a day with s (3)

Je retrouve mon cousin S pour une nouvelle journée d’excursion. Son tour en Asie l’a ramené vers le Japon et Tokyo. Comme il a déjà vu beaucoup de choses sur Tokyo, certaines que nous avons vu ensemble la dernière fois, nous décidons d’aller du côté de Kamakura qu’il ne connaît pas encore. Ça tombe très bien car je connais très bien Kamakura et ses alentours sur la côte de Shonan. Nous ne nous éloignerons pas des trajets et visites classiques car il y a, à Kamakura, des lieux qu’il ne faut de toute façon pas manquer. Le typhon numéro 17 qui passe au loin sur la mer du Japon nous menace de pluie pour cette journée de dimanche, mais nous avons de la chance car les gouttes nous ont évité, à part pendant une courte période lors de notre visite du Grand Bouddha. D’ailleurs, de toutes les visites que j’ai pu faire du Daibutsu, j’ai toujours souvenir d’averses en général assez courtes. Le Grand Bouddha doit attirer la pluie. C’est d’ailleurs ce que j’ai pensé de mon cousin sans lui dire. Il doit attirer la pluie car la dernière fois que nous nous sommes vus à Tokyo, la journée était pluvieuse. C’est le concept du Ame Otoko ou Ame Onna (homme ou femme qui attire la pluie) par opposition au Hare Otoko ou Hare Onna (homme ou femme qui attire le beau temps). Comme il n’a finalement pas vraiment plu de la journée, mon cousin S doit être neutre, comme je le suis également vis à vis des éléments naturels. La mère de Mari est par contre clairement Hare Onna (femme qui attire le beau temps), et c’est assez pratique pour certaines occasions importantes comme le match de rugby que nous avons vu le jour d’avant, le samedi. La météo annonçait clairement de la pluie pendant le match. Comme la mère de Mari nous accompagnait, je n’ai pas eu beaucoup d’inquietude. Et il n’y a finalement pas eu de pluie la journée de samedi. La même démonstration s’était d’ailleurs produite le jour de notre mariage il y a quinze ans. On retrouve d’ailleurs cette idée du contrôle possible de la pluie dans le dernier film d’animation de Makoto Shinkai, Tenki no Ko (天気の子 ou Weathering With You dans son titre en anglais). L’histoire est différente mais l’esprit du film est dans la lignée du film précédent de Makoto Shinkai, Kimi no Na (君の名は。), qu’on ne présente plus tant il a été populaire dans le monde entier. Le niveau de détails et le réalisme du décor urbain est comme toujours à couper le souffle. J’ai beaucoup aimé ce film vu au cinéma quelques jours après sa sortie.

Pour revenir à notre visite de Kamakura, nous avons en fait commencé notre journée par une visite de l’île d’Enoshima. Le monorail suspendu nous a transporté à grande vitesse de la station de Ofuna jusqu’au terminus de Enoshima. Pendant ce trajet de quelques dizaines de minutes, nous parlons de montagnes russes et de la sensation de vertige que l’on partage tous les deux mais de manière un peu différente. Le monorail se frayant un chemin à toute vitesse dans les montagnes de Kamakurayama ressemble à un serpent ou à un petit train de montagnes russes, bousculant le passager à chaque montée et descente. En arrivant à la gare de Enoshima, je me rends compte qu’elle a été entièrement modernisée. Ça doit être l’approche des Jeux Olympiques car une épreuve, celle de voile, se déroule à Enoshima. On ne retrouve pas la foule des week-ends sur l’île et c’est une très bonne chose, car il est sinon difficile de circuler sans se bousculer dans les rues étroites d’Enoshima. Nous passons d’abord devant le sanctuaire principal tout en haut de l’allée en pente. Au niveau du sanctuaire, on a eu belle vue sur le bord de mer et le pont routier donnant accès à l’île. Quelque chose semble différent car la vue est plus dégagée que d’habitude. Un des grands arbres a été coupé, peut être en raison du dernier typhon numéro 15 ayant frappé la région du Kanto, en particulier Kanagawa (où se trouvent Enoshima et Kamakura), Chiba et Tokyo. Nous traversons l’île jusqu’à la côte rocheuse de l’autre côté. La marée semble un peu plus haute que d’habitude car l’accès aux rochers est interdit. Un homme monte la garde et surveille un pêcheur posé sur un des rochers. Peut être a t’il un permis ou peut être va t’il se faire sérieusement disputer lorsqu’il remettra les pieds sur les zones autorisés à tous. Les galeries souterraines que nous avions déjà visité sont fermées le jour de notre passage. Encore un des dégâts du typhon peut être. Nous déjeunerons au milieu de l’île, sur la terrasse du restaurant que je préfère, celui où l’on peut manger des pâtes ou pizza aux petits poissons Shirasu. La température est idéale sur cette terrasse et la vue sur l’océan est des plus reposantes. Un milan noir vole pourtant en cercle au dessus de nous. La terrasse étant recouverte, on ne craint pas grand chose mais ces oiseaux n’hésitent pas à piquer soudainement pour essayer de récupérer un peu de nourriture. Nous en avons fait la malheureuse expérience, il y a plusieurs années, lors d’un pique-nique. Après le déjeuner, nous prenons la ligne de train Enoden pour descendre à la station de Hase, proche du Grand Bouddha. Il était bien là, fidèle au poste dans sa position immuable. Je l’imagine toujours un peu plus grand qu’il ne l’est en fait, mais il reste tout de même impressionnant.

6 commentaires

  1. Bonjour Frédéric,
    C’est bien le Mont Fuji que l’on aperçoit sur la sixième photo ?
    Au passage, parce que j’ai remarqué qu’ils étaient dans ta culture musicale et que tu les aimes : il y a quelques podcasts sur les Pixies pour accompagner la sortie de leur nouvel album (émissions des 16, 17 et 18 septembre 2019 dans l’émission Very Good trip, France Inter).
    Bonne écoute et merci de nous faire vivre à distance cette escapade à Enoshima.!

  2. Bonjour Nicolas, oui c’est bien le Mont Fuji qui se dévoile légèrement. On l’aperçoit bien depuis Enoshima sauf quand le ciel est complètement nuageux.

    Oui, Pixies est à la source de ma culture musicale et je n’écoutais pratiquement que leurs albums quand j’avais 15 ans. J’avais écouté les deux premiers albums de Frank Black après, ou ceux des Breeders mais ça n’atteignait pas le niveau de Pixies, malgré beaucoup de beaux moments. De Pixies, je dois avoir tous les EPs et plusieurs bootlegs Live en plus des albums en CDs. Je les garde précieusement. Malgré cela, je n’ai jamais écouté leurs nouveaux albums / EPs, peut être parce que je savais que Kim Deal ne faisait plus partie du groupe.

    Merci pour le lien vers le podcast Very Good Trip. En fait, je connaissais le nom du journaliste animant cette émission, Michka Assayas (c’est le frère d’Olivier Assayas, tiens, dont j’ai vu le film Irma Vep il n’y a pas très très longtemps d’ailleurs), car il était intervenu en remplacement de Rebecca Manzoni qui anime une autre émission musicale sur Inter, Pop n’co, que j’écoute assez régulièrement. Mais je ne connaissais pas Very Good Trip. Je commence à écouter la première émission de septembre sur Pixies. Il y a l’air bon leur dernier album (c’est ce qu’avais entendu dire), je vais écouter tout ça. Merci!

  3. De rien Frédéric !

    Il m’arrive de tomber de temps à autre sur l’émission Very Good Trip lorsque l’heure du repas ou de la vaisselle s’étire au-delà de 21h…Le moins que je puisse penser est que Michka Assayas est d’une grande érudition concernant la musique occidentale ; en plus de sembler très sympathique. L’émission ne s’attache généralement pas à présenter qu’un seul artiste comme c’est le cas pour les pixies. Habituellement il n’y a pas d’interview et l’artiste vedette de l’émission est souvent un prétexte à présenter un genre musical à travers les artistes héritiers de l’artiste vedette, et cela laisse aussi la place à explorer quelques side projects…ce qui multiplie les références et me laisse parfois le gout désagréable de ne pas avoir le temps d’approfondir mes connaissances d’une émission à l’autre…

    Dans le cas des Pixies, ce groupe n’occupait pas le devant de la scène quand j’étais ado. Le groupe n’existait tout simplement plus…(je suis né en 87). Mais Doolittle, Surfer Rosa et Bossanova étaient tellement ovniesques dans ma discographie qu’ils ont eu une place de choix. Trompe le monde un peu moins…Les 3 premiers ont développé de telles ambiances sonores que le sentiment du « c’était mieux avant » semble inévitable en abordant les nouveaux derniers, sentiment dont je souhaitais me passer.

    C’était sans compter l’ami Michka qui a réussi à me persuader d’écouter le tout dernier sorti et de tenter l’aventure de Frank Black and the catholics…

  4. Bonjour Nicolas, J’ai donc écouté les trois émissions sur Pixies et je me suis abonné au podcast par la même occasion. Je continue maintenant en écoutant les 3 ou 4 émissions sur Berlin. On ressent un amour et un intérêt authentique des musiques alternatives chez Michka Assayas. Ça me plait bien! Bon, ceci dit, j’hésite encore un peu à me lancer dans l’achat et écoute du nouveau Pixies. En fait, après avoir écouté ces podcasts Pixies, je me suis mis à réécouter Bossanova qui reste mon préféré, car c’est le premier que j’ai écouté à l’époque.

  5. Bonjour Frédéric,
    Je me suis lancé dans l’aventure du nouveau Pixies il y a trois semaines. Le début de l’album est bon, j’aime un peu moins la fin…Je l’ai laissé reposer une dizaine de jours (le temps de me remettre dans les oreilles Trompe le Monde et de comprendre qu’il ne démérite pas tant que ça en comparaison de mes 3 préférés) et j’y suis retourné en début de semaine avec l’appétit de confirmer ma bonne impression globale de mes premières écoutes. Bonne impression conservée !
    Je suis content de t’avoir reconnecté avec Michka Assayas, bien qu’il semble que la question de l’abonnement au podcast ne semblait qu’une question de temps puisque tu écoutes Pop ‘n Co !
    Une autre petite recommandation au passage : jette donc une oreille aux deux EP d’El Ayacha que tu trouveras sur bandcamp (C’est le bassiste du groupe de mon frère qui a un projet shoegaze. Je ne suis pas très familier de ce genre mais l’ambiance de ces compos est un peu addictive)

  6. Bonjour Nicolas, j’ai écouté les deux EPs de El Ayacha que tu recommandais et j’aime beaucoup leur musique, il y a des passages très intéressants comme des décrochages au milieu des morceaux (comme Lost somewhere sur le premier EP) ou les passages à deux voix aux tonalités très différentes (sur Unseen). Je ne suis pas certain que leur musique se classe en shoegazing par contre, car les voix sont très claires à l’écoute, par rapport à celles du shoegaze qui se noient dans les sons de guitares. J’aime beaucoup aussi le morceau Either sur le dernier EP, il y a une guitare qui reste en tête. D’ailleurs, c’est peut-être parce qu’on parlait de Pixies au dessus que la basse de ce morceau me rappelle un peu celle d’un morceau de Pixies, mais je ne sais plus lequel.

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