Kashihara Jingu ’18/2

Pour notre deuxième journée à Osaka, nous allons en fait à Nara qui se trouve à un peu plus d’une heure de train. Nous avons longuement hésité car il y a déjà beaucoup de choses à découvrir sur place à Osaka, mais j’ai beaucoup insisté pour qu’on passe une journée à Nara. Je ne suis jamais allé à Nara. Mari, elle, connaît assez bien le coin, car elle y a passé plus d’un mois quand elle était étudiante aux Beaux Arts de Tokyo. Ça faisait parti de son cursus. J’avais en tête d’aller voir, bien sûr, le monumental Todai-ji, puis continuer dans le parc de Nara pour découvrir d’autre temples et finalement aller découvrir les rues de Naramachi. Le parcours final sera en réalité un peu différent.

Assez tôt le matin, nous embarquons sur la ligne de train Kintetsu depuis la station de Tsuruhashi dans le centre d’Osaka et en direction de Nara. En cours de route, alors que nous arrivons à la station de Yamato-Saidaiji, les messages automatiques du train annoncent les correspondances. La station de Kashihara-Jingu-Mae est mentionné et Mari se souvient soudainement que c’est un lieu à voir absolument, car il est mentionné comme un important « power spot » dans son magazine de Fengsui. Nous avons seulement quelques secondes pour nous décider: aller à Nara comme prévu ou partir à la découverte de cette nouvelle destination imprévue qu’est le sanctuaire shinto Kashihara Jingu, dont je n’ai d’ailleurs jamais entendu parlé? Mari a de temps en temps des idées au dernier moment, ce qui peut être parfois un peu agaçant quand on a déjà décidé d’un programme. En même temps, elle a un don pour déceler des choses intéressantes ou des lieux qui vont nous intéresser, et je ne résiste en général pas longtemps à son enthousiasme communicatif. Nous sautons donc du train à la station de Yamato-Saidaiji pour partir sur une autre ligne Kintetsu à la perpendiculaire et s’enfoncer un peu plus dans la région historique du Yamato, toujours dans la préfecture de Nara mais un peu plus en direction des montagnes de Yoshino. Il faudra environ 20 minutes pour arriver à la station de Kashihara-Jingu-Mae. Je pensais que ça aurait pris le double, mais on a apparemment embarqué par chance sur une ligne rapide.

Depuis la station de train Kashihara-Jingu-Mae, il faut marcher une dizaine de minutes jusqu’à l’enceinte du sanctuaire. On est tout de suite impressionné par l’immense torii qui nous accueille dans ces lieux sacrés. Une longue allée de graviers blancs nous amène vers le vaste espace du sanctuaire. On est tout de suit saisi par l’ambiance paisible qui y règne et une certaine majestuosité des lieux. On comprend mieux l’importance de ce sanctuaire quand on lit son histoire. Le sanctuaire actuel Kashihara Jingu fut construit en 1890 sur le site de l’ancien Kashihara-gū où le premier empereur du Japon, l’empereur Jimmu, descendant de la Déesse du Soleil Amaterasu, a accédé au trône le 11 février de l’année 660 BC. Le 11 février est de nos jours un jour février où l’on fête la fondation du Japon, en ces lieux donc au sanctuaire shinto de Kashihara. Il s’agit donc ici d’un sanctuaire important dans l’histoire de la nation japonaise, comme pourrait l’être par exemple le sanctuaire Ise Jingu. Kashihara Jingu me rappelle sous certain aspect celui de Meiji Jingu à Tokyo dans sa composition, sa taille et bien sûr la sobriété shinto de l’architecture. Il est entouré de nature et on a l’impression d’être quelque part hors du temps et des précipitations de la vie. Il y a assez peu de visiteurs et encore moins de touristes, ce qui est le bienvenu pour apprécier les lieux. Un groupe de dames en kimono marchant à petits pas devant un cerisier en pleine floraison ajoute un certain charme. Je m’approche discrètement pour tenter une photographie. Nous parcourons l’espace de long en large sous le soleil de la déesse qui nous a gâté pour ce voyage dans l’ancienne province de Yamato. Je ne lasse pas d’admirer l’architecture du sanctuaire, les courbes si élégantes et l’agencement parfait des lampes accrochées aux plafonds des couloirs de l’enceinte. Et l’inclinaison de ce matsu, un pin japonais. Mari avait donc eu raison, une fois de plus, de nous guider vers ce sanctuaire. Il n’est pas très ancien mais il a quand même un peu plus de 100 ans. Il est en tout cas extrêmement bien entretenu.

On se sépare de ces lieux en passant devant un étang aménagé au bord du sanctuaire. Il y a aussi quelques cerisiers en fleurs. Un musée à l’entrée du sanctuaire nous explique l’histoire de l’empereur Jimmu et de Kashihara Jingu. Après avoir visité Ise Jingu en Novembre 2013, et Kashihara Jingu cette année, on se rappelle qu’il nous reste Izumo Taisha dans la préfecture de Shimane à aller voir. C’est sur notre programme, le tout est de trouver le moment d’y aller. Peut être l’année prochaine. Tout en redescendant vers le centre de la petite ville de province de Kashihara, nous revoyons notre programme de la journée. Nous irons quand même à Nara voir le Todai-ji, mais le temps nous sera bien entendu compté.

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