temps les oreilles avec une musique plus pop, comme celle mentionnée dans le billet précédent. De cet album Love Flash Fever, je connaissais déjà plusieurs morceaux déjà présents sur la compilation Blankey Jet City 1997-2000, à savoir Gazoline no Yurekata (ガソリンの揺れかた), Planetarium (プラネタリウム), Spaghetti Hair et Dennis Hopper (デニスホッパー). Ces morceaux comptent dans les meilleurs de l’album mais celui que je préfère est le deuxième intitulé Pudding. Il n’est étonnement pas présent sur la composition mentionnée ci-dessus. Il s’agit d’un morceau plein de la furie typique du groupe. Il y a une urgence et une frénésie assez géniale, accompagnée par des riffs de guitares particulièrement incisifs et Kenichi Asai accélérant démesurément son phrasé. J’aime aussi beaucoup le quatrième morceau Minagoroshi no Trumpet (皆殺しのトランペット) car il a une composition singulière démarrant par un monologue de Kenichi Asai accompagné par un son de trompette et une basse, pour se transformer dans une deuxième partie vers une composition plus classique. J’aime beaucoup l’atmosphère sombre de ce morceau ponctuée par des cris d’Asai. L’ambiance est très différente du morceau que je mentionnais précédemment, et ils forment à eux deux les pics de cet album. Enfin, il y a beaucoup d’autres très bons morceaux sur cet album, comme le cinquième intitulé Kanjō (感情) toujours avec cette rage naturelle et ses émotions fortes, qui se sont ensuite un peu apaisées plus tard sur ses albums solo. Et il y a ce morceau intitulé Dennis Hopper où le chant de Kenichi Asai n’est pas des plus faciles à apprécier aux premiers abords. Mais la deuxième partie du morceau est assez fantastique et me donne à chaque fois des frissons.

風を切って行くわよ

Le béton brut de House in Minami-azabu par l’architecte Hitoshi Wakamatsu. La forme en polyèdre du toit a été calculée pour maximiser la hauteur permise par les régulations urbaines du quartier tout en minimisant l’ombre projetée sur les maisons alentours. L’impression brutaliste de l’extérieur est conservée dans certaines pièces à l’intérieur, notamment le living au deuxième étage ouvert des deux côtés par d’immenses baies vitrées dont une aux formes obliques. Le rez-de-chaussée contient une pièce traditionnelle japonaise en tatami plutôt sombre. Le dernier étage sous le toit est peint en blanc avec quelques fenêtres de taille réduite.

Une cérémonie bouddhiste de quartier à Ikegami pour commencer la nouvelle année sous les meilleurs auspices. Comme elle durait plus d’une heure, je me suis discrètement éclipsé pour aller explorer le quartier. Cette cérémonie aux portes d’un temple suscitait la curiosité de certains passants.

Détails d’une rue du quartier d’Ikegami dans l’arrondissement d’Ōta. La zone que je parcours est presque exclusivement résidentielle et ne m’a pas apporté beaucoup d’opportunités photographiques. Mais il faut parfois plusieurs passages pour que les choses se révèlent à moi. J’ai même souvent tendance à voir des choses différentes à chaque passage dans une même rue ou quartier.

Façade du magasin d’instruments de musique Ikebe à Shibuya. Je fais un détour volontaire pour voir les affiches géantes montrant les visages de Hana et Hikam Watanabe de Tamanaramen (玉名ラメン). Ces photographies aux couleurs fortement modifiées reprennent le style du single The light behind my eyelids, que je mentionnais dans un récent billet.

Quand je marche dans le centre de Shibuya, je passe presque systématiquement derrière le grand magasin PARCO pour voir quelle affiche y est montrée. Cette fois-ci, il s’agissait d’une affiche publicitaire pour une réédition en cours de l’oeuvre manga complète de Katsuhiro Ōtomo « The Complete Works« . Bien que j’aime beaucoup son œuvre, il est fort improbable que je me lance dans cette collection là. J’ai d’ailleurs l’impression qu’il y a déjà eu des rééditions du manga AKIRA et d’autres books commémoratifs.

Je fais ces détours rapides en coupant le vent dans Shibuya pour finalement arriver au Tower Records. Des costumes de scène de Tokyo Jihen y étaient exposés au huitième étage pendant une période limitée. Ce genre d’exposition se déroule en général plutôt au Tower Records de Shinjuku, mais depuis la réduction de l’espace du magasin, il ne devait pas y avoir assez de place pour tout montrer. Il faut dire que ça doit être la plus grande exposition que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. On y retrouve les kimonos portés par Tokyo Jihen lors de l’émission Kōhaku sur NHK le 31 Décembre 2021, les tenues au début et à la fin de cette même émission, et quelques autres utilisées dans d’autres émissions en 2021. J’étais particulièrement curieux de voir le skateboard de Sheena, qui apparaît régulièrement dans des émissions ou des vidéos. On peut également apprécier les Reebok Pump futuristes, les sacs à dos NASA et les tenues de sport colorées dérivées de celles de la période Sports. J’ai également montré quelques unes de ces photos prises à l’iPhone sur mon compte Instagram. J’y suis allé un dimanche à l’ouverture à 11h et il n’y avait donc qu’assez peu de personnes. Comme l’espace n’est pas très grand tout de même, j’ai fait de mon mieux pour ne pas inclure les visages des autres visiteurs sur mes photos sur Instagram, sauf une photo qui montrait l’affiche à l’entrée et sur laquelle on pouvait voir une fille de profil avec le visage à moitié caché par un masque. Quelques heures après publication, je reçois un DM de cette même personne me demandant de flouter la photo sur Instagram sur laquelle on voyait une partie de son visage ou d’enlever complètement la photo en question, ce que j’ai finalement fait car je ne pense pas qu’on puisse éditer une photo déjà publiée sur Instagram. Deux amis ou connaissances de cette personne m’ont également contacté pour la même raison, de manière fort aimable mais insistante tout de même. Je n’avais pas l’intention de créer de problème donc effacer la photo rapidement a rassuré tout le monde. Mais je ne m’étais jamais vraiment posé la question des problèmes éventuels de montrer des visages sur Instagram ou sur ce blog. Le problème sur Instagram est que j’utilisais le tag #椎名林檎 comme tous les autres personnes ayant montré des photos de cette exposition, ce qui fait que la personne en question a rapidement vu ma photo et a réagi. Je ne prends pas souvent des personnes en photo sur ce blog et encore moins sur Instagram, mais je ne me suis jamais empêché de montrer des visages sortant d’une foule par exemple. Cette remarque va peut-être modifier mon approche, du moins je suis sûr que je vais beaucoup plus y penser, ce qui est pour sûr un peu dommage.

Le titre de ce billet n’a pas grand chose à voir avec le contenu mais j’aime tout simplement la manière dont Nanako Matsushima (松嶋菜々子) prononce cette phrase au guidon d’une moto dans une publicité récente. Je garde cette phrase comme titre pour m’en souvenir.

ネタバレしてる人生

Ce billet est un mélange de photographies sans grandes relations les unes avec les autres, prises dans le centre de Shibuya, à Chidorichō dans l’arrondissement de Ōta et à Higashi Azabu. Lorsque j’entre dans le centre de Shibuya, je passe la plupart du temps par le magasin Disk Union situé tout près du petit poste de police Koban aux formes futuristes dessinées par Edward Suzuki. C’est presque devenu une routine. Je suis pourtant loin d’acheter un album à chaque fois que je m’y rends. J’y vais beaucoup pour l’ambiance. Je tiens certainement cela de mon adolescence et au souvenir d’avoir acheter mes premiers CDs. J’ai toujours conservé cet intérêt pour les magasins de disques et c’est dommage qu’ils disparaissent ou se rétrécissent petit à petit. En chemin, je fais souvent un détour par l’arrière du grand magasin PARCO car on y trouve en général une affiche géante posée de manière très éphémères, qui correspond souvent à une exposition en cours ou à un événement particulier (par exemple, un événement de l’agence Wack). Cette fois-ci, on pouvait y voir une affiche façon manga semblant représenter la marque Nissin de nouilles en boîte Cup Noodles. Je passe également souvent devant le parc en hauteur de Miyashita, histoire de voir si les plantes grimpantes ont avancées dans leur conquête des lieux. J’imagine qu’il faudra bien des années avant que ces plantes forment un toit végétal au dessus du parc.

A Chidorichō dans l’arrondissement de Ōta, des bouteilles d’eau méthodiquement posées autour d’un poteau électrique relance mes interrogations sur l’objectif de ce genre d’installation. On en avait déjà discuté dans un billet précédent. On trouve en général ce genre de bouteilles le long des murs d’une maison pour soit-disant éviter que les chats ou plutôt les chiens viennent y faire leurs besoins. Mais dans le cas ci-dessus, les bouteilles sont posées autour de poteaux électriques étant à priori une propriété de la ville ou de l’arrondissement plutôt que de l’habitant. La disposition parfaite sans laisser un espace libre est également très intriguante. Sans aucunes explications supplémentaires, on pense qu’une douce folie a poussé un des habitants de ce quartier à mettre en place cette installation. En regardant bien, ce n’est pas le seul poteau électrique du quartier à être entouré des mêmes bouteilles d’eau dépourvues d’étiquettes et fermées d’un même bouchon vert pomme. On ne peut pas dénier une certaine esthétique de la chose et ça en deviendrait presque de l’art. Comme on l’évoquait sur le blog de mahl, il y a beaucoup de détails étranges de ce genre dans le décor urbain des villes japonaises, comme l’agencement inattendu de pots de fleurs. On s’ennuierait s’ils n’existaient pas.

Les deux dernières photographies du billet montrent deux hôtels juxtaposés dans le quartier de Higashi Azabu. J’avais déjà montré le deuxième bâtiment, privé de fenêtres sur les façades, dans un billet récent. J’ai déjà montré les deux sur mon compte Instagram. Je publie en fait mes photos d’architecture beaucoup plus rapidement sur ce Instagram que sur ce blog mais les commentaires que j’apporte sur Instagram sont volontairement très limités. Ces deux hôtels s’appellent respectivement Hotel azabu ten et 2269 Azavu.

Je ne sais pas par quel ’miracle’ Kirinji arrive à construire des singles aussi différents et aussi bons les uns que les autres. Son dernier morceau intitulé Hakumei (薄明) en collaboration avec la compositrice et interprète franco-japonaise Maika Loubté (マイカ・ルブテ) est une pure merveille. Ce morceau est très différent de son précédent avec Awich qui était également excellent. Ce nouveau morceau a une ambiance de vieux films que j’aurais du mal à vraiment définir. Takaki Horigome (堀込 高樹), désormais seul aux commandes de Kirinji, chante en japonais et Maika Loubté alterne entre le japonais et le français. Je trouve que leurs voix se conjuguent très bien et l’alternance entre le français et le japonais est très fluide. La composition musicale est parfaite, et également d’une grande fluidité qui nous accroche dès la première écoute sans pourtant qu’on se fatigue du morceau après plusieurs écoutes. Je l’ai écouté au moins une vingtaine de fois et ce n’est pourtant pas mon style musical privilégié. Ce morceau apparaîtra sur le prochain album de Kirinji intitulé Crepuscular. Je ne connais pas beaucoup Kirinji à part trois morceaux dont j’ai déjà parlé ici, notamment Killer Tune Kills Me avec YonYon, mais il m’intéresse beaucoup pour ses collaborations. J’avais déjà repéré le nom de Maika Loubté en pensant écouter un jour ou l’autre la musique qu’elle compose. Ce morceau me motive à aller écouter d’un peu plus prés sa musique électronique, en commençant par Zenbu Dreaming sur son album Lucid Dreaming sorti le 20 Octobre 2021. Elle était d’ailleurs invitée de Chris Peppler sur l’émission Tokio Hot 100, il y a quelques semaines. Il nous expliquait lors de l’émission de Dimanche dernier que Takaki Horigome avait remarqué Maika Loubté lors de son passage dans cette émission.

Je suis toujours très attentif aux nouvelles compositions de Samayuzame et ce nouveau morceau intitulé Chronic Clinic est très bon, dans le style de ce qu’elle a composé sur son album précédent mais avec un rythme électronique un peu plus présent lors des refrains. Je trouve qu’introduire ces pointes un peu plus pop est une très bonne direction. Samayuzame a un don pour créer des sons qui nous enveloppent. Ils s’accordent bien à sa voix et nous pousse au rêve. La vidéo, graphiquement simple et belle, évoque l’univers d’une clinique qu’on retrouve dans le titre du morceau et une douleur qu’on ne voit pas chanté dans les paroles du morceau.

Le style change complètement avec le morceau suivant d’un groupe de quatre filles de 20 ans, ou à peine, appelé Atarashii Gakkō no Leaders (新しい学校のリーダーズ), souvent raccourci en Atarashii Gakko! Leur style musical se rapproche du hip-hop mais avec une bonne dose d’humour dans leur manière de chanter et dans les paroles. Les vidéos sont amusantes à regarder car pleine de folie. Il y a un dynamisme contagieux dans cette musique très bien retransmis par les mouvements hyper expressifs des quatre filles, Mizyu, Rin, Suzuka et Kanon, toujours habillées en tenue d’écolière. J’écoute pour le moment deux morceaux NaiNaiNai et Free Your Mind. Ce dernier morceau a été tourné près de la rivière à Naka Meguro, et j’aime beaucoup les voir exagérer leurs mouvements, accompagnées de skaters, dans des lieux qui me sont très familiers. Il y a quelque chose de très spontané dans cette musique et ça me plaît beaucoup.

On change encore de style avec un nouveau morceau du groupe rock Boris. Cette sélection de morceaux musicaux est très éclectiques mais correspond à ce que j’écoute en boucle en ce moment. On passe donc aux guitares de Boris avec un nouveau morceau intitulé Reincarnation Rose, qui n‘apparaîtra pas sur leur prochain album W. Le groupe a sorti beaucoup d’albums, parfois très sombres et lourds en guitares, et on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Je ne connais que deux albums du groupe, Pink et Dear, mais je les suis depuis longtemps sur Twitter et Bandcamp pour guetter les morceaux qui vont me plaire. Celui-ci est excellent, toujours très pointu musicalement et mettant en avant la voix de Wata. Enfin, les guitares sont tellement présentes que la voix de Wata intervient plutôt comme un accompagnement. La surprise est de voir TOKIE accompagner le groupe à la basse. TOKIE est bassiste sur le groupe Ajico avec Kenichi Asai et UA. Elle sera apparemment présente sur le futur album. J’aime aussi beaucoup la vidéo car le groupe est habillé à la mode Visual Kei des années 90. Vont ils relancer une mode? J’ai en fait l’impression que seules Wata et TOKIE sont présentes dans la vidéo, sans Atsuo et Takeshi qui ont pourtant des éclats de voix dans le morceau. suGar Yoshinaga et Yuka Yoshimura sont plutôt créditées à la fin de la vidéo. C’est un mystère à résoudre. Boris vient d’ailleurs de sortir un autre tout nouveau morceau il y a quelques jours, intitulé Drowning by Numbers. Il est beaucoup plus expérimental et profond dans son approche, très différent de Reincarnation Rose, mais quelle ambiance!