Petits moments d’architecture (8)

Il y a parfois à Tokyo des objets architecturaux à la fois étonnant et intimidant, comme ces colonnes de béton dressées comme un orgue dans une rue tout près de Shibuya. L’apparence extérieure de ce bâtiment mystérieux renfermé sur lui-même ne laisse aucun indice quant à son utilisation. Il y a quand même un petit panneau à l’entrée qui nous dirige. Il s’agit d’une école de bijouterie, la Hiko Mizuno College of Jewelry. Le bâtiment date de 1992 et est de l’architecte Mitsuru Kiryu. On imagine que les secrets divulgués pendant les cours et travaux pratiques de cette école sont bien gardés.

J’avais déjà pris cette architecture post-moderne en photo il y a deux ans. Je ne passe pas très souvent dans ce quartier, mais l’idée m’est venu de revoir ce bâtiment depuis que par hasard nous avons vu exposés les travaux des étudiants de dernière année de cette école au rez-de-chaussée de l’immeuble Spiral samedi dernier. Les travaux exposés n’étaient pas des bijoux mais des chaussures originales, une autre activité de cette école. Dimanche dernier donc, je profite d’une course vers Harajuku (aller acheter le déjeuner, des sushis à la mode de Osaka au restaurant Hachiku) pour repartir à la recherche de ce bâtiment.

Mon parcours me fait notamment passer, volontairement, devant la tour blanche clinique de Jun Aoki, le SIA Aoyama Building. La tour blanche se mélange avec le ciel blanc de cette matinée légèrement pluvieuse.

Un peu plus loin et juste à côté des sobres bureaux de Toyo Ito, on trouve un autre bloc étrange hermétique, surmonté d’une étrange paroi de boules blanches. Il s’agit du KOUGAI BROTHERS’ HALL. Je ne trouve strictement aucune information sur internet au sujet de ce bâtiment et l’extérieur ne révèle vraiment pas grand chose.

En continuant ma marche vers la rue Meiji pour rejoindre le croisement de Harajuku, je coupe la rue Cat Street. Dans un coin de rue, Mr Hearts Freaks Store est un petit magasin de quatre étages, composé de 3 blocs légèrement décalés. La surface réagit aux quelques rayons de soleil qui veulent bien s’infiltrer à travers le nuages de cette journée bien grise.

Après avoir acheté mes sushis à Harajuku, je remonte l’avenue d’Omotesando, passe devant l’immeuble Prada et La Collezione de Tadao Ando pour découvrir un peu plus loin un étrange bâtiment noir et aiguisé. Une nouvelle création de Kengo Kuma que je montrerais un peu plus tard.

Interlude du sakura mochi

Alternons les photos de blocs de buildings avec un peu de douceur, celle d’une petite boule de riz mochi remplie de haricot rouge et délicatement entourée d’une feuille de cerisier.

Après cet instant de pause, on reprendra dans le prochain billet le béton, du brut et intimidant.

Rues de Sakuragaoka

Je continue ma marche de samedi commencé par le billet d’hier. Après les fleurs sur le béton, je descends un peu plus la rue jusqu’au croisement de Hachiyamacho Kouban mae. A quelques centaines de mètres de là se trouve le bâtiment futuriste Aoyama Technical College de Makoto Sei Watanabe. C’est un bâtiment que j’ai très souvent pris en photo et montré sur le blog à différentes occasion. J’ai toujours envie de passer le voir quand je passe dans le coin. Les petites rues de ce quartier sont agréables et j’aime m’y promener le matin (quand je vais acheter le déjeuner avec Zoa). Après être passé devant l’entrée principale si particulière, je décide, une fois n’est pas coutume, d’aller voir la façade arrière. Elle est beaucoup moins impressionnante et même assez kitsch avec ses bandeaux obliques de couleurs jaune et bleu. Au dessus du bâtiment, on aperçoit les antennes rouges de l’immeuble-robot.

Dans la même rue, un peu plus loin, un nouvel immeuble se termine. La façade blanche et symétrique est intéressante pour ses balcons creusés dans la façade comme des fenêtres sans verre. Cet immeuble s’appelle Modmarche Shibuya Sakuragaoka et je sais à vrai dire très peu de chose dessus.

Les fleurs et le béton

Je passe souvent devant cette petite tour de la marque française A.P.C. à Daikanyama. J’aime bien son look sombre et industriel et ses vitres semi-transparentes. Cette tour de béton du francais Paul Chemetov va à vrai dire assez bien avec le ciel gris de ce samedi. Je me promène avec Zoa dans les rues parfois étroites de Daikanyama, celles piétonnes qui zigzaguent entre les maisons individuelles dont le jardin minuscule est souvent envahit par la verdure. Les plantes dépassent sur la voie piétonne déjà bien étroite. Lorsque l’on descend ensuite de Daikanyama vers Hachiyamacho, on rencontre ces fleurs jaunes sur le béton d’une maison protégée comme une place forte.