écarts d’été

La période du Obon démarre au milieu du mois d’août alors que le rythme de la ville se calme pendant l’été. Nous allons à Ofuna comme pratiquement tous les ans à cette période pour y passer le week-end prolongé, incluant le jour de la Montagne le vendredi. Malgré la pluie, les cigales ne faiblissent pas et semblent même redoubler de puissance. Je me concentre sur cette musique intense pour oublier mon mal à l’épaule qui me prend depuis ce matin. Ce mal me prend de temps en temps mais assez régulièrement et de manière assez inexpliquée. Dans ces cas là, il faut prendre son mal en patience car ça peut durer plusieurs jours. Je m’allonge donc sur la tatami quelques instants, la porte-fenêtre entrouverte sur le jardin, en écoutant les cigales et leur musique entêtante.

Cela ne m’empêchera pas de prendre quelques photographies pendant deux sorties lors de ce long week-end du Obon: à Yokohama d’abord, puis du côté de Kamakurayama 鎌倉山 et Shichirigahama 七里ヶ浜, des endroits avec vue sur l’océan que j’aime beaucoup. Mais je montrerais certainement quelques photographies plus tard dans des prochains billets.

Ces derniers jours, je suis plutôt attaché à continuer un travail de longue haleine commencé il y a plusieurs mois déjà, qui est d’intégrer les photographies que je publiais il y a plusieurs années dans le software Gallery directement dans WordPress. Le but de tout cela est de simplifier un peu la plate-forme mais ça demande beaucoup de temps et de patience car il faut mettre à jour tous les billets un à un sur plusieurs années, concrètement depuis les débuts du blog en 2003 jusqu’à Mars 2009 environ lorsque j’ai arrêté de mettre des nouvelles photographies sur ce software Gallery. J’ai bien avancé pendant le long week-end, il ne me reste plus que les photographies des années 2006, 2007 et 2008 à intégrer dans WordPress. Par la même occasion, je ré-explore mes anciens billets avec un certain plaisir. Un sentiment de nostalgie me prend soudain car c’était une époque, qui semble déjà lointaine, où le format du blog était en vogue et pendant laquelle j’avais aussi plus de temps à y consacrer. Des blogs que je suivais à cette époque, il n’y a plus beaucoup de survivants. C’est bien dommage, on se sent un peu seul.

Après avoir lu les trois tomes du mystérieux et fabuleux 1Q84 de Haruki Murakami, l’envie me prend de découvrir d’autres romans de l’auteur. A vrai dire, j’en ai déjà lu beaucoup, tout spécialement durant ces années 2006, 2007 et 2008 justement, et j’ai un peu de mal à me décider chez le libraire Maruzen de Marunouchi. Je choisis cette fois-ci de lire La Ballade de l’impossible. Je me rends compte en rentrant à la maison que je l’ai déjà lu il y a 11 ans. C’était en version anglaise et le titre Norwegian Wood, proche du titre japonais (ノルウェイの森 Noruwei no Mori), est bien différent de l’adaptation française. Peu importe, lire les premières lignes de celui-ci me donne l’envie irrésistible de me replonger dans cette histoire et dans l’univers de Haruki Murakami.

L’unique photographie en entête de ce billet date du début de l’été, mais le flou volontaire transmet quelque chose de la lourdeur du climat et de la chaleur ambiante en ce moment. Tellement lourd qu’il pleut tous les jours (une première depuis 40 ans apparemment). Je n’en profite pas assez certainement, les ciels encombrés et nuageux sont pourtant très photogéniques.

Lors de chaque séjour estival en France, j’en profite pour me procurer un numéro des Inrockuptibles, surtout quand il y a un CD offert en accompagnement. Je suis ce magazine depuis mes années lycéennes et je me suis même abonné quelques années alors que je vivais déjà au Japon. Bien que je n’apprécie que moyennement la politisation du magazine ces dernières années, j’apprécie parcourir les pages Culture et notamment musicales. Le CD du numéro 1127 du mois de Juillet me fait découvrir de très bons morceaux, notamment de groupes que je n’avais pas écouté depuis quelques années et que je redécouvre avec des nouveaux titres. C’est le cas de Mogwai que j’écoutais beaucoup en 2008/2009 et qui m’inspirait même régulièrement des titres de billets comme Travel is dangerous ou The sky is reaching us. Le nouveau morceau de Mogwai s’intitule Coolverine sur le futur album Every Country’s Sun. Le clip vidéo est superbe et fantastique. Les voitures et les êtres s’envolent dans un monde où il semble même y avoir deux lunes comme dans les histoires de 1Q84 de Murakami. Sur le CD, on peut également y découvrir Chariot de Beach House sur l’album B-Sides and Rarities. Je ne connais que peu de morceaux de Beach House, mais celui-ci est très certainement le meilleur que je connaisse. Je verrais bien le groupe interpréter un morceau au BANG BANG Bar dans Twin Peaks Saison 3, l’ambiance conviendrait bien je pense. Les retrouvailles musicales continuent avec Mourning Sound des new yorkais de Grizzly Bear qu’on n’avait pas entendu depuis 2012. Leur nouvel album Painted Ruins sort très bientôt au mois d’août et me donne envie de me replonger dans cet univers musical que j’avais beaucoup apprécié sur l’album Veckatimest de 2009, époque à laquelle j’élargissais mon champ d’écoute musicale. Finalement, la reprise de Frank Sinatra It was a very good year par Yan Wagner me fait forte impression, notamment pour cette voix grave et intense. Et il y a beaucoup d’autres belles choses sur ce CD des Inrocks.

rechercher une lumière

Je pense m’être fixé, au moins pour quelques temps, sur ce nouveau design de Made in Tokyo. J’aime beaucoup la simplicité et la clarté de l’ensemble. Comme à chaque changement de design, je prends un plaisir certain à mettre à jour la page A Propos du site. Nous en sommes donc à l’évolution 9 du design. A chaque fois, j’écris un petit texte explicatif sur l’idée derrière le changement et je reviens sur certaines nouveautés ayant eu lieu dernièrement. Et je reviens encore une fois sur ce dilemme de l’utilisation d’Instagram ou pas pour montrer des photos (toute minuscules sur un petit écran). Je crois que le problème est résolu finalement car je viens de désactiver mon compte Instagram. Ca me simplifie la vie avec une plate-forme en moins à considérer. J’étais sur le point de supprimer mon compte Tumblr également, mais je vais attendre encore un peu car l’utilisation que j’en fais est assez différente de ce blog. Bref, je dégage la route du superflu à la recherche d’une lumière. C’est devenu une évidence qu’Instagram ne crée rien si ce n’est des frustrations.

Why you looking for harmony

IMG_1896m

IMG_6834m

IMG_6814m

IMG_6877m

IMG_1505m

IMG_1470m

IMG_1493m

Bonne nouvelle année. J’y pense régulièrement mais un peu plus ces derniers temps, je vais mettre ce blog en pause pour cette nouvelle année, pour quelque temps ou indéfiniment, je ne sais pas encore. C’est plus difficile pour moi d’arrêter que de continuer en fait, mais une nouvelle année est une bonne occasion pour du changement. Je pense continuer à prendre des photos et à les travailler mais ça sera offline pour quelque temps en attendant de trouver un nouveau concept. J’ai envie de reprendre la préparation d’un photobook, de continuer mes dessins sans forcément les montrer immédiatement, d’essayer de refaire des morceaux de musique (j’ai très envie d’essayer Logic X sur iMac, bien qu’il soit un peu cher pour un essai). Comme je me suis mis ces derniers temps à écrire un journal personnel papier, je passe du fait moins de temps sur Internet. Sur ce billet, quelques photographies d’architecture angulaire agressive venant casser l’harmonie des sanctuaires que l’on visite en ces premiers jours de la nouvelle année.

Little Things Moving

structure-aug-2013small

Un nouveau morceau sur Soundclound intitulé Little Things Moving. Comme on me l’avait fait remarquer auparavant en commentaire, je parle souvent de mes morceaux musicaux en termes techniques, alors que je parle de mes photographies plutôt en terme sensible. C’est très vrai, je n’aime pas parler de photographie en terme technique car la technique photographique ne m’intéresse pas beaucoup, mais je n’arrive pas à parler de ma musique en terme sensible. Je me réfugie peut être derrière les termes techniques, comme un photographe pourrait ne parler que de modèles d’appareil photo pour éviter de parler du contenu sensible de ses photos. Je n’en suis pas encore au point où j’arrive à comprendre ma démarche et ce que je cherche à faire. Ca viendra peut être un jour.

Je découvre par le fil twitter de JM-EMY, une série d’images conceptuelles intéressantes d’architecture volantes. Il s’agissait apparemment d’une compétition du site Flying Architecture intitulée « Architecture Unchained ». On y voit des buildings volants sans attaches, un peu comme mon architecture végétale volante urbano-végétale. Bien entendu, les images synthétiques de cette compétition sont très belles et professionnelles. On dirait parfois qu’elles sont tirées d’un film d’anticipation. je me permets de montrer quelques exemples ci-dessous.

Image converted using ifftoany

flyingarchi02

flyingarchi03

flyingarchi04

L’architecture fluide et tout en courbe de la première image est un musée volant par Matthias Urschler. Donald Cokara nous montre sur la deuxième image un espace volant qui semble habitable au dessus du désert, contenant des oasis de verdure dans certaines alvéoles du réseau urbain. Il s’agit d’une architecture non-sédentaire et le rapprochement avec l’image nomade du désert est bien vu. Sur la troisième image, Ewa Gawron nous montre une architecture minimaliste faite de blocs encastrés à la verticale, sans aucune accroche et permettant également le voyage. La quatrième concept par Daniel Szalapski propose une architecture organique proche de plantes avec des tiges fixes et des blocs supérieurs pouvant se déplacer d’un dock d’amarrage à l’autre. J’aime beaucoup cette approche utopique de l’architecture.