eternity through ephemerality

Je vais tous les ans, même très brièvement, voir les cerisiers le long de la rivière Meguro, au niveau de la station de Naka-Meguro. L’endroit a énormément gagné en popularité ces dernières années, et il faut absolument éviter les heures de pointe et les environs de la station. J’y vais en vélo en dévalant les pentes de Aobadai depuis les hauteurs de Daikanyama. J’atterris quelque part entre la station et le grand café Starbucks conçu par Kengo Kuma. Il y a assez peu de monde à cet endroit car les marcheurs partant de la station sont en général rassasiés avant d’arriver jusqu’au point où je me trouve. Nous sommes en fin d’après-midi d’un jour de semaine, il ne s’agit donc pas de la foule qu’on peut voir le week-end. En fait, nous n’avions jamais vraiment marché de l’autre côté de la station en direction de Meguro, où la rivière est plus large. Le jour d’avant, je me suis promené avec Mari le soir le long de la rivière et je me suis décidé d’y revenir le lendemain pour rouler en vélo dessous les tunnels de sakura. Les cerisiers prennent racines au bord de la rivière derrière une voie piétonne et leurs branches viennent plonger dans l’eau de la rivière pour former des arches. Un tunnel vient se construire dans la continuité de ces cerisiers plantés les uns à la suite des autres. La beauté du lieu est dans cette continuité, parfois entrecoupée par les routes et les ponts traversant la rivière. Comme pratiquement tous les ans, le pic de floraison est suivi de pluie en averses qui viennent grandement écourter la vie déjà bien éphémère des fleurs. Deux jours seulement après le pic, beaucoup de pétales sont déjà tombées sur les trottoirs ou dans la rivière pour former un tapis de couleur légèrement rosée.

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