あなたの写真で夢が見たい

Des petits passages photographiques à Harajuku et Omotesando puis près d’Ebisu alors que la nuit tombait doucement. La deuxième photographie montre une installation artistique colorée de Kengo Kito (鬼頭健吾) à Omotesando Crossing Park. Il s’agit d’une des œuvres de la série d’expositions consacrées à l’artiste américain Sterling Ruby en association avec d’autres artistes japonais dont Kengo Kito et Kei Takemura (竹村京). Cette exposition est organisée du 8 Janvier au 4 Février 2024 par Anonymous Art Project en collaboration avec la galerie Taka Ishii. Je suis en fait passé rapidement car Kei Takemura est une amie de l’école des Beaux Arts de Mari, et j’avais déjà mentionné son nom sur ce blog il y a longtemps. Sur la troisième photographie du billet, je montre une nouvelle fois le nouveau Tokyu Plaza, au croisement d’Harajuku, qui ouvrira ses portes au Printemps 2024. Il fait face à l’autre Tokyu Plaza dans la diagonale du carrefour. Ce nouveau Tokyu Plaza conçu par l’architecte Akihisa Hirata prendra le nom de Harakado (ハラカド). Le Tokyu Plaza existant, conçu lui par Hiroshi Nakamura & NAP, changera de nom pour s’appeler Omokado (オモカド). C’est intéressant de voir cette correspondance entre deux buildings conçus par des architectes différents mais qui ont choisi une esthétique similaire basée sur des vitrages aux formes et plans variés et des zones végétales positionnées sur les hauteurs. Les deux bâtiments dialoguent en quelque sorte l’un avec l’autre.

Le titre de ce billet m’est inspiré par les paroles du dernier single NOISE du jeune groupe rock Haze. Le groupe est composé de quatre filles et est mené par Katy Kashii (香椎かてぃ), appelée simplement KATY, qui en est la guitariste et chanteuse. Chihiro Hanasaki (花咲ちひろ) appelée HANA est la bassiste du groupe et joue également pour un autre groupe appelé Hello End Roll (ハローエンドロール). Suzuka est aux claviers et Juri à la batterie. Je suis KATY d’assez loin sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années, car elle a une personnalité assez décalée. Je me souviens d’une vidéo qui doit dater de ses débuts pour une audition du concours de modèles féminins Miss iD (ミスiD) parrainé par Kodansha. Elle s’agissait de l’édition 2017 de Miss iD alors qu’elle était encore en troisième année de lycée. Seiko Ōmori (大森靖子) faisait partie du comité de sélection et c’est peut-être à ce moment là qu’elle l’a repéré pour être membre d’origine du groupe ZOC (Zone Out of Control) fondé quelques années après en 2019. Katy a quitté ZOC en 2021 pour une raison que je ne connais pas mais je peux assez bien imaginer les difficultés conflictuelles avec Seiko Ōmori. Katy a fait également partie d’un autre groupe appelé Akuma no Kiss (悪魔のキッス) avec Kanano Senritsu (戦慄かなの), également ex-ZOC, mais qui a dû s’arrêter récemment (parfois, je me demande comment je peux avoir toutes ces informations en tête). En regardant cette vidéo de Katy sur Miss iD qui m’amuse toujours beaucoup, je retrouve les courtes vidéos sur fond vert Neet Tokyo (ニートtokyo) où elle est interviewée pour raconter bien sûr une histoire compliquée. Je regardais souvent ces vidéos de Neet Tokyo il y a quelques années, à l’époque où j’écoutais les podcasts de la rappeuse Valknee qui mourait d’envie d’y être invitée (ce qui arrivera finalement un peu plus tard). Ces vidéos sont en général très courtes et consacrées aux musiciens de la scène underground tokyoïte, principalement hip-hop. Je vois que certains musiciens étrangers y sont également invités, comme Porter Robinson qui y donne ses recommandations en musique pop japonaise. Le single NOISE de Haze est sorti en Janvier 2024. La composition du morceau rock n’est pas particulièrement originale mais j’aime beaucoup l’énergie brute qui s’en dégage, notamment par la voix de Katy qui ressemble par moment à une version plus torturée de celle d’AiNA The End. La vidéo du single réalisée par Yasuaki Komatsu me plait aussi beaucoup pour son hommage au film Fallen Angel (1995) de Wong Kar-Wai. Dans la vidéo, une scène à moto dans un tunnel ressemble en effet beaucoup dans son angle de prise de vue à une scène avec Takeshi Kaneshiro dans Fallen Angel. Et toujours sur cette vidéo, je ne m’attarderais pas à trouver des références dans la tenue d’infirmière de Suzuka donnant un coup de pied en avant ou celle en robe de mariée de Juri.

Je mentionnerais seulement le fait que je regrette vraiment de n’a pas avoir été au concert de King Gnu au Tokyo Dome les 27 et 28 Janvier 2024 car Sheena Ringo y était présente comme invitée secrète pour interpréter le morceau W●RK en duo avec Daiki Tsuneta. L’ambiance y était apparemment électrique et je peux très bien imaginer l’effet de surprise du public. Dans ses commentaires, le journaliste Patrick St. Michel qui était présent au concert ajoute que la clé pour comprendre la J-JOP des années 2020s est de reconnaître que les trois artistes les plus influenceurs des années 2000s étaient Sheena Ringo, Sōtaisei Riron (相対性理論) et Hatsune Miku. Ce commentaire est forcément très discutable mais à mon avis très proche d’une partie de la réalité. Une grande partie du courant électro-pop japonais actuel dérive du Vocaloid dont le projet Hatsune Miku était le précurseur. Je vois très souvent dans les jeunes groupes rock, notamment féminins, une influence de Sheena Ringo. Le fait même que Daiki Tsuneta porte un haut parleur à la main lors de certains morceaux de King Gnu, comme sur W●RK, dénote même cette influence. Quant à l’influence de Sōtaisei Riron, elle me paraît moins évidente. Certainement que des artistes comme Kiki Vivi Lily ou même Daoko prennent une certaine influence dans le chant intime d’Etsuko Yakushimaru et dans l’ambiance qui ne force pas le trait de Sōtaisei Riron. A ce propos, j’aime personnellement beaucoup revenir vers l’album Hi Fi Anatomia de Sōtaisei Riron, car il est vraiment brillant. Seiichi Nagai (永井聖一) de Sōtaisei Riron est d’ailleurs actuellement guitariste de QUBIT dans lequel chante Daoko. Et à ce propos, j’aime beaucoup le nouveau single de QUBIT intitulé Beautiful Days, dont la vidéo n’utilise heureusement pas cette fois-ci d’intelligence artificielle. L’approche rock est assez différente des morceaux solo de Daoko et c’est assez rafraîchissant, car Daoko y garde par moment son phrasé rapide hip-hop. Il faudrait que je me penche un peu plus sur le premier album du groupe, mais j’ai déjà tellement de choses à écouter. Les deux photos ci-dessus proviennent du compte Twitter de Daiki Tsuneta que je permets de montrer ici pour référence.

Lorsque je parcours les rayons des Disk Union de Tokyo, je ne regarde que rarement la section consacrée à Sheena Ringo et Tokyo Jihen car je dois avoir déjà à peu près tout. En jetant tout de même un œil rapide au rayon du Disk Union de Shin-Ochanomizu, je découvre une étrange compilation intitulée Complete singles que je ne connaissais pas. La photographie de couverture provient de la session photo utilisée pour le single Koko de Kiss Shite (ここでキスして。) de 1999. Sheena Ringo pose avec son appareil photo Canon F-1 qui l’accompagne souvent à cette époque. En regardant d’un peu plus près, cette compilation regroupe en fait les trois premiers singles de Sheena Ringo, Kōfukuron (幸福論), Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王) et Koko de Kiss Shite avec les B-side, et le premier album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム). Ce qui est vraiment étrange, c’est que sur la vingtaine de morceaux inclus sur cette compilation, les trois derniers ne sont pas de Sheena Ringo mais d’autres chanteuses de cette époque n’ayant à priori aucuns liens avec le son monde musical. Ces morceaux s’intitulent I believe par Sakura, Hiyake (日焼け) par Yukie et Binetsu (微熱) par Mina Ganaha (我那霸美奈). La raison de cette sélection très classique de la J-Pop de l’époque mais n’ayant rien de transcendant est particulièrement mystérieuse. Je ne peux m’empêcher d’acheter le CD qui contient un beau picture disk. Les morceaux inclus ont une bonne qualité sonore, fidèle aux singles et album originaux. Il en est de même pour les photographies du livret. Quelques recherches m’indiquent qu’il s’agit en fait d’un bootleg taïwanais plutôt rare. Je savais que Sheena Ringo avait déjà sorti une compilation pour Taïwan au moment de son unique concert hors de Japon, mais la version que j’ai entre les mains est différente et n’a vraisemblablement rien d’officiel. Voilà une curiosité des plus étranges mais que je prends plaisir à écouter comme une sélection de ses premiers titres. Je suis par contre moins sûr de trouver un véritable intérêt aux trois morceaux ajoutés. J’imagine qu’ils ont été ajoutés comme teaser vers d’autres artistes. Ce n’est pas une mauvaise idée, quand on y pense, sauf si on considère le cadre de l’album comme une unité artistique. J’ai moi-même tendance à percevoir un album de cette manière, mais le cadre de la compilation donne ceci-dit des possibilités différentes.

ヤエス出口から御徒町

La première photographie montrant le côté Yaesu (八重洲) de la grande gare de Tokyo a été prise depuis la tour récente Tokyo Mid-Town Yaesu que Mari et moi avons visité sommairement il y a quelques semaines, histoire de voir s’il y avait des choses intéressantes. Un des étages comprend un vaste espace ouvert semblable à un food court qui est plutôt agréable. Juste à côté de Yaesu Mid-Town, le Yanmar Tokyo Building conçu par Nikken Sekkei est particulièrement intéressant pour son alignement de tubes rouges recouvrant une partie du rez-de-chaussée donnant accès à l’entrée du building. Ça m’a donné l’image d’un découpage au sabre d’une partie du béton et du verre du rez-de-chaussée pour donner accès à l’entrée. Ceci étant dit, je doute quand même que ce rouge vif représente les entrailles du building, et j’imagine qu’il s’agit plutôt d’une correspondance à la forme et à la couleur du logo de la marque d’équipements agricoles (entre autres) Yanmar, qui donne son nom à ce building. La tour se compose principalement de bureaux avec quelques restaurants. Je ne l’ai malheureusement pas remarqué moi-même, mais certains étages laissent apparemment la végétation dépasser sur la façade.

Quelques semaines plus tard, j’étais assis avec mahl de l’autre côté de la grande station de Tokyo, côté Marunouchi, sur la terrasse d’étage du building KITTE. On regardait ces buildings tout un buvant un café et en discutant de diverses choses. C’était la première fois qu’on se rencontrait et c’est toujours étonnant de se voir finalement après de nombreuses années à avoir échangé par écrits interposés sur nos blogs. Nous parlons de musique japonaise bien sûr, du fait d’écrire sur un blog et de beaucoup d’autres choses. Il passait en coup de vent à Tokyo pour la journée pour repartir ensuite à Nagoya, et la rencontre pour le déjeuner a été bien rapide. Au plaisir d’une prochaine rencontre.

Les autres photographies du billet ont été prises depuis la gare d’Okachimachi (御徒町駅), juste avant Ueno. Elles datent de Septembre alors que je partais à la découverte du building Monospinal par l’architecte Makoto Yamaguchi, au pied de la station Asakusabashi (浅草橋駅). Devant la station d’Okachimachi, des idoles en devenir chantaient devant un public parsemé. Je ne sais pas exactement quel était l’occasion de ce rassemblement, mais l’estrade sur laquelle elles dansaient et chantaient ressemblait fortement à un ring de boxe ou de catch. Ce n’est pas la première fois que je vois ce genre de spectacle de rue sur la place devant la station d’Okachimachi.

C’était par contre la première fois que je visitais la petite galerie Mizuma Art située à Ichigaya Tamachi (市谷田町). J’apprécie beaucoup d’artistes présentant leurs œuvres dans cette galerie mais je n’avais jusqu’à maintenant jamais trouvé une occasion d’y aller. On y présente en ce moment, jusqu’au 11 Novembre, quelques œuvres de Yoshitaka Amano (天野喜孝展) dans une série bleue intitulée Blue Sky (青天). Comme beaucoup je pense, je connais et apprécie Yoshitaka Amano depuis la découverte de ses illustrations pour la série de jeux vidéos Final Fantasy. Cette exposition à la galerie Mizuma ne montre que quelques unes de ses œuvres sélectionnées pour l’utilisation de la couleur bleue. Elles sont très belles bien sûr mais on a vite fait le tour de la galerie. J’espère pouvoir apprécier un jour une grande rétrospective de son œuvre dans une galerie où un musée de plus grande taille. Je feuillette en attendant les deux livres, recueils de ses œuvres, placés sur le comptoir près de l’entrée de la galerie. Une photo dans un des livres montre son studio créatif qui se trouve dans un petit building dont je reconnais le design car je l’ai déjà pris en photo et montré sur ce blog. Je ne me souviens pas exactement dans quel quartier de Minato ou Shibuya il se trouve, et je ne pense pas être en mesure de retrouver cette photo parmi les 2320 billets qui composent Made in Tokyo. Je le retrouverais certainement par hasard aux détours d’une rue. La galerie Mizuma Art présentera à la fin du mois de Novembre un autre artiste que j’aime beaucoup, Tomiyuki Kaneko (金子富之). Ce sera à ne pas manquer.

Musicalement parlant, je continue à écouter l’album DEBUT de Kyrie (aka AiNA The End) et Takeshi Kobayashi accompagnant le film Kyrie no Uta (キリエのうた). J’y découvre au fur et à mesure quelques morceaux sublimes comme Niji Iro Kujira (虹色クジラ) et Zuruiyona (するいよな). Je trouve l’album inégal dans son ensemble mais il y a de nombreux morceaux particulièrement beaux et inspirés, comme ces deux là et ceux que je mentionnais dans mon précédent billet évoquant le film. J’ai l’impression que je n’avais pas écouté la musique de Vaundy depuis un petit moment mais je me rattrape avec son dernier single Todome no Ichigeki (トドメの一撃) accompagné par le guitariste Cory Wong. Je suis tout de suite happé par la dynamique pop qui se dégage du morceau. C’est le type de morceau que j’adore écouter en roulant en voiture, car il a un parfum de week-end et une énergie très communicative. La vidéo sur un bateau de croisière avec l’actrice Masami Nagasawa en rôle principal ajoute certainement à l’ambiance générale du morceau. Il est utilisé comme thème final de la saison 2 de Spy x Family, ce qui me rappelle que je n’ai pas encore terminé la première saison sur Netflix. Je m’y remets donc doucement avec beaucoup de plaisir. J’avais d’abord un avis assez mitigé sur le nouveau single SpecialZ de King Gnu, mais la vidéo réalisée par OSRIN de Perimetron (le collectif artistique de Daiki Tsuneta) est artistiquement assez exceptionnelle et m’a remis rapidement sur les rails. L’aspect chaotique de la vidéo accompagne et explique même d’une certaine manière la désorientation qu’on peut avoir à la première écoute du morceau. Cette image chaotique est très présente dans l’oeuvre musicale et visuelle de Daiki Tsuneta. Il s’agit également du thème principal du premier album de son autre groupe Millenium Parade. SpecialZ est le thème d’ouverture de l’anime Jujutsu Kaisen Shibuya Jihen (呪術廻戦 渋谷事変), tandis que le thème de fin est le dernier single de Hitsuji Bungaku (羊文学), More Than Words. King Gnu, tout comme Vaundy d’ailleurs, sortira bientôt un nouvel album qu’il faudra suivre avec attention. J’écoute aussi beaucoup quelques morceaux de Fujii Kaze (藤井風), en particulier Hana (花) et Workin’ Hard. Fujii Kaze m’a toujours un peu agacé, mais il faut quand même reconnaître qu’il y a beaucoup de talent. Il y a toujours une sorte d’évidence dans ses morceaux, comme si ça lui venait tout seul, sans efforts. C’est très certainement loin de la vérité mais cette impression reste pour moi très marquée. J’aime beaucoup le dernier single Hana, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque un instrument en fond, un piano aux notes claires et flottantes comme des lumières de neons (bon, j’ai peut-être trop écouté Kirinji). Cette série musicale est, une fois n’est pas coutume, très « mainstream » mais je vais bientôt repartir vers des profondeurs plus sombres. Je reprends en quelque sorte ma respiration avant de plonger.

découpée au sabre

Ces quelques photographies ont été prises il y a déjà plusieurs semaines à Shimo Kitazawa, Yoyogi Uehara puis dans les environs de Kiyosumi et Fukagawa près de la rivière Sumida. Sur la quatrième photographie montrant la devanture du magasin en désordre Village Vanguard dans le centre de Shimo Kitazawa, on me rappelle de jeter un œil un jour ou l’autre à deux séries animées disponible sur NetFlix. Il y a d’abord la série Maniac par Junji Ito (伊藤潤二・マニアック) sous-titrée Anthologie Macabre. Je ne connais pas beaucoup Junji Ito, mais j’ai beaucoup entendu parler de ses manga d’épouvante sur mon fil Twitter car il était invité au dernier festival d’Angoulème pour une exposition rétrospective exceptionnelle. Son manga le plus connu est Tomie qui est un pavé de plus de 700 pages. Comme j’ai un peu de mal à le trouver en librairie à un prix raisonnable, je vais peut-être me tourner vers la version digitale disponible sur le bookstore Apple. L’autre série dont on voit des affichettes sur la devanture du Village Vanguard s’intitule Bocchi the Rock! (ぼっち・ざ・ろっく!). Cette série nous raconte apparemment l’histoire d’un jeune groupe de rock à Shimo Kitazawa. J’ai également vu quelques autres affiches de cet anime à l’intérieur du Tsutaya de Shimo Kitazawa près de la station, et ça m’avait intrigué sans pourtant y regarder plus en avant. Le journaliste musical Patrick Saint-Michel consacrant sa dernière newsletter à cette série relance soudainement cet intérêt légèrement oublié. Il faudra que j’y jette un œil prochainement.

Musicalement parlant, j’écoute toujours beaucoup la musique de Buck-Tick en ce moment. J’avais dans l’idée de parler au fur et à mesure de chaque album que je découvre, comme j’avais commencé à le faire pour Jūsankai ha Gekkō (十三階は月光) et Darker Than Darkness, mais la tâche me semble maintenant des plus ardues car j’ai déjà écouté plusieurs albums, notamment Kurutta Taiyō (狂った太陽) sorti en 1991, TABOO sorti en 1989, No.0 sorti en 2018 puis Atom Miraiha No.9 (アトム未来派N.9) sorti en 2016. Je suis impressionné par l’ambiance et la qualité générale de ces albums. Les compositions et les trouvailles musicales d’Hisashi Imai (今井寿) et le chant hanté de Atsushi Sakurai (櫻井敦司) ne déçoivent jamais. J’ai bien l’intention de découvrir une grande partie de la discographie du groupe mais elle est tellement immense que je ne me sens pas d’attaque pour parler de chaque album individuellement. C’est intéressant de voir la manière dont le style de la musique de Buck-Tick évolue, mais reste tout de même extrêmement sombre. L’électronique se fait plus présente dans les albums à partir des années 2000, mais l’esprit général est résolument rock. Le groupe était la semaine dernière sur la scène de l’émission Music Station, ce qui n’était pas arrivé depuis 28 ans. La dernière fois était en 1995 et le groupe avait interprété deux morceaux Aku no Hana (悪の華) de l’album du même nom sorti en 1990 et Uta (唄) de l’album Six/Nine sorti en 1995. Le chanteur Atsushi Sakurai, tout vêtu de noir comme à son habitude avec le regard sombre et perçant, est quand même un personnage singulier et fascinant. On ne peut pas dire qu’il était complètement à sa place dans l’émission, et c’était même assez amusant à voir, du moins je me suis délecté de leur présence. En fait, Atsushi Sakurai est quand même venu sans le groupe plus récemment en 2019 à Music Station, mais c’était avec Sheena Ringo pour le morceau Kakeochimono (駆け落ち者). Lors de l’émission du 7 Avril 2023, Buck-Tick jouait une version raccourcie de leur dernier single Mugen Loop (無限LOOP) qui est vraiment excellent et que j’ai moi-même écouté en boucle infinie. Ce morceau est assez différent de ce que j’ai pu écouter jusqu’à maintenant sur des albums plus anciens. J’admire la manière dont ils arrivent à se renouveler sans cesse à l’écart des modes du moment tout en conservant leur identité singulière. L’album TABOO datant de 1989 a certes un peu vieilli, teinté d’une ambiance années 80 mais contient des morceaux emblématiques comme ICONOCLASM et Just One More Kiss, qui a été un de leurs premiers succès, au plus fort du Visual Kei avec cheveux dressés sur la tête. Bien que chaque album soit différent, on retrouve toujours cette tension émotionnelle qui me plait tant. C’est même difficile de dire quel album est meilleur qu’un autre, mais il est assez communément admis par la communauté des fans qu’il est préférable de commencer par Darker Than Darkness ou Kurutta Taiyō (狂った太陽). Cette porte d’entrée me paraît en effet raisonnable. Il n’y a malheureusement que très peu de morceaux disponibles officiellement sur la chaîne YouTube du groupe, mais on en trouve trois de cet album Kurutta Taiyō de 1991: Jupiter, Speed (スピード) et M・A・D. Ces morceaux ne donnent bien sûr pas une impression d’ensemble de l’oeuvre de Buck-Tick, mais quelques idées des ambiances auxquelles on peut s’attendre. Je trouve l’excellent morceau BABEL de l’album No.0 de 2018 un peu plus représentatif. Toujours est-il que si on est entre dans le manoir de Buck-Tick et qu’on y reste quelques temps car ce qu’on y entend nous intrigue, il est ensuite difficile d’en sortir car on a envie d’y explorer toutes les salles, toutes les facettes.

J’ai regardé en direct sur YouTube ce samedi 15 Avril 2023 à 20h la première diffusion de la vidéo du single W●RK de Millenium Parade et Sheena Ringo. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de ce morceau et du simple fait d’une collaboration entre Daiki Tsuneta et Sheena Ringo. La vidéo ne déçoit pas non plus pour ses parallèles avec la vidéo emblématique de Tsumi to Batsu (罪と罰), morceau très important dans le début de carrière de Sheena Ringo. On y retrouve la Mercedes Benz W114 avec la même plaque d’immatriculation, se faisant découper au sabre par Daiki Tsuneta. Sheena a les cheveux courts blonds et un maquillage autour des yeux qui rappelle également celui de Tsumi to Batsu, sans être aussi poussé. La présence du sabre est également un point commun des deux vidéos et une des scènes où Daiki Tsuneta ouvre ce sabre devant son visage semble être une correspondance directe à la vidéo de Tsumi to Batsu. On apprendra donc que Daiki Tsuneta et Sheena Ringo ont en commun le pouvoir de découper parfaitement en deux des voitures d’un seul coup de sabre. On sait en tout cas que Tsuneta aime les voitures vintage et qu’il en conduit une, comme Sheena Ringo à cette époque. On savait déjà également leur affection mutuelle pour le haut parleur portatif et j’aime beaucoup le fait que Sheena en porte deux et en donne un à Tsuneta, comme un passage de relais. La vidéo est réalisée par Yuichi Kodama, et j’imagine donc que les recommandations de Ringo ont été complètement prises en compte. Le détail très ’ringoesque’ est la durée de la vidéo incluant les crédits faisant exactement 4:17 minutes. C’est désormais bien connu que 417 se réfère à « Shiina » et ce choix n’est pour sûr pas laissé au hasard. Je me suis d’abord demandé si le groupe créatif de Daiki Tsuneta, Perimetron, serait en charge de réaliser la vidéo comme c’est le cas pour les vidéos de King Gnu et Millenium Parade. Le fait de trouver la tour de Tokyo dans cette vidéo est assez typique de Yuichi Kodama, en particulier dans les videos qu’il a réalisé pour Tokyo Jihen et Sheena Ringo. Mais cette tour de Tokyo est bizarrement mélangée avec des images du Mont Fuji et de Kyoto pendant le festival Gozan no Okuribi où le kanji Dai (大) est inscrit en feu sur une montagne. La musique de Millenium Parade fusionne de nombreux sons et styles et c’est peut-être le sens de ce collage visuel.

晴れのち夕暮れ

Ces quelques photographies ont été prises entre Shibuya et Shinjuku en fin d’après midi alors que la lumière commençait déjà à baisser. Je ne me souviens déjà plus des circonstances qui m’ont poussé à traverser le sanctuaire Meiji Jingū mais je me souviens au moins que j’écoutais pendant une partie de cette marche l’album Dramatic de Clammbon mentionné auparavant, avant de le trouver un peu plus tard au Disk Union de Shinjuku et de prendre ensuite le train pour Ikebukuro. Je vais assez rarement à Ikebukuro car je me trouve presqu’à chaque fois arrêté en route à Shinjuku. Je note d’ailleurs qu’il faudra que je passe voir la très haute Tokyu Kabukicho Tower qui va bientôt ouvrir ses portes au public. Elle devrait j’imagine contribuer à changer progressivement l’image du quartier, tout comme l’avait commencé le complexe de cinémas Toho à l’entrée centrale de Kabukichō.

Le nouveau single W●RK de Millenium Parade et Sheena Ringo, sorti le 1 Avril 2023, ne déçoit heureusement pas mes attentes, car c’est particulièrement intéressant d’entendre l’ambiance musicale si spécifique et immédiatement reconnaissable de Daiki Tsuneta pour Millenium Parade avec la voix également inimitable de Sheena Ringo. Tsuneta y chante d’ailleurs également avec des paroles rappées dont il a l’habitude. On y trouve une tension et un bouillonnement général que je trouve bienvenus par rapport aux morceaux récents de Sheena Ringo un peu trop posés à mon goût (toogood par exemple). Une photo mystérieuse et très intrigante montrée par Daiki Tsuneta sur son compte Twitter nous laisse penser qu’il y aura une vidéo pour ce morceau mais on ne connaît pas encore sa date de sortie. Peut-être s’agira t’il du 17 Mai car un CD de ce single sera mis en vente avec une deuxième collaboration de Millenium Parade et Sheena Ringo intitulée 2045. La couverture du single montre très naturellement un porte-voix portatif, car Daiki Tsuneta et Sheena Ringo l’utilisent tous les deux régulièrement. J’ai toujours pensé que Tsuneta était influencé par Ringo à ce sujet.

a子 nous fait le plaisir de se produire en live en solo le 28 Juin 2023 pour la première fois (a子 初ワンマンライブ). Ça se déroulera dans la salle de concert WWW, que je connais presque car elle se situe dans le même bâtiment (l’ancien cinéma Rise) où j’avais été voir For Tracy Hyde le 25 Mars. J’écoute et apprécie beaucoup la musique d’a子 depuis la découverte de son premier EP Misty Existence (潜在的MISTY) sorti en Septembre 2020, et je parle très régulièrement de sa musique sur ces pages (pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué). Je ne voudrais pas manquer son premier concert solo, et j’ai été bien avisé de ne pas trop attendre pour acheter ma place car les billets sont déjà ‘sold out‘ après seulement trois jours de mise en vente. Pour ce live, j’imagine qu’elle sera accompagnée par son groupe habituel avec lequel elle joue régulièrement en direct sur Instagram. Je me rends compte d’ailleurs qu’elle n’a pas encore sorti d’album, mais plusieurs EPs et singles seulement, dont une collaboration avec Chiaki Satō. Et je me demande donc maintenant si Chiaki Satō assistera à ce concert, sachant que son nouvel album Butterfly Effect sortira le même jour. Je me demande toujours comment des artistes relativement connus de la scène musicale japonaise peuvent assister à des concerts d’autres artistes ou groupes sans se faire reconnaître par le reste de la foule. Je repense par exemple à DAOKO qui nous fait part qu’elle a été voir Tricot en concert, ou Kyary qui a été voir Björk lors de son concert à Tokyo le 28 Mars. Je ne pense pas qu’il y ait des espaces vip dans ces salles de concert / live house.

雷くらいは残しておこう

Il y a un petit tonnerre qui se cache dans l’Alpine A110 que je montre sur la première photographie. On en voit de plus en plus à Tokyo, mais pas autant que d’autres voitures de sport. J’aime beaucoup cette petite française qui semble remporter un certain succès. La première fois que je l’avais vu était à l’intérieur de la cour de l’Ambassade de France à Tokyo il y a déjà plusieurs années. En cette journée de fin du mois de Février, je me décide à prendre le vélo pour aller au plus près de la baie de Tokyo, dans le quartier d’Harumi, en sautant avec dextérité d’île artificielle en île artificielle. Avant cela, je passe par le quartier de Shiba dans l’arrondissement de Minato, notamment devant un très bel immeuble de béton d’inspiration brutaliste appelé Cornes House. Il est conçu par Takenaka Corporation et ouvrira ses portes cette année pour un vendeur de voitures de luxe. J’aime beaucoup ses formes angulaires et son aspect massif lisse. La NEC Super Tower sur la cinquième photographie est beaucoup plus massive et est un landmark du quartier. Il s’agit de la maison mère de NEC conçue par Nikken Sekkei. J’ai toujours admirer l’aspect futuriste de cette tour qui me fait penser à un vaisseau spatial posé en attente d’un décollage imminent. On la surnomme également « rocket building » en raison de sa forme unique. La grande ouverture de 45m de large et 15m de hauteur, placée au centre du building, est destinée à donner un accès au vent et contribue à ces considérations futuristes. Cette tour de 43 étages a maintenant plus de trente ans, sa construction s’étant terminée en Janvier 1990. La voie temporaire de la dernière photographie entoure d’un côté une partie du canal bordant le parc Hamarikyu, et de l’autre, l’ancien marché aux poissons de Tsukiji. Cette voie piétonne et cycliste est particulièrement agréable à emprunter à vélo. De là, on traverse ensuite un canal qui nous amène à Kachidoki puis à Harumi. J’y reviendrais très bientôt avec une autre série de photographies.

Dans les plaisirs musicaux de ces derniers jours, je suis très content de retrouver le shoegazing toujours très inspiré du groupe japonais Yuragi (揺らぎ) sur un nouveau morceau intitulé Here I Stand. Leur deuxième album qui sortira le 5 Avril 2023 prendra le même titre que ce single. Ce morceau Here I Stand ne révolutionnera pas le genre, comme c’est d’ailleurs souvent le cas pour ce groupe, mais n’en reste pas moins brillant. Il est très attirant pour l’amateur de shoegazing que je suis, rempli de guitares bruyantes et de voix éthérées. La voix de miraco s’étend comme une nappe et se dissout dans les flots de guitares. J’aime beaucoup ce mélange de délicatesse et de fragilité vocale avec l’aspect brutaliste des dons de guitares. C’est tout l’esprit du shoegazing et c’est toujours très bien exécuté chez Yuragi. La photo de couverture du single m’a intrigué. L’image de Yoko et John m’est tout de suite venu à l’esprit et j’étais amusé de voir que je n’étais pas le seul à le penser en lisant les commentaires sur Twitter suite à l’annonce du single. Il s’avère bien sûr qu’il ne s’agit pas d’une photographie d’archive d’un des membres des Beatles et de son épouse. Le photographe est français et se nomme Valentin Duciel. En regardant son portfolio, il nous montre beaucoup de photos de personnages dans ce type d’accoutrement très décontracté. Enfin, plus que les fessiers, c’est surtout la forme du rocher qui m’intrigue sur cette photographie. Content également de retrouver la compositrice et interprète Samayuzame avec un nouveau morceau intitulé Amaki shinjū ha Poolside de (甘き心中はプールサイドで). Il s’agit en fait d’un de ses morceaux plus anciens réorchestrés. La composition musicale est de grande qualité, pleine de détails et de délicatesse, toujours dans l’esprit de ses créations précédentes. Samayuzame y ajoute sa voix, toujours à la limite entre le parlé et chanté. On y retrouve toujours une noirceur certaine. En écoutant sa musique, j’ai à chaque fois l’impression d’être dans un jardin botanique grouillant de plantes bizarres. J’ai vu récemment sur NetFlix l’excellente série Wednesday de Tim Burton, basée sur le personnage de Mercredi de la famille Adams, et cette ambiance gothique doit déteindre sur mes impressions.

Je suis allé voir au cinéma Toho de Shibuya le film Everything Everywhere All at Once des réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheiner (les Daniels comme on les appelle), vu les très bonnes critiques que j’ai pu lire et entendre. C’était une vraie déception comme il est rare pour moi d’en avoir. Le film est un grand n’importe quoi, qui veut faire croire qu’il est innovant et bourré d’idées mais qui est au final fatiguant, boursouflé et vain. Le message du film sur les difficultés familiales est finalement très convenu et on se demande pourquoi on doit passer par tant de scènes d’actions absurdes et sans finalités pour en arriver là. Le film est très long (2h20) et son histoire fait du surplace malgré les gesticulations incessantes de ses protagonistes. Il y a bien une ou deux trouvailles intéressantes et on ne peut ignorer la qualité du jeu de l’actrice principale Michelle Yeoh. Les débuts sous des airs de comédie sociale indépendante démarrait pourtant assez bien, mais l’arrivée de la science fiction et le non-sens des mondes parallèles, comme une représentation du metaverse, est épuisant et ne m’a pas du tout accroché. L’hyper-activité du film dessert d’autant l’émotion du rapprochement mère fille que le film essaie d’insuffler à la fin. Je ne comprends pas beaucoup le succès du film (la salle du cinéma de Shibuya était pleine). Je suis au moins d’accord avec l’avis du Guardian sous-titrant le film « Nothing Nowhere Over a long period of time ». En fait, je me souviens il y a quelques années avoir eu un sentiment similaire de grande déception à la sortie de Kill Bill de Quentin Tarantino. Je me suis décidé à le revoir cette semaine et les caricatures que J’avais tellement détesté à l’époque ma paraissent maintenant humoristiques. Peut-être changerais-je d’avis sur Everything Everywhere All at Once dans quelques années en le revoyant en streaming. En parlant de Kill Bill, un des interêts renouvelés était de redécouvrir la bande originale. Le morceau Wounds that heal de Lily Chou-chou est par exemple utilisé pendant le film, ce que je n’avais pas réalisé en écoutant l’album. Le morceau final par l’actrice et chanteuse Meiko Kaji (梶芽衣子), Urami Bushi (怨み節), est assez emblématique et son utilisation aurait même relancé sa carrière. J’avais en fait déjà cette impression que cette chanteuse avait une certaine popularité auprès d’un public étranger et je comprends maintenant mieux pourquoi. Sans connaître ce morceau, je me suis tout de suite dit en l’écoutant pendant le film qu’il s’agissait certainement de Meiko Kaji.

J’étais assez curieux de voir le film d’épouvante Karada Sagashi (カラダ探し) du réalisateur Eiichirō Hasumi (羽住英一郎) diffusé récemment sur NetFlix. Je ne m’attendais pas à un chef-d’œuvre et le film est en effet assez moyen, divertissant mais ne révolutionnant pas le genre et n’apportant rien de nouveau. On suit le personnage joué par Kanna Hashimoto (橋本環奈) et d’autres étudiants, piégés dans une malédiction les faisant revivre la même journée jusqu’à ce qu’ils parviennent à trouver dans leur école et pendant la nuit les parties du corps d’une petite fille morte en ses lieux il y a très longtemps. L’épouvante n’a rien de vraiment éprouvant pour le spectateur. On se laisse volontiers porter par l’histoire sans en garder ensuite de souvenirs mémorables. J’avais dans l’idée de voir ce film car on peut y entendre deux morceaux d’Ado dont celui écrit et composé par Sheena Ringo, Missing (行方知れず), qui n’est malheureusement qu’au générique de fin. Je dis à chaque fois que je n’ai pas d’attirance pour les films d’épouvante mais je suis régulièrement amené à en regarder. Il ne s’agit cependant pas de mon genre de prédilection.

Par contre (Platon), j’ai beaucoup aimé le documentaire NHK disponible sur NetFlix intitulé Daiki Tsuneta Tokyo Chaotic qui suit dans son processus créatif le musicien Daiki Tsuneta (常田大希), fondateur de King Gnu, de Millenium Parade et du regroupement de créatifs Perimetron. Le documentaire prend son temps pour nous montrer Tsuneta au travail. On se rend vite compte que c’est un bourreau de travail, perfectionniste et minutieux dans son approche du son, allant par exemple jusqu’à 150 pistes différentes pour un seul morceau. Le reportage a été filmé à la fin de l’année 2020, alors que la crise sanitaire commençait à avoir des conséquences sérieuses sur les tournées nationales qui ont dû être partiellement ou complètement annulées. Nonchalant dans sa manière de parler, Tsuneta nous explique tranquillement le concept qui lui est cher du Tokyo Chaotic qui entend détruire pour reconstruire. On y retrouve son sens de la distorsion sonore qui me plait beaucoup. On voit également Tsuneta, multi-instrumentistes, joué de plusieurs instruments, la guitare et le piano évidemment mais également le violoncelle. Étudiant des Beaux Arts de Tokyo en section musicale, il a dû y acquérir toutes les connaissances académiques nécessaires, mais ses parents possédaient également de nombreux instruments dans la maison familiale de Nagano. Une partie du reportage le fait d’ailleurs revenir à Nagano dans la maison de sa grand-mère. C’est particulièrement intéressant de le voir au travail avec son mixeur et ses musiciens, dont certains de King Gnu. Ils travaillent jusqu’à pas d’heures à la composition de certains morceaux de Millenium Parade, comme 2992 avec Ermhoi au chant, ou Sanmon Shosetsu (三文小説) de King Gnu. C’est le point central du documentaire. J’étais surpris de remarquer que ces enregistrements ont été fait au Studio Tanta près du parc de Yoyogi, que je mentionnais justement dans un billet récent. Cette coïncidence est intéressante et je verrais ce studio sous un jour un peu différent maintenant. Le nom du studio n’est pas donné dans le documentaire mais j’ai rapidement reconnu l’entrée. Une bonne partie du reportage est par contre filmé dans le studio personnel un peu foutraque de Daiki Tsuneta, à Setagaya je pense. Et à la fin, la représentation live de 2992 avec un grand ensemble symphonique vaut à elle seule le détour. C’est un documentaire très instructif pour les amateurs du travail musical de Daiki Tsuneta et je suis content d’avoir eu la présence d’esprit de le regarder avant la sortie du single collaboratif de Millenium Parade et de Sheena Ringo.