ROCK/MOON (4)

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Dix photos encadrées par la pierre de lune viennent terminer cette petite série de quatre épisodes. On est toujours dans cette série à Odaiba, Ueno, Ebisu, Harumi, Aoyama et Tokyo Station. J’ai fait une petite pause photographique depuis cette série.

Quelques mois après Exai, Autechre nous fait le plaisir de sortir un nouvel EP, intitulé L-event. Les morceaux sont superbes et dans la lignée de Exai. J’écoute assez souvent Exai et c’est bien de pouvoir étendre son écoute avec ce nouvel EP L-event. Comme toujours avec Autechre, la musique électronique qu’ils nous proposent est sans compromis et vient titiller les parties inutilisées du cerveau (du moins c’est l’impression improbable que ça me donne). Dans un style et registre émotionnel totalement différent mais également électronique, j’aime beaucoup le travail musical de Hiroshi Watanabe sous son nom de scène Kaito. Je pioche dans les morceaux des disques qu’il a sorti ces dernières années dont le dernier en octobre 2013: Sky is the limit (sur Until the end of time), We are living here et Rainbow circules (sur Trust), Hundred million lightyears et Natural source (sur A hundred million light years), ou encore Isolated Soul (sous le EP du même nom et sous son patronyme). La composition des morceaux est relativement simple et reposante par rapport à Autechre bien que très rythmée. J’aime beaucoup le rythme des morceaux en fait, ainsi que le côté mélancolique. Mon impression contraste assez avec les représentations qu’il donne sur les pochettes des disques, avec en photo son fils très probablement (appelé Kaito j’imagine). En écoutant ces morceaux, me reviennent des images du Tokyo d’il y a quinze ans que je découvrais les premières années. Je ne sais pas vraiment pourquoi ces images me reviennent, mais peut être que cette musique pousse au souvenir et à la réflexion, et s’adapte bien à la promenade urbaine.

Vendredi soir dernier, j’ai assisté à la projection du film « Le Monde après Fukushima » de Kenichi Watanabe et à une lecture d’extraits de « Fukushima, récit d’un désastre » par son auteur Michaël Ferrier. Souvenez vous, il m’avait envoyé ce livre il y a quelques mois et informé de cet évènement à l’Institut Français de Tokyo dans la série Feuilles d’automne 2013, il y a quelques semaines. Ce type d’événements et de rencontres est très enrichissant, dans un environnement qui m’est en fait assez peu familier. En rentrant le soir, la boîte aux lettres me gardait au chaud « La ville est un rêve », aux éditions Katatsumuri, dont je vous parlais il y a quelques billets. Ce bel ouvrage ainsi que la rencontre de ce vendredi m’ont redonné l’envie et le besoin de me remettre au travail sur un photobook. J’aimerais y mettre plus de textes, mais je vais certainement devoir me faire une raison.

C’est amusant et même surprenant qu’on me prenne assez régulièrement pour un architecte ou pour un photographe. Il est vrai que je ne parle jamais de ma profession sur ce blog car je pose volontairement une séparation forte entre mon activité professionnelle et celle que l’on peut voir sur ce blog, qui n’est pas non plus une représentation complète de mes activités personnelles. Je relis d’ailleurs assez souvent une série de commentaires que j’avais reçu en janvier 2009 qui abordait cette réflexion et évoquait Made in Tokyo comme un blog-concept. Ceci dit, on m’a proposé d’être référencé dans un dictionnaire en construction: le « Dictionnaire mondial des photographes d’architecture » initié par un historien de l’architecture et professeur de l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. D’abord surpris par cette demande – être un professionnel de la photographie ou de l’architecture n’est apparemment pas une condition nécessaire pour figurer dans cet ouvrage – je me suis donc plié à l’exercice en proposant un texte pour mon entrée dans le dictionnaire (j’ai d’ailleurs mis à jour la page A propos de ce site avec quelques éléments de ce texte). C’est toujours intéressant de préparer ce genre de textes qui permettent de prendre du recul et de s’interroger sur ses influences et approches. Certains commentaires sur le blog me posent également parfois ce type de questions constructives, qui aident à avancer. Et pour le dictionnaire, on verra bien ce que ça donne mais je suis déjà content qu’on me l’ai proposé.

URBANO-VÉGÉTAL (27) and somehow distorted

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Avec ces chaleurs estivales sur Tokyo, même les buildings partent en vacances vers les fraicheurs des montagnes et forêts. Je représente une nouvelle fois un de ces départs vers d’autres horizons, pour échapper à Tokyo pour quelques jours. Je me suis senti l’envie de reprendre ma série préférée urbano-végétale le temps de quelques épisodes. Avec 27 épisodes au compteur, je pourrais en faire un photobook dédié.

Tout en me demandant quelle peut bien être la source d’inspiration des ces structures architecturales vertes et flottantes, je tombe un peu par hasard sur des constructeurs de maisons dans les arbres. Je vois certaines similitudes entre ces maisons dans les arbres et mes constructions urbano-végétales, notamment ces deux concepts représentent une forme d’architecture détachée du sol et qui prend appuis sur le naturel, les arbres et les branches. Une forme de rêve également traverse ces deux concepts. Peut être qu’inconsciemment, je retranscris dans mes compositions un rêve d’enfant de maisons dans les arbres.

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La maison dans les arbres ci-dessus est de l’atelier Nendo et se nomme Bird Apartment. Comme son nom l’indique, cette maison comporte des appartements pour oiseaux. Elle est composée de deux parties, 78 nids d’oiseaux de différentes tailles d’un côté et une zone accessible à l’homme par une échelle de l’autre. Cet espace est comme un observatoire, on peut y voir l’intérieur des nids à travers des petits trous conçus à cet effet. La maison est dans une forêt de la préfecture de Nagano.

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Takashi Kobayashi et son agence Tree House People conçoivent aussi des maisons dans les arbres, bien que de format plus classique ou fidèle à ce que l’on peut imaginer. Cette agence construit des maisons dans les arbres depuis 1993. La maison en photo ci-dessus à gauche se trouve à Nasu. Un des principes de cette agence est de rapprocher l’homme de la nature tout en adoptant des techniques de construction préservant la croissance de l’arbre supportant la maison.

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Terunobu Fujimori est une figure connu de l’architecture japonaise. J’ai pu découvrir très régulièrement ses oeuvres architecturales atypiques sur les pages de Japan Architect ou autres revues d’architecture qu’elles soient locales ou internationales (Mark par exemple), notamment la petite maison de thé Takasugi-an Tea House (2004) (deuxième rangée de photos) perchée à 5 mètres en haut de minces troncs d’arbres. Cette architecture semble fragile, comme une fleur de cerisier, éphémère. J’aime d’ailleurs cette association de sakura avec une autre maison de thé, Tea House Tetsu. Fujimori va même encore plus loin dans le surréalisme avec flying mud boat, une maison volante, flottant au dessus du sol.

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Pour sortir du Japon, le designer Antony Gibbon a une approche beaucoup plus futuriste, je dirais même cinématographique pour le rapprochement avec des scènes du Seigneur des anneaux, de la maison dans les arbres. Les deux projets en images ci-dessus Embryo et Roost Treehouse sont superbes par leurs lignes géométriques et des formes qui se mélangent et se camouflent avec la nature. Je me demande s’il y a des projets de création pour faire vivre ces belles images.

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Pour continuer sur le rêve, voici un joli projet de livre avec illustrations et textes que je découvre sur katatsumuri.fr. Ce livre intitulé « La Ville est un rêve » est une collaboration entre 2 artistes: la dessinatrice Ai Akiyama et l’écrivain Jean-Philippe Lheureux. On peut découvrir quelques pages, illustrations et textes, mais le livre reste à paraitre au mois d’octobre et surtout à financer à travers la plate-forme ulule.com. J’ai décidé de soutenir ce beau projet, qui permettra de recevoir le livre si le projet atteint son objectif de financement. Je vous conseille de faire un tour sur la page du projet sur fr.ulule.com/ville-reve pour le soutenir. Je ne connais pas beaucoup ce principe de « crowdfunding » mais c’est intéressant pour se lancer, et ça a l’air de bien fonctionner comme système, vu l’avancement des fonds du projet de katatsumuri.

Continuons en photographie avec une série de 6 photos prises à Kamakura il y a quelques semaines.

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Le temple bouddhiste se trouve à Kamakura et il a été renouvelé assez récemment. On nous parle de la richesse de certaines des statues, pour leurs postures (à genoux) et instruments de musiques. Je suis assez surpris de voir à l’intérieur du temple des peintures qui ressembleraient presque à du manga. Ce n’est pas la première fois que je constate ce genre d’association atypique, comme à Kyoto au Chishaku-In.

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Pour terminer ce long billet aux multiples facettes, je partage un nouveau morceau fait maison dans un style assez similaire au précédent, par l’emploi de sample vocaux répétitifs créant avec les sons électroniques le rythme du morceau. Ce morceau s’appelle Somehow distorted, pour la distorsion volontaire du son dans la dernière partie. J’affectionne cette idée de distorsion, que j’essaie aussi d’appliquer d’une certaine manière à mes compositions photographiques, pour les éloigner du réel.

トウキョウ•スライド (Tokyo Slide)











Et voici mon quatrième photobook sur Blurb.com, トウキョウ˘スライド (tokyo slide) ! Cette fois-ci, j’ai opté pour le format horizontal. Il s’agit d’une série en 160 pages (comme les deux précédents photobooks) de photographies prises ces dix dernières années, certaines récentes et d’autres plus anciennes que je n’avais jamais publiées dans un photobook car j’optais précédemment principalement pour le format vertical. Comme sur les précédents books, j’ai essayé de faire dialoguer les photographies sur les pages doubles. Le photobook ne contient pas cette fois-ci de compositions graphiques. Après In Shadows, je choisis l’alternance, un peu plus dans l’esprit de Made in Tokyo Series. Il y a plusieurs choix d’impressions et de couvertures. Pour mon impression personnelle, j’ai cette fois-ci choisi une couverture dure avec la nouvelle série de papier Pro mat. La qualité d’impression des photobooks Blurb est en général bonne mais celle du papier Pro est vraiment excellente. On pait un extra pour ce papier Pro par contre. Bonne découverte pour les intéressés.

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Une structure florale et un champ de nuages sur un visage. Il s’agit de deux images assez anciennes et modifiées. L’architecture florale a vécu chez nous pendant quelques semaines avant de partir vers d’autres horizons. Le visage dans les nuages fait écho à une composition du photobook in Shadows en page 137 (ou page 69 sur la version web).

Je n’avais pas beaucoup parlé de recueils photographiques ces derniers mois pourtant je me suis procuré quelques très beaux livres. Comme d’habitude je tourne autour d’un bouquin pendant des mois avant de l’acheter, je le découvre et re-découvre plusieurs fois en librairie. A commencer par un recueil de Hiroshi Sugimoto que j’avais pu découvrir il y a 5 ans en exposition à Roppongi Hills. J’avais aimé son interprétation de la photographie d’architecture, mais avais été à l’époque plus attiré par les photos d’intérieur de théâtres en longue exposition ou les horizons océaniques. J’avais vu par hasard il y a environ 4 ans un livre consacré à ses photos d’architecture à la librairie Libro de Shibuya. Ces images me sont depuis restées en tête jusqu’à ce que je retrouve un exemplaire au Kinokuniya de Shinjuku. Architecture est un très beau livre de 160 pages édité par le musée d’art contemporain de Chicago. Sugimoto nous montre 100 ans d’architecture à travers des photographies volontairement hors focus. Il s’agit pour beaucoup de bâtiments d’architecture moderne et d’architectes renommés. On y voit certaines oeuvres clés de Le Corbusier, Tadao Ando, Zumthor, Mies van der Rohe… Malgré le niveau très accentué de flou, ces bâtiments sont immédiatement reconnaissables. Cette représentation efface tous détails et touche à l’essentiel des formes architecturales. Sugimoto aime travailler sur la durée, la notion de temps qui s’écoule. Ces photos sont comme une empreinte dans la mémoire, une image qui nous reviendrait en mémoire après de nombreuses années. Notre mémoire ne se souvient peut être pas de tous les détails mais de l’essentiel des formes.

Plus récemment, je me suis procuré un livre magnifique de profondeur de Yoshihiko Ueda: Quinault. Là encore, je l’ai bien feuilleté des dizaines de fois en librairie avant de me le procurer. Quinault est un parc forestier aux Etats Unis près de Seattle. Les photos de ce recueil datent du début des années 1990. On est saisi par les couleurs et la profondeur de cette forêt, qui semble sombre et impénétrable. Je pensais initialement que ces photos avaient été prises à Yakushima car on y sent la même humidité et le côté à la limite du fantastique sur certaines images. L’impression grand format de superbe qualité joue beaucoup sur la force d’attraction qu’exerce ces photographies. J’aime l’ouvrir régulièrement pour regarder quelques photos et me perdre dans les fougères.

Dans un autre style mais également un livre que je connais depuis longtemps, Skin of the Nation est publié par le musée d’art moderne de San Francisco à l’occasion de l’exposition du même nom du photographe Shomei Tomatsu. J’avais en fait découvert cette exposition et photos de Tomatsu à travers un billet de Izo il y a 5 ans alors que l’exposition itinérante démarrait à Nagoya, la ville où Tomatsu est né en 1930. Il s’agit d’une rétrospective du travail de Shomei Tomatsu: l’après guerre et ses blessures, la présence américaine, les vies souterraines pour terminer vers les terres et mer du sud du Japon à Okinawa. Il y a beaucoup de photographies fortes et marquantes.

Pour terminer en s’éloignant de la photographie, je découvre Basara de Tenmyouya Hisashi, distribué par la Galerie d’art Mizuma qui propose beaucoup de belles choses. Ce livre fait un tour de revue de l’exposition du même nom qui était une sorte d’ode à la contre culture, celle du bandit, à l’opposé du Cool Japan et de la culture manga de masse. Les artistes de cette exposition sont à la recherche d’une certaine flamboyance jusqu’à l’excès qui tape à l’oeil. C’est une contre culture contemporaine que Tenmyouya Hisashi rapproche de celle de l’imagerie yakuza et en général de l’image du mauvais garçon, entre moto de bosozoku et tatouage de yakuza. Il nous montre également les sources de cette culture depuis l’ère Jomon et à travers les époques. Tenmyouya Hisashi mélange également des symboles de la culture ancienne traditionnelle et des sensibilités beaucoup plus contemporaines. En feuilletant ce livre, je retrouve beaucoup de choses que j’ai aimé ou qui m’ont tapé dans l’oeil par le passé ou plus récemment. Dans le désordre, j’avais été déjà très surpris par ces mélanges d’imageries traditionnelles et contemporaines de Tenmyouya Hisashi (l’avion de guerre ci-dessous mélangé à une calandre de moto de bosozoku sur panneau doré), tout comme ceux de Akira Yamaguchi. Le livre nous montre également des panneaux dorés de Tohaku Hasegawa vus à Kyoto, l’armure de samouraï avec le signe de l’amour vue à Uesugi jinja à Yonezawa, la statue gigantesque Magokoro zo de Gengen Sato ou la grande porte du temple Toshogu de Nikko. Le rapprochement qui est fait entre le Toshogu et les camions décorés Decotora est intéressante. Ces camions customisés semblent prendre leur inspiration dans les formes brillantes et grandiose des ornements du Toshogu. On y parle aussi de gens que nous connaissons comme Hisashi Narita ou le chanteur de Kishidan. Mari était d’ailleurs aux Beaux Arts de Tokyo pendant la même période que Manabu Ikeda, que je découvre moi plus récemment.

Je découvre Manabu Ikeda à travers un livret de quelques pages acheté également sur le site de la galerie Mizuma. Il décrit souvent d’une manière très minutieuse des villes désordonnées se mélangeant avec la nature pour donner des formes organiques fantastiques. C’est vraiment impressionnant sur le papier, mais ça doit donner un tout autre effet vu en grand dans une salle d’exposition.

Imperfect photographs

Au dessus des nuages, on regarde Tokyo de plus en plus loin et on s’échappe de la ville pour des paysages plus calmes, dans les plaines enneigés de Hokkaido, vers les temples de Koyasan ou ceux de Kyoto, les montagnes au centre du Japon, les forêts de Shikoku et même beaucoup plus loin à Okinawa. Ce voyage est virtuel, comme l’est la composition photographique ci-dessus, puisque le voyage se fait en tournant les pages d’un recueil de photographies de Michael Kenna.

Je connais le style de Michael Kenna depuis quelques années sans vraiment jamais avoir eu le désir de me plonger dans son univers. Je voyais dans ses photographies comme une recherche un peu vaine de perfection, dans des paysages si exotiques et si japonais, qui véhicule une image d’un Japon idyllique et figé. Ryuichi Kaneko, conservateur du Tokyo Metropolitan Museum of Photography, commence sa préface du recueil In Japan par une perception initiale du même style, mitigé, jusqu’à la découverte des nombreuses facettes du travail de Kenna qui viendront renverser cette première impression. Imperfect photographs est le titre de cette préface, et vient à l’opposé de l’image initiale que l’on peut avoir des photos de Michael Kenna.

Pourtant lorsque j’ai ouvert ce recueil in Japan au hasard des rangées de livres du Tsutaya de Roppongi Hills, je me suis laissé conquérir par le calme et la sérénité de ces photos. Un sentiment d’intemporalité également. Chacune des photos est datée, ce qui peut apparaître comme un trait d’humour d’ailleurs, surtout quand Michael Kenna nous montre le même endroit à quelques années d’intervalles. Ces paysages pourraient datés d’il y a une centaine d’années qu’on ne serait pas étonné. en fait, il y a seulement une photo qui trahit son époque, celle d’un phare métallique à Tokoro, Hokkaido. Elle donne même l’impression de ne pas être à sa place dans ce recueil. A part ce phare, les seules traces humaines que l’on voit dans ces photos sont les sanctuaires, temples ou torii, que l’on aurait également du mal à dater.

Lorsque l’on lit quelques interviews de Michael Kenna, on en apprend un peu plus sur son travail, son approche de la photographie. Ce qu’il appelle Conversation with the land, ses conversations préliminaires avec les arbres, son approche avec les sujets naturels qu’il va ensuite photographier.

Sometimes people ask me about films, cameras and development times in order to find out how to do landscape photography. The first thing I do in landscape photography is go out there and talk to the land – form a relationship, ask permission, it’s not about going out there like some paparazzi with a Leica and snapping a few pictures, before running off to print them.

Et ses choix de sujets naturels sont tout de même assez fascinant, comme les deux arbres montrés ci-dessus. Il y a aussi un rapport avec l’eau très fort et presque omniprésent dans les photos de Kenna: que ça soit l’océan, les lacs comme celui de Biwa, la neige à Hokkaido, les brumes des forêts de Shikoku qui contribue parfois à une ambiance pleine de mystères, un peu fantastique même. On y chercherait presque des personnages de légendes populaires japonaises dans ces paysages. Le fait qu’il expérimente aussi beaucoup les longues expositions donne un univers aux contours flous, parfois proche du rêve.

Les images sont parfois empreinte de minimalisme, lorsque la neige ou l’océan prend tout l’espace en laissant se dégager distinctement un élément naturel, souvent du bois que ça soit des branches d’arbre figées dans leur mouvement, des tiges enfoncées sur le bord de mer, ou encore des clôtures en zigzag sur une pente de colline. On est certainement proche du haïku. On est proche de la peinture également, au point qu’on se demande parfois s’il s’agit de photographie. Les interviews de Kenna nous apprennent son affection pour la peinture qu’il a apparemment appris pendant quelques années.

Photography, for me, is not about copying the world. I’m not really interested in making an accurate copy of what I see out there. I think one of photography’s strongest elements is its ability to record a part of the world, but also to integrate with the individual photographer’s aesthetic sense. The combined result is an interpretation – and the interpretation, I think, is what is interesting – when the subject goes through the filter of an individual human mind and emerges in a changed state – not the duplication or the recording of something.

Le site web de Michael Kenna est également très complet avec de nombreuses photos dans la galerie. Je découvre qu’il a publié un recueil sur Hokkaido que je serais curieux d’explorer. En même temps, celui que je me suis procuré, in Japan, contient déjà un très grand nombre de photos de Hokkaido. Pour terminer, une dernière petite phrase d’interview qu’il est toujours bon de garder en tête.

I think there is far too much literature and far too much emphasis upon the techniques of photography. The make of camera and type of film we happen to use has little bearing on the results.