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Sur le chemin du retour ce soir, il me vient en tête de réécouter quelques morceaux choisis de l’album Lust (2005) du musicien électronique Rei Harakami (レイ・ハラカミ), en particulier le morceau Lust donnant son titre à l’album, puis Grief & Loss, Owari no Kisetsu (終りの季節), Come Here Go There et After Joy. C’est étonnant que l’idée me soit soudainement venu de réécouter ces quelques morceaux alors que l’album vient tout juste d’avoir 20 ans, étant sorti le 25 Mai 2005. Je l’avais découvert quelques mois après sa sortie, en 2005. Je n’avais pas réalisé à l’époque que le morceau Owari no Kisetsu était une reprise de Haruomi Hosono (細野晴臣). Il faut dire que la version de Rei Harakami est bien différente et reprend surtout les paroles du morceau original. Je n’avais pas réalisé non plus que Rei Harakami n’était plus de ce monde, décédé d’une hémorragie cérébrale en Juillet 2011. Alors que j’apprends sa mort 14 ans plus tard en lisant sa fiche Wikipedia sur mon smartphone dans les rues sombres qui me ramènent tranquillement chez moi, les paroles prononcées par Rei Harakami sur Owari no Kisetsu prennent tout d’un coup une autre ampleur. Écouter cette musique me fait relire le billet que j’avais écrit à son sujet il y a vingt ans. Le relire me donne la nostalgie d’une certaine fraîcheur dans mon style d’écriture, qui a malheureusement disparu depuis bien longtemps. Tout paraît plus léger lorsqu’on a vingt ans. J’ai en ce moment envie de réécouter des musiques électroniques japonaises un peu plus anciennes, et j’ai écouté plusieurs fois ces derniers jours l’album Jelly Tones (1995) de Ken Ishii, qui aurait tord de se limiter à Extra. Ceci étant dit, Extra est bien entendu un morceau fabuleux par sa force d’évocation qui nous amène vers les mondes futuro-chaotiques de Katsuhiro Ōtomo. Le reste de l’album ne peut lui arriver à la cheville. En parlant plus haut de Haruomi Hosono, on a pu le revoir à la television récemment lors de la retransmission sur la NHK des Music Awards Japan (MJA) dont c’était la première édition. Il en faisait l’introduction. Je n’ai pas regardé l’émission en direct, mais sur un replay sur NHK+. Je voulais en fait voir la remise d’un prix pour Hitsuji Bungaku (羊文学) mais le replay ne montrait que certains moments choisis, et celui-ci n’en faisait pas partie. L’émission a dans l’ensemble eu du mal à m’intéresser, à part pour un duo rap mené par Awich avec AI, où étaient également invitées d’autres rappeuses comme Nene du Yurufuwa Gang. Ça m’a amusé de voir Nene recouvrir entièrement ses nombreux tatouages, car il s’agit tout de même d’une émission de la NHK, d’autant plus sponsorisée par une organisation gouvernementale. Ce n’est pas dans ce type d’émission en tout cas que je peux être amené à faire des nouvelles découvertes musicales.

Je m’intéresse par contre beaucoup plus, en ce moment, au magazine AVYSS qui évolue dans des terrains musicaux beaucoup plus underground. Je découvre le premier EP intitulé A HUMAN TOUCH de la compositrice et interprète Michiru (倫瑠). Elle est née en 2004, et a donc un peu plus de vingt ans. La photographie qui sert de couverture a été prise par son père et est vraiment chouette. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de la compositrice lorsqu’elle était enfant, mais ça semble très probable. Cet EP est sorti le 24 Mai 2025, et j’ai tout de suite accroché à son atmosphère singulière, parfois assez expérimentale. Michiru a entièrement réalisé cet EP elle-même, de l’instrumentation, au chant et au mixage. J’y trouve une grande sensibilité et une mélancolie rêveuse qui me plait beaucoup. A HUMAN TOUCH est composé de quatre morceaux pour une douzaine de minutes. Le morceau le plus accrocheur s’intitule End, et me rappelle un peu les ambiances du groupe Tamanaramen (玉名ラメン) que j’avais d’ailleurs dû découvrir grâce à AVYSS. Michiru se produisait dès le jour de la sortie de son EP au festival Mori Michi Ichiba 2025 (森、道、市場2025) dans une section nommée AVYSS Chain. A noter au passage que YouTube fait des erreurs et associe cet EP à une autre artiste du même nom.

J’écoute presque toutes les semaines l’émission Music Bloom, sur la radio J-Wave, présentée par Shin Sakiura et Rachel de Chelmico, car j’aime beaucoup l’ambiance joyeuse qui s’en dégage. Il s’agit d’une émission musicale présentant des jeunes artistes ou groupes du Japon et d’Asie. Les deux présentateurs aiment rire et plaisanter et cette bonne humeur est contagieuse. J’y fais de temps en temps des belles découvertes, comme le morceau Eternal Flame de la compositrice et interprète japonaise Hiar. Il s’agit de son premier single, sorti le 13 Mai 2025. Je trouve quelque chose de très apaisant dans sa voix, même si le morceau est musicalement assez dense. Eternal Flame ne bouleversera pas les genres mais je le trouve très agréable au point de le réécouter à répétition. On pourra très certainement lui prédire beaucoup de succès futurs.

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