how to repeat Tokyo endlessly (ε)

Je garde toujours un œil curieux sur les motifs urbains à Shibuya, que ça soit les stickers amoncelés sur des coins de murs ou les imageries promotionnelles qui envahissent l’espace. Je ne sens personnellement pas submergé par ces images et je les recherche au contraire, surtout quand elles sont détournées comme ce Sonic désœuvré qui aurait perdu la forme physique suite au manque de missions à accomplir. Je ne suis pas sûr que l’image de Pikachu sur une machine de distribution automatique de boissons soit détournée et elle a même l’air officielle, mais le détournement se fait après quand on y ajoute des traits pour brouiller la visibilité. J’aime surtout ces panneaux de protection de travaux dessinés de scènes urbaines. Une image montre une rue avec les fameux poteaux et fils électriques que l’on enterre jamais. Les ombres de vrais fils électriques viennent se superposer sur les images des panneaux et cela apporte une autre dimension artistique à ces dessins éphémères presqu’anodins. Les poteaux électriques dans les rues sont devenus tellement emblématiques de la complexité, intéressante pour l’oeil du photographe, de l’urbanisme tokyoïte qu’il serait vraiment dommage de les supprimer. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait une intention forte de toute façon, car j’ai pu constater que la construction de nouvelles résidences ne s’accompagnait à priori pas de l’enterrement des fils électriques qui les entourent. La priorité est plutôt à la mise en place d’espaces verts, même sur les toits. On ne peut qu’apprécier cette introduction de verdure dans l’environnement urbain.

Je garde toujours une oreille curieuse sur la musique que crée Meirin sous le nom d’artiste Zombie-Chang, car on y trouve très souvent des brins de folie contagieuse. J’en parle régulièrement sur ses pages. Tous ses morceaux ne me plaisent pas forcément mais ils sont toujours plein d’originalité et c’est à chaque fois un plaisir de la voir évoluer sur les vidéos de ses nouveaux morceaux. Sur Gold Trance, elle joue l’attitude d’une jeune branchée à Shibuya mais qui se serait acoquinée avec des gens peu fréquentables. Ces vieux messieurs de la pègre ont l’air plus vrai que nature, tout droit sortis d’un film de Scorsese mais en version japonaise. Zombie-Chang n’a pas l’air de trop s’en inquiéter et les fait même danser une chorégraphie ridicule à contre emploi. La vidéo est très drôle et même meilleure que le morceau en lui-même. J’aime surtout les expressions forcées du visage de Meirin qui sur-jouent volontairement les scènes de la vidéo dans une autodérision certaine. Mais cette musique électronique accompagnée de la voix inhabituelle de Zombie-Chang est très addictive et décalée. On a envie d’y revenir souvent et dans la foulée, je réécoute un morceau un peu plus ancien We should Kiss, plus construit mais tout aussi fou et décalé, surtout quand il se fait interrompre par des sons de passage à niveau pour trains.

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