Une des destinations de notre petit voyage était de visiter le sanctuaire Togakushi (戸隠神社) situé sur la montagne du même nom. Il faut 30 ou 40 minutes en voiture pour atteindre le sanctuaire depuis le centre de la ville de Nagano situé en contrebas. La route de montagne de la Bird Line est très sinueuse par moments. Le sanctuaire est composé de plusieurs parties parsemées dans la montagne. Nous ne visiterons pas la partie basse nommée Hōkō-sha, mais plutôt le sanctuaire central appelé Chū-sha que je montre sur les deux premières photographies. On n’imaginait en fait pas qu’il resterait autant de neige au 1er Avril, et on apprend que la partie haute du sanctuaire cachée au fond de la forêt, le Oku-sha, est fermée pendant l’hiver. C’est bien dommage car je me faisais une joie de pouvoir marcher au milieu des grands cèdres de l’allée naturelle qui y mène. Je montre l’entrée ci-dessus sur les cinquième et sixième photographies. Les cèdres sont apparemment beaucoup plus éloignés dans la forêt et il faut marcher environ 2kms dans la forêt avant d’arriver au sanctuaire Oku-sha. On peut quand même marcher dans la neige mais on n’avait malheureusement pas prévu de chaussures adaptées. Nous y reviendrons pour sûr pendant une autre saison. J’ai quand même trouvé au sanctuaire Chū-sha un carnet Goshuinchō orné d’un dragon (mon signe dans l’horoscope chinois), car je viens de terminer mon premier carnet. Nous mangerons ensuite des soba dans un restaurant perdu dans les montagnes enneigées. Notre destination pour la nuit est la petite ville d’Obuse réputée pour ses châtaignes.
oublier les cerisiers (3)
J’oublie toujours que le sanctuaire Yasukuni (靖国神社) se trouve juste à côté de Kudanshita. En cherchant dans les archives du blog, nous sommes venus ici la dernière fois pendant la période de Hanami en 2006. Le billet que j’avais écrit à l’époque me rappelle précisément la raison pour laquelle je n’aime pas beaucoup ce sanctuaire, bien qu’il s’agisse d’un des plus importants de Tokyo. Les cerisiers y sont cependant très beaux. Un compteur de rakugo (落語) est assis sur une scène et raconte ses histoires empreintes de comédie devant un public éparse. Un petit chapiteau a été posé devant la scène pour protéger les spectateurs de la pluie, mais la plupart des visiteurs du sanctuaire s’arrêtent quelques instants, debout sous le parapluie, avant de repartir l’air amusé. L’ambiance de cette journée pluvieuse est paisible et contraste avec mon souvenir précédent. Nous sommes déjà au moment de cette visite après le pic de floraison. Nous n’en avons pas profité autant que d’habitude car on s’est bizarrement laissé surprendre.
petit voyage de printemps (6)
Outre le temple Kitamuki Kannon, Anrakuji est un des autres temples à voir à Bessho Onsen (別所温泉), notamment pour sa pagode en bois de forme octogonale. Il s’agit de la seule pagode octogonale en bois restante dans tout le Japon et elle a été désignée comme Trésor National. Le temple Anrakuji (安楽寺) a des formes très élégantes et le jardin est bien entretenu. On peut accéder à la pagode octogonale par un escalier longeant un petit étang aux eaux troubles. J’imagine qu’il s’agit d’une source chaude. La pagode se trouve au milieu du cimetière. Une petit allée grimpant la montagne nous permet d’avoir une vue d’ensemble, mais on nous dit que cette tour de bois doit se regarder depuis sa base pour bien apprécier les structures de sa toiture. Cette pagode est bien mystérieuse car elle n’a pas d’ouvertures ou de portes apparentes. Je me demande bien si on peut entrer à l’intérieur. Nous redescendons de l’escalier du cimetière sans avoir résolu ce mystère. Une heure de route environ nous attend en direction du centre ville de Nagano. Mais avant d’aller explorer le temple Zenkō-ji, nous irons dans les montagnes vers le sanctuaire Togakushi.
petit voyage de printemps (5)
Une petite route de montagne nous amène de Matsumoto vers la ville d’Ueda (上田市) à proximité de la rivière Chikuma. Notre destination est la petite station thermale de Bessho Onsen (別所温泉), se trouvant en pleine campagne au bord des montagnes dans la lointaine périphérie de la ville d’Ueda. Une petite ligne de train à un seul wagon, la Bessho Line, relie Ueda à la station de Bessho Onsen, datant de 1921 mais renouvelée en 1950. Nous avons beaucoup cherché et hésité dans le choix du lieu où nous allions passer cette première nuit de notre voyage. Nous avons d’abord pensé revenir sur nos pas vers le lac Suwa, mais ça nous éloignait ensuite de notre destination du lendemain, à savoir la ville de Nagano et le temple Zenkō-ji. En recherchant un hôtel ou ryokan, je trouve ce petit village à flanc de montagne qu’on nous annonce comme étant le Kamakura du Shinshū (l’ancien nom de la province correspondant à l’actuelle préfecture de Nagano). Bessho Onsen tient cette appellation car elle servait de quartier général au gouverneur de la province de Shinshū pendant la période de Kamakura s’étendant de 1192 à 1333. Des temples y furent construits et cette petite ville de montagne connue la prospérité. Elle fut reconnue comme un centre de culture et de religion dans la région. On se rendra compte quand même que cette appellation s’avère un peu exagéré. On trouve plusieurs sources chaudes onsen ouvertes au public, dont les trois que je montre en photos dans ce billet (celle appelée Oyu sur la première photographie, Daishiyu sur la quatrième et Ishiyu sur la septième). Les ryokan, dont celui où nous avons passé la nuit, comprennent également leur propres bains onsen, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’en essayer un à l’extérieur (Oyu de le première photo). Nous sommes arrivés avant le coucher du soleil, ce qui nous a permis de faire le tour de la petite ville à pieds. Cette ville ressemble plus à un gros village et on a assez vite fait le tour. Il y a très peu de touristes et nous avons même l’impression d’être les seuls sur place. Le temple Kitamuki Kannon (北向観音) se trouve dans le centre du village dont il surplombe une partie. Son nom vient du fait qu’il est tourné vers le Nord en direction de Zenkō-ji. Une étroite rue commerçante le dessert. Cette petite ville a un charme désuet qui me plaît bien. Elle est tellement calme qu’on a l’impression d’être sur une autre ligne de temps et ça m’inspire. De la chambre du ryokan, on a une vue sur une petite rue la plupart du temps déserte (celle des deux dernières photos). Le matin après le réveil, ouvrir les fenêtres et les portes coulissantes shoji nous montrent les montagnes couvertes d’une fine épaisseur de neige ou de givre. M’asseoir à cette fenêtre m’a inspiré l’écriture du septième chapitre de l’histoire de Kei, Du songe à la lumière. J’ai écrit la quasi-totalité de ce chapitre dans cette chambre du ryokan, assis devant cette fenêtre, et cela reste pour moi un moment privilégié de ce voyage. Je reprends certains éléments de cette petite ville dans mon histoire mais cela reste bien entendu une fiction. Je n’avais pas écrit de nouveaux épisodes depuis un an. Je me rends même compte que je n’ai écrit qu’à peu près un chapitre par an, car j’ai démarré en Octobre 2017. Je laisse l’inspiration venir sans forcer, mais il faudrait que j’essaie de la déclencher un peu plus souvent, sinon finir cette histoire va me prendre plus de 10 ans.
oublier les cerisiers (2)
Continuons encore un peu à oublier les cerisiers en fleurs. Ici, ce sont ceux de Kudanshita sous la pluie. Je n’y étais pas allé depuis très longtemps ayant peur de la foule. Mais un jour de pluie, il doit forcément y avoir beaucoup moins de monde à admirer les fleurs de cerisiers. En fait, non. Les trottoirs et l’approche du Nippon Budōkan (日本武道館) étaient malheureusement encombrés car il s’y déroulait une cérémonie universitaire. Je n’étais en fait pas venu seulement pour les cerisiers mais également pour revoir le Budōkan, qui se révèle sous un angle intéressant sur la première photographie. Ce bâtiment conçu par l’architecte Mamoru Yamada prend pour modèle les formes octogonales et traditionnelles du hall Yumedono du temple Hōryū-ji à Nara. Ce mélange de formes traditionelles avec son aspect général futuriste est intéressant (on ne dira pas entre tradition et modernité). Le Nippon Budōkan a été inauguré en 1964, utilisé pour les compétitions de judo des Jeux Olympiques de Tokyo. Il est régulièrement utilisé comme salle de concert mais je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller. Le concert Electric Mole de Sheena Ringo s’y déroulait le 27 Septembre 2003, ainsi que la tournée d’adieu de Tokyo Jihen, Domestique Bon Voyage, le 29 Février 2012 (année bissextile, rappelons le). Je voulais également prendre en photo les formes rondes et grises du National Shōwa Memorial Museum, également appelé Shōwakan (昭和館), accompagné des cerisiers. Ce bâtiment datant de 1999 a été conçu par l’architecte Kiyonori Kikutake, un des membres du mouvement Métaboliste dans les années 60. La pluie ne m’empêche pas de marcher le long des douves du Palais Impérial à Chidori-ga-fuchi, puis de continuer ensuite vers le sanctuaire Yasukuni pour une autre série de photos.