die for colors

Je n’ai pas beaucoup profité des feuilles jaunes et rouges de l’automne et nous entrons déjà dans le froid de l’hiver. Nous n’avons malheureusement pas beaucoup de temps pour sortir en dehors de Tokyo, dans les montagnes de Okutama par exemple, comme l’année dernière. Je me contente pour l’instant de ces quelques photographies prises un samedi matin sous la pluie. Quelques unes des photos sont prises dans l’enceinte du sanctuaire de Hikawa à Shibuya et d’autres dans les quartiers résidentiels à côté. La gigantesque pierre découpée se trouve dans un hall extérieur de l’université Kokugakuin, toujours à proximité de Hikawa. Au passage, j’aime assez les deux photographies ci-dessus de bifurcations de routes qui me sont inspirées par un tweet sur les Y-shaped junction tokyoïtes, il faudrait que j’en prenne d’autres pour en faire une série.

Je vous avais déjà parlé de Takara Araki 荒木宝 à la sortie dans son premier EP intitulé Paranoïa sur le label Tanukineiri Records. Elle vient de sortir un nouvel EP, disponible sur Bandcamp, Die for Me, mais les cinq morceaux qui composent le EP ne sont pas récents car ils datent d’il y a un an ou plus. En fait, les morceaux de ce nouvel EP semblent avoir été créé à la même époque que les morceaux de Paranoïa, d’où une certaine continuité de style, même s’ils sont dans l’ensemble moins sombres. Par rapport à Paranoïa, les morceaux de Die for Me utilisent moins d’effets et se concentrent plus sur la voix et la composition musicale que je trouve toujours très belle et évolutive tout au long des différents morceaux. Le morceau titre Die for Me reste le plus fort, mais l’ensemble des morceaux sont tous très intéressants. J’aime aussi beaucoup le deuxième morceau GODDESS. Ceci étant dit, je suis un peu dubitatif sur la pochette du EP qui reste pour moi assez énigmatique. Je suis Takara Araki sur Twitter depuis la sortie de Paranoïa. Elle y partage régulièrement ses compositions et parfois des interprétations sur les albums d’autres artistes comme le morceau Horizon sur l’album The Trip de Gimgigam sur le label Local Visions.

walking in a spiral: side B

La musique de l’album The Trip de Gimgigam, sorti le 15 février sur le label japonais Local Visions, vient accompagner les éclats vifs de lumière dans la nuit, représentés sur les photographies ci-dessus composant le second épisode de cette série qui me fait marcher en spirale dans Tokyo. Je ressens dans cette musique la même sensation d’éblouissement lumineux que j’entrevois dans ces photographies de rues. Sous certains attraits, cet album de Gimgigam s’approche d’une version actualisée et modernisée de la musique city pop des années 80. The Trip fait intervenir une bonne dose de musique électronique assez enjouée, avec parfois des interventions de saxophone, des bruitages d’oiseaux ou des ensembles de bruits qui ressemblent à une jungle. Cet album est un ensemble musical particulier assez éloigné de ce que j’écoute d’habitude. Une bonne partie de l’album fait intervenir des voix extérieures de différents styles, toutes assez typées et originales dans leur manière de chanter, Yoko.T par exemple sur le deuxième morceau Orange. Je suis en fait arrivé sur cet album, disponible sur Bandcamp, par le morceau Horizon chanté par Takara Araki, que je suis sur Twitter depuis la découverte il y a quelques mois de son premier EP Paranoïa. J’aime beaucoup ce morceau et cette façon mouvante et inhabituelle de chanter. Le morceau prend vraiment son envol quand le rythme décolle au milieu du morceau. Le titre suivant Daydream prend des traits plus légers et ensoleillés mais là encore la voix invitée, celle de Yosoji est belle et typée. La dernière partie de l’album est plus instrumentale et un peu trop excessive dans l’instrumentation sur certains morceaux pour mon goût. J’ai un peu de mal avec les afflux électroniques du morceau Dancin’ par exemple. Mais le décalage entre ce ton musical sur-coloré et triomphant et les quelques paroles mentionnant une hypothétique disparition de la race humaine, est intéressant, comme si on devait par cette musique ignorer un événement tragique futur par un excès d’optimisme. Si on exclut le dernier morceau qui est une version remix, très bonne d’ailleurs, du quatrième morceau Daydream, l’album The Trip se conclut sur le morceau électronique instrumental Soiree, qui fait écho au premier titre de l’album, instrumental également, intitulé Matinee, en français dans le texte mais sans les accents (peut être par erreur d’ailleurs). J’aime beaucoup ce dernier morceau, qui est un des meilleurs de l’album pour sa dynamique très accrocheuse et le hachage musical qui intervient par moment sur les samples de voix.