Le temple volant de Ameyoko

Ameyoko est une rue piétonne animée longeant la ligne ferroviaire surélevée Yamanote depuis la gare de Ueno. Elle s’évanouit ensuite petit à petit à la station suivante de la ligne Yamanote, Okachimachi. Elle est extrêmement dense près de la gare de Ueno. Les magasins de toute sorte s’alignent par groupes des deux côtés de la rue, coincés sous la ligne de train d’un côté et incrustés dans les immeubles de l’autre. On passe sans s’en rendre compte des magasins de vêtements bon marché aux vendeurs de poissons ou d’agrumes, dans la foule des week-ends, un peu moins dense quand même en semaine.

Nous venons assez régulièrement à Ameyoko. Récemment, je recherche toujours le temple Tokudai-Ji (Marishi-ten). La particularité de ce temple vient de son emplacement, au dessus d’un bâtiment d’un étage rempli de magasins. C’est un drôle de mélange entre religion à l’étage et commerce au rez-de-chaussée. A Tokudai-Ji, on ne chasse pas les vendeurs du temple. C’est une curiosité de Tokyo comme on en voit tant, dans un souci d’utilisation optimale de l’espace. Cet arrangement urbain cavalier est inventorié dans Made in Tokyo. Il ne s’agit pas là de mon photobook, mais du petit livre jaune de Junzo Kuroda, Momoyo Kaijima et Yoshiharu Tsukamoto de l’atelier d’architecture Bow Wow, répertoriant des agencements urbains insolites, amusants parfois, à Tokyo. J’en avais parlé auparavant dans un billet avec quelques exemples (un terrain d’entrainement au golf au dessus d’un parking à taxi, une gare d’autobus dessous un barre d’immeuble).

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Ce petit bouquin très bien fait de l’atelier Bow Wow donne, pour chaque arrangement urbain, un petit croquis donnant une meilleure idée de l’organisation, des fonctions de l’immeuble et permettant de comprendre son l’originalité et décalage.

Nous entrons dans le temple par une rue perpendiculaire à Ameyoko, tout en appréciant la densité des petits commerces. Entre deux commerces, on trouve une allée, l’approche sacrée, nous faisant grimper sur le parvis du temple, à l’étage. L’enceinte du temple est des plus classiques avec statues diverses, mais l’ambiance y est assez particulière. On a du mal à ressentir cet endroit comme un havre de paix. Dans un registre différent, j’avais déjà ressenti ce contraste de manière frappante au parc Hama-Rikyu lorsque l’on regarde la barrière d’immeuble de Shiodome.

Urbano-végétal (16 et 17), forêt sur la mer et villes imaginaires

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Deux vieilles maisons de Yanaka, au nord de Tokyo, voguent au dessus de la plage de Hayama ou du parc Sankei de Yokohama. Ces maisons d’habitude coincées dans les villes, se mettent en mouvement pour un voyage libérateur au dessus des zones vertes.

La collection des compositions urbano-végétales, où des morceaux de ville voguent dans les airs, commencent à bien s’étoffer. Ces éléments urbains se mélangent avec le naturel pour une approche imagée et fantaisiste de la ville verte. La nature y reprend ses droits, envahit la ville et la libère de son ancrage terrien. Dans cette série urbaine et végétale, on trouve toute sorte d’éléments urbains: de l’immeuble moderne qui attérit du jour au lendemain comme venu du ciel, des vieilles maisons en bois condamnées à disparaître, n’étant pas aux normes anti-sismiques ou dangereuses en cas d’incendies, s’envolent vers le ciel vers d’autres horizons comme vers un paradis mérité. Tokyo est une ville en mouvement où s’opèrent des changements perpétuels, en espèrant que le végétal soit intégré dans les changements urbains. Cette notion de mouvement, de cycle de changement urbain en intégrant le végétal est une image que je fais passer dans ces compositions urbano-végétales.

Une de mes inspirations initiales pour cette série est l’étude pour Tokyo Fiber City 2050 de Hidetoshi Ohno, où l’architecte-urbaniste propose une réorganisation de la ville en y intégrant du vert, des éléments naturels intégrés à l’intérieur de la ville dans un souci d’améliorer l’environnement général de vie. Dans le numéro 2007 de MxM (Beyond the Modern Movement and for the future Motion), je vois pour la première fois la vision de Tadao Ando pour le Tokyo de 2016, ville candidate aux Jeux Olympiques. Tadao Ando est membre du comité olympique de la ville candidate et réfléchit au design du Tokyo Olympique. La politique est d’utiliser au maximum les installations existantes et construire l’infrastructure manquante: un stade principal à Harumi, un centre média à Tsukiji. Un point intéressant, la vision de Tadao Ando rejoint celle de Ohno, notamment dans la création d’une grande « allée verte » depuis la baie de Tokyo vers l’intérieur de la ville, en passant par le centre vide et vert du palais impérial et vers le grand parc de Yoyogi déjà désservi par l’allée verte de l’avenue Omotesando.

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Pour créer ce couloir vert, Ando propose de « verdir » les toits des immeubles et les cours d’écoles, enterrer les batiments utilitaires, de relier les espaces verts dans la ville. Cette proposition entend lutter contre le phénomène « Urban Heat Island », le réchauffement de certaines zones urbaines, accentué par quelques complexes en bord de baie dénoncés par Ando, comme la barrière d’immeubles de Shiodome ou celle du Shinagawa Intercity. Pour assurer le passage de l’air frais océanique depuis la baie pour une circulation à travers la ville par les allées vertes, Ando propose la mise en place d’une forêt sur la mer. Umi No Mori est un espace non utilisé de 88 hectares sur un polder de la baie de Tokyo. Une forêt de 480,000 arbres grandira sur cette île de détritus d’ici 30 ans (300 arbres ont dejà été plantés en Juillet 2007), et sera le point de départ du passage du vent de l’océan vers le centre-ville. La vision de Tadao Ando réflète sa préoccupation écologique actuelle, elle souhaite aérer la ville tout en améliorant l’environnement urbain.

Pour revenir et terminer sur une note d’imaginaire, le blog BLDGBLOG de Geoff Manaugh nous fait découvrir le travail d’art conceptuel de Daniel Dociu pour des environnements de jeux videos. Il invente des villes extrêmes, des mosquées volantes, des cités industrielles en forme de bombe à retardement ou toutes sortes de machines de guerre. Ses conceptions sont superbes, j’adore tout spécialement cette vue verticale comme une estampe de pagodes en bord de mer, en équilibre improbable sur des falaises et rochers. On aimerait s’y promener, prendre le thé et s’asseoir regarder l’horizon au son de la mer houleuse. Tout ça à condition de ne pas avoir le vertige bien sûr. En lien avec mes compositions urbano-végétales, cet arbre également portant dans ses branches, une ancienne ville de pierre en ruine.

BLDGBLOG est riche en découvertes et curiosités sur divers sujets en lien plus ou moins étroit avec l’architecture et l’urbanisme. L’auteur a un don pour attiser l’intérêt du lecteur, il aime ajouter une dose de mystère. C’est une de mes lectures quotidiennes depuis quelques années.

Akasaka Sacas

Après Tokyo Mid-Town, Mitsui Fudosan se penche sur le plan de redéveloppement des environs de l’immeuble de télévision TBS (Tokyo Broadcasting System Inc) à Akasaka. Akasaka Sacas ouvre ce mois-ci. La tour Biz Tower, par Kume Sekkei, attire tout de suite les yeux, plus par sa grandeur que par son esthétique ou son nom un peu ridicule. Terminée le 31 janvier 2008, elle fait pratiquement 180m pour 39 étages de bureaux, commerces et restaurants.

Autour de la tour Biz Tower donc, la nouvelle salle de concert Blitz à coté de la tour de télévision TBS restant inchangée.

Visions d’un Tokyo vertical

Au début des années 1960, le courant Métaboliste (Kisho Kurokawa, Kiyonori Kikutake, Arata Isozaki et Kenzo Tange) apportait une vision de la ville du futur à travers des superstructures flexibles conçues pour une croissance organique, en réponse à la densité problématique de Tokyo et à sa croissance démographique importante. 30 ans plus tard, au début des années 90, les 5 corporations japonaises majeures de construction présentent à leur tour une vision de gigantisme. Shimizu Corporation, Takenaka Corporation, Kajima Corporation, Taisei Corporation et Obayashi Corporation proposent des complexes urbains verticaux utopiques pour répondre à une problématique identique à celle des métabolistes. Outre le gigantisme des popositions urbaines, un point commun avec les visions métabolistes est l’utilisation des surfaces marines: étendre la ville avec des superstructures posées sur la baie de Tokyo comme avaient pu l’imaginer Kenzo Tange et Kisho Kurokawa.

X-Seed 4000 est un projet étonnant de Taisei Corporation. Sur les représentations ci-dessus, on reconnait tout de suite le Mont Fuji comme modèle suivi pour ce complexe gigantesque. X-Seed en reprend la forme et la hauteur de 4000m environ pour 800 étages. La montagne urbaine a une base de 6 kms, posées sur les eaux de la baie de Tokyo et peut contenir de 500,000 à 1 million de personnes. Les parois externes du complexe supportent des panneaux solaires maintenant le niveau interne de température. En fonction du niveau d’élévation, l’intérieur protége les habitants des variations de pression de l’air. Ce projet date de 1995, et restera très certainement à l’état de vision utopique. Une estimation du coût pour réaliser une telle structure se situe entre 300 et 900 millards de dollars US. On verra ce projet plutôt comme un faire valoir des capacités innovatrices de Taisei Corp., comme pour beaucoup des autres projets ci-dessous.

Le TRY 2004 Mega-City Pyramid, la proposition visionaire de Shimizu Corporation, possède un certain nombre de points communs avec le projet X-Seed 4000, une taille démesurée avec une hauteur culminant à 2004m, un emplacement prévu au dessus des eaux de la baie de Tokyo. Tout comme le X-Seed, TRY 2004 reprend les concepts d’Arcologie. Arcologie est la contraction de Achitecture et Ecologie, et regroupe des concepts architecturaux décrits par l’architecte Paolo Soleri. Ces concepts présentent l’idée d’hyperstructures habitables avec une densité humaine extrême, auto-suffisantes contenant des zones résidentielles et commerciales permettant l’autarcie. Les rayons solaires et autres éléments naturels sont utilisés comme source d’énergie. L’Arcologie se présente comme une solution aux problèmes de surpopulation et de dégadation environnementale, en compactant les villes tout en verticalité sur un espace minime, en réattribuant l’espace libéré à la Nature, et en préservant ainsi les écosystèmes naturels alentours.

Le TRY 2004 prend la forme d’une pyramide massive de 2004m de haut pour 400 étages qui sera en mesure d’héberger jusqu’à 750,000 personnes. La structure pyramidale sera composée de 55 pyramides de 250m de haut s’interconnectant les unes aux autres sur un total de 8 niveaux. Les 4 premiers niveaux seront résidentiels (50 km² pour 240,000 unités d’habitation), des zones de bureaux et de commerces (24 km² pour un total de 800,000 travailleurs), les 4 niveaux au dessus seront reservés, entre autres, aux loisirs et à la recherche (14 km²). Comme précisé auparavant et comme pour le X-Seed, l’hyperstructure sera posée sur la baie de Tokyo sur une surface de 8 km² de fondation. La structure sera construite avec des matériaux ultra légers et résistants à base de tubes de carbon, matériaux qui restent à définir précisément.

try2004

Les 4 images ci-dessus tirées du site de Discovery Channel permettent de comprendre un peu mieux la structure de ce réseau gigantesque de pyramides. Les fondations de ce réseau se composent de 36 pieds d’un béton spécial. L’ensemble devra posséder les propriétés anti-sismiques nécessaires. L’hyperstructure possédera ses propres ressources énergétiques: énergie solaire et utilisation du vent et des courants marins, pour alimenter en électricité le complexe. Les structures en tube constituant les arêtes des pyramides serviront de support pour les moyens de transport à travers la ville: escalators plats ou inclinés, trains circulant à l’intérieur des tubes. A l’intérieur des 55 pyramides, des gratte-ciels seront supportés par la base des pyramides et également maintenu par le haut (systèmes de cables reliant les gratte-ciels au sommets des pyramides).

Sky-City-1000

Sky City 1000 est la proposition de Takenaka Corporation pour répondre à la problématique de congestion urbaine et au manque d’espaces verts dans Tokyo. Le design, datant de 1989, nous montre une tour s’élevant à 1000m de hauteur pour 400m de large à sa base, offrant un total de 8 km² de surface utilisable sur un réseau de 14 plateaux empilés. Comme pour les projets précédents, Sky City 1000 se présente comme une ville artificielle multi-fonctionnelle (comprenant des résidences habitables, espaces bureaux, commerces, écoles, cinema et autres espaces de loisirs) et ultra-dense (36,000 habitants et 100,000 travailleurs), mais en harmonie avec l’environnement naturel (atrium végétal au centre de la tour, et dans les espaces alentours libérés par la verticalité). Dans des proportions plus modérées, cette proposition semble plus réaliste que les précédentes et l’on retrouve ces concepts de mini-ville multifonctionnelle entourée d’espace dans des grands ensembles existants tels que ceux de Roppongi Hills (Mori Building) et Tokyo Mid-Town (Mitsui Fudosan).

Obayashi Corporation s’associe à l’architecte Norman Foster pour sa vision verticale de la ville. En 1989, Foster propose pour Tokyo une immense tour conique de 840m de haut pour 180 étages, un cône au design élégant située une fois encore sur la baie de Tokyo à 2 km du bord. Il s’agit de la Millenium Tower. Sa structure conique et hélicoidale lui donne une bonne stabilité face aux vents forts des typhons et aux tremblements de terre frappant régulièrement le Japon. Cette tour auto-suffisante en énergie permet de loger jusqu’à 60,000 personnes. Les bas étages se composent de bureaux et de manufactures légères. Les logements sont situés dans les parties intermédiaires et les restaurants avec vue panoramique sur la ville et la baie se trouvent dans les parties hautes de la tour. Le sommet est réservé aux systèmes de communication et générateurs solaires et éoliens. Cette ville verticale d’ultra-haute densité possèdera également un système de transport interne pour compléter son auto-suffisance.

Holonic-Tower

La Superstructure Holonic Tower de Takenaka Corp reprend les principes énoncés par le concept Sky City 1000. La dénomination « Holon » utilisée pour cette tour de 600m de haut (120 étages) correspond au concept d’harmonie entre l’individu et le monde naturel. Takenaka estime qu’avec les progrès en Recherche & Developpement, de tels édifices seraient réalisables à partir des années 2010. Là encore, la tour est multi-focntionnelle et possède une particularité, celle d’incorporer dans sa structure une grande quantité d’espaces vides par lesquels la Nature peut circuler en abondance (le vent et les rayons de soleil). Les Sky terminals, sorte de place publique ouverte, sont des espaces privilégiés à 150m de hauteur. Ils ont pour but d’améliorer l’expérience de vie à l’intérieur de la tour et sont complementés par de vastes espaces verts à la base de la tour. On y prévoit 5000 habitants et une population de 30000 personnes occupant les espaces bureaux. La Holonic Tower est également conçue pour durer, une structure d’une durée de vie incroyable de 500 ans…

Aeropolis2001-thespiral-dib200

Pour terminer ce passage en revue des visions futuristes pour un Tokyo de science fiction, les 3 photos ci-dessus nous montrent quelques autres exemples de superstructures. Aeropolis 2001 (à gauche) par Obayashi Corporation est une tour de 2001m de haut et 500 étages, pour environ 300000 habitants. Elle reprend un grand nombre des caractéristiques des immeubles ci-dessus avec notamment une localisation sur la baie de Tokyo. Au centre, il s’agit d’un projet tout en spiral au juste nom de The Spiral. Sur l’image de droite, il s’agit du DIB-200 (Dynamic Intelligent Building) par Kajima Corporation. Ces deux dernières structures restent assez mystérieuses…

Est ce que ces villes verticales sont une pure utopie? Face aux pays asiatiques émergeant, la Japon se relancera t’il dans la course à la hauteur au fur et mesure que les technologies anti-sismiques se développent? On peut, en tout cas, apprécier l’importance apportée à l’aspect écologique de ces villes verticales du futur, tout en émettant des doutes quant aux conditions de vie humaine à l’intérieur de ces superstructures compactes, cadrées et parfaitement ordonnées.

(toutes les images présentées ici proviennent des sites des architectes et corporations. Merci à Micka pour m’avoir donné l’idée de cet article)

シモ・キタ & 学生時代

Je ne connais le quartier de Shimo Kitazawa que superficiellement pour y avoir passer quelques fois et goûter à l’ambiance de quelques bars, mais dès que l’on pénêtre dans les rues près de la gare, on est tout de suite saisi par cette ambiance particulière de quartier-village. On baigne dans une foule piétonne jeune naviguant dans des petites rues étroites bordées de maisons basses, dans un bazard presque incontrôlé de petits magasins, restaurants et bars. Ce quartier est si différent du reste de Tokyo et les résidents de Shimo Kitazawa tiennent à cet aspect unique, cool et dynamique, à l’écart des grands axes. Ce quartier n’est pourtant qu’à 3 stations de train de Shibuya, mais parait pourtant si éloigné comme un bastion préservé.

J’arrive à Shimo Kitazawa à moto en circulant lentement sur les fines routes en zig-zag jusqu’au passage à niveau près du poste de police. Je stoppe à ce niveau là, car la conduite à l’intérieur de Shimo Kitazawa est difficile sinon impossible. On apprécie de toute façon beaucoup mieux le labyrinthe de rues à pieds. Je viens à Shimo Kita en ce dimanche suite à la lecture du compte rendu d’un Urban Typhon (de fil en aiguille internet, un lien vers une de mes photos sur le blog de Matias Echanove, me fait découvrir cet atelier dont il est l’un des organisateurs).

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Urban Typhoon (mené du 26 au 29 juin 2006) était donc un atelier dédié à Shimo Kitazawa, menacé depuis 2003 par un vaste plan de redéveloppement urbain. La municipalité de Setagaya, dont Shimo Kitazawa fait partie, prévoit de construire une nouvelle route de 26m de large coupant Shimo Kitazawa en deux (d’ici 2013), développer une série d’immeubles d’environ 17 étages dans le centre près de la gare (District 10), d’enterrer la voie de chemin de fer Odakyu. Ce projet va bien entendu dénaturé le quartier, le faisant ressembler au reste de Tokyo en pardant ses particularités. L’atelier Urban Typhon avait pour but de témoigner de la valeur culturelle et de l’esprit si particulier de Shimo Kitazawa (à travers des témoignages vidéo, audio, manifestations artistiques, …) , de proposer des alternatives aux plans de redévelopement municipal et de sensibiliser les résidents. Urban Typhon réunissait une trentaine de personnes: des urbanistes, architectes (par ex: Kazuhiro Kojima et Kazuko Akamatsu de CAt), d’artistes, étudiants, membres de communautés de résidents ou de simples amoureux de Shimo Kitazawa. Je ne sais pas si les résultats de l’atelier ont été présenté à la municipalité et quelles ont été les réactions.

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L’association Save the Shimokitazawa (STSK) faisait parti du groupe d’étude. Elle est composée d’amoureux de Shimo Kitazawa, militant pour la préservation de l’esprit du quartier et contre ce nouveau plan d’urbanisme. Sur le site Internet de STSK, on peut découvrir en détail les évolutions urbaines planifiées: de hauts immeubles, un terminal de bus et taxi près de la gare, invitant les automobiles à l’intérieur du quartier. Bien que ça ne soit pas encore confirmé par la municipalité, un des points positifs de ce plan de redévelopment est la mise en place de zones piétonnes, sur les espaces libérés par la ligne de train Odakyu enterrée.

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Une fois que la ligne Odakyu serra enterrée, la municipalité de Setagaya prévoit l’élargissement de la route 54 coupant Shimo Kitazawa en deux (Nord et Sud).

smashingJe voulais re-découvrir en ce dimanche l’ambiance du quartier, pour constater que les travaux sur la voie Odakyu ont apparemment déjà commencé. Le batiment près de la gare est également détruit et le « raconteur de mangas, hirsute et rauque » a disparu (il faisait parti du décor à l’entrée de la gare).

Pour découvrir un peu plus Shimo Kita, allez explorer les photos intimes de Karl. Je repense à son site en longue pause malheureusement, car j’ai cru apercevoir son auteur en sortant du quartier, mais je n’en suis pas certain…

Parler de quartier étudiant me rappelle ma jeunesse et la musique que j’écoutais il y a 15 ans. Tout d’un coup me revient en tête ce disque des Smashing Pumpkins, Siamese Dream, que je n’ai pas écouté depuis plus de 10 ans. Souvenez-vous, Smashing Pumpkins, était un groupe rock de Chicago mené par la voix de Billy Corgan, à l’époque du grunge de Nirvana/Pearl Jam. Je réécoute le disque avec nostalgie en écrivant cet article, connaissant les mélodies par coeur. J’étais fan au début des années 90 (avant qu’ils perdent leur mojo) du genre à collecter tous les singles et bootleg. Ca a un charmant air de démodé maintenant (bien que le groupe vient de se re-former cette année sans James Iha et D’arci).