une déesse blanche qui s’éloigne

Une déesse blanche qui s’éloigne. Nous n’étions pas allés rendre visite à la grande déesse blanche Kannon depuis longtemps, bien qu’on la voit en permanence depuis la station d’Ofuna. C’est une sensation étrange de se dire qu’on ne la reverra pas avant longtemps. A 1h de voiture ou 40 minutes en train environ de Tokyo, elle est si proche et pourtant si lointaine. On aura certainement beaucoup moins l’occasion de revenir ici ou à Kamakura après le déménagement de la belle-famille, alors on profite une dernière fois pour marcher autour de la statue géante à l’intérieur du temple. C’est une promenade privilégiée père et fils. Tout marchant, on parle du manga qu’il est en train de lire et qui le passionne, Kimetsu no Yaiba. Il lit le manga et je regarde l’anime sur Netflix. On compare ensuite nos avancements respectifs dans la trame de l’histoire, sachant qu’il est déjà beaucoup plus avancé que moi et qu’il montre une certaine satisfaction à connaître la suite de l’histoire avant moi.

Un concert qui s’approche. L’annonce des résultats de la loterie pour l’achat des billets de concert de la tournée Live Tour 2020 News Flash de Tokyo Jihen a eu lieu le samedi 1er Février. Un email du fan club Ringohan annonce le matin que les demandes de billets étaient bien supérieures à la capacité des salles, ce qui ne m’étonne pas du tout. N’ayant pas une chance innée pour ce genre de loteries, j’ai bien cru que je ne réussirais pas à avoir une place. J’avais lancé des réservations pour deux dates pour les concerts de Tokyo, et une seule des dates sera retenue à la loterie, ce qui est parfait même si je n’aurais pas refusé de voir le concert deux fois. J’irai donc voir Tokyo Jihen au Tokyo Kokusai Forum à Yurakucho pour une des deux dates du début Mars. Je suis très heureux de pouvoir aller les voir, surtout que je n’ai jamais assisté à un concert de Sheena Ringo. Ça fait d’ailleurs de nombreuses années que je ne suis pas allé voir un concert. En excluant les petits concerts rocks vus au hasard au Shinjuku LOFT à Kabukichō ou au Koenji 20000V (cette dernière salle ferma en 2009 mais ressuscitera ensuite en Higashi-Koenji 20000 Den-atsu 二万電圧), le dernier concert d’importance auquel j’ai assisté doit être celui de Sonic Youth au Akasaka BLITZ le 17 Février 2003. Pour me préparer au retour de Tokyo Jihen pour cette série de concerts, je me remets à écouter les albums les uns après les autres. Je regarde encore une fois le teaser sur YouTube annonçant leur retour dont les quelques images ci-dessus sont extraites. Le clip vidéo d’inspiration olympique s’inscrit dans la continuité de l’album Sports (2010) qui reprenait également cette imagerie sportive. J’aime beaucoup son design général, ses couleurs rouges et un peu délavées qui nous font nous demander si ce sont les Jeux Olympiques de 2020 ou de 1964 qui sont représentés. Ces images ne sont en fait pas nouvelles car elles proviennent majoritairement de la vidéo du dernier morceau du groupe, Tadanaranu Kankei ただならぬ関係, qui était sorti à l’occasion de la compilation de face B intitulée Shin’ya Waku 深夜枠. La vidéo du teaser mélange en fait les images montrant l’histoire du groupe comme cette image de disque dur qui redémarre au début. On reconnaît le box set Hard Disc sorti en Février 2013 qui reprenait les 5 albums du groupe ainsi que le mini album Color Bars et des disques d’inédits, enregistrés de 2004 à 2012. Espérons que ce disque dur qui redémarre enregistrera l’histoire du groupe pendant les 8 années qui viennent. En fait, Tokyo Jihen s’est séparé officiellement après 8 ans d’existence lors d’un concert au Budokan, le 29 Février de l’année bissextile 2012. Connaissant Sheena Ringo, il était donc assez logique que Tokyo Jihen reprenne du service 8 ans après leur séparation lors de l’année bissextile 2020, pour une série de concerts qui démarrera le 29 Février. J’aurais en fait pu le deviner depuis longtemps.

from the shore to the city

When all the ghosts are quiet, when everything is blue. J’ai parfois l’impression d’un long monologue qu’on aurait même plus envie de faire taire. On voyage sur ce billet dans le temps et l’espace entre les plages de Kamakura, la station de train monorail de Ofuna, la zone d’arrêt autoroutier Hanyu à la mode Edo sur l’autoroute de Tohoku, un arbre à l’oblique près de la station de Gokurakuji, une étrange maison inhabitée à Kichijoji et le petit poste de police au milieu du parc de Ueno. Autant de photographies prises à différents moments ces derniers mois, que je n’ai pas réussi à placer ailleurs et que je réunis ici entre les côtes du Pacifique et les recoins de la ville. Le monologue devrait sans doute être plus court et impersonnel, mais après tant d’années je n’arrive toujours pas à trouver la formule qui convient.

En alternance avec des albums ou des morceaux récents, j’écoute des albums plus anciens que j’avais parfois manqué à l’époque de leurs sorties dans les années 90. C’est le cas de l’album Ten, le premier album de Pearl Jam. Je ne connaissais jusqu’à maintenant que l’album Vs. sorti l’année suivant Ten en 1993. C’était la pleine période grunge. Nirvana sortait cette année là son meilleur album In Utero. Après avoir écouté Pixies presque exclusivement, je m’étais passionné comme beaucoup pour Nevermind, sorti en 1991, et par extension j’avais cherché à découvrir d’autres groupes de cette mouvance Grunge comme Pearl Jam ou Alice In Chains (l’album Dirt en particulier). Pour Pearl Jam, je m’étais arrêté à l’album Vs. Bien que j’aimais beaucoup cet album, je retrouvais pas chez Eddie Vedder et Pearl Jam, l’émotion brut que pouvait provoquer le chant de Kurt Cobain et musique de Nirvana. En écoutant l’album Ten maintenant, je me dis que j’aurais quand même dû l’écouter à l’époque. Même sentiment en écoutant l’album I.A.B.F. du groupe français Les Thugs sorti en 1991. J’aurais dû connaître un peu mieux ce groupe car ils sont originaires d’Angers, mais à cette époque je n’y faisais pas encore mes études. On ne décèle pas la douceur angevine dans la musique du groupe. Ils chantent en anglais et les guitares ont toute la puissance du grunge, et vont même vers les territoires punk sur certains morceaux (des atomes crochus avec Jello Biafra et les Dead Kennedys). Le morceau le plus marquant de cet album est I love you so, plus proche du shoegazing avec ces voix un peu effacées. Je suis étonné par la qualité de cet album mais il faut dire que le groupe a fait les premières parties de groupes importants comme Nirvana ou Noir Désir, en plus de leurs propres tournées bien entendu. Je pense que je connais le nom du groupe en raison de leur association à ces autres groupes plus majeurs que j’écoutais à l’époque. J’écoute aussi soudainement l’album The Lonesome Crowded West de Modest Mouse sorti un peu plus tard en 1997. On le trouve souvent dans les listes des meilleurs albums de rock indépendant des années 90. Je ne sais pour quelle raison je ne me suis jamais lancé dans l’écoute de cet album, peut être le nom du groupe ne m’inspirait pas beaucoup. Et pourtant, c’est une musique qu’il faut écouter pour ce sentiment d’instabilité qui ponctue les morceaux. Difficile de deviner sur quel pied va danser le groupe. Les changements de rythme sont nombreux. Les éclats dans le chant semblent imprévisibles. Ces morceaux n’ont pas une construction ordinaire et on apprécie cette liberté et ce son définitivement indé. Cet album est un régal et mérite bien sa notation de 10/10 sur Pitchfork. Cette même année 1997, Elliot Smith sort son troisième album Either/or que j’écoute ensuite pour calmer un peu les esprits. 1997 était apparemment une grande année pour le rock indé, car Either/or est tout aussi fabuleux. Le quatrième morceau à la guitare acoustique Between The Bars ne peut pas laisser indifférent. A chaque fois que je commence l’écoute de cet album, j’ai hâte d’arriver a ce quatrième morceau. Mais sur tous les morceaux, la voix et les mots sous-pesés de Smith sont d’une émotion palpable jusqu’à notre for intérieur.

Mer Rocheuse

Une Mer Rocheuse, un jardin Zen à Meigetsu-In, Kamakura. Comme annoncé precédemment, voici quelques photos en Noir et Blanc de Kamakura. La pêche n’a pas été très poissoneuse cette fois pour ma collection de photos Noir Et Blanc, j’y ai ajouté seulement 5 photos autour des temples, au gré de notre promenade rêveuse (et du vent).

Grand Temple Engakuji, kamakura

Petit Temple de Ofuna

Passage du temps, Ofuna

Visite de Temple. Meigetsu-In, Kamakura

Temple a Ofuna

Bon, je vous laisse, la fête de Hina Sama bât dejà son plein …