urbano-végétal (23) and an escape to the sea

Et pourquoi pas un appartement dans les airs avec vue imprenable sur le pacifique. C’est ce que m’inspire cette composition urbano-végétale. Les baies vitrées géantes donnent une vue panoramique sur l’horizon bleu. On ouvre les voiles et on part en mer pour l’après midi sous un ciel ensoleillé.

Je l’ai laissé reposer pendant plus d’une année et me suis enfin décidé à lire Sputnik Sweetheart de Haruki Murakami. Bien entendu, c’est très beau, pleins de mystères irrésolus et de thèmes récurrents chez Murakami: la solitude des personnages et leur impossibilité à aimer, des disparitions inexpliquées et des tendances schizophréniques comme on pourrait en voir chez Lynch. Ensuite, je vais peut être lire Hard-Boiled Wonderland and the End of the World

Un mikoshi passe> à toute vitesse dans un éclat de lumière, dans des petites rues de banlieue avant que la pluie ne vienne perturber le spectacle. C’était il y a quelques semaines pour le matsuri d’automne.

Je me pose encore ce dilemme épineux de l’utilisation ou non de flickr. Bien qu’y ayant créé un compte il y a de cela un petit bout de temps, j’en étais toujours resté à l’écart. Flickr m’apparaissait comme une masse inégale faite du pire et du meilleur et je n’en retenais que cet effet général de confusion et la difficulté d’y trouver les choses intéressantes. En peu de temps, on peu facilement trouver de belles photos sur flickr, mais celles qui dégagent une émotion sont plus difficiles à trouver. Je pense que c’est dû notamment à la mise en page neutre et identique pour chaque utilisateur. J’ai tendance à considérer l’environnement autour de la photographie comme participatif à l’émotion que ça soit le titrage, les textes ou l’environnement graphique personnel d’une page web. Sous Flickr, chaque photo est noyée dans la masse et on passe les photos d’une manière presque automatique sans s’attarder assez parce qu’il y a un trop plein à voir.

Mais voila que je rencontre, il y a de cela quelques semaines, cette troupe de photobloggers talentueux qui utilisent tous sans exception flickr, et je recommence à me poser des questions, d’autant que des photobloggers amis fredox et MP se sont également lancés sur flickr (sans que je m’en rende compte) en plus de leurs sites personnels. Et là le doute commence à pointer son nez une nouvelle fois: to be or not to be on flickr? Plus qu’une envie, je le ressens comme une nécessité. J’ai toujours mené Made in Tokyo d’une manière indépendante, en m’efforçant à ne pas subir d’influences externes pour garder ma liberté individuelle et ma ligne directrice. Le désavantage de cela est une certaine isolation. Flickr fonctionne par le réseau, par la présence de groupes qui permettent de faire des traits d’union entre des photobloggers de style similaire ou d’approche convergente. La rencontre avec les photobloggers du groupe Tokyo-Ga/Inside m’a permis de rencontrer des styles très intéressants et personnels, et ça m’a fait beaucoup de bien de rencontrer des gens avec cette même envie de représenter ce que nous inspire cette ville par la photographie. Pour garder la liaison avec le groupe, il me faudrait utiliser intensément Flickr.

Plusieurs problèmes se posent cependant. Je tiens à conserver et faire vivre Made in Tokyo. Après 5 ans de vie, je ne peux m’en détacher. Maintenir deux sites, Made in Tokyo et une page Flickr, et les faire vivre à plein me prendrait un temps important que je ne peux m’allouer. Egalement, je ne sens pas vraiment photographe. Mon envie, ma spécificité, sont les compositions, assez loin de la photographie pure que l’on trouve dans le groupe pré-cité. La photographie seule ne me suffit pas et ma ligne directrice s’appuit sur un mélange d’images et de textes. J’aime agencer les choses et le photobook, d’ailleurs, a été un très bon exercice dans ce sens. Pour ces deux raisons, je ne suis pas sûr que Flickr soit adéquat pour moi.

L’envie de renouveler Made in Tokyo est tout de même présente et achever mon photobook m’a donné l’impression d’avoir tourné une page, d’avoir terminé un grand travail. Je me sens l’envie d’explorer de nouveaux terrains et peut être pousser plus vers la photographie argentique chère à de nombreux membres du groupe Tokyo-Ga. C’est vrai qu’en prenant dans les mains le Leica M3 de yo-scherzo, ça fait très envie de s’y essayer et d’oublier toutes les contraintes de l’argentique. Mes envies photographiques font un peu la girouette en ce moment. J’aimerais changer d’appareil photo, mon EOS10D a fait la guerre (fait 3 à 4 fois le tour du compteur, usé 3 batteries, … il est increvable et c’est un peu là le problème). Changer pour un reflex numérique est le choix raisonnable, mais la noblesse d’un bel appareil argentique m’attire énormément. C’est le deuxième dilemme de ce billet, des questions dont je n’ai pas encore la réponse et auxquelles je réfléchis en tâche de fond car après tout ce sont des préoccupations bien mineures parmi les soucis de la vie quotidienne.

7 commentaires

  1. Juste un mot pour dire que je viens de recevoir le bouquin et il est super! Ca fait bizarre de reconnaitre dans un livre des photos qu’on a déjà vu ici…

  2. Tu peux passer au numeriquer et garder ton materiel argentique, il y a bien une compatibilite des montures entre le numerique et le argentique chez canon ?
    J’ai fait cela avec mon nikon, remarque j’ai pas vraiment reutilise mon argentique depuis, et le vendre pour pratiquement rien ne m’attire pas, c’est sentimental je pense !
    Je continue de temps en temps a faire de l’argentique avec mon 6×6 (desole les dos photos 6×6 c’est pas dans ma gamme de prix !) le plaisir a voir une diapo de 6×6 c’est tres different.
    Sinon j’aime bien l’argentique pour le NB, le type de film, le grain … le plaisir lors du developpement ou tu vois ta photo apparaitre et tu fais ton cadrage/dodge/burn … comme tu veux.
    Le numerique apporte un plaisir plus immediat, tu vois tout de suite si c’est pas bon.

  3. Je suis très curieux de savoir quel choix vous allez faire. Etant plus jeune, j’avais beaucoup utilisé l’argentique et puis après une très longue pause, je suis passé au numérique. Bien sûr, je suis très loin d’avoir votre niveau.
    Le numérique offre tellement d’aspects pratiques…, mais c’est clair qu’on y perd pour le côté matériel, ce qu’on produit devient plus intangible encore.

  4. Akaieric> Super, merci beaucoup! Content de voir que tu en es satisfait, n’hésites pas à en parler sur ton blog à l’occasion :-)

  5. Bonjour Frédéric, (pardonne mon orthographe!)
    Si j’ai bien compris, ton livre serait l’aboutissement de ton blog.
    Tu atteinds les limites pratiques.
    Je suis allée faire un tour sur flickr et sans tes liens, je me serais perdue.
    C’est vrai que les commentaires sont plaisants, surtout lorsqu’ils renvoient à d’autres « références ».
    Il semblerait que tu ai besoin de digérer tes dernières expériences.
    Jusqu’içi tes choix semblent judicieux.
    Continue de suivre tes envies et ton plaisir. Je trouve que ça te va très bien de ne pas te sentir artiste ;-)
    Tes derniers urbano sont très réussis.
    Une envieuse de l’autre bout de la Terre.

  6. Cyril, Solal> J’ai déjà un argentique et numérique Canon, et il est vrai que j’utilise assez peu l’argentique à part pour des envies de temps en temps. Comme tu le mentionnes, je suis assez attiré en ce moment par le format 6×6. J’aimerais bien m’y essayer, ça comblerait peut être mon besoin de changement. MP m’a montré son Mamiya 6 et ça me tenterait bien. Idéalement, je voudrais upgrader mon EOS10D en un nouveau 50D par exemple pour les photos courantes et utiliser un 6×6 en alternance. Ca serait ma configuration rêvée mais le tout reviendrait assez cher (150,000+150,000 Yens environ …). Bref…

  7. Nathalie> Oui, je vois mon photobook comme un aboutissement. Le virtuel sur Internet, c’est une chose, mais voir son travail d’une manière concrète sur un livre, c’est autre chose. La matière donne une réalité à toutes ces photos et compositions. Je suis assez pressé d’en faire un deuxième, mais il faudra bien attendre quelques années avant d’avoir assez de contenu.
    Mes limites sont le temps que je peux allouer à la photographie et à ce site web. C’est quelque part un frein à mon évolution, mais je fais avec. Je continue en tout cas à essayer de suivre mes envies avec le temps que je peux y passer. Si j’étais artiste, je passerais 100% de mon temps à la photographie ou à la création, mais ce n’est pas le cas et c’est loin d’être mon intention.

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