Enhanced Visions of Tokyo 2

En suite au billet précédent, voici ci-dessus une autre carte Made In Tokyo: an electronically enhanced vision of Tokyo. En dessous d’un nuage électronique dansant en noir et blanc, on retrouve dans cette composition des éléments de structure de parkings automobiles et vélos également représentés dans la composition précédente.

Si l’inspiration ne se désagrège pas avec le temps, je souhaiterais faire une série de 6 compositions de même concept (format, composition). Dans mon imaginaire, ils recouvriraient les panneaux de portes coulissantes japonaises.

Enhanced Visions of Tokyo

En suite à deux autres compositions présentées auparavant et basées sur l’errance, la composition ci-dessus termine le tryptique dans les escaliers sombres d’un Department Store lambda à Kichijoji, parcourus par une forme féminine furtive.

On continue en photos, suivant les déplacements du week end, tout en profitant de la fin hypothétique de la saison des pluies. Avant de partir vers Inokashira Koen comme très souvent, précisons que les wagashi de Okanoesen valent le détour. Okaenosen est la maison de wagashi présentée très rapidement de l’extérieur en photo dans le billet précédent.

Pour raison familiale, nous nous déplaçons très souvent à Kichijoji en ce moment, et je ne manque jamais l’occasion de faire un tour vers le parc Inokashira, appareil photo en mains. Contrairement à l’habitude, je n’emprunte pas la grande allée animée de petits vendeurs de fortune et de musiciens étudiants, mais plutôt la petite allée ombragée de l’autre coté du plan d’eau. Il faut parfois rivaliser d’astuce pour ne pas se prendre les pieds dans les branches d’arbres pointant vers l’eau. Ma promenade m’amène ensuite vers les petites rues calmes autour du parc, il faut ouvrir l’oeil pour découvrir des petits détails amusants et intriguants … des autocollants dessinés et mignons sur des bornes d’urgence ou toutes autres surfaces s’y prêtant plus ou moins, … ou des parkings vides imaginairement peuplés. Un peu plus loin, au bord de la voie ferrée de la ligne Inokashira, cet immeuble HLM m’inspire une photo tout en distortion. Il fait beau, il fait calme, la chanson de Quruli, bara no hana [iTunes Japon], récupérée sur iTunes quelques jours auparavant, me revient dans les oreilles.

Le soir venu, le Matsuri, la fête du village, bat son plein à l’entrée du parc. Les habitants du quartier se réunissent pour danser en musique. Dommage que nous ayons oublié nos yukata.

Toujours dans la longueur verticale, cette carte Made In Tokyo ci-dessus est accompagnée d’un sous-titre « an electronically enhanced vision of tokyo », qui se veut expliquer la démarche générale de ce site. Comme on peut très facilement le remarquer, les images présentées ici montrent une vision modifiée de Tokyo (et améliorée selon le point de vue). Je m’attache souvent à jouer avec les structures (d’immeubles par exemple), d’où l’emploi du mot électronique plutôt qu’informatique, l’un étant la structure de l’autre en quelque sorte. Je souhaite faire d’autres cartes comme celle-ci toutes en longeur. Pour celle-ci, on reconnaîtra certainement en tête de proue l’immeuble rougeâtre Shiseido à Ginza et peut être moins un gigantesque garage à vélos à Kichijoji.

Dimanche, direction Nerima où sont nouvellement installés nos amis Ishizuki et leur petite fille. C’est un quartier que je ne connais pas du tout, et le temps nous a manqué pour mieux le découvrir. On se contentera de quelques vues d’immeubles en chemin, des logements NTT entourés de verdure et un bâtiment singulier avec des pans de mur à l’oblique.

Sur le chemin du retour de Nerima, passage éclair à Harajuku, Aoyama à la recherche de la galerie Paul Smith Space que l’on ne trouvera malheureusement pas. Comme indiqué par le blog de la rivière aux canards, on y montre une exposition d’illustrations de Kozyndan qui doit valoir le coup d’oeil, surtout les panoramiques que l’auteur présente sur son site Internet. Apparemment dans la même rue que l’Espace Paul Smith, on trouvera plutôt la galerie Promo Arte, dans laquelle Mari avait exposé il y a de cela quelques années. Exposé à l’entrée, en presque plein air, une série de peintures ventilées.

Sur l’avenue d’Omotesando, la tour Dior se remarque dans la nuit, surtout depuis que le batiment voisin a été rasé. Jusqu’où iront t’ils dans le renouvellement d’Omotesando?
Mais, il est quand même joli ce batiment de Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa tout en verre et drapé de blanc.

C’est un fil rouge sur ce blog, je croise ce symbole mystérieux régulièrement. C’est la troisième occurence, mais le mystère reste entier…

Au rayon Livres, pour terminer, je continue mon cycle Haruki Murakami avec A Wild Sheep Chase, après avoir lu le surprenant Dance Dance Dance. Des esprits éclairés m’avaient prevenu que je prenais la série dans le désordre, je vais avoir l’occasion maintenant d’en apprendre un peu plus, j’espère, sur ce mystérieux homme mouton d’Hokkaido. L’article-interview L’ami Murakami disponible sur le site internet du magazine Télérama m’apprend avec satisfaction que Murakami avoue sa passion pour David Lynch. On retrouve le personnage du passeur et les entre-mondes de Twin Peaks dans Dance Dance Dance, ou est-ce moi qui voit du Lynch et du Twin Peaks partout, même dans l’entrée sombre drapée de rouge d’un bar à Aoyama.

Okamoto et Jakuchu et Vision sur rues

On commence ce billet par une composition. Il s’agit d’un mélange de photos prises dans les arrières quartiers de Ebisu et plus particulièrement les rues, sombres la nuit, suivant les lignes de trains. Le personnage féminin survolant la scène provient des rues animées de Kichijoji, un samedi après midi. Dans l’esprit d’une précédente composition nommée Toyosu sta, j’ai voulu donner cette impression d’une vision, d’un personnage irréel.

Le 7 juillet de cette année, Nippon TV présentait en direct une grande émission de plusieurs heures intitulée « Be Taro », consacrée à l’artiste japonais renommé Taro Okamoto. L’émission était en l’honneur de la rénovation de la grande fresque murale « Asu no Shinwa », le Mythe de Demain créée initialement en 1968-69 à Mexico pour un grand hotel. La première présentation dans cet hotel était prévue pour les Jeux Olympiques de Mexico, malheureusement l’hotel a fait banqueroute et la grande fresque disparait dans la pampa mexicaine. Il y a de cela quelques années, en 2003, mais après la mort de Taro Okamoto (en 1996), la fresque est retrouvée et importée grace aux efforts de la compagne de Taro, Toshiko (compagne du maître qui a ensuite été adoptée pour devenir sa fille, drôle d’histoire…). Le travail de restoration commence, la fresque est en très mauvais état. Elle est restaurée pendant 1 an par Emile Yoshimura dans la préfecture de Ehime (Shikoku). Toshiko meurt malheureusement avant la mise en place de l’exposition de l’oeuvre restaurée aux pieds des studios Nippon TV à Shiodome.

Nous découvrons cette oeuvre gigantesque aujourd’hui, c’est impressionant. On sent beaucoup l’influence méxicaine, j’aurais presque voulu voir cette fresque dans la ville de Mexico. Les fresques vues l’année dernière au Mexique de Diego Rivera ou Siqueiros traitent souvent de sujets historiques, c’est le cas également de « Asu no Shinwa » qui représente d’une manière imagée les explosions de bombes nucléaires à Nagasaki et Hiroshima. La créature centrale est déchirée par les flammes.

Avant de partir à moto pour Ueno, prenons quelques pilules médicales Infra-Red [iTunes Japon] (Placebo, sur le dernier Meds).

jakuchu

A Ueno, nous attend une fantastique exposition au Tokyo National Museum, Jakuchu and The Age of Imgination. L’exposition regroupe les oeuvres de Ito Jakuchu (1716-1800) ainsi que d’autres maîtres contemporains de la région du Kansai (Nagasawa Rosetsu,Mori Sosen) ou d’Edo (Sakai Hoitsu, Suzuki Kiitsu), de la collection Joe and Etsuko Price, renommée pour ses peintures de la période Edo. On peut voir la plupart des oeuvres présentées sur le blog de l’exposition. Les moments forts à mon avis sont les suivants: les tigres aux yeux exorbités et fourbes mais au poil vraiment magnifique, le coq en mouvement, la grande mosaique sur paravent de l’éléphant blanc, les paysages calmes tout en blancheur ou perturbés par la neige

C’est une superbe exposition qu’il ne faut pas manquer, elle se termine le 27 Août 2006.

Pour terminer la journée avec des douceurs, on part à moto acheter quelques wagashi chez Okanoesen, une vieille boutique du quartier de Yanaka, et on rentre très vite car la pluie pointe encore son nez.

(crédit image du Tigre de Jakuchu – Jakuchu.jp)

Spirit Shown

On pourrait dire que c’est une composition très dans l’esprit de Made in Tokyo, une vision fantomatique sur un décor urbain avec un format à la verticale, à la façon de quelques autres compostions précédentes comme City Lights.

J’aime de plus en plus le format vertical, avec toujours dans l’idée de faire une fresque de plusieurs pages de long.