三峰❷

Continuons notre visite du sanctuaire de Mitsumine (三峯神社) situé dans les montagnes de Chichibu (秩父) à l’Ouest de la préfecture de Saitama. Il doit son nom à son emplacement parmi trois montagnes: Shiroiwayama (白岩山), Myōhōgatake (妙法ヶ岳) et Kumotoriyama (雲取山). Cette dernière montagne a un nom assez poétique, la montagne qui prend les nuages, et a la particularité d’être à l’intersection de trois préfectures, celle de Saitama, celle de Yamanashi et Tokyo. Du haut de ses 2017m, il s’agit d’ailleurs de la plus haute montagne de Tokyo, séparant la zone montagneuse d’Oku-Tama et celle d’Oku-Chichibu où nous nous trouvons. Le préfixe « Oku » signifie que ce sont des zones reculées et par conséquent plus difficilement accessibles. Une des particularités de ce sanctuaire est sa triple porte Torii située à l’entrée. Je la montrais sur le billet précédent. Les chiens Komainu qu’on a l’habitude de voir en statue à l’entrée des sanctuaires sont ici remplacés par des loups de montagne. Les loups vivant autrefois dans les montagnes de Chichibu sont vénérés dans ce sanctuaire comme des dieux qui protègent contre les voleurs et les malheurs. On dit que le sanctuaire fut fondé sous le règne du douzième empereur du Japon, l’Empereur Keikō (景行天皇), qui aurait donné ce nom de Mitsumine. L’Empereur Keikō a règné de l’an 71 à l’an 130. Les divinités principales vénérées dans ce sanctuaire sont les dieux fondateurs du Japon, Izanagi no Mikoto et Izanami no Mikoto. Le sanctuaire fut reconstruit en 1533 et il a été restauré récemment en 2004. On remarque tout de suite la grande richesse des sculptures très détaillées et aux couleurs vives qui me rappellent ce qu’on pourrait voir au sanctuaire Tōshōgu (東照宮) de Nikko. On trouve ces sculptures sur la plupart des bâtiments du sanctuaire, comme sur la magnifique porte Zuishinmon (随身門) que je montre sur la cinquième photographie de ce billet et sur le billet précédent, ou sur le hall principal de culte (拝殿) que je montre sur les quatre premières photographies de ce billet. La disposition de la grande porte Zuishinmon est particulière car elle se trouve en contrebas par rapport à l’allée de pierre qui nous amène vers le sanctuaire après avoir traversé le Torii à trois portes. Il faut d’abord descendre un escalier nous amenant devant la porte Zuishinmon, pour ensuite remonter par un chemin bordé d’arbres jusqu’au bâtiment principal du sanctuaire. Juste à côté du hall principal, on trouve une série de petits autels dédiés à d’autres sanctuaires situés dans tout le Japon. Je reconnais entre autres celui d’Ise Jingū et celui du Tōshōgu de Nikko. Cette succession d’autels montre à mon avis l’importance de ce lieu. On revient ensuite sur nos pas au niveau de la grande porte Zuishinmon. Un escalier placé en face nous amène en quelques marches au sommet de la montagne. La vue que je montre sur les sixième et septième photographies est magnifique et donne une bonne idée de l’isolement de ce sanctuaire perdu dans les forêts de montagnes. Le chemin du retour sur les routes sinueuses semble plus court qu’à l’allée. Nous traversons une nouvelle fois le barrage en circulation alternée, mais prenons quelques minutes pour nous arrêter. La route sera ensuite longue jusqu’à Tokyo, mais heureusement sans embouteillages.

三峰❶

Départ assez tôt le matin pour les montagnes de Chichibu (秩父) à l’Ouest de la préfecture de Saitama. Ce n’est pas la première fois que nous allons à Chichibu et nous y sommes même allés récemment, au mois de Mai de cette année. Notre destination était la petite ville de Yorii. Nous avions déjeuné dans le restaurant et ryokan Kyōtei (京亭) qui avait été utilisé pour la vidéo du morceau Ryokushu (緑酒) de Tokyo Jihen (souvenez-vous). Nous repassons à Yorii car la ville se trouve à la sortie de l’autoroute depuis Tokyo et à l’entrée de Chichibu. Il faut à peu près deux heures de route jusqu’à Yorii, sans embouteillages cette fois-ci car nous sommes partis en semaine. Nous suivons vaguement la rivière Arakawa qui creuse la vallée de Chichibu jusqu’à la petite ville touristique de Nagatoro. Nous n’avions pas mis les pieds à Nagatoro depuis Septembre 2004. Mari et moi étions à cette époque jeunes mariés. Nous avons gardé des bons souvenirs d’une glace pilée kakigori (かき氷) que nous avions apprécié à ce moment là pendant les chaleurs de la fin de l’été. Un des buts de notre visite à Chibibu était de retrouver les délices de cette glace pilée avant de monter dans les hauteurs de Chichibu. Nous allons cette fois-ci dans un café particulièrement renommé se nommant Asami Reizō Kanazaki Honten (阿左美冷蔵金崎本店). L’établissement a été fondé en 1890. On nous dit qu’il faut en général des heures d’attente mais nous avons la chance de ne pas avoir à attendre du tout. La chance nous sourit parfois. La pluie torrentielle qui s’est abattue sur la région de Tokyo dans la matinée a dû dissuader les éventuels touristes de faire le déplacement jusqu’à Nagatoro. Après de multiples simulations et calculs, nous avions fait le pari que la pluie s’arrêterait dans la matinée à Chichibu et nous avons eu raison. Je montre des photos de ces glaces kakigori sur mon compte Instagram. Elles ressemblent à des petites montagnes enneigées sur lesquelles on vient déverser un sirop fruité ou du macha. Le café est installé dans une ancienne maison de bois et mélange toutes sortes d’objets, parfois artistiques, à l’intérieur. Une photo posée sur une table nous indique que Tamori est passé par ici (peut être pour son émission Bura Tamori sur NHK). On se sent bien dans cette ambiance hétéroclite mais le problème est que l’on doit se dépêcher de déguster la glace pilée avant qu’elle ne fonde et on la finit par conséquent assez rapidement. Le kakigori ne nous laisse malheureusement pas prendre notre temps et je serais volontiers resté un peu plus longtemps dans ce café. Mais la route nous attend. Nous reprenons la voiture pour une heure de routes sinueuses nous faisant grimper sur les sommets de Chichibu. J’ai connu pire comme route sinueuse de montagne mais le problème ici est que la route se fait étroite à certains endroits et ça peut être délicat lorsque l’on croise une autre voiture. Commence alors une bataille de vitesse pour voir qui pourra passer en premier sur la portion étroite de route. Je plaisante bien entendu car les conducteurs, dont je fais partie, sont tout à fait courtois et prudents. Ma navigation quasiment parfaite dans ces routes de montagne n’a malheureusement pas empêché Zoa d’être malade en voiture. Fut une époque où nous parcourions ce genre de petites routes de montagne à moto, et c’était une toute autre histoire. Notre destination finale est le sanctuaire de Mitsumine (三峯神社). Il est complètement perdu dans les montagnes, mais ce sanctuaire est reconnu comme un “power spot”. Nous voulions y allé depuis plusieurs années. D’autres photographies suivront dans un deuxième billet.