真夏.7

(マ) Harumi (晴海): Kengo Kuma dessine des losanges de bois qu’il assemble ensuite sur des tiges d’acier pour former une structure étrange et futuriste dont l’attrait visuel l’emporte sur sa fonctionnalité. (ミ) Shibuya (渋谷): Yu-ki, Mayu, Maho et les autres étendent petit à petit leur EMPiRE en devenir et le montrent ostensiblement sur les affiches du Tower Records. (ム) Ginza (銀座): Tokujin Yoshioka construit des nuages de tubes aussi légers qu’élégants, emprisonnés à l’intérieur de l’atrium central de Ginza6. (メ) Yoyogi (代々木): Shigeru Ban intrigue les visiteurs d’un petit parc adjacent à celui de Yoyogi avec des toilettes publiques aux parois de verre transparentes mais qui deviennent heureusement opaques dès que l’on tourne la clé. (モ) Yoyogi (代々木): Nikken Sekkei construit une forteresse imprenable de béton pour une agence de publicité, dont la brutalité semble disproportionnée pour la tranquillité apparente du quartier. (+) Accompagnement musical: deux morceaux de EMPiRE, FOR EXAMPLE ?? sur l’album THE EMPiRE STRiKES START!! sorti en Avril 2018 et SUPER FEELiNG GOOD sur le EP SUPER COOL EP sorti en Mai 2020.

真夏.4

(タ) Shibuya (渋谷): Laisser les enfants grimper sur des sommets imaginaires dans le parc de Miyashita déjà hautement situé. (チ) Shibuya (渋谷): Laisser les lignes de trains découper l’espace urbain comme des lames fines et tranchantes. (ツ) Ginza (銀座): Laisser les tallons hauts et les jambes fines passer sur les passages piétons alors que l’ensemble de l’avenue est laissée libre à la circulation des passants. (テ) Shibuya (渋谷): Laisser le temps à la reconstruction lorsque le soleil tape trop fort pour commencer quoique ce soit. (ト) Shibuya (渋谷): Laisser Atomu voler sous les tunnels du centre de Shibuya entre les piliers et sous les trains qui foncent à vive allure. (+) Accompagnement musical: deux morceaux de EMPiRE, Dope et SO i YA de leur EP EMPiRE originals sorti en Août 2018.

真夏.1

(ア) Harumi (晴海): Structure temporaire CLT Park Harumi, par Kengo Kuma, composée de grandes plaques de bois faites de couches collées orthogonalement entre elles, appelées CLT pour ‘Cross-Laminated Timber’, et dont l’intérieur est utilisé comme espace de jeux pour enfants. (イ) Kichijōji (吉祥寺): Nature débordante le long de la voie ferrée de la ligne Inokashira près du parc du même nom. (ウ) Ginza (銀座): Grande avenue au centre de Ginza ouverte aux piétons le dimanche. (エ) Jingūmae (神宮前): Ruelle peu fréquentée à Jingumae, parallèle à l’avenue Meiji et donnant une vue intermittente sur la ligne de train Yamanote. (オ) Jingūmae (神宮前): Glaçon dessiné par Creative Designers International pointant vers le ciel comme un iceberg qui tenterait de nous rafraichir des 36 degrés quasi-permanents. (+) Accompagnement musical: deux morceaux de King Gnu, 白日 et どろん de leur album CEREMONY sorti en Janvier 2020.

daylight record

Alors que je me lance dans l’écoute de Societas x Tape, l’épisode de deux heures de musique par Boards of Canada que l’on pouvait écouter initialement sur la radio NTS à l’occasion des 30 ans du label Warp, je préfère finalement passer ces deux heures (de manière discontinue) à écouter des albums plus anciens de Boards of Canada que je n’avais pas écouté depuis longtemps. Je me suis assez vite dit que cet épisode sur la radio NTS ne pourra pas arriver à la cheville des chefs-d’œuvre que sont Music has the right to children et Geogaddi. Et quel plaisir de retrouver cet univers étrange, surtout Geogaddi qui m’inspire directement les images ci-dessus, sombres et pleines d’inconnu. Ces lieux envahis par la pénombre ont été, pour la plupart, pris en photo à Ginza. La musique de Boards of Canada, faite de collages, mélangent des sensations profondes en faisant ressortir du plus profond du cerveau des morceaux de mémoire, parfois flous, parfois reflétant les inquiétudes et les craintes de l’enfance. Faire ressortir en musique et faire face à ces sensations doit avoir des vertus d’apaisement pour l’esprit, que je ressens également en écoutant cette musique. ‪Je viens de terminer la lecture du livre Le Meurtre du Commandeur de Haruki Murakami.‬ Ce roman en deux tomes de presque 500 pages chacun s’installe petit à petit dans la vie du lecteur à tel point qu’il génère un phénomène de manque quand on termine le deuxième épisode. La même sensation s’était produite quand j’avais lu le livre précédent de Murakami, 1Q84, en trois épisodes. Et au fait, je me décide à faire évoluer le style graphique du titre du blog. Plutôt que de mettre une image ou un logo, j’utilise une police de caractères assez particulière car chaque lettre est entourée d’un bloc noir. Je pense que ça peut donner un peu plus d’impact au titrage du site, mais je ne sais pas encore si c’est définitif.

avant la fin de l’année 2018 (2)

Nous allons de temps en temps voir des spectacles comiques de Manzai de l’agence Yoshimoto. Ce style comique se constitue en général d’un duo se renvoyant la réplique et parmi les deux comiques, il y a en général un des deux personnages qui joue le rôle de l’imbécile de service. Parfois, le comique peut devenir très absurde, parfois gestuel, parfois assez difficile à suivre. Je fais de mon mieux, bien que ça ne soit pas toujours facile. Le fait que le parlé d’Osaka soit souvent utilisé, car la plupart de ces comédiens proviennent d’Osaka, ne simplifie pas la tâche. Cette fois-ci, nous allons voir un spectacle Manzai à Ginza, dans une salle de spectacle appelée Blossom. L’endroit sert apparemment aussi pour les mariages mais pas cette salle de spectacle bien sûr. Nous y sommes allés l’après midi du jour de Noël, nous avions réservé nos places à l’avance et la foule était déjà en train d’attendre à l’entrée lorsque nous sommes arrivés. Le spectacle était complet. Comme pour la fois où nous avions été voir ce genre de spectacle à Osaka, la qualité est inégale en fonction des groupes de comédiens qui y participent, en général entre 5 et 10 groupes plus ou moins jeunes ou connus, passant régulièrement à la télévision pour certains. Une petite pièce de théâtre comique venait compléter le spectacle en deuxième partie. Le comique de situation est beaucoup plus présent sur cette deuxième partie, toujours à la limite de l’improvisation. Avant d’atteindre la salle de spectacle, je prends quelques photographies de rues en commençant par le théâtre Kabukiza qui était sur notre chemin. Dans une rue derrière le Blossom Ginza, j’aperçois un petit bâtiment à la surface de rouille. Je suis presque sûr d’avoir déjà vu cet immeuble dans une revue d’architecture, mais je peine à en retrouver la trace.

Et côté musique, un morceau intitulé Tokai ni matsuwaru Et Cetera 都会にまつわるエトセトラ de Minchanbaby dont j’aime beaucoup l’atmosphère musicale sombre et le rap lent parlé dans les rues de Shibuya comme on le voit dans le clip vidéo. Ce morceau est en fait un duo car SHACHI (don’t je parlais auparavant) prend le relai verbal à un moment du morceau. J’aime aussi le ton de sa voix, légèrement auto-tuné mais pas trop. Il y a quelques semaines, je m’étais procuré sur Bandcamp le EP de 7 titres Apple Sleep de Kudo Kamome, que j’écoute très régulièrement mais dont que je n’ai pas encore parlé ici. Il s’agit de morceaux pop électroniques parfois à la limite du rap, comme sur le deuxième morceau intitulé Flashback. Ces morceaux sont tous très accrocheurs et j’aime cette musique électronique changeante faisant intervenir des producteurs différents pour chaque morceau. La découverte de ce EP était une bonne surprise.