Le train liant deux mondes

Je continue mes essais et expérimentations photographiques avec ces trois compositions. Cette petite série commence par une photo d’immeubles récents, ceux de Shiodome, le Jean Nouvel en haut. Le train traverse les brumes et assure la transition avec une atmosphère opposée, un autre monde celui d’un sanctuaire à Hiroo. Je m’amuse beaucoup à perturber l’aspect lisse des immeubles de verre et à ajouter une brume mystérieuse aux temples et sanctuaires.

Je ne peux pas m’en empêcher, je commence déjà à réfléchir à un nouveau photobook. En faisant une première sélection de photos et compositions, j’arrive déjà à un demi photobook, la moitié en nombre de pages de Made in Tokyo Series (160 pages). J’ai encore le temps, peut être parviendrais au milieu de l’année prochaine à avoir assez de matière pour un troisième volume.

Et côté musique, deux morceaux très différents que j’aime beaucoup en ce moment: Sayulita (en téléchargement gratuit) de Apparat et DJ-Kicks pour son atmosphère électro , et I got du groupe Young The Giant pour la voix du chanteur un peu rock rétro.

雨へ

Lady M me demandait en commentaire une photo de pluies pour compléter ma série sur les éléments naturels envahissant l’urbanisme tokyoïte. J’avais bien l’intention de faire une série avec la pluie sans savoir trop à priori comment l’aborder. A final, cela donne un résultat beaucoup plus lumineux que la série précédente 海へ, la couleur même si elle est discrète joue certainement dans ce sens. Comme cette série commence à bien s’étoffer, il faudrait que je lui trouve un nom…

Et pour l’architecture sur ces photos, il s’agit sur la dernière photo du Hillside Terrace de Fumihiko Maki et sur les deux premières des deux blocs de béton à Daikanyama, légèrement obliques (et très photogéniques). Les architectes me pardonneront certainement d’avoir humidifié leurs oeuvres. Les photos ont été prises ce midi, il pleuvait.

zebra skies

Après de nombreux passages en noir et blanc, je reviens vers la couleur tout en continuant mes interprétations de l’atmosphère urbain. Ici, le ciel prend des motifs zébrés, sauf sur la première composition où le motif se pose sur l’immeuble. La dynamique de la vue de cet immeuble de béton à Shibuya nous donne quand même l’impression qu’il va s’envoler, malgré sa masse imposante. Pour ceux qui suivent le blog depuis un moment, il reconnaîtront peut être le Hiko Mizuno College of Jewelry, bâtiment datant de 1992 de l’architecte Mitsuru Kiryu. J’aime beaucoup ce design vraiment dur et abstrait, mais j’avais tout de même envie de le radicaliser encore un peu plus.

Sous le ciel zébré de la deuxième photo, un petit bâtiment de béton avec une affiche type manga pour un magasin de vêtement lambda je pense. En fait, non, il s’agit plutôt d’un salon de coiffure, il s’appelle nerds. Et à ce propos, N.E.R.D sort un nouveau single Hypnotize U. J’écoute toujours avec un certain intérêt les morceaux de Pharrel Williams. Celui-ci est produit par Daft Punk, mais c’est surtout la voix de Pharrel qui fait tout l’intérêt du morceau.

Comme la précédente, la dernière composition se passe à Daikanyama. Il s’agit d’un immeuble de Edward Suzuki sous un ciel zébré et des nuages d’encre de chine. En deuxième lien musical, j’écoute aussi Common Heat (également ici) du groupe américain No Age. J’aime ce morceau tout en ayant un avis un peu mitigé, peut être dû au fait que la mélodie de guitare est quasiment calquée sur celle du morceau Stones de Sonic Youth (sur Sonic Nurse). La voix du chanteur est également assez difficile voire agaçante, mais malgré cela j’y trouve une certaine attraction. Peut être son atmosphère Indie Américain qui me ramène quelques années en arrière (il sont sur SubPop). Sur Pitchfork, on peut aussi écouter le morceau Glitter, tout en distorsion noisy. Mais surtout dernièrement, C. était de très bon conseil avec deux très beaux morceaux profonds de The National: Sorrow et Anyone’s Ghost.

海へ

Je trouve encore de l’inspiration pour mes images de Tokyo envahi par les éléments. Ici, les vagues, la mer prennent place à Shibuya, Ebisu ou encore au pied de la tour de Tokyo. L’ambiance est de plus en plus sombre alors que j’avance petit à petit dans cette série, il faudra que je reprenne un peu de couleurs prochainement.

Alors que je parlais de ma découverte d’un nouveau morceau de Deerhunter dans le billet précédent, le nouvel album Halcyon Digest est sorti le jour d’après, le 25 septembre sur iTunes Japon. Je n’ai pas l’habitude d’acheter un album en entier, mais plutôt de le découvrir petit à petit, morceau par morceau, mais j’ai fait une exception pour celui-ci. Je le découvre donc en ce moment, tranquillement, et en étant déjà pris par l’ambiance de Earthquake, le morceau d’ouverture, Desire Lines avec sa partie instrumentale comme sait si bien le faire Deerhunter, le magnifique Helicopter, Revival que je redécouvre. J’aime vraiment beaucoup ce son. A lire, la critique sur Pitchfork.