la vie est un long canal tranquille

Après notre visite du grand sanctuaire Katori Jingū, l’étape suivante de notre journée dominicale est de parcourir la petite ville de Sawara (佐原市) située à seulement quelques kilomètres du sanctuaire, dans la même préfecture de Chiba. Sawara conserve des rues et des bâtiments traditionnels le long d’un canal. Cette petite ville développée autour du sanctuaire Katori Jingū était autrefois un port, devenue un centre de commerce important pendant la période Heian. Les rues sont conservées mais il n’y a plus de commerce sur le canal depuis bien longtemps. La petite ville que nous traversons en voiture puis à pieds est extrêmement tranquille. Il y a peu de monde dans les rues pour une journée de week-end et ça nous surprend. On peut parcourir le canal en barque, ce que nous faisons juste avant la fermeture vers 16h30. C’était une bonne idée de faire ce parcours en barque à cette heure tardive. Le soleil n’est pas aussi agressif qu’en milieu de journée, ce qui permet d’enlever la toiture de la barque et nous faire apprécier d’autant plus le paysage pendant notre petite promenade. On se sent bien au bord de l’eau, tellement bien que Zoa a la bonne idée de s’allonger sur le dos sur le tatami de la barque pendant une partie du voyage. J’aurais également aimé le faire moi-même pendant quelques instants, mais je me suis retenu. C’est le privilège de l’insouciance adolescente que j’aimerais parfois retrouver. Nous sommes heureusement les seuls à avoir embarqué pour ce dernier départ de la journée donc s’allonger ne dérange de toute façon personne. La promenade sur le canal dure une bonne demi-heure aller et retour. Le groupe de personnes d’un certain âge ayant passé la journée à naviguer sur le canal avec des touristes finit leur journée de travail au moment où nous terminons notre promenade. On les voit se regrouper pour discuter tranquillement sur la barque restante, que nous venons juste de quitter. En voyant cette scène, je me dis que la vie de cette petite ville doit ressembler à celle d’un long canal tranquille. La réalité doit être autre. Le retour sur Tokyo se déroule étonnamment sans encombres, alors que je m’étais préparé mentalement à quelques heures d’embouteillage et de ralentissements. J’ai beaucoup de mal, encore maintenant, à prévoir les flux routiers de cette ville.

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