tant qu’il y a un soleil (2)

Ces quelques photographies sont également prises pendant les premiers jours de cette année, cette fois-ci dans le quartier de Kugahara et un peu plus loin jusqu’au grand étang Senzoku-Ike. L’étang a pris ce nom suite au passage du moine bouddhiste Nichiren Shonin qui s’y est arrêté pour se laver les pieds, lors de son pèlerinage vers le grand temple Ikegami Honmonji (que je montrais sur quelques photographies sur le billet précédent). Senzoku (洗足) veut dire se laver les pieds. Le parc est très agréable et ombragé, avec un petit sanctuaire posé sur un îlot auquel on peut accéder par un pont. Ce style de parc autour d’un étang me rappelle beaucoup les parcs de Inokashira ou de Shakujii. Il y a des carpes et de nombreux canards qui attendent patiemment, mais avec une certaine insistance, qu’on vienne les nourrir. Le petit garçon sur la dernière photographie leur envoie des morceaux de pain avec tant d’énergie que j’ai même un peu de mal à saisir son mouvement en photo.

Alors que je cherchais dans mon tiroir de CDs l’album de DJ Krush, je tombe par hasard sur l’album Tategami (鬣) du groupe de rock japonais GO!GO!7188, trio originaire de Kagoshima composé de Yū (Nakashima Yumi) à la guitare et au chant, Akko (Akiko Noma) à la guitare basse et au chant et Turkey (Takayuki Hosokawa) à la batterie. J’avais un peu oublié à quel point cet album est excellent, notamment pour la manière à laquelle le groupe mélange le rock le plus puissant avec un chant qui empreinte parfois aux tonalités Enka. Les voix très affirmées de Yū et Akko sont un réel atout, surtout quand elles se mélangent en duo, et s’ajustent parfaitement au rythme rapide des compositions. En fait, j’avais d’excellents souvenirs du single Ukifune et notamment de sa vidéo, car je l’ai régulièrement écouté mais j’avais un peu oublié le reste de l’album que je redécouvre maintenant sous un nouveau jour (je dis ça assez souvent ces derniers temps). Cet album sorti en Février 2003 est le troisième du groupe. J’en avais en fait parlé dans l’un des premiers billets de ce blog en Mai 2003. C’est amusant de se relire 17 ans après et de constater qu’à l’époque je m’étais tourné vers GO!GO!7188 car je recherchais de la musique rock dans l’esprit de ce que faisait Sheena Ringo à cette époque (d’autant plus qu’ils sont également originaires du Kyūshū et chez EMI). C’est vrai qu’il y a un petit air de ressemblance dans la manière de chanter par moments et sur certains morceaux avec des roulements de ´r’ occasionnels, mais GO!GO!7188 reste quand même plus lourd en guitares avec un côté plus spontané et moins excentrique. La plupart des morceaux tournent sans répit et lorsque le groupe s’accorde quelques moments de repos comme sur le morceau Ame nochi Ame nochi Ame (雨のち雨のち雨), c’est pour ensuite repartir de plus belle au quart de tour. L’ensemble de l’album Tategami suit une unité de style très cohérente, même si certains morceaux prennent des sonorités plus pop. Sans forcément être capable de le confirmer précisément, certains morceaux, notamment le dernier Tane (種), me rappelle l’ambiance des chansons folkloriques japonaises, avec même un côté insulaire. En fait, il s’avère que Yū apprécie beaucoup le groupe The Boom qui chantait le morceau très connu Shima Uta (que j’ai d’ailleurs ‘brillamment’ interprété en duo lors de mon mariage à Kamakura). Un des morceaux de l’album devait d’ailleurs prendre le même titre, comme une sorte d’hommage. Il s’agit du cinquième morceau qui s’est finalement appelé Nanashi (ななし – Sans nom), mais cette petite anecdote montre bien une certaine attirance pour ce côté folklorique insulaire, sans aller jusqu’aux spécificités de la musique d’Okinawa qu’on trouve dans Shima Uta. Après avoir réécouté Tategami plusieurs fois, ce morceau Tane est peut-être bien celui que je préfère. Je vais creuser un peu plus l’univers de GO!GO!7188.

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