fleurs imposées

Le thème central des photographies de ce billet est celui des fleurs qui agrémentent de différentes manières les rues que je parcours ce jour là. Je n’ai pas spécifiquement choisi de prendre des photos suivant cette thématique mais elles se sont imposées à moi de manière tout à fait inconsciente et sans une volonté forte de ma part. C’est un sujet de réflexion intéressant de se demander si les photographies s’imposent à nous ou si on agit de notre propre gré. La plupart des photographies que je prends et montre sur ce blog s’imposent à moi, car je pars souvent marcher dans les rues de Tokyo sans avoir une idée précise en tête des photographies que je vais prendre, à part quand mon but est de prendre un bâtiment particulier en photo. Les photographies ci-dessus sont principalement prises dans les environs de Nishi-Azabu, sauf la dernière photographie montrant une illustration murale de Shun Sudo. Elle est cachée, car le mur sur lequel elle est dessinée n’est pas visible depuis le grand axe de l’avenue Meiji reliant Shibuya à Shinjuku.

Les fleurs sont également un motif que l’on retrouve dans l’art de Makoto Egashira (江頭誠). Je suis allé voir une petite exposition de l’artiste, intitulée Shikakui Hanazono (四角い花園), qui se déroulait à la galerie d’art HPGRP Gallery Tokyo à Minami Aoyama du 16 Juin au 17 Juillet 2023. L’artiste était présent à mon passage. Il découpait dans des grandes couvertures fleuries des motifs qu’il ajoutera ensuite à son œuvre unique présente dans la galerie, un corbillard japonais entièrement recouvert de ses motifs. Ces couvertures florales de style occidental sont assez courantes dans les foyers japonais même si elles sont maintenant démodés depuis longtemps. Elles ont l’avantage d’être très chaudes, placées au dessus du futon. Dans le Japon d’après-guerre, ce produit de literie aux motifs de roses de style rococo avait apparemment une image de luxe. Makoto Egashira les découpe soigneusement et colle les motifs floraux sur divers objets. Ici, il s’agit d’un corbillard japonais basé sur une Lincoln Continental. On ne voit plus depuis longtemps à Tokyo ce genre de corbillard combinant une base de voiture américaine avec une partie arrière ressemblant à un hall de temple. J’imagine qu’on doit toujours trouver ce genre de voitures funéraires dans les campagnes japonaises reculées. Ce n’est pas la première fois que je voyais des œuvres d’art de Makoto Egashira. On retrouvait par exemple cette même voiture dans le court film Kaguya by Gucci à l’esthétique remarquable. Ce film, dont j’ai déjà parlé, a été réalisé par Makoto Nagahisa avec Hikari Mitsushima, Aoi Yamada et Eita Nagayama. On retrouvait également certains objets de l’artiste dans la vidéo du morceau My Lovely Ghost de YUKI, dont j’avais également déjà parlé sur ce blog.

Continuons en musique avec un très beau morceau de Kayoko Yoshizawa (吉澤嘉代子) intitulé Kōrigashi (氷菓子) qui est le thème musical du film Ice Cream Fever (アイスクリームフィーバー), réalisé par Tetsuya Chihara (千原 徹也). Le film est sorti le 14 Juillet 2023. Il est tiré d’un roman de Mieko Kawakami (川上未映子) intitulé Ice Cream Fever (アイスクリーム熱) et publié en 2011. Savoir que ce film est tiré d’un livre de Mieko Kawakami m’a fait chercher dans ma petite bibliothèque car je pensais l’avoir déjà lu. En fait, j’avais lu un autre de ses romans sorti quelques années plus tard en 2013, qui s’intitule Ms Ice Sandwich (ミス・アイスサンドイッチ). A l’affiche du film, on pourra voir Riho Yoshioka (吉岡里帆), Marika Matsumoto (松本まりか), Serina Motola (モトーラ世理奈) et Utaha (詩羽) de Wednesday Campanella, ce qui m’a légèrement surpris. En fait, j’avais vu la vidéo de Kōrigashi avant de savoir que ce morceau était le thème d’un film et j’ai été surpris d’y voir jouer Riho Yoshioka et Utaha. Les images de la vidéo, également réalisée par Tetsuya Chihara, doivent être en grande partie empruntées au film. La qualité de ce morceau m’a poussé à commencer l’écoute de son dernier album Akaboshi Aoboshi (赤星青星) sorti en 2021. Au moment de la sortie de cet album, j’avais été attiré par la beauté de sa couverture réalisée par le directeur artistique Hitoki Naruo (鳴尾仁希), mais je n’avais pas été jusqu’à l’écoute. Je me rattrape seulement maintenant.

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