feeling toooo lazy

C’est peut être l’effet Golden Week, mais je me sens paresseux pour écrire de nouveaux billets sur ce blog, même si les photographies à montrer ne manquent pas, car nous sommes allés à différents endroits ces dernières semaines. J’ai en fait tellement de billets en brouillon en attente d’écriture que je ne sais pas par lequel commencer. Ces billets ont déjà des photos allouées et un titre provisoire mais il me reste les textes à écrire pour une douzaine d’entre eux, dont celui-ci. Nous sommes actuellement entrés dans une des deux meilleures périodes de l’année au Japon et l’envie de prendre des photos est très forte. Celles de ce billet sont relativement classiques, prises à Daikanyama, Ebisu et Shibuya. Sur l’avant-dernière photographie, je montre une nouvelle fois mais en contre-plongée l’unité d’appartements haut de gamme conçue par Toyo Ito à Shibuya Tokiwamatsu. J’ai également déjà montré le bâtiment rond couvert de bois de la première photographie. On y trouve actuellement un café et une galerie appelés Monkey Café & Gallery D.K.Y. Ce bâtiment a été conçu par Hiroshi Nakamura (中村拓志) & NAP et se nomme Sarugaku Cyclone. Les plaquettes de bois du haut du bâtiment subissent malheureusement l’usure du temps et ont perdu de leur fraîcheur d’origine. On peut voir un phénomène similaire sur certains bâtiments de Kengo Kuma, qui ne vieillissent pas très bien par rapport, par exemple, au béton de Tadao Ando.

Les petits tunnels de Biku et de Koshin sous la voie ferrée entre les gares d’Ebisu et de Shibuya sont souvent taggés en long et en large, puis nettoyés et re-taggés dans une boucle infinie qui n’est pas sans intérêt pour le photographe que je suis. Depuis quelques semaines, une grande fresque de l’artiste californien Barry McGee vient occuper un des murs du tunnel sur une surface de 16m de large sur 3.5m de long. L’art de Barry McGee combine des graphismes géométriques très riches en couleurs avec des dessins de portraits. Cette fresque vient s’inscrire dans un projet appelé Shibuya Arrow qui a été lancé en 2017 dans le but de diffuser des informations sur les sites d’évacuation temporaires et les itinéraires d’évacuation en cas de catastrophe tel qu’un tremblement de terre. En regardant bien les dessins de Barry McGee, j’ai quand même beaucoup de mal à y déceler des informations d’évacuation en cas de tremblement de terre. Toujours est-il que ces dessins viennent embellir un tunnel qui ne l’était pas et je suis curieux de voir apparaître soudainement d’autres œuvres de ce projet. Voici donc un nouveau sujet à suivre de près. Tout comme les toilettes publiques d’architectes dans Shibuya, j’imagine que la découverte de nouvelles fresques dans Shibuya créera de nouvelles vocations de guides pour les touristes venus de loin. Et comme je le mentionnais au début du billet, nous terminons la deuxième partie de la Golden Week, période pendant laquelle on voit apparaître aux quatre coins du pays des carpes colorées accrochées en haut de mâts et se laissant porter par les vents.

Lors du concert final de For Tracy Hyde, le 25 Mars 2023 dans la salle WWWX de Shibuya, Azusa Suga (管梓) nous avait fait part qu’il continuerait à composer pour son autre groupe April Blue (エイプリルブルー) mais également plus occasionnellement pour des groupes d’idoles alternatives. Je pensais à RAY pour lesquelles il a déjà composé un certain nombre de titres rock. J’ai appris à travers son fil Twitter qu’il compose également pour un autre groupe appelé airattic (エアラティック) que je ne connaissais pas. Le morceau Film Reel of Our Youth (フィルムリールを回して) est sorti il y a plus d’un d’un an, en Septembre 2022, mais je ne le découvre que maintenant. Dès les premiers accords de guitares, on reconnaît tout de suite les compositions d’Azusa Suga pour ses ambiances de rock indé au style Dream pop légèrement mélancolique. Le titre même du morceau m’évoque tout de suite For Tracy Hyde, ce qui me fait penser que ce morceau aurait très bien pu être chanté par Eureka si le groupe n’avait pas pris fin le 25 Mars 2023, d’autant plus qu’il s’agit de Mav, également un ancien de For Tracy Hyde, qui y joue de la basse. Le morceau est donc chanté à plusieurs voix, celles des cinq idoles alternatives d’airattic, à savoir Hinari Koizumi (小泉日菜莉), Nene Kagura (神楽寧々), Madoka Momose (百瀬円香), Honoka Sakuragi (桜木穂乃花) et Ami Mukai (向日葵海). La production du groupe, dirigée par un certain Shota Homma (本間翔太), nous indique que le nom de la formation provient des mots air (空気) et attic (屋根裏), mais je ne peux m’empêcher d’entendre phonétiquement le mot Erratique, qui ne caractérise pourtant pas la musique du groupe. Tout comme pour RAY, plusieurs compositeurs indépendants rock ou électro composent pour airattic. J’aime beaucoup le morceau Film Reel of Our Youth mais je lui préfère celui intitulé Lightning (閃光) sorti en Décembre 2022. Ce deuxième single a une approche complètement différente, beaucoup plus rapide et dynamique. On dirait un single de Nogizaka 46 qui serait passé en accéléré. Ce qui fonctionne très bien sur ce morceau, c’est le rythme vocal soutenue des filles du groupe tenant très bien la route et n’ayant pour le coup absolument rien d’erratique. La vitesse excessive du morceau a même quelque chose de ludique, tout comme leur chorégraphie, dans la pénombre d’un vieil hangar. Parmi les autres découvertes musicales récentes, je ne suis pas mécontent de revenir vers le beat électronique de type house music de tofubeats avec le morceau I CAN FEEL IT sur son nouvel EP NOBODY sorti le 26 Avril 2024. La vidéo du morceau est concentrée sur l’actrice et cascadeuse (notamment dans l’épisode de John Wick sorti en 2023), Saori Izawa (伊澤彩織) devant des claviers ou au volant d’un 4WD sur l’autoroute express de Tokyo intra-muros. Ce n’est pourtant pas elle qui chante sur ce morceau, car tofubeats utilise ici un software vocal appelé Synthetiser V doté d’intelligence artificielle. La voix auto-tunée qui en ressort a quelque de neutre et d’inorganique mais elle n’en reste pas moins expressive, ce qui est au final assez étonnant. Pour être très honnête, j’aurais préféré qu’il utilise une véritable voix, car ce ne sont pas les belles voix qui manquent dans le paysage musical japonais. Cette voix artificielle combinée aux beats plein de cascades de tofubeats rendent tout de même ce morceau extrêmement intéressant et accrocheur. Depuis qu’elle a signé sur une major, je trouve que les vidéos d’a子 gagne en qualité. Son dernier single intitulé Lazy est sorti le 17 Avril 2024, date facile à retenir car c’était le même jour que la sortie du dernier single de Sheena Ringo. L’amateur que je suis des compositions et de la voix d’a子 n’est pas déçu par ce nouveau single qui continue vers des terrains musicaux qu’on lui connaît. J’ai un avis un peu partagé sur les derniers singles d’a子 car j’aimerais qu’elle explore des horizons un peu différents, mais j’ai en même temps le sentiment qu’elle a trouvé une ambiance qui lui convient et lui correspond, à mi-chemin entre rock indé et pop. Continuer sur cette voie lui permet en même temps de se construire une identité immédiatement reconnaissable. On est en tout cas très loin de s’ennuyer en écoutant ce nouveau single car a子 parvient à chaque fois à attraper notre attention avec un refrain bien vu. Le quatrième morceau de cette playlist me fait particulièrement plaisir à écouter car il s’agit du dernier single intitulé Yogensha (預言者) du groupe Tempalay sur leur cinquième album ((ika)) sorti le 1er Mai 2024. Tempalay est le groupe dans lequel AAAMYYY joue du clavier et assure les chœurs, avec Ryōto Ohara (小原綾斗), le chanteur, guitariste et compositeur du groupe, et Natsuki Fujimoto (藤本夏樹), le batteur. Sachant qu’AAAMYYY jouait dans ce groupe, j’ai eu à plusieurs reprises envie de découvrir Tempalay, sans être malheureusement très convaincu par le rock un peu psychédélique qui les caractérise. Je trouve par contre ce dernier single excellent, avec une bonne balance entre les voix d’AAAMYYY et de Ryōto Ohara. En fait j’adore quand AAAMYYY vient mélanger sa voix avec celle d’un autre chanteur car elle a une tonalité un peu différente, très légèrement rugueuse qui complète bien l’autre voix. Le single a une atmosphère très cool et on s’y sent bien. J’ai du coup très envie de découvrir cet album de Tempalay, car j’y retrouve assez clairement l’empreinte d’AAAMYYY.

rouge comme le feu

Je mentirais si je disais que je n’avais pas fait le déplacement exprès pour aller voir ses affiches géantes de la compositrice et interprète a子 dans centre de Shibuya. On pouvait voir ces grandes affiches à plusieurs endroits à Center-Gai et près du parc Miyashita. Ce mode d’affichage n’est pas rare à Shibuya et je me souviens d’une campagne d’affichage pour l’agence Wack, mais qui allait cependant plus loin dans le mode guérilla. J’aime en tout cas le côté ludique d’essayer de découvrir toutes les affiches et de les prendre en photo dans leur environnement urbain. Cet affichage correspond à la sortie de son premier single intitulé Planet (惑星) sur un label majeur, IRORI Records sur Pony Canyon. J’avais déjà parlé de ce single dans un précédent billet et je pense d’ailleurs avoir évoqué sur ce blog tous ses nouveaux singles et EPs depuis ses débuts au fur et à mesure de leurs sorties. Ça fait en tout cas plaisir de la voir grimper les échelons. Des affiches sont également placées au niveau de l’ancien cinéma Rise, actuellement salle de concert WWW et WWW X où j’avais été la voir avec son groupe pour son premier Oneman Live. Cette photographie prise par la photographe YONNLIN est très réussie car elle donne une impression nuancée du visage de a子 entre apaisement et feu intérieur comme le rouge extravagant de sa chevelure.

Si je ne me trompe pas, AAAMYYY n’avait pas sorti de nouvelle musique en solo depuis le EP Echo Chamber sorti en Juillet 2022. Ça fait beaucoup de bien d’entendre à nouveau la voix légèrement voilée immédiatement reconnaissable d’AAAMYYY sur un nouveau single. Ce single s’intitule Savior. Il est sorti le 10 Février 2023 et est co-produit par Wataru Sugimoto (杉本亘) aka MONJOE. L’esprit du morceau est assez fidèle à ses précédents morceaux. Il est extrêmement bien produit ce qui donne une grande fluidité à son chant même si elle alterne constamment entre le japonais et l’anglais. Cette fluidité et la dynamique du flot parfaitement millimétré me plait vraiment beaucoup, d’autant plus que la voix d’AAAMYY qu’on a tendance à imaginer comme un peu nonchalante s’y accorde parfaitement. D’après l’affiche du concert Option C du 7 Mars 2024, on retrouvera MONJOE comme DJ/MP (MP pour Music Producer, j’imagine). Les invités confirmés seront assez nombreux. Je ne suis pas surpris de voir TENDRE sur l’affiche car il participe souvent aux morceaux d’AAAMYYY. Parmi les noms mentionnés, on trouve Shin Sakiura qui a arrangé plusieurs de ses morceaux, les rappeurs Ryohu et (sic)boy qui ont chantés en duo sur certains de ses morceaux, notamment le superbe Hail pour (sic)boy, KEIJU qui est également rappeur mais je ne connais pas de morceaux sur lequel il était en duo avec AAAMYYY. Je lui connais seulement une participation au morceau Link Up de Awich. Je lis sur l’affiche d’autres noms comme Shō Okamoto (オカモトショウ) du groupe OKAMOTO’S, Zata, entre autres. Je suis assez curieux et impatient d’entendre ce que ça va donner. Le morceau intitulé Fukashi Tentai (不可視天体) a été composé par DAOKO en utilisant le synthétiseur VOCALOID V AI Juon Teto (重音テト). Elle a en fait soumis ce morceau de manière anonyme et en tant que rookie sur la chaîne Nico Nico Dōga (ニコニコ動画) à l’occasion d’un événement Vocaloid appelé The VOCALOID Collection ~2024 Winter~. Le nom qu’elle a utilisé pour son compte est ▷△○◁○ et on peut assez facilement noter la correspondance avec son nom d’artiste. Elle a de toute façon vendu assez rapidement la mèche sur Twitter, ce qui a suscité un heureux étonnement de la communauté VOCALOID sur Nico Nico Dōga. Dans son message Twitter, elle précise qu’il s’agit de la première œuvre musicale qu’elle réalise entièrement par elle-même. Et ce morceau Vocaloid, qui a été également publié sur YouTube quelques jours plus tard, est une belle réussite. J’adore la trame électronique d’apparence irrégulière et la voix rappée de Daoko un peu différente que d’habitude, un peu plus masculine dirais-je. Elle pourrait très clairement réaliser un album entier dans cet esprit. Le groupe SUSU (好芻) est un des projets parallèles d’Ikkyu Nakajima (中島イッキュウ) avec Kanji Yamamoto (山本幹宗). J’avais déjà parlé du mini-album intitulé Gakkari sorti en Septembre 2022, et le duo a sorti quelques nouveaux morceaux dont le single Cacao (カカオ) que j’aime beaucoup. L’ambiance générale assez cool et rêveuse de ce nouveau single reste fidèle aux morceaux que l’on connaît du mini-album, mais assez éloigné des rythmes souvent endiablés de Tricot. La musique de Tricot me manque d’ailleurs un peu car elles n’ont pas sorti de nouveau morceau ou album depuis un bon petit moment. J’essaie en tout cas d’aller les voir une nouvelle fois en concert au mois de Mai, mais les places sont soumises à une loterie donc c’est pas gagné et ma première tentative a échoué. Le fait que la première partie soit le groupe PEDRO, dont je parle de temps en temps sur ces pages, doit rendre l’obtention des places plus compliqué. Pour terminer cette petite sélection, je reviens encore une fois vers le rock du groupe Haze mené par Katy Kashii (香椎かてぃ) avec le mini-album intitulé Noize sorti le 31 Octobre 2022. Deux morceaux y sont particulièrement accrocheurs: Hikikomori Rock (引きこもりロック) et Gyalgal (ギャルガル). Sur le Hikikomori Rock, Katy démarre par une invective Boku no Hikikomori ga Rock ni Naru (僕の引きこもりがロックになる), qui interpelle. J’aime beaucoup l’agressivité accompagnée par les guitares qui rythment le morceau, avec toujours la voix de Katy à la limite du brut et roulant par moments les « r ». Le Hikikomori du titre et des paroles démarrant le morceau, fait référence au syndrome extrême d’isolement de toutes relations sociales qui touche certains adolescents. Dans ce morceau, Katy semble signifier que le Hikikomori s’est transformé pour elle en énergie rock. Ce single a pour sûr beaucoup d’énergie à revendre. Le morceau Gyalgal (ギャルガル) fait participer tous les membres du groupe au chant. On ne peut pas dire qu’elles chantent toutes très bien, mais ça contribue à cet esprit rock qui se base plus sur l’énergie que sur la justesse du chant. Et encore une fois, cette énergie est particulièrement présente, notamment au moment du refrain qu’on attend avec une certaine impatience à chaque écoute.

j’apprends tokyo (jour après jour)

Je pense avoir déjà montré ici ces tuyaux d’aération en méandres sur la deuxième photographie, comme je pense avoir déjà pris une photographie similaire à la quatrième, attendant qu’un passant marche derrière la sculpture noire de Kan Yasuda (安田侃) à Tokyo Mid-Town. Je n’avais par contre jamais assisté à un festival du Setsubun dans un temple. Nous célébrons bien sûr Setsubun tous les ans à la maison en prenant un malin plaisir à lancer des haricots secs (mame) un peu partout à l’intérieur et à l’extérieur de l’appartement pour repousser les démons et inviter la chance à rester. Mon fils étant maintenant un peu trop grand, je ne porte bien sûr plus le masque de démon rouge, qui m’allait pourtant si bien. Je suis par contre toujours de corvée de ramassage des mame après la fin des hostilités. Certains haricots roulent et viennent se cacher dans les recoins de l’appartement. On ne les retrouve parfois que plusieurs mois plus tard. Comme Setsubun tombait cette année un Samedi, je me suis décidé, certes un peu tard, à aller voir les festivités qui se déroulaient au grand temple Ikegami Honmonji (池上本門寺). Le problème est que le site web du temple ne donnait pas l’heure exacte du début des festivités, et je suis malheureusement arrivé juste quand elles se terminaient. Dans ce genre d’évènements, des personnalités du monde du sport ou des médias sont parfois invitées pour lancer des sachets de ces fameux haricots vers la foule venue en nombre. Des installations étaient même mises en place devant le temple. Mais à mon arrivée vers 15h après environ 45 mins de train et de marche, la foule commençait déjà à partir et j’ai bien manqué l’événement. Ce n’était pas le premier acte manqué ces derniers jours. Je retiendrais la leçon pour l’année prochaine. Ça ne m’a pourtant pas empêché de faire un tour du temple et de son grand cimetière vallonné. Je remarque qu’une nouvelle tour est en construction et semble même être bientôt terminée.

Dès le Vendredi précédent, la météo avait annoncé de la neige pour ce lundi après-midi. Je n’y croyais d’abord pas beaucoup mais elle est finalement tombée sans pourtant bloquer tous les transports, comme c’était le cas il y a plusieurs années. J’aurais voulu terminer tôt pour profiter un peu de la neige, mais cette journée s’est déroulée comme toutes les autres et je suis rentrer tard. Les photographies sont prises donc le soir vers 21h dans les quartiers autour de la rue Kotto à Minami Aoyama. L’arbre enneigé qui ressemble à un bonsaï sur la deuxième photo est placé devant l’élégant bâtiment IDÉAL TOKYO conçu par Hiroshi Nakamura & NAP (中村拓志 &NAP建築設計事務所). Je continue avec l’architecture enneigée sur la troisième photo montrant un petit bâtiment de béton dessiné par Tadao Ando (安藤忠雄). Une bonne partie de cette neige a malheureusement disparu dans le courant de la journée suivante. Comme tout le monde je pense, j’ai toujours un sentiment partagé en voyant la neige tombée, entre une certaine forme de joie liée à des souvenirs d’enfance et une certaine appréhension en pensant aux éventuels problèmes de transport que cette neige va générer. Le premier sentiment l’emporte toujours. Je ne suis pas le seul à avoir un regard émerveillé et à prendre quelques photos au passage. Il faut bien sûr marcher doucement pour éviter de glisser et se retrouver à terre. L’album Sonatine de D.A.N. que j’évoquais dans mon billet précédent m’accompagne dans les rues enneigées, mais j’aurais également pu réécouter le très bel album Illuminate de Smany (えすめにー). Elle le conseille d’ailleurs elle-même sur Twitter lors de certains jours de pluie, ou de neige cette fois-ci (私のアルバムも雪に合うよ) et ça m’amuse toujours.

La guitariste et chanteuse Minori Nagashima (長嶋水徳), dont j’ai déjà parlé une ou deux fois sur ce blog, commente assez régulièrement sur son compte Instagram ou Twitter à propos d’Haru Nemuri (春ねむり). Je pensais qu’elle commentait car elle appréciait tout simplement sa musique, mais je me suis rendu compte que ça allait plus loin qu’une simple appréciation car Minori Nagashima joue en fait de la guitare électrique dans le groupe rock d’Haru Nemuri, du moins sur son dernier EP INSAINT sorti en Septembre 2023. On la voit en effet jouer de la guitare sur le très intéressant documentaire qu’Haru Nemuri consacre à cet EP, Recording Documentary – INSAINT. J’avais écouté sans trop de conviction cet EP au moment de sa sortie, sans vraiment y accrocher. Autant son premier album Haru to Shura (春と修羅) et ses mini-albums précédents Sayonara, Youthphobia (さよなら、ユースフォビア) et Atom Heart Mother (アトム・ハート・マザー), sans oublier le EP Kick in the World, avaient été pour moi des révélations, autant j’avais eu un avis mitigé sur la direction moins rock qu’elle prit ensuite avec le EP Lovetheism et surtout l’album Shunka Ryougen (春火燎原). Un morceau comme le single Fanfarre sur Lovetheism était particulièrement intéressant, mais j’avais trouvé les morceaux suivants de sa discographie beaucoup moins aboutis musicalement. INSAINT revient au contraire sur un terrain rock qui me plait beaucoup plus, en particulier le morceau Sanctuary wo Tobidashite (サンクチュアリを飛び出して) qui me rappelle les meilleurs moments de sa discographie. Je pense que j’aime ce morceau en particulier car elle ne force pas exagérément le trait. Le problème que j’ai avec Haru Nemuri est qu’elle est devenue une professionnelle de l’indignation sur les réseaux sociaux, et qu’elle le traduit dans sa musique d’une manière parfois exagérée. Le deuxième morceau I refuse (わたしは拒絶する) est par exemple musicalement intéressant et son approche vocale est puissante, mais je ne comprends pas le besoin de crier d’une voix sortie du death metal. Le morceau suivant Seizon wa teikō (生存は抵抗) a une approche similaire et sa voix rauque est difficile à entendre, ce qui est d’autant plus dommage que le contraste avec les chœurs est pourtant bien vu. Les paroles du premier morceau Destruction Sisters (ディストラクション・シスターズ) se veulent volontairement fortes et choquantes, mais je trouve qu’elle force le trait jusqu’à une certaine forme d’excès qui me dérange à l’écoute. J’en ai pourtant pas fini avec ce mini-album EP car j’y trouve tout de même des moments de brillance.

Je ne pensais pas revenir aussi vite vers un autre morceau du groupe Haze dont je parlais récemment. J’écoute maintenant celui intitulé Shushutaito (シュシュタイト) qui est tout de suite très accrocheur. En fait, j’aime beaucoup la voix de Katy qui n’est pas totalement fluide, mais qui ne donne pas pourtant le sentiment de se forcer. Sa manière d’appuyer sur les mots du refrain vers le fin du morceau les font sonner comme des coups de poing (sans pourtant avoir besoin de crier). Il y a comme sur le morceau NOISE une certaine qualité brute très riche en guitare avec tout de même une approche restant assez pop et immédiate. Le morceau est extrêmement efficace, ce qui m’a étonné car j’étais assez loin de m’en douter. Je ne connaissais pas le terme utilisé pour le titre Shushutaito, qui signifierait être coincé dans de vieilles habitudes et traditions, d’être inflexible, ce qui est traduit dans les paroles du morceau. Il me reste maintenant à partir à la découverte d’autres morceaux du groupe.

Il y a quelques semaines, j’ai été particulièrement surpris d’entendre le single racy de a子 jouer en fond sonore dans un supermarché de Nishi-Tokyo, ce qui m’a amené à penser qu’elle a passé une nouvelle étape vers une reconnaissance populaire. Ou alors est ce cette chaîne de supermarché, dont j’ai oublié malheureusement le nom, qui est particulièrement pointue dans sa sélection musicale. Dans tous les cas, a子 continue son parcours musical en sortant très régulièrement de nouveaux singles toujours aussi enthousiasmants. Ce nouveau morceau intitulé Planet (惑星) n’est peut-être pas aussi immédiat que racy, mais n’en est pas moins bon. Elle a clairement développé un style, une identité musicale qui lui est propre, grâce notamment à sa voix légèrement voilée et à l’approche musicale que je qualifierais d’indie-pop-rock. La vidéo réalisée par Shun Takeda accompagnant ce morceau est également très belle, notamment ces images d’une éclosion cybernétique très étrange. Shun Takeda avait déjà réalisé la vidéo du morceau trank de a子.

Voir NOW danser d’une manière très cool et naturelle sur un extrait d’Unknown Sense, le dernier single du groupe ExWHYZ m’a rappelé vers la musique de ce groupe petite sœur de feu-BiSH. L’électronique farouche composée par Josef Melin et Cecilia Kallin n’est certes pas le style que j’affectionne le plus, mais le morceau n’en reste pas moins terriblement efficace. ExWHYZ continue à faire appel à des musiciens et producteurs extérieurs pour composer les nouveaux morceaux du groupe. Shinichi Osawa reprend du service en composant et produisant l’excellent single Our Song, qui rentre assez facilement dans la liste des meilleurs titres du groupe. Ces deux morceaux seront présents sur le futur nouvel album du groupe intitulé Dress to Kill qui sortira le 20 Mars 2024. En attendant, j’écoute quelques autres morceaux que j’avais manqué, notamment 6WHYZ sorti sur le EP HOW HIGH?, où chacune des six membres du groupe propose son petit passage hip-hop. L’ensemble est particulièrement réussi et je pense que les arrangements musicaux et la production par Miru Shinoda et Kento Yamada (yahyel) contribue à la fluidité impeccable du morceau. Je n’avais pas écouté en entier le premier album du groupe (le premier après la première période sous le nom EMPiRE), mais j’y reviens également en constatant que certains morceaux, notamment les deux premiers, xYZ et D.Y.D (pour Dance Your Dance, qui est le motto de l’album), ont été composés par Miru Shinoda. J’avais vu ce musicien pendant quelques minutes au Department Store PARCO lorsque j’avais été voir AAAMYYY. Ils jouaient tous les deux devant les platines en alternance et j’avais été particulièrement impressionné par le son aux allures expérimentales que produisait Miru Shinoda. C’est également le cas sur le morceau D.Y.D, en particulier le passage final faisant sonner les sons electro comme une pale d’avion en décélération incontrôlée. L’agence Wack de Junnosuke Watanabe (渡辺淳之介) est particulièrement brillante pour mettre en œuvre ce genre de collaboration, et ça fait plaisir de voir ExWHYZ en tirer pleinement partie.

sous les lumières d’un matin d’hiver

En continuant ma marche depuis Waseda, je découvre des belles choses d’un point de vue architectural. L’étrange pavillon situé avant le yuzu dans les photographies ci-dessus est rattaché au temple bouddhiste Tōchōji (東長寺) de la branche Soto Zen. L’histoire du temple remonte à l’année 1594 lorsqu’il a ouvert ses portes, mais le bâtiment actuel est beaucoup plus récent, datant de 1989. J’aurais dû aller voir le bâtiment principal du temple car il a reçu le prix Good Design Award en 2018. Je me suis en fait concentré sur le pavillon, appelé Tōchōji Bunyukaku (東長寺文由閣), car il a des formes vraiment particulières. Il est constitué de deux blocs dont le principal a pour base un polygone coiffé d’une plaque carrée. Le deuxième bloc est légèrement oblique et torsadé avec un escalier extérieur tournant autour. Des passerelles extérieures relient les deux blocs à plusieurs étages. Le rez-de-chaussée du bloc principal et le dernier étage sont composés de grandes baies vitrées. Je ne suis pas rentré à l’intérieur, car il était tôt le matin, mais je ne suis pas sûr qu’on puisse y entrer librement. Ce pavillon, conçu par Tetsuo Kobori Architects (小堀哲夫建築設計事務所), serait le premier bâtiment de temple à recevoir une certification Bâtiment Basse Consommation (PHI Low Energy Building certification). J’approche ensuite doucement du grand stadium olympique. Juste à côté, on peut apprécier les couleurs de la résidence Brillia ist Sendagaya, conçue en 2015 par IOA Takeda Architects Associates. Je ne connaissais pas IOA mais je vois qu’ils conçoivent beaucoup de résidences et des buildings de bureaux relativement classiques. Certains bâtiments comme celui-ci aux balcons colorés sortent du lot. Des mêmes architectes, j’avais d’ailleurs déjà remarqué la résidence Park Homes Nakameguro pour ses formes obliques de béton et de métal noir. Cette résidence a également reçu le prix Good Design Award en 2020. En explorant le site web de l’architecte, je suis surpris de voir à l’intérieur de cette résidence une installation de l’artiste Shinji Ohmaki (大巻伸嗣), dont j’avais vu une de ses installations récemment au musée NACT de Nogizaka. Une photographie du grand stadium olympique vient terminer cette petite série. Les lumières matinales viennent embellir l’immense structure ovale de Kengo Kuma, qui est déjà remarquable de tous points de vue.

Je connaissais le nom et quelques morceaux de Chanmina (ちゃんみな) depuis quelques temps, mais je n’avais pas vraiment accroché jusqu’à ce nouveau single intitulé Biscuit. J’adore l’intensité du morceau, les passages rappées et le final où elle pousse sa voix. Le morceau a d’entrée de jeu un rythme extrêmement accrocheur, qui ne peut laisser indifférent. Chanmina est japano-coréenne, et elle chante ce morceau en coréen et en anglais. Il s’agit apparemment de son troisième morceau chanté en coréen. La vidéo a été tournée en plein centre de Shibuya au scramble crossing. Il faut noter qu’il s’agit d’une prise de vue réelle à Shibuya. De nombreuses vidéos ces derniers temps sont plutôt prises dans la version répliquée du croisement reconstituée dans la préfecture de Tochigi au Ashikaga Scramble City Studio, construit en 2019 par la compagnie Nouvelle Vague Co. Ce n’est pas le cas ici et la vidéo a été filmée récemment car je reconnais les publicités et le Tsutaya y est déjà fermé pour rénovation. La prise de vue a dû se faire tôt le matin car Chanmina est relativement connue et sa présence est quand même facilement remarquable, même si les cheveux bleus ne sont pas inhabituels à Shibuya.

L’exposition Damage (堕冥慈) de l’artiste Wataboku se déroulait au Shibuya PARCO Art Museum jusqu’au 25 Décembre 2023. Il s’agit de la troisième exposition que je vais voir de l’artiste qui met toujours en scène son personnage fétiche nommé SAI inspiré par la même modèle Aopi. Je suis à chaque fois impressionné par les expressions du visage de SAI, et elles me donnent toujours envie de les voir lors des expositions de Wataboku. Cette exposition solo au musée de PARCO avait une envergure plus importante que celles que j’avais vu précédemment, ce qui témoigne d’une reconnaissance méritée. Ce qui est nouveau sur la série présentée cette fois-ci, c’est que les illustrations de Wataboku dépassent du cadre comme par exemple ces poissons et pommes rouges illustrés au premier plan. Certains tableaux étaient augmentés de parties lumineuses faisant apparaître le squelette de SAI derrière l’illustration classique de son corps et de son visage. Cette représentation hospitalière est un des thèmes de la série au musée PARCO, faisant apparemment écho à un séjour hospitalier de son auteur. La salle d’exposition mettait en scène ce thème avec une chaise roulante avec perfusion et des béquilles placées à différents endroits. Un espace au centre d’une des pièces était fermé par un fin rideau blanc. On pouvait voir à l’intérieur quelques croquis et photos de préparation des illustrations finales.

En parlant un peu plus haut de Chanmina, je repense au single Kyashana Lip (華奢なリップ) de Genie High (ジェニーハイ) sur lequel elle chantait en invitée avec Ikkyu Nakajima (中嶋イッキュウ). Je redécouvre maintenant ce morceau avec une nouvelle oreille. On me l’avait fait découvrir il y a quelques temps mais j’avais à l’époque préféré un autre single de Genie High, Fuben na Kawaige (不便な可愛げ) sur lequel AiNA The End accompagnait Ikkyu au chant. En parlant d’Ikkyu, nous n’avons malheureusement pas de nouvel album de Tricot à se mettre entre les oreilles cet hiver. Tricot nous avait habitué ces dernières années à sortir un nouvel album à la fin de l’année, mais ça n’est malheureusement pas le cas cette année. Tricot tourne, notamment en Angleterre récemment, donc elles et il sont loin d’être inactifs. Il y a quelques semaines, j’étais surpris de voir une tête familière dans un des espaces d’exposition du Tsutaya de Daikanyama. Je parle de Wicket, le chien d’Ikkyu Nakajima, qui est une sorte de symbole du groupe car il apparaissait sur la pochette d’un des derniers albums de Tricot. En plus d’apparaitre sur des vêtements, il y aussi une peluche violette à son effigie se faisant appeler Nuef. Je vois au Tsutaya une bande dessinée intitulée Gluten Comics (グルテンCOMICS) avec Nuef et deux autres personnages. Je ne sais en fait pas s’il s’agit d’une véritable bande dessinée complète ou seulement de sa couverture. Gluten (グルテン) est en tout cas un projet artistique de trois artistes: FUSE (illustrateur originaire de Saitama), Matthew mallow (également illustrateur mais originaire de la préfecture d’Aichi) et Ikkyu Nakajima. Outre le chien Wicket, l’espace d’exposition vendait d’autres articles de la collection SUSU d’Ikkyu dont les t-shirts à manches longues Dead, mais pas ceux avec le message Love Me Tricot (お布施Tシャツ) qui n’est de toute façon pas des plus faciles à porter. Et faute de nouvel album de Tricot, je me remets à écouter les anciens en démarrant par Jōdeki (上出来) puis en poursuivant avec A N D.

La collaboration de Hitsuji Bungaku (羊文学) avec le Department Store Seibu de Shibuya se terminait le 25 Décembre. J’y suis allé plusieurs fois et c’est agréable, même surprenant, d’entendre des morceaux du groupe en marchant dans les couloirs. Dans les derniers jours, deux affiches signées par le groupe étaient mises en exposition à l’intérieur de la passerelle au cinquième étage reliant les annexes A et B. C’était pour sûr une année importante pour le groupe et je suis bien content d’avoir pu allé les voir cette année. L’année 2023 a été pour moi assez riche en concerts, car je suis allé en voir cinq: celui de Sheena Ringo au Tokyo International Forum bien sûr, le concert final de For Tracy Hyde au Shibuya WWWX, celui de Tricot au Liquid Room d’Ebisu, Hitsuji Bungaku au Zepp Haneda et le premier live solo d’a子 au WWW de Shibuya. Aller voir un concert tous les deux ou trois mois est un rythme qui me convient en espérant le conserver l’année prochaine, qui démarrera par AAAMYYY en Mars. En parlant d’a子, il a beaucoup de nouveautés ces derniers jours car elle vient de signer sur une major (Pony Canyon), sortira son premier album l’année prochaine accompagné par deux dates de concerts, dont une à Tokyo au Liquid Room qui est une assez grande salle d’une capacité de 1000 personnes. La salle WWW où j’avais été la voir avec son groupe cette année n’avait une capacité que de 500 personnes.

time is a one-way track and I am not coming back

Le Shibuya Sakura Stage est une nouvelle pièce du puzzle du grand re-développement urbain autour de la gare de Shibuya. Ce nouveau complexe de buildings est situé au niveau de la sortie Sud de la gare, derrière le building Shibuya Stream qui est lui-même posé au bord de la rivière bétonnée de Shibuya. J’imagine que le nom Sakura Stage est lié à son emplacement devant une petite rue en pente couverte de cerisiers appelée tout simplement Sakurazaka (さくら坂). Les images de cerisiers recouvrent les façades des bâtiments du complexe et une couleur rose très marquée recouvre les murs intérieurs ondulés d’un étrange bloc formant un « S » (pour Shibuya ou pour Sakura, j’imagine). L’utilisation future de ce petit bloc reste mystérieuse. Il n’est pas accessible pour le moment car l’escalator qui parcourt son intérieur est bloqué, mais j’imagine son ouverture très prochaine. Il s’agit peut-être seulement d’un passage pour accéder à l’étage. Je montre régulièrement sur ce blog les changements radicaux que subit Shibuya pour le meilleur et pour le pire, et de manière irréversible. En titre de ce billet, quelques paroles de l’excellent morceau Cream of Gold de Pavement sur leur album Terror Twilight de 1999, que j’écoute beaucoup en ce moment, me reviennent en tête en pensant à cette irréversibilité: « Time is a one-way track and I am not coming back ». Ces modifications et modernisations changent pour sûr l’esprit du quartier qui était beaucoup plus désorganisé il y a 10 ou 20 ans. Mais le brouillon urbain est toujours bien présent lorsqu’on s’écarte du centre près de la gare, notamment en remontant vers Dogenzaka. J’aime régulièrement y marcher en passant devant les salles de concerts O-East et O-West (qui prennent depuis quelques temps le préfixe Spotify). J’irais justement voir AAAMYYY dans la salle Spotify O-East le 7 Mars 2024, si tout va bien, pour un concert solo intitulé Option C avec apparemment des artistes invités qui ne sont pas encore annoncés, peut-être TENDRE, ou Maika Loubté, mais Ano serait plus improbable. Ça fait apparemment un an et demi qu’elle n’a pas fait de concert solo, ce qui est en partie dû à son récent congé maternité. AAAMYYY est depuis un petit moment dans la liste des artistes que je voulais absolument voir en live et je suis donc assez impatient même s’il faudra attendre trois mois.

C’est la deuxième fois que je découvre un jeune groupe ou artiste japonais à travers les publicités intercalées dans les Stories d’Instagram. Le système de recommandations fonctionne étonnamment assez bien sur Instagram et YouTube, mais est totalement inopérant sur Twitter par exemple. Je ne suis pas contre ce type de recommandations ciblées lorsqu’elles me font découvrir des belles choses. Cette fois-ci, il s’agit du single 456 du groupe muque originaire de Fukuoka. Le groupe est tout jeune, formé en Mai 2022. Il se compose d’Asakura au chant et à la guitare, takachi à la batterie, Kenichi à la guitare et Lenon à la basse. Les membres ayant tous des influences musicales différentes, la musique oscille habilement entre les genres, entre le rock indé et la pop électro sur le morceau 456. L’ambiance générale est très proche du rock indé mais le beat très marqué donne au morceau un côté pop groovy très bien vu. Le groupe a sorti plusieurs singles et celui-ci est présent sur leur deuxième EP intitulé Design, sorti le 22 Novembre 2023. Le nom muque est assez étrange pour un groupe japonais. Il s’agit en fait d’une contraction du mot français « musique » et du mot japonais « muku » (無垢) qui veut dire innocence, signifiant que le groupe souhaite composer sa musique en toute innocence sans être influencé par ceux qui les entourent. On ressent cette singularité subtile.

a子 vient de sortir son troisième EP intitulé Steal Your Heart le 6 Décembre 2023. J’hésite à acheter le CD, en version physique, car j’ai déjà acheté tous les singles en version digitale au fur et à mesure de leurs sorties. J’envie un peu ceux et celles qui n’ont pas encore écouté les morceaux de cet EP et qui les découvrent tous d’un bloc. Je découvre en fait le morceau Samourai qui n’était pas encore sorti jusqu’à maintenant. Il ne diffère pas vraiment de la musique que l’on connaît d’a 子 qui a créé petit à petit un style musical tout à fait distinctif à mi-chemin entre rock indé et pop accrocheuse. La guitare démarrant le morceau est dans un esprit rock alternatif mais le violon vient ensuite brouiller les pistes. Il faut noter que Neko Saito (斎藤ネコ) est une nouvelle fois le violoniste sur ce morceau tout comme sur le suivant intitulé The Sun (太陽) dont j’avais déjà parlé au moment de sa sortie en single. Ça fait plaisir d’écouter Neko jouer avec des jeunes groupes en devenir. a子 gagne petit à petit en renommée et elle ira même l’année prochaine, avec son groupe j’imagine, jouer dans le festival américain SXSW qui se déroule du 8 au 16 Mai 2024 à Austin au Texas. Avec Ado préparant sa tournée mondiale passant par l’Asie, l’Europe (dont Paris la Villette le 11 Mars 2024) puis les US, les artistes et groupes japonais de la nouvelle génération se produisent de plus en plus à l’étranger. Les qualités et la diversité de la musique pop-rock japonaise gagnent pour sûr à être un peu mieux reconnues.