l’apogée du cerisier en fleur (1)

Cette année est tout particulièrement bonne pour les cerisiers en fleur, je dirais même exceptionnelle car je n’ai pas le souvenir d’une météo aussi faste pendant la période des cerisiers. En général, une vague de froid et de pluie vient soudainement balayer les fleurs et grandement écourter la période déjà bien éphémère pendant laquelle on peut les apprécier. Les photographies de ce billet datent de samedi dernier au moment de la pleine floraison. Le long de la rue Nisseki, des rangées de cerisiers bordent l’hôpital et ensuite l’école pour filles Jogakkan. Un peu plus loin dans Hiroo, mon oeil bifurque des cerisiers vers l’architecture, celle d’une étrange maison individuelle avec imitation d’un pont aux faux airs californiens. Et sur la photographie ci-dessus, le restaurant japonais Waketokuyama fait de briques par Kengo Kuma se mélange avec un cerisier en hauteur qui surplombe l’édifice d’une très belle manière.

Nous sommes ici en plusieurs photographies devant le rivière Meguro aux alentours de Naka-Meguro. C’est un passage obligé en cette période et j’y prends en photo les cerisiers tous les ans. Mais de toute manière, j’y vais très souvent, même plusieurs fois par semaine. C’est un endroit que j’apprécie, et bien entendu, je ne suis pas le seul. La foule venue nombreuse est au rendez-vous. Il y a même beaucoup trop de monde car il est difficile de se déplacer dans les rues longeant la rivière en cette période des cerisiers. Les lieux sont beaucoup plus calme heureusement, en temps normal.

La rue Meiji, au niveau de Shibuyabashi à proximité de Ebisu, est vraiment magnifique cette année. J’ai même l’impression que les cerisiers ont plus de volume que l’année dernière, mais ce n’est peut être qu’une impression. Continuons encore un peu dans un prochain billet, avec d’autres photographies, celles du dimanche.

des formes enchevêtrées

Je revisite rapidement les formes enchevêtrées du Sunny Hills de Kengo Kuma. Rapidement car je suis en vélo et je ne perds pas de temps pour faire un détour vers Jingumae pour aller voir une fresque murale aperçue rapidement en voiture un peu plus tôt dans la journée. Il faisait un temps des plus agréables pendant le long week-end dernier pour se promener en vélo. La fresque murale est de Zio Ziegler, artiste peintre et sculpteur américain vivant actuellement à San Francisco. Elle se trouve sur un des murs du magasin BEAMS à Harajuku et vient apparemment accompagner une série de chaussures Vans reprenant ces motifs graphiques.

Je tente très peu les photographies de nuit à part cette fois à Kabukichō avec Eddie. Et quand je me lance dans les photographies urbaines de nuit, c’est plutôt en noir et blanc. Des photographes de rues comme Lukasz Palka et Masashi Wakui sont vraiment excellents pour leurs photographies prises dans le Tokyo nocturne, notamment dans les quartiers lumineux et animés de Shinjuku. Il y a très certainement un travail de post-production important sur le rendu des couleurs, pour cet effet bleuté notamment sur les photographies de Masashi Wakui. Ce type de filtres rend très bien quand on n’en abuse pas et qu’il y a un bon équilibre, ce qui est le cas à mon avis sur les photographies de Masashi Wakui. Sur son blog, Lukasz Palka publie un article intéressant sur un sujet que je mentionnais dans certains de mes billets précédents, à savoir « photographies et médias sociaux », ou comment éviter la course aux « likes » en restant authentique. Il y a une comparaison bien vue qui m’a bien amusé entre le nattō et le popcorn, où le popcorn serait bien entendu ce qui s’apprécie dans son immédiateté et rapidement comme les photographies que l’on trouve en masse sur les réseaux sociaux (attention à l’indigestion) et le nattō, plus difficile d’accès et complexe. Bien que l’auteur ne dise pas clairement dans quelle catégorie il souhaite appartenir, on devine fortement un attrait pour le nattō, bien qu’il semble difficile de s’échapper de l’eye candy. C’est d’ailleurs un peu la limite de ce genre de démonstrations. Une chose est sûre en ce qui me concerne, je ne sais pas faire de l’eye candy, tout simplement car je ne m’y connais qu’assez peu en techniques avancées photographiques et je ne me verrais pas attendre dans une rue, avec un trépied, le moment décisif. Je préfère le mouvement. Mais ceci étant dit, j’apprécie l’approche suivie par Lukasz Palka, notamment cette série sur les toits des buildings. À vrai dire, je me fais du mal en regardant ces photographies, car ça donne envie de rechercher la photographie « marquante », dont on se souviendra. Je n’ai malheureusement pas ce talent ni le sens de la dedication nécessaire à ce genre d’exercice. À vrai dire, un certain nombre des photographies de Lukasz Palka montrent un Tokyo actif et animé, tandis que mes photographies montrent un Tokyo ennuyeux et sans éclats. Ou plutôt, l’éclat est presqu’indicernable à moins qu’on y regarde bien. Je discute, je discute, mais c’est déjà l’heure de dîner et je reprendrais bien un peu de nattō ce soir.

Swirling whirling to the skies of other places

IMG_7663m

IMG_7669m

IMG_7679m

IMG_7702m

IMG_7705m

IMG_7716m

IMG_7728m

IMG_7741m

IMG_7748m

IMG_7772m

La Golden Week cette année fut active. Nous avons beaucoup marché en famille dans les montagnes de Kamakura, en se perdant un peu parfois pour trouver les entrées des pistes de randonnées. A Kamakura, les zones de villes et de forêts montagneuses se mélangent. Nos parcours partaient de Kita-Kamakura pour arriver vers le centre de Kamakura, non loin de Tsurugaoka Hachimangu. Nous avons démarré une des marches depuis le temple Kenchō-ji à Kita-Kamakura. Il faut d’abord entrer à l’intérieur de l’ensemble de temples que forment Kenchō-ji. Au passage, on remarque une très belle porte dorée, qui vient d’être rénovée récemment à mon souvenir. Nous grimpons la montagne derrière les temples pour rejoindre le tracé de la piste de randonnée. A Kamakura, si on connaît un peu son chemin, on peut accéder à certains temples gratuitement en y accédant par la montagne. Pour le temple Engakuji à Kita-Kamakura, c’est assez facile et il n’y a pas de surveillance, mais pour Kenchō-ji, on veille en haut de la montagne à ce que chaque visiteur venant de la montagne se soit bien acquitté de son billet d’entrée au temple (le contrôle a l’air assez souple cependant). A Kamakura en période de Golden Week, nous ne sommes évidemment pas les seuls à avoir l’idée de se promener dans les montagnes. On ne se bouscule pas quand même, et le parcours est agréable. Sur les hauteurs de Kenchō-ji, à environ 150 mètres (on n’est pas très haut certes), on a une belle vue sur les temples émergeant de la forêt et sur la baie de Sagami au loin. Après quelques heures, nous ressortons de la forêt vers le sanctuaire de Kamakura-gū. Un groupe s’y faisait prendre en photo en kimono, peut être pour une célébration interne au sanctuaire.

Quelques jours auparavant, une autre randonnée dans les montagnes de Kamakura nous avait amené jusqu’au temple Meigetsu-in (réputé pour ses hortensia au mois de juin). Tout près de l’entrée du temple, une maison individuelle attire tout de suite mon attention par son design, notamment la forme angulaire de son toit et les lamelles de bois sur la façade. Je pense tout de suite à une création de Kengo Kuma, ce qui est apparemment le cas (mais j’en ai pas la certitude). J’adore ces découvertes architecturales inattendues, ce qui est d’autant plus rare et difficile à trouver à Kamakura. On peut également faire quelques découvertes inattendues dans certains temples à Kamakura, comme des dessins plutôt contemporains de personnages proches du manga. J’avais pu voir ce type de peintures dans un autre temple à Kamakura il y a quelque temps.

Entre ces deux « périples », nous avons passé une journée à Yokohama, à Minato Mirai, en haut de la tour Lundmark, histoire de re-vérifier que la terre est bien ronde. Mais pour cette vérification, l’objectif Grand angle Fish Eye que j’utilisais aidait beaucoup.

on Sunny Hills

IMG_1897

IMG_1898

IMG_1899

IMG_1901

IMG_1902

IMG_1912

IMG_1913

IMG_1914

Ce nouveau projet de Kengo Kuma a Minami Aoyama s’inspire d’une autre de ses créations à Fukuoka, le Starbucks Coffee at Dazaifutenmangu. On y retrouve le même agencement de tiges de bois de 6 cms de section accolées à un structure architecturale plus classique. La différence est qu’ici, ce panier de bois, en quelque sorte, vient recouvrir le bâtiment tandis que la structure de bois est à l’intérieur pour le Starbucks de Fukuoka. D’après le site Designboom, Kengo Kuma utilise une méthode traditionnelle d’agencement du bois appelée ‘jiigoku-gumi’.

Ce bâtiment se nomme Sunny Hills et se trouve en face de l’hôtel Floracion. C’est un bâtiment assez surprenant et j’aime beaucoup la petite pointe de verdure sur la terrasse à l’étage. Ca serait pas mal d’ailleurs d’intégrer encore plus de verdure dans cette structure de bois pour adoucir l’ensemble. Je me demande quand même comment le bois est traité et comment l’ensemble va résister au passage du temps. Enfin, le bois n’est ici qu’une surface qui pourra être remplacée sans trop de difficulté si nécessaire. Ah, j’aime faire ce genre de découverte architecturale à Tokyo.