oublier les cerisiers (4)

Les cerisiers en fleurs sont ici ceux du parc Tako à Ebisu et de l’avenue Meiji au niveau du passage surélevé pour piétons de Shibuyabashi. Je prends en photo tous les ans les cerisiers en fleurs de l’avenue Meiji, car c’est un des plus bels endroits de Tokyo. Ils sont particulièrement denses entre Shibuyabashi et Tengenjibashi, et formeraient presque un tunnel si on étirait les branches un peu de chaque côté. Les autres photos de ce billet s’éloignent des sakura, car il faut bien les oublier progressivement, et s’attardent sur ce qui attire mon regard dans les rues encombrées de Shibuya et d’Ebisu: une mosaïque de l’artiste Invader, une affiche d’une statue de Bouddha pour une exposition dédiée à Nara, une moto Kawasaki vintage en rouge et noir, un magasin de disques vinyles appelé Ultra Shibuya avec une enseigne rétro-futuriste en néon et une affiche du groupe Kinoko Hotel (que je n’ai pas encore écouté mais qui m’intrigue depuis quelques temps) posée sur la baie vitrée. J’observe également beaucoup l’évolution des graffitis de rue, et j’aperçois récemment ceux du groupe appelé « Tokyo Zombie Crew« , qui me rappellent un peu le « Tokyo is yours » qu’on a aussi beaucoup vu dans les rues de Tokyo. On ne trouve bien entendu que peu d’informations sur ces grapheurs même si certains sites web essaient de les répertorier.

petit voyage de printemps (8)

La dernière journée de notre séjour à Nagano se déroule à Zenkō-ji (善光寺). Il s’agit d’un immense complexe de temples bouddhistes dont les premières fondations remontent au 7ème siècle. On y vient en pèlerinage, notamment lors d’une cérémonie particulière appelée Gokaichō qui a lieu tous les six ans. Elle aurait dû avoir lieu l’année dernière mais a été repoussée cette année en raison de la crise sanitaire. Nous n’avions pas choisi notre passage au Nagano pour assister à cette cérémonie, mais disons qu’il s’agissait plutôt d’un heureux hasard. Le père de Mari y avait assisté il y a 13 où 14 ans et avait ramené d’étranges petites statuettes de bois ornées d’une inscription et d’un cordon de couleur. Elles sont posées dans une vitrine à la maison et je les ai toujours regardé d’un air interrogatif. Une statue similaire en forme de pilier de bois est posée au milieu du complexe de temples et est couverte d’un tissu blanc. Elle sera découverte un peu plus tard dans la journée. La cérémonie commence en fait le jour d’après notre passage, à partir du 3 Avril. Zenkō-ji abrite une statue de Bouddha que l’on dit être la première à avoir été amenée au Japon. Cette statue appelée Hibutsu est maintenue secrète et n’est pas montrée au public. Une réplique appelée Maedachi Honzon est cependant montrée tous les six ans pendant la cérémonie Gokaichō. Nous avons pu tout de même assister à certains préparatifs de la cérémonie, en fin d’après-midi jusqu’à 17h, notamment la découverture du pilier en bois. Cette série de photos et les trois suivantes montrent tout cela en longueur.

petit voyage de printemps (7)

Une des destinations de notre petit voyage était de visiter le sanctuaire Togakushi (戸隠神社) situé sur la montagne du même nom. Il faut 30 ou 40 minutes en voiture pour atteindre le sanctuaire depuis le centre de la ville de Nagano situé en contrebas. La route de montagne de la Bird Line est très sinueuse par moments. Le sanctuaire est composé de plusieurs parties parsemées dans la montagne. Nous ne visiterons pas la partie basse nommée Hōkō-sha, mais plutôt le sanctuaire central appelé Chū-sha que je montre sur les deux premières photographies. On n’imaginait en fait pas qu’il resterait autant de neige au 1er Avril, et on apprend que la partie haute du sanctuaire cachée au fond de la forêt, le Oku-sha, est fermée pendant l’hiver. C’est bien dommage car je me faisais une joie de pouvoir marcher au milieu des grands cèdres de l’allée naturelle qui y mène. Je montre l’entrée ci-dessus sur les cinquième et sixième photographies. Les cèdres sont apparemment beaucoup plus éloignés dans la forêt et il faut marcher environ 2kms dans la forêt avant d’arriver au sanctuaire Oku-sha. On peut quand même marcher dans la neige mais on n’avait malheureusement pas prévu de chaussures adaptées. Nous y reviendrons pour sûr pendant une autre saison. J’ai quand même trouvé au sanctuaire Chū-sha un carnet Goshuinchō orné d’un dragon (mon signe dans l’horoscope chinois), car je viens de terminer mon premier carnet. Nous mangerons ensuite des soba dans un restaurant perdu dans les montagnes enneigées. Notre destination pour la nuit est la petite ville d’Obuse réputée pour ses châtaignes.

oublier les cerisiers (3)

J’oublie toujours que le sanctuaire Yasukuni (靖国神社) se trouve juste à côté de Kudanshita. En cherchant dans les archives du blog, nous sommes venus ici la dernière fois pendant la période de Hanami en 2006. Le billet que j’avais écrit à l’époque me rappelle précisément la raison pour laquelle je n’aime pas beaucoup ce sanctuaire, bien qu’il s’agisse d’un des plus importants de Tokyo. Les cerisiers y sont cependant très beaux. Un compteur de rakugo (落語) est assis sur une scène et raconte ses histoires empreintes de comédie devant un public éparse. Un petit chapiteau a été posé devant la scène pour protéger les spectateurs de la pluie, mais la plupart des visiteurs du sanctuaire s’arrêtent quelques instants, debout sous le parapluie, avant de repartir l’air amusé. L’ambiance de cette journée pluvieuse est paisible et contraste avec mon souvenir précédent. Nous sommes déjà au moment de cette visite après le pic de floraison. Nous n’en avons pas profité autant que d’habitude car on s’est bizarrement laissé surprendre.

petit voyage de printemps (6)

Outre le temple Kitamuki Kannon, Anrakuji est un des autres temples à voir à Bessho Onsen (別所温泉), notamment pour sa pagode en bois de forme octogonale. Il s’agit de la seule pagode octogonale en bois restante dans tout le Japon et elle a été désignée comme Trésor National. Le temple Anrakuji (安楽寺) a des formes très élégantes et le jardin est bien entretenu. On peut accéder à la pagode octogonale par un escalier longeant un petit étang aux eaux troubles. J’imagine qu’il s’agit d’une source chaude. La pagode se trouve au milieu du cimetière. Une petit allée grimpant la montagne nous permet d’avoir une vue d’ensemble, mais on nous dit que cette tour de bois doit se regarder depuis sa base pour bien apprécier les structures de sa toiture. Cette pagode est bien mystérieuse car elle n’a pas d’ouvertures ou de portes apparentes. Je me demande bien si on peut entrer à l’intérieur. Nous redescendons de l’escalier du cimetière sans avoir résolu ce mystère. Une heure de route environ nous attend en direction du centre ville de Nagano. Mais avant d’aller explorer le temple Zenkō-ji, nous irons dans les montagnes vers le sanctuaire Togakushi.