quelques journées d’été (2)

La visite du château d’Inuyama était une idée du fiston, tout comme Hikone l’année dernière. Dans la série des châteaux classés trésors nationaux, nous aurions également voulu visiter le château d’Himeji mais ça faisait un peu loin en voiture. Je ne suis pas contre les longs trajets en voiture, surtout sur la Shin-Tomei où on peut rouler à 120km/h, mais pour Himeji, le trajet aurait été fatiguant pour tout le monde à faire en une seule journée. Pour ces longs trajets, je construis à chaque fois une playlist musicale qui me permet de rester concentrer (tout en fredonnant). Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes morceaux qui se répètent de voyage en voyage. Ma playlist faisait en tout 4h14mins et nous avons stationné sur le parking du château d’Inuyama exactement à la fin du dernier morceau de ma playlist. J’en viens à me demander si je n’ai pas réglé ma vitesse sur la durée de ma playlist.

Après la visite du château d’Inuyama, nous passons à travers les deux sanctuaires situés à son entrée, celui d’Haritsuna et celui de Sarutahiko, dont le nom nous est familier car il y en a plusieurs au Japon, même à Tokyo. Le petit pont de Torii rouges du sanctuaire Sarutahiko attirent tout de suite mon regard, d’autant plus que deux jeunes filles en yukata ont la bonne idée d’être là au bon moment. En prenant cette photo, je me souviens avoir déjà vu ce passage et ces petites plaquettes de bois Ema (絵馬) en forme de cœur sur le blog de mahl. Avant de reprendre la route pour une plus courte durée cette fois-ci, nous faisons une courte pause dans un petit café nommé Cocotomo, qui semble récent malgré ce que laisse présager la grande porte à l’entrée. Nous bifurquons ensuite volontairement en voiture pour traverser l’ancienne rue Honmachi dirigée vers le château. Nous passerons la nuit dans la ville proche de Gifu au bord du fleuve Nagara, qui se déverse dans la baie d’Ise comme le fleuve Kiso.

quelques journées d’été (1)

Nos petites vacances d’été viennent de se terminer. Comme à notre habitude, elles étaient courtes mais denses, enfin peut-être un peu moins occupées que celles de l’année dernière dans la préfecture de Shiga. Nous sommes partis trois jours pour deux nuits à la recherche des châteaux japonais. Notre objectif était de retourner à Aichi pour aller d’abord visiter le château d’Inuyama que nous n’avions pas pu voir l’année dernière, faute de temps. Tout comme le château d’Hikone que nous avons visité l’année dernière et celui de Matsumoto que nous sommes allés voir en début d’année, le château d’Inuyama est un château historique classé comme trésor national. Il a heureusement été préservé des destructions de signes de guerre pendant la restauration Meiji, ce qui n’a pas été le cas de nombreux château japonais. Les premières constructions du château datent de 1440 mais le bâtiment actuel date de 1537, construit sous la supervision du seigneur Oda Nobuyasu, l’oncle du seigneur de guerre Oda Nobunaga, un des unificateurs du Japon pendant la période Sengoku (1477 – 1573). À partir de 1617, le château devient la propriété du clan Naruse, vassaux du clan Matsudaira dont fait partie Tokugawa Iieyasu. Il restera sous le giron des Naruse pendant presque 400 ans, jusqu’à 2004. Ça me surprend d’ailleurs qu’un château pareil reste une propriété privée pendant aussi longtemps. Le domaine d’Inuyama se trouve dans l’ancienne province d’Owari, au bord du fleuve Kiso qui sert de frontière entre les actuels préfectures d’Aichi et de Gifu.

Après quatre heures et demi d’un long trajet en voiture sur l’autoroute Shin-Tomei, nous ne sommes pas mécontents d’arriver enfin à notre destination. Alors qu’on approche de la ville d’Inuyama, nous recherchons du regard un château perché dans les montagnes, mais il nous faut vraiment approcher de notre destination pour finalement l’apercevoir, majestueux en haut d’une colline surplombant le fleuve. De premier abord, sa taille me fait penser à celle du château d’Hikone. Il n’est pas aussi grandiose et élégant que le château de Matsumoto mais son emplacement lui donne une beauté toute particulière. Il faisait environ 38 degrés dehors lors de notre visite et nous n’avons pas trouvé la fraîcheur à l’intérieur de la forteresse, malgré les gros ventilateurs placés à certains endroits. On grimpe les escaliers très inclinés du donjon (Tenshu) jusqu’au dernier étage. Le parquet grince sous nos pas, ce qui inquiète Zoa, ou le surprend plutôt. Ce qui m’inquiète personnellement est de faire le tour du dernier étage du donjon sur le balcon de bois dont la balustrade est particulièrement basse. Je succombe toujours au vertige et je n’ai donc pas pu en faire le tour. Les photographies de la vue magnifique sur le fleuve et sur la ville sont donc prises à une certaine distance du bord du balcon. Le bâtiment étant historique, il n’y a bien entendu aucune barrière de protection additionnelle. Ce petit contretemps ne m’empêche pas de profiter du reste du château, qui se visite assez rapidement tout de même, et de tenter différentes prises photographiques depuis l’approche du château à travers les branchages. Cet espace devant le château est particulièrement agréable et nous ferait presqu’oublier la chaleur ambiante.