Nova

Ebisu Garden Place et cartier

Dimanche, c’est une journée de typhon annoncée mais qui n’est en fin de compte jamais arrivée. Tant mieux, nous allons nous adonner ajourd’hui à une de nos occupations favorites ces derniers temps, la promenade à moto sans carte. C’est assez simple, on part sur une rue connue et on s’égare volontairement dans des petites rues adjacentes. Dans quelques temps, nous aurons certainement quadrillé toutes les rues de Tokyo…

En se retrouvant, on passe notamment devant le nouvel immeuble Cartier dans les quartiers d’Omotesando, juste en face le Prada. Il n’est pas encore terminé.

On se gare finalement près de l’entrée de Yebisu Garden Place sous un ciel en phase de dégagement, les éclaircies pointent leur nez. Des airs de Bossa Nova se jouent sur l’esplanade ouverte de Garden Place pour une série de concerts en plein air pour l’automne: Tokyo Bossa Nova 2005. Le groupe Cinnabom (Label 333) est en scène. Le vent fort gène un peu la voix de la chanteuse du groupe, mais elle s’en sort finalement bien avec sourire et énergie.

Energy Void

Aujourd’hui est la deuxième journée de congé de cette semaine assez spéciale où les jours travaillés sont en minorité. Cela nous donne un peu de temps libre pour aller au MOT. MOT est le diminutif pour Museum of Contemporary Art Tokyo, le cousin du MOMA de New York en quelques sortes. L’exposition du moment est celle de Isamu Noguchi, artiste touche à tout.

Isami Noguchi Enegy Void

L’exposition célèbre l’ouverture du dernier projet de Noguchi, le Parc Moerenuma à Hokkaido, ouvert en Juillet 2005, et regroupe un grand nombre d’oeuvres sur le thème du terrain de jeu. L’oeuvre majeure et la plus impressionante est Energy Void, une énorme sculpture symbolique en granite lissé (17 tonnes), déplacée pour la première fois hors du Isamu Noguchi Garden Museum. La sculpture est magnifique et fascinante, elle est particulièrement bien à sa place dans le grand espace ouvert du MOT. (les photos ci-dessus sont tirées du site officiel de Isamu Noguchi).

Le Musée propose également une salle de repos à l’ambiance tamisée avec du mobilier (sofa) et des lampes Akari concues par Isamu Noguchi. Nous sommes très fans des lampes Akari. Nous terminons la visite par les couloirs en admirant le design des murs.

On continue la journée avec la Shita Machi de Monzen Nakachou, un quartier populaire près de Kiba. La rue principale est bordée par un porche rouge et déssert une kyriade de petits magasins, beaucoup de vendeurs de gâteaux japonais. Nous avancons jusqu’au temple boudhiste au bout de la rue. Il est accueillant, presque trop, il invite les gens à le visiter gratuitement. Le lieu est étrange, principalement en l’honneur d’une divinitée boudhiste que je ne connais pas. Etrange quand l’on voit une des salles remplies de dizaines d’effigies de la divinitée sur papier fluo jaune et violet sous un plafond etoilée et une musique shamanique. Nous resortons très vite après cette vision assez grotesque.

La moto aidant, nous arrivons rapidement sur le front de rivière de Tsukishima. Dans ce coude de la rivière Sumida, les immeubles géants de résidences ont grandi comme des champignons. Ce sont des logements très prisés et chers en raison de la proximité et la vue sur la rivière. Ce lieu m’avait choqué l’oeil lors de notre passage un peu plus tôt dans la journée.

Sur la rivière Sumida passe un bateau mouche assez particulier, très futuriste. Il s’appelle Himiko. C’est le bateau designé par le mangaka Leiji MATSUMOTO. L’objet flottant est fabuleux.

On termine ce billet avec deux compositions basées sur des photos du week end dernier.

Hokaiji, le temple à Kamakura. A l’entrée du temple, on amène l’encens à soi pour se purifier.

Femme et la Tour.

Bambou et légumes verts

Roppongi Hills. Je n’étais pas passé donner une visite à la tour depuis quelques mois. Nous ne faisons pas une visite détaillée aujourd’hui, mais nous nous dirigeons plutôt vers les cinémas Virgin Toho au pied de la tour, deux billets gratuits en poche.

La séance de ce soir sera la fameuse Guerre de Etoiles Episode 3. J’y suis allé assez sceptique, avec Mari qui n’avait vu aucun des épisodes précedents. Sceptique car je n’avais pas été très emballé par les deux nouveaux épisodes presque trop digitaux. Le troisième épisode ne m’a en fait pas décu, et m’a à vrai dire beaucoup plu. Après une très longue absence des salles de cinéma que j’affectionais tant par le passé, le film était un vrai grand spectacle. Le personnage de Anakin et ses états d’âmes sont intéressants. Cet épisode joue beaucoup sur le mental du futur Vador, son désir de reconnaissance, le bouleversement des valeurs vont être décisives pour un passage du côté où il ne faut mieux pas aller.. Les dernières minutes où l’on voit Vador en costume d’époque sont assez magiques. Ma jeunesse m’est revenue en pleine figure. Cet épisode m’a réconcillié avec la série, et Mari réclame à voir la suite, les vieux épisodes donc, à ma plus grande surprise.

Nous sortons de Roppongi Hills sous les lumières.

Le lendemain, levé aux aurores. Non, un levé aux aurores n’existe pas un samedi, disons plutôt un levé un peu plus tôt qu’à l’habitude, direction Kamakura. Ca faisait longtemps.
Ce week end, il fait très beau et chaud. Les Matsuri sont de sortie ici aussi. Un Mikoshi passe plusieurs fois sous les fenêtres de la maison. Je suis les porteurs sur quelques mètres, histoire de prendre quelques photos. Je m’approche mais pas trop, tout le monde a l’air porté par la fête et j’essaie de ne pas me laisser emporter par le flot. Les participants de ce matsuri m’ont l’air assez particuliers, certains visages font mafieux. Mari me confirme de la tête, mais on doit certainement se tromper…

L’après midi, passage très rapide dans Kamakura, vers un temple que je ne connaissais pas: Hokaiji. Il s’agit d’un temple boudhiste entouré de verdure et de fleurs attirant forcément le photographe. Le lieu est paisible. Nous entrons dans le temple, ouvert sur l’extérieur. Après avoir déposé une tige d’encens et passé une prière pour nos proches, nous restons assis sur le tatami légèrement moelleux, à apprécier pendant quelques minutes la beauté à peine dévoilée des statues boudhistes. Elles sont éclairées à la bougie et noircies à l’encens. Le vent frais traverse le temple, on est bien ici. Je resterais bien plus longtemps, mais il nous faut découvrir le jardin, ou plutôt une jungle à peine entretenue.

Sortie du temple, on se perd légèrement dans les rues piétonnes sinueuses de Kamakura. On s’y perd volontiers mais on se retrouve rapidement, Kamakura n’est pas Tokyo. On y fait toujours des découvertes, des salons de thé cachés dans les coins de rues.

ippo torii sound of waveLe week end est également agrémenté de la lecture de Kateigaho, un magazine traitant de la culture et de l’art japonais. J’en avais parlé brièvement auparavant ici. J’en retiens une image d’un objet en bambou intitulé Sound of Wave, par l’artiste Ippo Torii (image de Tai Gallery). Je ne savais pas que le bambou recevait ce genre de traitement moderne. Les objets présentés dans le magazine sont fascinants, surtout les objets d’art détournés de leur fonction première et suffisant à eux-même. Pour en savoir un peu plus, la boutique Bamboo Tokyo propose à la vente quelques créations.

Pendant ce temps là, le matsuri du quartier sonne ses dernières notes. Il fait déjà nuit, le chef du quartier adresse un message de remerciements aux fidèles participants costumés. Le mikoshi est déposé fièrement devant le temple.

De retour à la maison, c’est la télévision cette fois qui m’interpelle. Sont diffusés en ce moment, quelques extraits d’un concert orchestral au Suntory Hall, le chef d’orchestre et compositeur se nomme Tan Dun (Biographie). Quelques intruments atypiques sont utilisés, tels que des rouleaux de papier comme percussions. Le concert est illustré de videos en grand écran, des images provenant de Chine: des danseurs en costume traditionnel, un chanteur mélangeant pleurs et chant dans une complainte accompagnée à la contre-basse. Le concert est atypique, mélange organique d’influence moderne et traditionnelle.

Il est l’heure de dormir, le futon m’appelle et le chant des grillons à travers la fenêtre entrouverte va me bercer.

La dernière journée de ce long week end de trois jours nous amène vers les plages de Hayama. Le temps est couvert et il fait presque froid, mais le soleil est brillant quand il veut bien sortir des nuages. La plage n’est pas tout à fait désertée. Ce n’est pas la foule, mais quelques barbecues pointent leur nez par ci par là. La promenade au bord de l’eau est agréable (si l’on fait abstraction de ces légumes verts sortis de nul part) et bénéfique, nous nous rechargeons en embruns avant la reprise de la semaine.