オートマチックで遡って

Retour automatique dans les rues de Meguro que je n’ai pas encore épuisé, loin de là. Je marche cette fois-ci en direction de Yūtenji mais je m’égare volontairement en route. Les rues y sont étroites et denses. Une de mes hantises est de rentrer par erreur en voiture dans ce quartier et d’y resté coincé. J’y viens de toute façon en général à pieds ou à vélo. Ces rues me sont cependant connues. Je retrouve près de Kami Meguro une illustration de rue représentant une fleur symétrique que j’avais déjà photographié auparavant. J’avais également photographié Il y a plusieurs années les baleines et la pieuvre dessinées sur un muret près du sanctuaire Hachiman-jinja. Je tombe sur ces illustrations de rues par hasard. Je sais à peu près où elles se trouvent sans pourtant connaître le lieu exact. J’ai ce sentiment de flou géographique à chaque fois que je marche dans les rues de Meguro, mais je me perds rarement car il suffit de descendre les pentes pour gagner la rivière qui me ramènera vers Naka-Meguro. J’aime beaucoup ce genre de quartiers, certes très résidentiels, car on a l’impression de ne jamais les connaître vraiment.

Je continue mes découvertes musicales par morceaux plutôt que par albums avec les quatre titres dont je montre les couvertures ci-dessus. Je ne pensais pas que je pouvais aimer la musique d’Aimer, mais j’aime en tout cas beaucoup le morceau intitulé Chikyugi (地球儀), peut être parce qu’elle l’interprète en collaboration avec Vaundy. Ce morceau est présent sur son sixième album Walpurgis sorti en Avril 2021. Aimer est originaire de Kumamoto dans le Kyūshū et est apparemment admiratrice de la musique de Sheena Ringo et Utada Hikaru, si on en croit sa fiche Wikipedia. Sa voix husky a un certain mordant que je ne lui soupçonnais pas et s’accorde bien avec celle de Vaundy. Vaundy compose les musiques et produit ce morceau. Il compose à chaque fois des morceaux qui me plaisent car ils savent garder une certaine élégance même s’ils sont résolument pop. Et je dirais même que j’apprécie le morceau Omokage qu’il a composé pour le trio Milet, Aimer et Ikuta Lilas (幾田りら ou encore Ikura, du groupe Yoasobi) réunies pour l’émission The First Take sur YouTube. Les trois ont des voix très différentes mais qui se marient très bien entre elles. Elles ont toutes les trois des voix assez exceptionnelles, Milet a notamment une voix étonnante, et elles représentent en quelque sorte la nouvelle génération des chanteuses pop japonaises. Le morceau est un peu trop « pop » pour moi, mais les voir chanter en s’amusant sur la vidéo est très réjouissant. Cette chaîne The First Take arrive vraiment à « extraire » le meilleur des artistes qui s’y produisent. Et pour revenir à Vaundy, vu le succès de son dernier single Odoriko (踊り子) qui est premier au classement hebdomadaire de la radio J-Wave depuis quelques semaines, j’ai du mal à comprendre sa non-présence à l’émission Kōhaku de la NHK LE 31 Décembre.

Je ne pensais pas revenir aussi rapidement vers Quruli, mais les hasards des listes de fin d’année sur les meilleurs singles et albums de 2021 m’y replongent pendant quelques minutes que je répète très souvent dans ma playlist personnel. Le morceau I Love You du dernier album de Quruli intitulé Genius Love se trouve à la onzième place de la liste des singles japonais 2021 sélectionnés par le site The Glow. Le morceau a une structure simple et est immédiatement accrocheur. Je pense que la voix de Shigeru Kishida joue beaucoup dans mon appréciation de ce morceau. J’y ressens comme un confort qui me donne maintenant envie d’explorer la discographie plus récente du groupe, alors que je n’ai découvert pour l’instant que les trois albums les plus anciens. Sur cette même liste, on trouve un morceau du groupe D.A.N. intitulé NO MOON, sur un album du même nom sorti en Octobre 2021. Je savais pertinemment que j’allais finir par écouter la musique de ce groupe car je savais qu’Utena Kobayashi y participait, notamment pour y jouer de son instrument fétiche, le steel pan. D.A.N. est un groupe tokyoïte né en 2014 et composé de Daigo Sakuragi (櫻木大悟) à la guitare, voix et synthétiseur, Jinya Ichikawa (市川仁也) à la basse et Hikaru Kawakami (川上輝) à la batterie. Leur musique mélangeant sons électroniques et instruments est très atmosphérique. Je dirais même qu’elle est pleine de grâce, notamment par la voix exceptionnelle de Daigo Sakuragi, par moments androgyne ou proche du hiphop. L’ambiance qui se dégage de ce morceau est très prenante et je suis déjà certain d’aller à la découverte du reste de cet album. J’en parlerais certainement bientôt sur ces pages. Pour terminer, je reviens vers la musique de 4s4ki sur un morceau intitulé space coaster sur son nouvel EP Here or Heaven, sorti le 9 Décembre 2021. Le morceau a un beat électronique aggressif et la voix modifiée de 4s4ki répète le même motif vocal pendant toute la longueur du morceau, ce qui donne à ce morceau un côté expérimental et atypique que j’aime vraiment beaucoup. Je n’aime pas systématiquement tous les morceaux qu’elle compose mais je suis toujours très curieux d’écouter ces nouvelles créations.

don’t know the fever that’s so deep in me

Je continue les mélanges de lieux sur le quatrième épisode de cette petite série en noir et blanc qui vient s’intercaler entre les épisodes habituels en couleurs. Je ne suis pas sûr que ça se remarque mais il y a un très léger effet de flou volontaire sur les photos de cette série. J’ai récemment un peu modifié mon traitement habituel des photographies en couleurs en leur donnant plus de contraste que d’habitude. Je pense que ce traitement plus contrasté convient bien à la lumière estivale. Il est possible que je modifie une nouvelle fois mon traitement photographique une fois l’hiver arrivé. J’ai également modifié mon approche du noir et blanc au début de l’été avec la série Shirokuro ni naru Tokyo (白黒になる東京) qui introduisait ce léger effet de flou que l’on trouve sur les photographies de ce billet. Il retransmet à mon avis assez bien la chaleur ambiante qui continue encore maintenant au mois de Septembre. J’étais adepte des très forts contrastes jusqu’à la saturation des couleurs dans les premières années du blog. Sans aller aussi loin qu’à mes ‘débuts’ photographiques, il s’agit en quelque sorte d’un retour aux sources (原点回避) qui s’opère maintenant. Ce léger effet de flou et le noir et blanc ne conviennent pas à toutes les photographies mais s’accordent particulièrement bien avec l’architecture de béton, peut-être parce qu’elle est à la fois dure et intemporelle. Le noir et blanc contrasté vient accentuer les aspérités du béton, tandis que le léger flou vient le rendre plus doux. Il s’agit ensuite de bien doser. Quand aux lieux sur les photos, mon souvenir est vague mais la première montre une résidence appelée TMK PLUS+ dont je ne connais pas l’architecte à Kami Meguro tandis que la dernière photographie a été prise à Kichijōji.

Il suffit que je mentionne brièvement AiNA The End pour qu’elle sorte immédiatement un nouvel EP. Je n’ai bien sûr pas ce pouvoir d’influence mais je ne suis pas mécontent de pouvoir écouter des nouveaux morceaux de AiNA, surtout quand ils sont aussi excellents que les quatre morceaux qu’on peut écouter sur ce nouvel EP Born Sick. Le nom du EP nous laisse tout de suite deviner qu’on ne va pas soumettre nos oreilles à des ballades tranquilles. Le premier morceau Retire a l’ambiance la plus rock alternatif de l’ensemble. C’est aussi celui où elle vient le plus mettre à l’épreuve sa voix. J’ai toujours un peu peur qu’elle finisse par perdre sa voix quand elle la pousse un peu trop, jusqu’aux cris comme ça peut être le cas sur ce morceau. Elle a déjà eu des problèmes vocaux dans le passé l’obligeant à faire une longue pause. La qualité de ce type de morceaux et surtout l’interprétation sans compromis qu’en fait AiNA me fait tout d’un coup réaliser la fragilité d’une voix. Ce qui me fait plaisir sur ce EP, c’est qu’elle ne choisit pas la facilité et s’éloigne volontairement de recettes toutes faites qui pourraient pourtant lui apporter plus de succès commercial. Elle se place volontairement dans un terrain plus compliqué à appréhender pour un nouveau venu mais aussi plus personnel. J’ai le sentiment qu’elle se donne une totale liberté, sans trop se soucier de ce qui pourra marcher ou pas pour le public. Le deuxième morceau Katei Kyōshi (家庭教師) est certes plus pop mais s’inscrit quand même dans les meilleurs morceaux qu’elle ait écrit jusqu’à maintenant. Blood of Romance (ロマンスの血) ensuite est somptueux. Le morceau est plus symphonique et prend donc plus d’ampleur. On se laisse complètement accrocher par sa voix qui décroche un peu sur les fin de phrases et par la trame musicale ponctuée par des cuivres qui viennent taper comme des poings. Une vidéo qu’elle chorégraphie elle-même comme d’habitude est d’ailleurs sorti pour ce morceau il y a quelques jours. Elle était montrée en avant-première suite à une vidéo live sur YouTube où AiNA présentait ce nouvel EP. J’étais d’ailleurs connecté à ce moment là, par chance et par le hasard qui fait parfois bien les choses. Le dernier morceau Pechka no Yoru (ペチカの夜) est aussi très beau mais souffre forcément un peu d’être placé juste après Blood of Romance, du moins au début car il prend assez vite en ampleur émotionnelle lorsque les violons interviennent doucement. Le morceau est également intéressant par la manière par laquelle AiNA alterne ses voix d’une manière presque schizophrénique. Une voix douce et enfantine intervient à un moment du morceau avant de se transformer en éclats quelques secondes plus tard. J’aimais beaucoup son premier album (bien qu’inégal) dont j’ai déjà parlé et quelques morceaux sortis après, en général les plus dérangés, mais je trouve que ses morceaux sont au fur et à mesure de plus en plus aboutis et gardent une forte empreinte personnelle. Ce qui est également intéressant avec ce EP, c’est que je me force à ne pas trop l’écouter en boucle pour ne pas l’épuiser trop rapidement. Toujours est-il qu’elle sort ses nouveaux titres comme s’il y avait urgence car un nouvel album intitulé The Zombie est déjà prévu pour le 24 Novembre 2021, précédé par un autre EP de quatre titres intitulé Dead Happy qui sortira le 25 Octobre. Tout un programme.