Plastic House par Kengo Kuma

La maison individuelle Plastic House par Kengo Kuma n’est pas récente car elle date de 2002. On ne remarque qu’à peine ses presque vingt années d’existence car elle a été complètement repeinte en blanc récemment avant sa mise en location. Son apparence est d’ailleurs assez différente de ce que l’on a pu voir dans les magazines d’architecture. Comme le nom de la maison l’indique, Kengo Kuma a utilisé de nombreuses matières plastiques pour les façades de cette maison. Cette matière plastique avait initialement une apparence jaunâtre ou verdâtre qu’elle a perdu suite au passage de peinture blanche. Seul un bloc sur le toit, qui doit contenir les airs conditionnés, a été maintenu dans sa matière et couleur d’origine. D’après une photographie prise par Jérémie Souteyrat en Octobre 2012 dans son livre Tokyo no ie, on peut voir que les propriétaires de la maison à l’époque possédaient même une voiture de couleur jaunâtre qui s’assortissait parfaitement avec la couleur d’origine de cette maison. A vrai dire, même si la peinture nouvellement appliquée a grandement dénaturé le concept plastique d’origine, ce blanc immaculé donne une allure élégante à cette maison. Ce mélange de grands vitrages légèrement teintés de vert et de murs blancs est assez commun dans les quartiers résidentiels de Tokyo. Pour exemple, la dernière photographie de ce billet montre un autre bâtiment proche dans le même quartier résidentiel de Meguro. Le souci avec ces couleurs blanches est qu’elles se salissent très rapidement avec le climat humide japonais à certains moments de d’années. Le projet initial de Kengo Kuma était beaucoup plus ouvert sur la rue. Les grandes baies vitrées au rez-de-chaussée et à l’étage n’étaient pas couvertes d’un filtre opacifiant comme maintenant. Le matériau plastique FRP (fiber-reinforced plastic) de 4mm d’épaisseur utilisé n’est pas complètement opaque et laissait traverser la lumière. On le remarque notamment sur les photographies prises de nuit où la totalité de la maison semble illuminée lorsqu’on la regarde de l’extérieur. J’imagine que la nouvelle couverture de peinture blanche a dû effacer cet effet de lumière. Ce plastique ressemblait un peu au bois ou au bambou, et l’idée de Kengo Kuma dans l’utilisation de ce matériau non traditionnel était d’évoquer les constructions de bois de l’époque Edo. La maison actuelle perd cette qualité particulière mais reste tout de même originale, notamment par l’utilisation de ce cadre sur-dimensionné autour de la grande ouverture à l’étage. Cette résidence privée est très différente du style actuel de Kengo Kuma utilisant très souvent le bois en lamelles.

パビリオン④

Juste à côté de la grande demi-sphère de l’architecte Akihisa Hirata que je montrais dans le billet précédent, on remarque tout de suite qu’une étrange structure de bois est venue envahir la place devant l’ancien National Children’s Castle (こどもの城) et juste derrière la statue Tree of Children (子供の木) crée par l’artiste Taro Okamoto. Il s’agit d’une structure ouverte en bois incorporant des plantes placées dans des pots. Depuis l’extérieur de la structure, on a un peu de difficulté à en saisir son organisation. On peut marcher à l’intérieur de cette structure comme dans jardin. L’allée intérieure nous fait circuler entre les pots surélevés par des plaques de bois et nous amène vers un escalier qui nous fait monter d’un étage. Depuis cet étage, on peut voir l’ensemble de la structure placée dans l’environnement urbain. Cette structure s’appelle Street Garden Theater et a été conçue par l’architecte Teppei Fujiwara. Elle fait également partie de l’exposition Pavilion Tokyo 2021. Cette installation part de la constatation que les plantes ont pris une plus grande importance dans nos esprits depuis le début de la crise sanitaire. La diminution de l’activité humaine qui résulte de cette rise en est une des raisons. Personnellement, je passe beaucoup plus de temps à m’occuper des plantes sur notre balcon depuis le début de cette crise. Le fait de rester plus longtemps chez soi a très certainement développé cette envie de s’occuper de plantes et notre modeste jardin a pris petit à petit un peu plus d’importance sur notre balcon. L’autre réflexion de l’architecte est que les jardins ont toujours eu une grande importance dans l’histoire de Tokyo. A l’époque Edo par exemple, les anciens seigneurs de guerre accompagnaient leurs résidences de jardins raffinés constituant une grande partie de leurs domaines. Lorsque l’on circule dans Tokyo, la présence de végétation et de nombreux parcs ne peut nous échapper. A travers cette installation, Teppei Fujiwara étend mettre en évidence l’association étroite entre les plantes et les rues de Tokyo comme un élément important de la culture de cette ville.

パビリオン③

Je continue tranquillement mon exploration des installations architecturales et artistiques de l’exposition en plein air Pavillon Tokyo 2021. Plus je regarde les photos que j’ai pris avant de les publier, plus j’espère que ces œuvres sensées être exposées de manière temporaire dans les rues de Tokyo seront maintenues quelque part dans les jardins d’un musée ou dans un parc de Tokyo ou d’ailleurs. Ça serait dommage qu’elles disparaissent après la fin de cet événement, le 5 Septembre. Je découvre maintenant une structure de bois appelée Global Bowl par l’architecte Akihisa Hirata. Elle est située sur la place devant l’Université des Nations Unies à Jingumae. De l’architecte Akihisa Hirata, j’avais déjà vu la maison Tree-ness House située dans les environs de Ikebukuro. C’était une des maisons à l’architecture remarquable que j’avais d’abord vu dans un magazine puis recherché à l’aide des photos qui y étaient montrées en utilisant Google Maps. La demi-sphère posée délicatement sur la place a une forme complexe. On essaie de trouver les symétries et correspondances éventuelles entres les éléments de cette forme, mais il était difficile de bien comprendre la logique de sa composition. Les formes courbes de bois, quasi organiques, sont en tout cas très belles.

パビリオン②

Je l’ai appris juste après avoir publié mon billet précédent, les Jeux Olympiques de Tokyo se passeront finalement à huis clos. Je m’en doutais fortement mais c’est bien dommage de manquer cette chance de voir une compétition olympique depuis l’intérieur du grand stade olympique. Près du grand stade et devant les studios d’enregistrement Victor, une petite maison couverte de verdure est installée. Elle est conçue par l’architecte Terunobu Fujimori. Il s’agit d’une maison de thé appelée Tea House Go-an (茶屋「五庵」), faisant partie des installations architecturales et artistiques temporaires de Pavillon Tokyo 2021. C’est la première fois que je vois une œuvre architecturale de cet architecte, reconnu pour ce type de maison de thé en suspension ou perchée dans les arbres. La base pyramidale de Go-an est recouverte d’herbe pour son fondre dans une végétation qui n’existe malheureusement pas devant le grand stade olympique. J’imagine que cette petite colline pyramidale verte serait bien à sa place dans un parc, entourée éventuellement de cerisiers. On accède dans la base par une petite entrée ronde. Des escaliers donnent accès à l’étage où on peut s’asseoir pour boire du thé en regardant le grand stade. Les parois de l’étage sont faites de bois de cèdre carbonisé selon la méthode traditionnelle dite « yakisugi » qui permet de préserver le bois en lui apportant une plus grande résistance au feu. Il y a une approche très poétique dans cette architecture atypique qui me plait beaucoup et qui attire les passants.

パビリオン①

Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 approchent et nous ne savons toujours pas dans quelles conditions nous pourrons les suivre. Nous avons quatre billets pour une compétition d’athlétisme dans le grand stade olympique et je me faisais une joie de découvrir les lieux tout autant que d’assister à la compétition olympique. Les nouvelles loteries pour l’allocation des billets considérant les nouvelles limitations de spectateurs font qu’il y a moins en moins de chances qu’on puisse assister à cette compétition. En attendant d’y voir plus clair, je pars à vélo voir où en sont les préparations autour du nouveau stade conçu par Kengo Kuma. Les alentours sont maintenant barricadées et on ne peut pas approcher le stade comme c’était le cas avant, dans une certaine mesure car il y avait déjà des palissades blanches nous empêchant l’entrée. Les palissades sont toujours présentes mais portent désormais des affichages géants avec les écritures de Tokyo 2020. Le but de mon passage en vélo était également de découvrir les installations artistiques du festival Pavillon Tokyo 2021, installées provisoirement pendant la période olympique et paralympique du 1er Juillet au 5 Septembre, autour des principaux lieux de compétition. Sur la dernière photographie, on peut voir les installations de l’artiste Makoto Aida s’appelant Tokyo Castle. L’installation au premier plan est construite en papier carton tandis que le deuxième château est volontairement recouvert d’une bâche bleue. J’ai cru au début qu’il s’agissait d’un plastique de protection pour empêcher que l’oeuvre soit abîmée par la pluie, mais cette installation couverte de plastique bleu est bien l’oeuvre finale montrée au public. Les deux installations temporaires sont situées à l’entrée de l’avenue Ginkgo à Meiji Jingu Gaien. Il y a d’autres œuvres visibles actuellement dans cette série Pavillon Tokyo 2021. J’avais profité d’une journée de congé pour aller en voir quelques unes. Ça sera le sujet de quelques prochains billets.