découpée au sabre

Ces quelques photographies ont été prises il y a déjà plusieurs semaines à Shimo Kitazawa, Yoyogi Uehara puis dans les environs de Kiyosumi et Fukagawa près de la rivière Sumida. Sur la quatrième photographie montrant la devanture du magasin en désordre Village Vanguard dans le centre de Shimo Kitazawa, on me rappelle de jeter un œil un jour ou l’autre à deux séries animées disponible sur NetFlix. Il y a d’abord la série Maniac par Junji Ito (伊藤潤二・マニアック) sous-titrée Anthologie Macabre. Je ne connais pas beaucoup Junji Ito, mais j’ai beaucoup entendu parler de ses manga d’épouvante sur mon fil Twitter car il était invité au dernier festival d’Angoulème pour une exposition rétrospective exceptionnelle. Son manga le plus connu est Tomie qui est un pavé de plus de 700 pages. Comme j’ai un peu de mal à le trouver en librairie à un prix raisonnable, je vais peut-être me tourner vers la version digitale disponible sur le bookstore Apple. L’autre série dont on voit des affichettes sur la devanture du Village Vanguard s’intitule Bocchi the Rock! (ぼっち・ざ・ろっく!). Cette série nous raconte apparemment l’histoire d’un jeune groupe de rock à Shimo Kitazawa. J’ai également vu quelques autres affiches de cet anime à l’intérieur du Tsutaya de Shimo Kitazawa près de la station, et ça m’avait intrigué sans pourtant y regarder plus en avant. Le journaliste musical Patrick Saint-Michel consacrant sa dernière newsletter à cette série relance soudainement cet intérêt légèrement oublié. Il faudra que j’y jette un œil prochainement.

Musicalement parlant, j’écoute toujours beaucoup la musique de Buck-Tick en ce moment. J’avais dans l’idée de parler au fur et à mesure de chaque album que je découvre, comme j’avais commencé à le faire pour Jūsankai ha Gekkō (十三階は月光) et Darker Than Darkness, mais la tâche me semble maintenant des plus ardues car j’ai déjà écouté plusieurs albums, notamment Kurutta Taiyō (狂った太陽) sorti en 1991, TABOO sorti en 1989, No.0 sorti en 2018 puis Atom Miraiha No.9 (アトム未来派N.9) sorti en 2016. Je suis impressionné par l’ambiance et la qualité générale de ces albums. Les compositions et les trouvailles musicales d’Hisashi Imai (今井寿) et le chant hanté de Atsushi Sakurai (櫻井敦司) ne déçoivent jamais. J’ai bien l’intention de découvrir une grande partie de la discographie du groupe mais elle est tellement immense que je ne me sens pas d’attaque pour parler de chaque album individuellement. C’est intéressant de voir la manière dont le style de la musique de Buck-Tick évolue, mais reste tout de même extrêmement sombre. L’électronique se fait plus présente dans les albums à partir des années 2000, mais l’esprit général est résolument rock. Le groupe était la semaine dernière sur la scène de l’émission Music Station, ce qui n’était pas arrivé depuis 28 ans. La dernière fois était en 1995 et le groupe avait interprété deux morceaux Aku no Hana (悪の華) de l’album du même nom sorti en 1990 et Uta (唄) de l’album Six/Nine sorti en 1995. Le chanteur Atsushi Sakurai, tout vêtu de noir comme à son habitude avec le regard sombre et perçant, est quand même un personnage singulier et fascinant. On ne peut pas dire qu’il était complètement à sa place dans l’émission, et c’était même assez amusant à voir, du moins je me suis délecté de leur présence. En fait, Atsushi Sakurai est quand même venu sans le groupe plus récemment en 2019 à Music Station, mais c’était avec Sheena Ringo pour le morceau Kakeochimono (駆け落ち者). Lors de l’émission du 7 Avril 2023, Buck-Tick jouait une version raccourcie de leur dernier single Mugen Loop (無限LOOP) qui est vraiment excellent et que j’ai moi-même écouté en boucle infinie. Ce morceau est assez différent de ce que j’ai pu écouter jusqu’à maintenant sur des albums plus anciens. J’admire la manière dont ils arrivent à se renouveler sans cesse à l’écart des modes du moment tout en conservant leur identité singulière. L’album TABOO datant de 1989 a certes un peu vieilli, teinté d’une ambiance années 80 mais contient des morceaux emblématiques comme ICONOCLASM et Just One More Kiss, qui a été un de leurs premiers succès, au plus fort du Visual Kei avec cheveux dressés sur la tête. Bien que chaque album soit différent, on retrouve toujours cette tension émotionnelle qui me plait tant. C’est même difficile de dire quel album est meilleur qu’un autre, mais il est assez communément admis par la communauté des fans qu’il est préférable de commencer par Darker Than Darkness ou Kurutta Taiyō (狂った太陽). Cette porte d’entrée me paraît en effet raisonnable. Il n’y a malheureusement que très peu de morceaux disponibles officiellement sur la chaîne YouTube du groupe, mais on en trouve trois de cet album Kurutta Taiyō de 1991: Jupiter, Speed (スピード) et M・A・D. Ces morceaux ne donnent bien sûr pas une impression d’ensemble de l’oeuvre de Buck-Tick, mais quelques idées des ambiances auxquelles on peut s’attendre. Je trouve l’excellent morceau BABEL de l’album No.0 de 2018 un peu plus représentatif. Toujours est-il que si on est entre dans le manoir de Buck-Tick et qu’on y reste quelques temps car ce qu’on y entend nous intrigue, il est ensuite difficile d’en sortir car on a envie d’y explorer toutes les salles, toutes les facettes.

J’ai regardé en direct sur YouTube ce samedi 15 Avril 2023 à 20h la première diffusion de la vidéo du single W●RK de Millenium Parade et Sheena Ringo. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de ce morceau et du simple fait d’une collaboration entre Daiki Tsuneta et Sheena Ringo. La vidéo ne déçoit pas non plus pour ses parallèles avec la vidéo emblématique de Tsumi to Batsu (罪と罰), morceau très important dans le début de carrière de Sheena Ringo. On y retrouve la Mercedes Benz W114 avec la même plaque d’immatriculation, se faisant découper au sabre par Daiki Tsuneta. Sheena a les cheveux courts blonds et un maquillage autour des yeux qui rappelle également celui de Tsumi to Batsu, sans être aussi poussé. La présence du sabre est également un point commun des deux vidéos et une des scènes où Daiki Tsuneta ouvre ce sabre devant son visage semble être une correspondance directe à la vidéo de Tsumi to Batsu. On apprendra donc que Daiki Tsuneta et Sheena Ringo ont en commun le pouvoir de découper parfaitement en deux des voitures d’un seul coup de sabre. On sait en tout cas que Tsuneta aime les voitures vintage et qu’il en conduit une, comme Sheena Ringo à cette époque. On savait déjà également leur affection mutuelle pour le haut parleur portatif et j’aime beaucoup le fait que Sheena en porte deux et en donne un à Tsuneta, comme un passage de relais. La vidéo est réalisée par Yuichi Kodama, et j’imagine donc que les recommandations de Ringo ont été complètement prises en compte. Le détail très ’ringoesque’ est la durée de la vidéo incluant les crédits faisant exactement 4:17 minutes. C’est désormais bien connu que 417 se réfère à « Shiina » et ce choix n’est pour sûr pas laissé au hasard. Je me suis d’abord demandé si le groupe créatif de Daiki Tsuneta, Perimetron, serait en charge de réaliser la vidéo comme c’est le cas pour les vidéos de King Gnu et Millenium Parade. Le fait de trouver la tour de Tokyo dans cette vidéo est assez typique de Yuichi Kodama, en particulier dans les videos qu’il a réalisé pour Tokyo Jihen et Sheena Ringo. Mais cette tour de Tokyo est bizarrement mélangée avec des images du Mont Fuji et de Kyoto pendant le festival Gozan no Okuribi où le kanji Dai (大) est inscrit en feu sur une montagne. La musique de Millenium Parade fusionne de nombreux sons et styles et c’est peut-être le sens de ce collage visuel.

そうだ、東北へ行こう!❻

Lorsqu’on s’intéresse à l’architecture japonaise, on ne peut pas ne pas remarquer une étrange pagode appelée Sazaedō située dans périphérie de la ville d’Aizu Wakamatsu car elle est si unique et particulière qu’on la voit souvent en photo dans les livres d’architecture. Je pense l’avoir aperçu pour la première fois en photo en 2010 car j’en parlais dans un billet à cette époque là et j’ai eu depuis une grande envie d’aller la voir. L’occasion ne s’était pas présentée jusqu’à maintenant, car je ne souhaitais pas non plus faire déplacer toute la famille jusqu’à Fukushima pour l’unique raison d’aller voir cette structure aux airs difformes. Elle se trouve sur le Mont Iimori mais est très facilement accessible, au bout d’un long escalier de pierre. Elle n’est par contre pas très bien indiquée depuis la route et nous avons fait quelques allés et retours avant de la trouver. Voir cet objet architectural devant moi pour la première fois a provoqué une émotion forte et j’en avais presque les larmes aux yeux. Mais ce sentiment s’est vite transformé en une excitation certaine de découvrir l’intérieur de la pagode.

Aizu Sazaedō (会津さざえ堂), de son vrai nom Entsū Sansōdō (円通三匝堂), a été construite en 1796 par le moine Ikudo. L’architecture de l’édifice est très particulière car elle se compose d’une double hélix dans une structure hexagonale mesurant 16.5 mètres de haut, faite entièrement de bois. Un peu comme l’escalier à double révolution du château de Chambord, les pèlerins qui monte l’escalier interne du Sazaedō ne rencontrent pas ceux qui descendent. L’intérieur de la pagode-temple n’est en fait qu’un long escalier qui monte jusqu’au sommet et redescend ensuite jusqu’à la sortie à l’arrière du bâtiment. Il n’y a aucun salle à l’intérieur, à part peut-être le dernier des trois étages placé juste au dessous du toit. Le terme Entsū Sansōdō utilisé pour nommer cette pagode signifie en fait de faire trois tours entiers. Marcher à l’intérieur de cette spirale qui monte et descend est une expérience en elle-même car on ressent l’âge du bâtiment, le bois craquant sous nos pas. On avance doucement en ayant un peu peur que tout s’effondre. Il y a heureusement assez peu de visiteurs. Je me dis qu’une structure pareille doit être impossible à restaurer.

La structure du Sazaedō formant un chemin hélicoïdal qui monte jusqu’au sommet et redescend ensuite jusqu’à la sortie sans que les pèlerins se croisent a une fonction bien précise. Il s’agit en fait d’une retranscription dans un unique bâtiment du pèlerinage de Chūgoku Kannon composé de 33 temples bouddhistes des préfectures d’Okayama, Hiroshima, Yamaguchi, Shimane et Tottori. On retrouve 33 statues de la déesse Kannon le long du chemin à l’intérieur du bâtiment. Le Sazaedō est donc conçu comme une version miniature de ce pèlerinage. Les statues originales ont par contre été enlevées au moment de la restauration Meiji. Nous prenons notre temps pour faire ce pèlerinage à notre façon, et je ne me lasse pas de prendre des photos de l’intérieur et de l’extérieur. L’entrée du Sazaedō est particulièrement étrange et détaillée avec une figure de dragon venant se faufiler dans le fronton de bois sculpté. Un petit temple se trouve à proximité de la pagode et on peut bien sûr y récupérer un sceau goshuin que je suis bien content d’ajouter dans ma collection. Les cerisiers nous font le plaisir d’être en fleurs à notre passage, et je tente bien entendu quelques photographies superposant Sakura et Sazaedō. D’autres sont visibles sur mon compte Instagram. Mais les cerisiers seront beaucoup plus nombreux lors de notre prochaine étape au château Tsurugajō d’Aizu Wakamatsu.

そうだ、東北へ行こう!❺

La deuxième partie de notre voyage des vacances de printemps nous fait descendre de la préfecture de Yamagata vers celle de Fukushima. Depuis la ville de Yonezawa, nous redescendons par la route de montagne Otoge Road jusqu’à Kitakata pour ensuite bifurquer et remonter vers les hauteurs d’Urabandai, au pied du Mont Bandai et à proximité du grand lac Hibara. Nous logeons dans un hôtel au style de lodge house avec onsen donnant une belle vue sur le Mont Bandai et sur un marais appelé Yaroku Numa. Dans cette région montagneuse, on y trouve également un groupe de plusieurs marais appelés Goshikinuma (五色沼) formés en 1887 après l’éruption du Mont Bandai. Cette éruption a perturbé et bloqué le cours d’une rivière et créé par conséquent des lacs et des zones de marais et d’étangs dont les eaux se sont imprégnées d’éléments volcaniques et minéraux. Les eaux se sont ainsi teintées de couleurs (au moins cinq) qui paraissent parfois surnaturelles. Nous allons voir le plus connu, le Bishamon Numa aux eaux de couleur vert émeraude, que je montre sur quelques photographies ci-dessus. On peut en faire le tour et certains passages sont aménagés avec des petits pont de bois rendant la promenade agréable. Nous n’avons malheureusement pas le temps de faire un tour complet, et on est de toute façon un peu refroidi par un écriteau indiquant de faire attention aux ours et de se munir d’une petite clochette ou d’une radio bruyante pour les faire fuir.

L’endroit semble touristique mais il n’y a pas grand monde autour de l’étang. Des barques sont en attente de visiteurs. Je remarque que certaines sont marquées d’un cœur rouge ce qui me semble tout d’abord étonnant. Je me dis qu’elles sont peut-être destinées aux amoureux qui voudraient déclarer leur flamme sur les eaux verdâtres de l’étang. Il y a en fait une autre explication qu’on découvre un peu par hasard, ça ce n’est pas clairement indiqué. Une des carpes koi vivant dans l’étang est blanche avec une tache rouge prenant la forme d’un cœur. Cette carpe était difficile à apercevoir car elle prenait un malin plaisir à ne jamais clairement montrer sa marque rouge comme si elle savait qu’elle était précieuse. Mari a tout de même réussi à prendre une photo à force de persévérance. On aurait aimé voir d’autres étangs, notamment le Aonuma, car cet endroit est vraiment superbe, mais il nous faut maintenant descendre des montagnes du Mont Bandai en direction d’Aizu Wakamatsu. Au passage, nous longeons l’immense lac Inawashiro dont la taille me rappelle celui du lac Biwa dans la préfecture de Shiga, que nous avions vu il y a quelques années, mais sa taille reste tout de même bien plus petite. Nous sommes ici au pied du Mont Bandai que je montre encore sur la dernière photographie. Notre prochaine étape est un chef d’oeuvre architectural que je voulais voir depuis très longtemps.

晴れのち夕暮れ

Ces quelques photographies ont été prises entre Shibuya et Shinjuku en fin d’après midi alors que la lumière commençait déjà à baisser. Je ne me souviens déjà plus des circonstances qui m’ont poussé à traverser le sanctuaire Meiji Jingū mais je me souviens au moins que j’écoutais pendant une partie de cette marche l’album Dramatic de Clammbon mentionné auparavant, avant de le trouver un peu plus tard au Disk Union de Shinjuku et de prendre ensuite le train pour Ikebukuro. Je vais assez rarement à Ikebukuro car je me trouve presqu’à chaque fois arrêté en route à Shinjuku. Je note d’ailleurs qu’il faudra que je passe voir la très haute Tokyu Kabukicho Tower qui va bientôt ouvrir ses portes au public. Elle devrait j’imagine contribuer à changer progressivement l’image du quartier, tout comme l’avait commencé le complexe de cinémas Toho à l’entrée centrale de Kabukichō.

Le nouveau single W●RK de Millenium Parade et Sheena Ringo, sorti le 1 Avril 2023, ne déçoit heureusement pas mes attentes, car c’est particulièrement intéressant d’entendre l’ambiance musicale si spécifique et immédiatement reconnaissable de Daiki Tsuneta pour Millenium Parade avec la voix également inimitable de Sheena Ringo. Tsuneta y chante d’ailleurs également avec des paroles rappées dont il a l’habitude. On y trouve une tension et un bouillonnement général que je trouve bienvenus par rapport aux morceaux récents de Sheena Ringo un peu trop posés à mon goût (toogood par exemple). Une photo mystérieuse et très intrigante montrée par Daiki Tsuneta sur son compte Twitter nous laisse penser qu’il y aura une vidéo pour ce morceau mais on ne connaît pas encore sa date de sortie. Peut-être s’agira t’il du 17 Mai car un CD de ce single sera mis en vente avec une deuxième collaboration de Millenium Parade et Sheena Ringo intitulée 2045. La couverture du single montre très naturellement un porte-voix portatif, car Daiki Tsuneta et Sheena Ringo l’utilisent tous les deux régulièrement. J’ai toujours pensé que Tsuneta était influencé par Ringo à ce sujet.

a子 nous fait le plaisir de se produire en live en solo le 28 Juin 2023 pour la première fois (a子 初ワンマンライブ). Ça se déroulera dans la salle de concert WWW, que je connais presque car elle se situe dans le même bâtiment (l’ancien cinéma Rise) où j’avais été voir For Tracy Hyde le 25 Mars. J’écoute et apprécie beaucoup la musique d’a子 depuis la découverte de son premier EP Misty Existence (潜在的MISTY) sorti en Septembre 2020, et je parle très régulièrement de sa musique sur ces pages (pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué). Je ne voudrais pas manquer son premier concert solo, et j’ai été bien avisé de ne pas trop attendre pour acheter ma place car les billets sont déjà ‘sold out‘ après seulement trois jours de mise en vente. Pour ce live, j’imagine qu’elle sera accompagnée par son groupe habituel avec lequel elle joue régulièrement en direct sur Instagram. Je me rends compte d’ailleurs qu’elle n’a pas encore sorti d’album, mais plusieurs EPs et singles seulement, dont une collaboration avec Chiaki Satō. Et je me demande donc maintenant si Chiaki Satō assistera à ce concert, sachant que son nouvel album Butterfly Effect sortira le même jour. Je me demande toujours comment des artistes relativement connus de la scène musicale japonaise peuvent assister à des concerts d’autres artistes ou groupes sans se faire reconnaître par le reste de la foule. Je repense par exemple à DAOKO qui nous fait part qu’elle a été voir Tricot en concert, ou Kyary qui a été voir Björk lors de son concert à Tokyo le 28 Mars. Je ne pense pas qu’il y ait des espaces vip dans ces salles de concert / live house.

そうだ、東北へ行こう!❹

La pagode de bois de cinq étages du Mont Haguro est classifiée comme Trésor National. On dit que sa construction remonte à l’an 938, mais la version actuelle construite par le grand prêtre Daihoji Masuaji date de 1372. Il s’agit de la plus ancienne tour du Tōhoku. Elle mesure environ 29 mètres de hauteur et est entièrement construite en bois sans utilisation de clous. Sa surface est laissée naturelle ce qui explique peut être cette impression qu’elle se fond dans la forêt tout autour d’elle. Cette structure est magnifique et on a du mal à la lâcher des yeux lorsqu’on en fait le tour. C’est un endroit très spécial et je ne pense pas avoir fait l’experience de lieux similaires. Nous repensons au sanctuaire de Togakushi dans la préfecture de Nagano que nous n’avions pas pu parcourir dans sa totalité, notamment la longue allée naturelle bordée d’arbres car elle était trop enneigée lors de notre passage l’année dernière. On doit certainement y retrouver ce type d’atmosphère et on s’est promis d’y retourner un jour. Je repense aussi à l’ambiance mystique du Mont Hiei couvert de brume lors de notre passage dans la préfecture de Shiga.

Le fait qu’il n’y avait que très peu de visiteurs à notre passage ajoutait à la tranquillité bienvenue des lieux. On s’était en fait décidé à venir voir cette pagode maintenant car elle entrera dans une phase de rénovation de deux années à partir du mois de Mai 2023. Le sanctuaire principal de Dewa Sanzan se trouve au bout du chemin de pierre du Mont Haguro mais est également accessible en voiture par une route. Il était malheureusement déjà entré en partie en phase de rénovation mais on pouvait tout de même entrer à l’intérieur du grand hall juste avant qu’un mariage y soit célébré. Notre visite du Mont Haguro se termine là. En faisant des recherches sur les montagnes sacrées de Dewa Sanzan et sur le Mont Haguro en particulier, je découvre le site internet très bien documenté de Timothy Bunting qui y est intérieurement consacré. Timothy est un yamabushi de Dewa Sanzan depuis plus de 10 ans. Il me semble bien avoir déjà lu à son sujet. Il faut maintenant penser à prendre la route du retour, idéalement avant que la nuit tombe, en direction de la préfecture voisine de Fukushima. On reprend la route sinueuse de montagne dans l’autre sens. Un peu moins de quatre heures de route nous amènerons vers les marécages au pied du Mont Bandai, au Nord de la ville de Aizu Wakamatsu. Nous n’aurons malheureusement pas assez de temps pour nous arrêter dans la ville de Yonezawa, que nous connaissons déjà pour l’avoir visité sous la neige, notamment le sanctuaire Uesugi, il y plus de quinze ans.