couverte d’une obscurité profonde

L’extrême noirceur des photographies m’est inspirée par la musique que j’écoutais au moment où je les ai créé. En fait, j’hésitais à poster ce billet car cette vision obscure est excessive, mais comme elle correspondait à une petite phase musicale axée sur l’obscurité, je les maintiens quand même pour les débarrasser de ma mémoire. Si on regarde bien, on devine quand même les lieux et les choses même si elles sont très sombres. Peut être s’éclaircissent elles comme les peintures de Rothko. J’en doute quand même. J’écoute donc un album extrêmement obscure d’un artiste de musique ambient appelé Father (아버지). L’album s’intitule White Death (흰색 죽음). Je ne montre pas ici volontairement la pochette car la photographie, ou montage photographique, qui la compose est un peu effrayante sous certains aspects, mais également assez puissante. Bien que les titres soient tous en coréen, il s’agit à priori du projet parallèle d’un musicien vaporwave américain d’Oakland. Je ne donne pas le nom car je n’en suis pas sûr, et je ne le connaissais pas de toute façon. Comme la couverture le laisse penser, cette musique glisse dans la noirceur la plus obscure. Cet album se classe apparemment sans un micro-genre appelé deathdream (si ces noms de genre veulent bien dire quelque chose), que je découvre à travers une vidéo YouTube de Pad Chennington couvrant certains albums dans ce style. Cette musique peut `å mon avis s’apparenter au style drone. Le premier morceau intitulé Cold (감기) par exemple fait tourner une masse sonore sourde qui varie sensiblement, ponctuée par des bruits répétitifs presque mécaniques et quelques brins de paroles quasi inaudibles. L’ambiance n’a pourtant rien d’effrayant, mais elle est très pesante. Encore une fois, il faut être dans de bonnes conditions pour éviter de déprimer. Pour expliquer l’ambiance, j’imaginerais bien le deuxième morceau Lost (잃어버린) comme provenant de la bande son du film Prometheus quand les protagonistes découvrent lentement le vaisseau alien. Le troisième morceau Frost (서리) me fait penser à des esprits flottant, voguant dans une atmosphère brumeuse. Le quatrième morceau Dead leaves (죽은 잎) prend des sons plus électroniques entrant en échos et allant crescendo pour s’apaiser ensuite. Le cinquième morceau Snow Flower (눈의 꽃) est beaucoup plus chaotique et les sons irréguliers de piano donnent l’accroche difficile. Comme c’est un des morceaux les plus longs, c’est à ce moment que je décroche. En fait, j’aime écouter la première partie de l’album car cette ambiance lente et conceptuelle est belle dans sa noirceur. Le problème est qu’au bout de quatre morceaux, on a quand même envie de changer d’ambiance et je n’écoute pas la deuxième partie. Un EP des quatre premiers morceaux aurait été grandement suffisant pour ma capacité d’acceptation.

DOUBLEBLIND par OCTOBER

La meilleure chose qui puisse arriver lors d’une promenade au hasard des rues de Tokyo est de trouver soudainement une maison individuelle qu’on a déjà vu dans des magazines ou livres d’architecture. C’est encore mieux quand elles ont un aspect brutaliste en béton et des formes inhabituelles. En marchant dans le quartier de Meguro, dans des rues que je ne connaissais pas en direction approximative de Sangenjaya, j’aperçois soudainement, dans une petite rue perpendiculaire, une avancée de béton tout à fait particulière. On pouvait deviner tout de suite que cette maison était atypique. Il suffisait de s’en approcher pour constater ses drôles de formes à l’oblique et ses vitrages quasi-opaques colorés de vert. Je reconnais rapidement Doubleblind, une maison individuelle en béton renforcé dessiné par les architectes Tomomasa Ueda et Yoko Nakagawa de l’atelier October. Doubleblind faisait partie de la longue liste des maisons que je recherchais et je suis donc très content de la découvrir de cette manière tout à fait par hasard. October est un nom étrange pour un atelier d’architectes. Il s’agit d’après leur site web du mois de naissance de Tomomasa Ueda et d’une référence à un magazine culturel américain qu’il apprécie.

Par rapport aux photos que j’avais vu dans des magazines ou sur internet, la surface du béton de Doubleblind a subi les intempéries et mériterait un bon nettoyage. Sa construction s’est achevée en 2005 et les impuretés du béton doivent être le résultat de 15 années de vie sur les terres relativement humides de Tokyo. Entre la saison des pluies, la lourdeur humide de l’été et les typhons en automne, on peut comprendre que les surfaces soient mises à dure épreuve. Comme souvent à Tokyo, les maisons sont construites sur des espaces réduits et le challenge de l’architecte est à chaque fois d’optimiser l’espace habitable. Le site ici fait 60m2 et a une forme triangulaire donnant sur deux rues parallèles. Les régulations du site permettent un ratio habitable de 80%. La maison de trois étages sans sous-sol fait un total de presque 118m2. Les quelques photos ci-dessus provenant du site web des architectes, donne une bonne idée de l’espace intérieur, très spacieux avec une grande pièce centrale et relativement lumineux grâce à la grande baie vitrée au deuxième étage. On est portant situé dans une rue étroite assez typique des quartiers résidentiels de la métropole. Le design intérieur est particulièrement futuriste est les angles aigus qui le composent suivent l’esprit visuel de l’extérieur. Des architectes d’October, je connaissais déjà la maison individuelle EdgeYard aperçue plusieurs fois dans un recoin de Shibuya-Ku. J’aimerais découvrir Subdivision qui se trouve quelque part à Machida mais je n’ai pour l’instant aucune indication sur sa localisation précise.

to the endless sea of light

Le but de ma promenade du Samedi matin était d’aller marcher jusqu’à Sangenjaya, mais je n’irais que jusqu’à Shinsen car je me laisse distraire en route par le paysage urbain comme toujours. Après toutes ces années à prendre des photographies dans les rues de Tokyo, je suis surpris moi-même de ne pas en avoir marre. J’ai même l’impression d’en avoir de plus en plus besoin. Un des intérêts principal pour moi de cette ville, outre son architecture chaotique, est la présence de terrains vallonés. Les pentes dans la ville font tout l’intérêt du paysage urbain et j’ai tendance à m’ennuyer quand le terrain est plat. La colline me donne envie d’aller découvrir le mystère qui se cache derrière. Lorsqu’on atteint un sommet, on a rarement une vue dégagée, mais plutôt une vue encombrée comme sur la deuxième photographie avec une multitude de couches superposées d’immeubles en toile de fond. Les maisons basses et les points de verdure à l’avant nous rappellent que nous sommes dans une zone résidentielle. Les pentes dans la ville m’assure que l’architecture et l’organisation urbaine seront compliquées et c’est ce que je recherche dans mes promenades continuelles quand le temps me le permet (au deux sens du terme). Je suis sûr que cette recherche de la complexité et densité urbaine a à voir avec ma peur du vide, tout comme le besoin d’écrire sans arrêts sur ces pages, comme d’autres ne peuvent pas laisser d’espaces blancs dans une conversation. En fait, je souhaitais passer par Shinsen, car je voulais revoir le passage à niveau de la première photographie car cet endroit est assez photogénique. Je l’ai même déjà vu utilisé pour des photos promotionnels de groupes de musique. J’attends que le train passe en sortant du tunnel. La robe de la dame vole un peu, poussée par le courant d’air. L’angle n’est pas idéal car le mur de la gare sur la droite me gène un peu. La dame avec la poussette me regardait un bref instant prendre des photos alors j’ai préféré rester un peu en retrait. En fait je voulais également pendre le restaurant coloré thaï sur la gauche en photo, mais je ne suis pas du genre à attendre sur place que la situation devienne idéale pour une photo. J’ai quand même un peu attendu que le train arrive en gare.

La musique de Smany sur son album Illuminate est pour moi une autre très belle découverte ces dernières semaines. Je suis en ce moment dans une phase d’écoute de musiques obscures (qui ne va pas s’arranger avec un des prochains billets, je préviens). La musique de Juri Toyoda, alias Smany, est très mélodique, sombre mais parsemée de points lumineux comme l’indique d’ailleurs le titre de l’album Illuminate. Les cordes du premier morceau de l’album dye the darkness me donne tout de suite des frissons, surtout lorsque le piano fait son apparition. Cette musique est vraiment très belle et la voix de Smany très présente, parfois prédominante et intimiste sur certains morceaux. Les morceaux prennent leur temps et sont très délicats. Il y a une mélancolie certaine qui se dégage de cette musique. Le morceau Blurry Moon est magnifique mélangeant une partition symphonique, des surimpressions électroniques que je qualifierais de spectrales, et la voix à la fois fragile et puissante de Smany. Ce titre correspond bien à l’image générale de l’album, une musique remplie d’obscurité mais éclairée par instants par la lumière éphémère de la lune. Avec le cinquième morceau intitulé usagi, j’ai même le sentiment que la la lumière lunaire est le thème central de cet album (les japonais voit une image de lapin dans la lune). Ce morceau usagi est peut être mon préféré, j’adore les distorsions sonores au début et ponctuant le morceau, la voix (encore) de Smany très proche de l’auditeur et son air de conte enfantin. Il y a quelques morceaux un peu plus inégaux mais qui ne nuisent pas à l’ambiance générale de l’album et viennent s’y fondre. Et il y a le morceau fall et, là encore, la puissance des cordes qui nous envahissent (il faut écouter assez fort aux écouteurs). La voix de Smany vient s’y noyer, parfois en murmures, mais ne perd pas pied. Le huitième morceau Himitsu en collaboration avec World’s End Girlfriend (dont j’avais déjà un peu parlé précédemment) est également remarquable et apporte quelques nouveaux rayons de lumière bienvenus. L’album se termine avec le bien nommé over qui a la particularité de se conclure sur des sons sons électroniques en distortion qui me rappellent un peu Aphex Twin. On n’atteint pas ici l’aspect incisif d’Aphex Twin, mais ce petit passage en fin d’album avec une coupure abrupte est très intéressante. Illuminate est sorti le 26 Septembre 2020 sur le label Virgin Babylon Records et est disponible sur Bandcamp. Je l’ai acheté le jour où Bandcamp levait son pourcentage au profit des artistes. C’est une opération que Bandcamp poursuit une fois par mois pendant la crise sanitaire, ce que ne font pas d’autres plateformes à ma connaissance. En commentaire sur la page de l’album, Smany indique qu’elle voulait décrire le vide à travers cet album (描きたかったのは’‘), mais un vide qui se remplit d’une lumière éphémère (作品を作り上げていく先に見えた景色は、儚くも美しい’‘でした。). Je ne ressens pourtant pas de vide dans cette musique mais je comprends qu’il nous parle principalement de la perception d’une lumière. Je la ressens très bien ici comme celle que j’essaie de percevoir à travers l’appareil photo.

もう外に出かけるの

Ces quelques photographies prises au parc Inokashira datent d’il y a deux semaines. À chaque fois que nous allons à Kichijōji, nous faisons un tour complet du plan d’eau. Cette fois-ci, il y a foule et on a l’impression que l’activité y a repris comme avant. Les petits vendeurs ou artistes placés normalement le long de l’allée principale sont par contre absents. Je n’ai que rarement marché seul dans ce parc, car j’y vais presque toujours accompagné de mon grand. Je ne dis plus petit car il est presque déjà aussi grand que moi, à une dizaine de centimètres près, et il est maintenant déjà à l’aube de l’adolescence. C’est un virage important à ne pas manquer mais j’essaie de ne pas trop y penser. On marche dans le parc tout en discutant. Bien sûr notre conversation est interrompue par une prise de photo de temps en temps. L’appareil photo fait partie de toutes nos déplacements car je l’emmène à chaque fois dans mon sac le week-end, peu importe où nous allons et même si je connais l’endroit par cœur.

Quelle belle découverte cet EP de a子 (prononcé ako) intitulé Misty Existence (潜在的MISTY), assez sombre dans l’ensemble mais avec parfois des accents pop bienvenus. Le premier morceau intitulé CHAOS est certainement celui qui marque dès la première écoute. J’aime en général les morceaux d’un ou d’une artiste en fonction de l’émotion dégagée par leur voix et leur manière de chanter. Sur Le deuxième morceau Nettaiya (熱帯夜) par exemple, la voix de a子 dégage une tension palpable, à la limite du tremblement, qui ne laisse pas indifférent. L’ensemble des 6 morceaux pour 22 minutes forment un ensemble cohérent et musicalement très dense et sophistiqué. Du saxophone intervient par exemple sur un des morceaux. J’adore cette ambiance. Il s’agit de son premier EP et c’est une artiste à suivre. Je découvre sa musique par la sélection de Tower Records sur leur compte Twitter Tower Doors qui part à la recherche des nouveaux artistes. Pas facile de suivre toutes leurs recommandations, mais je pioche parfois au hasard. Je découvre a子 à travers une interview qu’elle donne pour une émission organisée par Tower Doors sur InterFm, mais que j’ai vu sur YouTube. La pochette légèrement floue, comme sa voix dans le EP d’ailleurs, me laissait présager une ambiance brumeuse qui m’a tout de suite attiré.

Petits moments d’architecture (9)

Comme je le mentionnais dans un ou deux billets précédents, nous allons de temps en temps à la recherche de sanctuaires intéressants à Tokyo pour y récupérer le sceau Goshuin que nous collectionnons précieusement dans un petit carnet. Cela nous donne parfois l’occasion d’aller explorer des lieux dans Tokyo que nous ne connaissons pas beaucoup voire où ne sommes jamais allés. Ce n’est pas le cas du quartier où se trouve le sanctuaire Hibiya en photographie ci-dessus. Malgré son nom, il se trouve à Higashi-Shinbashi, tout près de Shiodome. Le parc Hibiya est cependant relativement proche. On a certainement maintes fois emprunté la Route 15 qui passe devant mais je n’avais jamais remarqué ce sanctuaire. Il est d’une taille assez réduite et a la particularité d’être coincé entre les lignes de chemins de fer derrière, les immeubles d’un côté et deux grandes avenues à plusieurs voies (la Route 15 et la 405/481) devant. Il n’y a pas moins de 5 voies de chemin de fer passant derrière le sanctuaire: la ligne Tokaido, la ligne Ueno-Tokyo, la ligne Keihin-Tohoku , la ligne Yamanote et la ligne de Shinkansen Tokaido, le tout se dirigeant vers la gare de Tokyo. Depuis la porte torii, on a une vue directe sur les avenues, ce qui donne une vue intéressante. Ce sanctuaire est pratiquement une caricature du Tokyo qui s’est modernisé trop vite en épargnant par-ci par-là des bouts de traditions. On a l’impression d’être en sécurité sur un petit îlot à part loin des dangers du traffic.

Il n’y pas beaucoup de hauts immeubles dans le quartier de Hiroo, sauf le long de l’avenue Gaien Nishi-dori qui passe devant la gare. La petite tour de 8 étages appelée ESQ.Hiroo est composée d’un zigzag de forme noire qui me fait penser à un serpent. Son élégance discrète est mise en avance par le fait qu’elle se détache un peu du reste des immeubles. J’aime prendre ce building en photo lorsque je passe devant car les vitrages enfermés dans l’encadrement noir sont très photogéniques. Lorsque je le regarde, j’aime aussi imaginer ce que ça pourrait donner de vivre la haut sans personne autour et de se lever le matin en regardant la ville à travers les baies vitrées. Nous avons déjà vécu de nombreuses années au huitième étage d’une résidence, mais je ne sais pour quelle raison, l’impression que donne cette tour fine est différente. Peut être parce qu’il semble n’y avoir qu’un seul appartement tout en haut, avec le privilège d’une vue unique.

Un peu plus loin dans les rues de Hiroo près de la gare, le petit bâtiment en forme de parallélogramme appelé Sorte par l’architecte Junichi Sanpei de l’atelier ALX est vraiment perdu dans les habitations basses du quartier. Il faut emprunter une petite rue pour y accéder. Mais lorsque l’on fait le tour du bâtiment, on se rend compte que deux des façades sont largement visibles depuis un vaste parking. Je prends la photographie montrée dans ce billet depuis ce point de vue là. Malgré sa taille relativement petite, Sorte se compose de cinq appartements. Le deuxième et troisième étages sont occupés par un seul appartement plus vaste que les autres (celui des propriétaires), dont on voit une des ouvertures en forme de triangle. Les quatre autres appartements sont en location et sont distribués sur le premier étage, le rez-de-chaussée et le sous-sol. Chaque appartement est construit sur plusieurs étages et chacun des étages comporte donc des parties de chaque appartement. Le rez-de-chaussée par exemple est divisé en quatre parties et comporte donc les pièces de quatre appartements. Depuis l’extérieur, on ne devine rien de l’arrangement intérieur et de la manière dont il essaie de capter au mieux les lumières du soleil.

Juste en face du National Museum of Western Art conçu par Le Corbusier, se dresse le grand hall Tokyo Bunka Kaikan dessiné par Kunio Maekawa, disciple de Le Corbusier. Les œuvres du maître et de son disciple se regardent à longueur de journée, se comparent peut être pour vérifier si l’élève arrive enfin à dépasser le maître. Il doit y avoir égalité même si les formes en béton renforcé exposé du Bunka Kaikan impressionnent peu être un peu plus à première vue. Ce bâtiment d’architecture moderne date de 1961. C’est un building d’aspect brut mais les lignes ont beaucoup d’élégance. Je n’ai jamais assisté à un spectacle musical à l’intérieur de la grande salle. Prendre cette photographie et en parler ici me rappelle qu’il me reste encore beaucoup de choses à faire à Tokyo et que je suis loin d’en voir le bout. Les occupations quotidiennes font que l’on oublie. Il faudrait que je sois plus discipliné et que je prennes des notes de tous les endroits que je souhaite voir un jour.

J’ai déjà parlé brièvement du sanctuaire Taishido Hachiman, se trouvant dans le quartier de Sangenjaya. Là encore, il se trouve perdu dans un quartier résidentiel. Il faut s’enfoncer dans les rues étroites pour le trouver, car il est éloigné des grandes artères. De ce fait, l’endroit est extrêmement calme et reposant. Nous y sommes passés à la fin de l’été et l’ombrage apporté par les arbres tout autour du sanctuaire apportait une protection salutaire. C’est tous les ans la même chose, lorsqu’on est en hiver, on attend impatiemment l’arrivée de l’été avec des images bucoliques de la campagne de Totoro en tête, et quand l’été arrive, on regrette la fraîcheur de l’hiver. Les jours où l’on peut vraiment apprécier pleinement le Japon s’étalent sur des périodes assez courtes au printemps et à l’automne lorsqu’on n’est pas en pleine saison des pluies et que les typhons ne viennent pas nous décourager de sortir.

Le sanctuaire de Karasumori se trouve également prés de la gare de Shinbashi, pas très loin du sanctuaire Hibiya dans je parlais plus haut. Le sanctuaire a été établi en l’an 940 (ère Heian), mais le bâtiment fait de béton est bien entendu beaucoup plus récent. A l’époque Edo, le lieu où se trouve le sanctuaire était une plage avec une forêt où se retrouvaient des groupes de corbeaux. Le nom du sanctuaire est directement tiré de cette forêt de corbeaux. Loin des espaces ouverts de l’époque Edo, il se trouve actuellement coincé dans un espace étroit entre les immeubles. On y accède par une allée étroite elle-même bordée de quelques izakaya. Les formes modernes brutalistes de béton exposé et l’austérité générale de l’edifice le rendent extrêmement intéressant et unique dans le paysage urbain.