urbano-végétal (7)

Un pavillon de béton et de rouge pour continuer la série de compositions urbano-végétales. J’avais celle-ci dans un coin sans jamais l’avoir publié.

Mardi soir, j’ai rencontré les photographes bloggers MP de iro-iro et Frédéric de Visions du Monde pour une sortie izakaya franchement sympa à Shibuya. On ne s’était jamais rencontré en personne, mais j’avais l’impression de les connaître depuis longtemps (à travers les photos, messages et commentaires). C’est marrant. A recommencer.

destruction et construction

Un monstre mécanique à l’hôpital. La machine en question détruit un vieil hôpital dans lequel je n’aurais jamais osé mettre les pieds.

Aux pieds de la station Shibuya, les machines s’activent sur la rue Meiji. On y construit une nouvelle gare de métro, elle sera dessiné par Tadao Ando. La nouvelle ligne de métro s’appellera fukutoshinsen (副都心線) et suivra le tracé de la rue Meiji de Shibuya à Ikebukuro en passant par Shinjuku, sous la rue Meiji exactement. Les trains en photo ci-dessus proviennent de la ligne Toyoko. Ils viennent de, ou partent vers, Daikanyama fonçant à une vitesse folle sur la portion de voie parallèle à la rue Meiji et à la rivière bétonnée de Shibuya. Entre les lignes suractives de la rue Meiji et de voie Toyoko, la rivière de Shibuya essaie de survivre dans l’indifférence, sauf pour les photographes.

HTTK

bouquins-jun07

Dans la liste des bouquins à lire religieusement, il y a celui de l’excellente exposition Le Corbusier se tenant en ce moment au Mori Art Museum: Le Corbusier, Art and Architecture – A life of creativity. L’exposition est très complète couvrant l’art (peinture de style puriste et quelques sculpture) et bien sûr l’architecture du fondateur du Modernisme. Ses principales oeuvres architecturales, ses machines à habiter, et projets de plannings urbains sont présentés en maquettes, photos et sketches. Il y a également beaucoup de videos (sur la Villa Savoye, la Tourette, Chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp, l’unité d’habitation de Marseille, Chandigarh, par exemple), quelques compositions en images de synthèse animées (le film sur le projet du Palais des Soviets est impressionant), des éléments de mobiliers (la chaise longue LC4 …), des reconstructions taille réelle de l’atelier Le Corbusier à Paris, et du Petit Cabanon (Cap Saint Martin), reproduction assurée par Cassina (ils possèdent les droits de vente sur le mobilier dessiné par Le Corbusier. J’y ai passé plus de 3 heures tellement c’était intéressant…

En se promenant sur Internet, on fait parfois des découvertes musicales épatantes, hier soir c’était HTRK et le morceau « Ha » (écoutable à cette adresse), une chanson sombre et lente, entêtante par le rythme de batterie comme des battements de coeur en fond, survolé par une voie masculine frêle. HTRK est un trio d’australiens relocalisés à Berlin. Le nom étrange du groupe voudrait dire Hate Rock, j’imagine qu’ils se réfèrent au rock certifié conforme diffusé sur les ondes. Leur rock est plutôt expérimental, et c’est ce que je préfère. Le morceau dure 5 mins mais on se le repasse sans fin comme une bande sonore accompagnant ses déplacements dans la ville.

Dans la liste des bouquins à découvrir, il y a Vibrator de Mari Akasaka. Vibrator pour les vibrations d’une cabine de camion, moteur démarré, où Rei Hayakawa, une journaliste disjonctée, rencontrera Takatoshi Okabe, le conducteur, pour un voyage vers les contrées enneigées du nord japonais. (la photo ci-dessus est flou en raison des vibrations). Et après, je reprends Murakami avec Sputnik Sweetheart. Les histoires fantastiques d’Haruki Murakami me manquaient …

Moriyama House

S’il est une maison que l’on a beaucoup vu dans les magazines spécialisés architecture ou plus grand public comme Casa Brutus, c’est bien Moriyama House, une maison novatrice, alternative et expérimentale par Ryue Nishizawa (la moitié masculine du duo d’architectes SANAA).

Perdue dans un paysage de maisons individuelles de 3 étages maximum, c’est dans un labyrinthe dense de la banlieue de Tokyo, près de la station de Kamata, que se trouve cette maison-concept difficile à trouver. Après de nombreux zigzags dans le labyrinthe des rues résidentielles, je tombe finalement sur les 10 blocs blancs de tailles toutes différentes qui composent Moriyama House. La structure du batiment est éclatée, les cubes blancs qui la composent sont étalés sur une terre battue ou naissent des brins de végétation et quelques pots de fleurs.

Moriyama House est ouverte sur l’environnement extérieur, ouverte sur la ville, à l’opposé d’un certain modèle de maison individuelle fermée sur l’extérieur avec un jardin intérieur, ou patio, donnant seulement une vue sur le ciel, comme seul élément de nature. Moriyama House n’essaie pas de se couper de son environnement, le jardin est omniprésent entre les blocs et est visible de l’extérieur, comme le sont les différents composants de la maison. Tellement visibles, que l’on peut assez facilement apercevoir l’intérieur de toutes les pièces. C’est un espace ouvert s’interconnectant avec la rue. Je trouve cette interconnection dans l’exprit des maisons traditionnelles japonaises dont l’interieur peut s’ouvrir presqu’en totalité sur les jardins extérieurs par une série de fines portes coulissantes.

Si j’en crois les informations glanées sur le web au sujet de cette maison fragmentée, 5 composants sont réservés au client A, B, C, D et E (ci-dessous), tandis que les 5 autres blocs sont des espaces ouverts à la location. Les 5 espaces du client habitant les lieux sont situés au fond du terrain de 290.07m2, donc moins directement visibles depuis la rue. Chaque cube blanc de structure en acier contient en général une seule pièce, bien que deux blocs, des mini-tours, possèdent 3 étages. Les murs sont tous couverts de blanc et j’étais surpris de voir les surfaces assez peu dégradées après 2 ans d’éxistence. Pour avoir un apercu de la composition des pièces et se donner une idée de la vie dans Murayama House, quelques photos sont proposées sur le site Internet suivant: Amassing Design.

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Cette expérimentation d’architecture-paysage, comme l’énonce JA dans son dernier numéro, se veut modulable. La propriétaire peut interchanger les blocs habités et en location suivant la présense ou non de locataires. Il peut utiliser certaines pièces et blocs suivant la saison ou les rendre disponibles à la location (par exemple, agrandir son espace habitable en s’ajoutant un bloc).

Codan block 2 and 3

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En face du Codan Block 1, on trouve assez logiquement le Block 2. Le design est cette fois de Toyo Ito, en gardant un style similaire au design originel de Riken Yamamoto. Des espaces creux pour les terrasses donnent une forme en escalier assez joli la nuit. Les terrasses offrent une vue sur la cour intérieure creusée d’une allée en S. Les quartres photos groupées ci-dessus proviennent du site de Toyo Ito.

Le Codan Block 3, la proposition de Kengo Kuma finalisée en mai 2004, reste quand même le building que je préfère. Le batiment est plus compliqué dans ses lignes, tout en conservant les formes de couleurs dans les espaces communs tels que les cages d’escaliers ouvertes sur l’extérieur. Les couleurs vives viennent contraster avec la couleur grise et sombre générale, notamment sur les lames de protection des terrasses. L’entre-building est très sombre d’ailleurs et beaucoup moins plaisant. J’aime bien les quelques éléments de végétation ayant la priorité sur l’urbain: un jeune arbre traverse l’escalier principal à l’entrée, aménagé à cet effet.

Codan contient 3 autres zones (par notamment Yama Architects & Partners, Kenchiku Design Studio and Yamamoto Hori Architects) et j’ai reperé des grues dans les environs.