Le tigre veille sur nous

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Le tigre et le bambou de Kyosai Kawanabe. J’adore ces yeux et cette bouche, un mélange d’humour et de férocité. On a l’impression qu’il va vous sauter dessus et vous manger tout cru mais pour rigoler. Comme toutes les photographies de ce billet, cette photo de tigre est prise sur iPhone et déjà publiée sur Instagram, il y a de cela quelques semaines ou quelques mois. Cette image provient en fait d’un livre feuilleté dans un salon à Marunouchi.

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Sans crier gare, Made in Tokyo vient de fêter il y a quelques jours (le 23 mai) ses 13 années d’existence. Je suis moi-même impressionné par la longévité de ce blog, car beaucoup des blogs qui sont nés à l’époque où j’ai démarré celui-ci (en 2003 donc) sont depuis longtemps morts et enterrés. Certains renaissent, mais il ne faut pas se faire d’illusion, le format blog est mort au profit du web d’Instagram, Twitter, Facebook, Tumblr éventuellement.

13 ans d’existence, c’est à la fois une fierté et un fardeau. L’obligation de continuer en quelque sorte, se mélange au besoin de continuer. Mais au final, ce blog est une forme de libération de mon besoin créatif. Et pour cette date d’anniversaire, plutôt que de faire un long récapitulatif de ce qui fait la particularité de ce blog, je préfère encore et toujours diriger le visiteur vers la page A propos qui est un bon résumé des passions diverses qui alimentent ce blog.

Je préfère également montrer de nouvelles photographies, des photographies d’architecture bien sûr. La maison aux ouvertures triangulaires ci-dessus est située à Yoyogi Uehara. Je ne connais pas l’architecte, mais j’aime ces formes qui semblent s’inspirer de l’immeuble TOD’s de Toyo Ito à Omotesando.

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Les deux maisons individuelles ci-dessus se trouvent pas très loin l’une de l’autre à Higashi, près du sanctuaire de Hikawa dans Shibuya-Ku. Comme les autres photos d’architecture de ce billet, ce n’est pas la première fois que je les prends en photo et les montre sur le blog.

Le visiteur attentif remarquera peut être que sur ce billet et les précédents les commentaires sont fermés. J’ai fait pas mal d’aller retour sur le sujet, mais la réalité étant ce qu’elle est, l’activité des commentaires est proche du néant depuis quelques années. La succession des billets sur ce blog s’inscrivant dans une certaine continuité pour former un flot d’images interconnectées ne force pas vraiment aux commentaires individuels sur un billet en particulier. Le formulaire dans la page Contact est toujours disponible pour me contacter et me donner des avis sur ce blog. Mon adresse email est également affichée en bas de page. Les messages de soutien sont importants pour continuer mais pas indispensables car ce blog répond avant tout à un besoin créatif. Fut une époque où je souhaitais ou recherchais une certaine reconnaissance à travers mon travail sur ce blog, mais l’internet n’est qu’éphémère et illusion.

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J’aime vraiment ces formes courbes, celle du bâtiment GUN-AN par Tadasu Ohe. Il se trouve dans un petite rue à Hiroo, non loin de la rue de Roppongi.

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Nous sommes ici à Ebisu. Cette forme me faisait penser à une sorte de canon atomique.

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Le chat, la grenouille et les cerisiers en fleur. Nous sommes ici à Naka-Meguro.

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La maison de béton se trouve à Shibuya. Ce monolithe hermétique à l’espace extérieur est assez fascinant. Il doit certainement y avoir un jardin intérieur avec ouverture sur le ciel, mais la vue depuis la rue ne nous permet pas de deviner la structure intérieure.

Les graffiti sont dessinés sur un mur de Udagawa-cho dans le centre de Shibuya. Ces dessins sont éphèmères et remplacés régulièrement par des nouveaux motifs. J’y reviens donc assez souvent pour voir ce qu’il en est et comment le décor urbain évolue. Ce bâtiment est assez ancien et va certainement bientôt disparaitre dans une tentative de standardisation du paysage urbain à Shibuya, comme dans tout autre quartier de Tokyo d’ailleurs.

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L’effet d’étonnement est automatique et ne s’estompe pas lorsqu’on aperçoit le Collège Technique de Aoyama par l’architecte Makoto Sei Watanabe. C’est une oeuvre futuriste originale qui se rapproche plus de l’art que de l’architecture. J’aime d’ailleurs quand la frontière entre les deux s’estompe.

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La photographie ci-dessus nous montre Ebisu au loin. C’est un endroit assez particulier car on est nul part entre Shibuya et Ebisu, le long de la voix ferrée. Un petit pont piéton nous fait traverser les voix ferrées. Le pont est grillagé pour éviter que des imprudents se jettent volontairement par dessus bord. Il y a de cela quelques années, on pouvait également voir la ligne de Train Toyoko croisant en hauteur la ligne circulaire Yamanote. J’emmenais quelques fois Zoa quand il était petit pour regarder les trains depuis la passerelle. Il n’est maintenant heureusement pas fanatique de trains, comme le sont beaucoup de japonais. Je ne comprends d’ailleurs pas cette passion des trains, j’y suis complètement hermétique.

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Les couleurs des azalées attirent les visiteurs au sanctuaire de Nezu près de Ueno. J’avais montrer en plans plus serrés quelques unes de ces fleurs dans un billet précédent.

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Les fresques murales m’intéressent en ce moment. Celle ci-dessus est dessinée par Imaone et Zed1 et se trouve sur le côté d’un petit building à Kichijoji. Comme pour la découverte inattendue d’architecture, tomber par hazard sur ce type d’art urbain apporte une satisfaction certaine, d’autant plus que je l’avais déjà aperçu sur Internet.

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Yokohama, tout en haut de la tour Landmark, avec vue sur le quartier de Minato Mirai.

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Sonic Youth, je suis grand amateur du groupe depuis le début des années 90, avec des hauts et des bas, mais cette inventivité du son rock et le mélange des voix m’a toujours impressionné. J’ai découvert Sonic Youth juste après Nirvana (alors que c’est Sonic Youth qui a fait découvrir au monde le groupe Nirvana) avec l’album Goo (1990) d’abord, puis ensuite Dirty (1992) et Experimental Jet Set Trash and No Star (1994). Après une pause de quelques albums, j’ai redécouvert le génie du groupe avec les deux albums ci-dessus en photo, Sonic Nurse (2004) et Murray Street (2002). J’étais déjà à Tokyo à cette époque et un concert au Blitz à Akasaka avait réanimé la flamme. Je suis donc remonté dans le temps vers les incontournables Daydream Nation (1988), Sister (1987) et Evol (1986). Plus récemment, je complète la discographie avec des albums que je n’avais pas écouter entièrement comme Washing Machine (1995) ou le plus récent Rather Ripped (2006), ou que je ne connaissais pas comme les tous premiers albums. Il n’y a pas que des bons disques dans la discographie de Sonic Youth, mais ils définissent un son que l’on entend pas ailleurs. C’est bien dommage que le groupe se soit séparé. Après avoir lu l’histoire de Sonic Youth dans Goodbye 20th century, je me mets maintenant à la lecture du bouquin de Kim Gordon, Girl in a Band. Alors que j’achetais ces dernières années la musique dématérialisée sur iTunes, l’envie me reprend d’acheter les CDs, histoire d’avoir du concret. Je les achète petit à petit d’occasion au Disk Union du coin.

ROCK/MOON (2)

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Dans ce deuxième épisode de la petite série serrée entre la roche et la lune, ou la pierre de lune, on trouvera dans l’ordre: la rue en pente Komazawa depuis le pont suspendu pour piétons de Shibuyabashi, l’arrière de maisons donnant sur une rivière à Tachiaigawa (au sud de Shinagawa), des enfants autour de bus miniatures, la façade du salon de thé Toraya à Akasaka, une autre vue sur le Harumi passenger ship terminal, des jets d’eau au parc de Ueno, une autre vue sur l’immeuble Fuji tv de Tange, un emblème de temple à Akasaka, des immeubles à Shimbashi près de Shiodome et la station de la ligne Yurikamome et pour terminer, une vue sur Roppongi Hills.

Côté musique alternative, je suis pris de passion ces derniers temps pour quelques morceaux de Grimes, trois morceaux de l’album Halfaxa de 2011: Weregild, Dream Fortress et My sister says the saddest things, et Crystal Ball sur le mini album Darkbloom de 2011 également. C’est une musique très particulière et il faut s’habituer au ton de voix de l’artiste canadienne Claire Boucher.

Shibuya changing

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Si on peut dire que Marunouchi est le territoire de Mitsubishi Estate, que Akasaka-Roppongi-Toranomon est celui de Mori Building, la station de Shibuya et les proches alentours sont celui de Tokyu. Le groupe Tokyu comprend des lignes de chemins de fer, des department stores, des hôtels, de l’immobilier, entre autres. A Shibuya, Tokyu possède un certain nombre de landmarks comme la tour Cerulean, l’immeuble Department Store Tokyu au dessus de la gare de Shibuya et Mark City juste à côté. En face de la gare, j’ai assez souvent pris en photo, notamment en cours de construction, le nouvel immeuble Hikarie construit au dessus de la station de la ligne Fukutoshin, que l’on doit à Tadao Ando. Tokyu gère également Bunkamura composé de salle de concert, théâtre et musée (une architecture en collaboration avec le francais Jean Michel Vilmotte) et la tour 109 (par l’architecte Minoru Takeyama). Il y a quelques autres immeubles dans le « parc » Tokyu comme on peut le voir sur la carte ci-dessous.

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Le renouvellement du paysage urbain au centre de Shibuya a donc démarré avec la ligne Fukutoshin et la gare de métro correspondante, juste au dessous de la tour Hikarie terminée en avril 2012. L’étape suivante a été la mise en souterrain de la ligne Toyoko en mars 2013. Cette ligne passe désormais sous terre à partir de la station de Daikanyama et n’emprunte plus une voie ferrée suspendue. La suite du renouveau de la gare de Shibuya passe par 3 projets de re-développement de grande envergure: le re-développement de la station de Shibuya, celui de la zone sud de la station (le district 21 de Shibuya 3-chome) et la zone de Dogenzaka.

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Le développement urbain de la station de Shibuya est le plus important et se compose de 3 tours adjacentes et d’un réaménagement de la place de Hachiko donnant sur le grand carrefour de Shibuya. La plus haute tour, la tour Est de 46 étages, fera face à Hikarie et sera relié par le passage piéton existant (nouvellement construit d’ailleurs). Les deux autres tours reliés sont de tailles plus modestes, 10 étages pour la tour centrale et 13 étages pour la tour Ouest.

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La construction démarrera en 2013 pour une ouverture prévue en 2020 (grande tour Est) et 2027 (tour centrale et Ouest). Je me demande d’ailleurs si ce planning tout en longueur sera respecté, considérant les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. On trouvera dans ces tours reliées à la station, des bureaux, magasins, parking… Rénover cette vieille station de Shibuya, en améliorer les connexions et le réseau piéton, fera très certainement beaucoup de bien. On ne peut pas dire que l’immeuble Tokyu existant possède un cachet ou un intérêt particulier, ou que les différentes lignes de métro/train (Ginza, JR Yamanote, Toyoko, Fukutoshin) soient particulièrement bien interconnectées. Je crois comprendre que Tokyu et JR East feront appel à Kengo Kuma pour la conception d’une partie de ce re-développement (les bas étages) ainsi qu’à SANAA pour le design d’un espace ouvert vers l’extérieur au 4ème étage. Kengo Kuma était d’ailleurs déjà intervenu sur la rénovation d’une façade de la gare actuelle de Shibuya. A suivre, mais on a de toute façon quelques années devant nous avant de voir aboutir ce grand projet.

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La deuxième grande partie de ce projet est le re-développment de la partie Sud de la station de Shibuya, actuellement accessible depuis une petite rue parallèle à la rue Meiji après avoir traversé la petite rivière bétonnée de Shibuya. Sur le plan ci-dessous, il s’agit du District 21 de Shibuya 3-chome, situé entre la rue Meiji et la ligne JR Yamanote.

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Pas forcément facile de se représenter ce grand ensemble. J’ai essayé sur la carte google ci-dessous de replacer les pièces du nouveau puzzle à construire.

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La nouvelle tour au Sud de la station de Shibuya fera 33 étages et se composera de bureaux, magasins, un hôtel et parkings. La construction commencera également en 2013 pour se terminer plus tôt que le reste de la station, en 2017. Cette tour et le réaménagement des alentours ont pour but de re-dynamiser cette partie de Shibuya, coupée du reste de la station par la route 246 et la rue Meiji. Rétablir cette connexion est apparemment un des buts de ce re-développement. Un point assez intéressant est la réhabilitation d’une partie de la rivière de Shibuya en bas de la tour en une zone de promenade verte. On a du mal à imaginer, en pensant à l’état actuel de cette rivière de béton comment Tokyu va rendre cet espace agréable, mais je demande à voir. Ce travail de réaménagement de la rivière de Shibuya me rappelle l’étude Tokyo Fibercity 2050 de Hidetoshi Ohno, qui tentait de redonner des zones vertes à Tokyo. Sur la proposition de Fibercity 2050, la petite rivière de Shibuya était entourée d’arbustes, avec un réseau de passerelles piétonnes croisées au dessus. Le projet de Tokyu semble moins complexe et plus classique, peut être un peu plus dans le style de la rivière de Meguro.

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La troisième et dernière partie de ce projet est le re-dévelopmment de Dogenzaka 1-chome, où se trouve le Tokyu Plaza, séparé de la station de Shibuya par une partie de la station de bus.

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En fait, en repensant à ce projet gigantesque, ce qui m’intrigue le plus, c’est la manière dont ils vont réaménager la rivière de Shibuya. Dans le centre de Tokyo, les petites rivières ont tendance à être bétonnées et même à disparaître. C’est le cas par exemple de la rivière Imorikawa qui part de Aoyama Gakuin, près de Omotesando, pour redescendre vers la rivière de Shibuya au niveau de la rue Meiji à Hiroo 1-chome. En me promenant à Hiroo, j’avais été intrigué par une petite rue cachée en bas d’un escalier au nom de rivière (Imorikawa donc). Après quelques recherches, cette petite rue était autrefois une rivière, avant l’ère des Tokugawa. On trouve même des sites internet qui retracent en photos le tracé de cette rivière en donnant des indices de sa présence passée. Ce sont des chasseurs de rivières perdues, et c’est assez fascinant.

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Des sakura par-ci par là à Akasaka, Yokohama, Inokashira. Mais les fleurs sont déjà pratiquement toutes parties.

Deuxième commande de photographies de la part de notre amie Yoko San. Cette fois-ci, je suis allé photographier une maternelle. On peut voir quelques photos sur Yohdesign.

J’aime beaucoup le tout nouveau morceau de Squarepusher, Dark Steering, sur l’album Ufabulum qui sortira mi-mai 2012. J’ai pas l’habitude d’écouter Squarepusher mais j’aime ce morceau, peut être un peu pour la sensation motocycliste au milieu du morceau. Je n’écoute pas non plus Venetian Snares que je trouve en général trop excessif, sauf le morceau Öngyilkos Vasárnap sur un album de 2005 Rossz Csillag Allat Szuletett. Il est canadien mais tous les titres de cet album sont en hongrois. Pour retourner sur Warp (J’aime beaucoup Warp), j’écoute aussi dernièrement The Pining pt2 sur le dernier album de Clark, moins passionnant quand même que ses morceaux plus anciens sur Body Riddle, comme Herzog ou Ted. Sinon, j’ai eu ma petite période Boards of Canada avec quelques morceaux passionnants et absorbants comme Left Side Drive, Twoism, Amo Bishop Roden, roygbiv ou encore Music Is Math. Tous les liens des morceaux sont dirigés vers Youtube (une de mes sources de découvertes musicales). Pour les liens iTunes, vous pourrez les retrouver notamment sur ma page iTunes Ping (attention, ça lance iTunes). Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait part sur ce blog de mes liens musicaux. Après ma longue période Autechre et en alternance de l’écoute de mes propres morceaux en construction, j’ai beaucoup écouté de musique électronique minimaliste, sombre, parfois à la limite industriel et en tout cas éloigné du mainstream. J’en parlerais sans doute prochainement (si j’en trouve le courage).