obscure et lumineux

Les carpes de l’étang du temple de Hase à Kamakura sont comme des points lumineux dans une mer obscure. Plutôt que de les montrer tels qu’ils sont, je préfère accentuer les couleurs car le rouge leur va si bien. Les carpes koi attirent assez naturellement l’oeil du photographe alors j’hésite toujours un peu à répéter des photographies déjà faites. En prenant ces photographies, je me dis que je les utiliserais peut être dans des compositions photographiques comme je l’avais fait l’année dernière avec les méduses survolant Tokyo. Ces méduses dans le ciel étaient nées de l’inspiration musicale de l’album Kyokutou Ian Shouka de Jun Togawa que j’ecoutais à ce moment-là. Les images sombres de carpes lumineuses me sont inspirées par la musique qui va suivre.

Extraits des vidéos sur YouTube des morceaux Luminous et Golden Blue de MINAKEKKE ミーナケッケ sur son EP Oblivion sorti le 25 septembre 2019.

C’est une très très belle découverte, le nouveau EP Oblivion de la compositrice et interprète japonaise MINAKEKKE ミーナケッケ, de son vrai nom Minako Yui, sorti il y a un peu plus d’un semaine. À vrai dire, je suis subjugué par l’ambiance de ce EP de cinq titres, au point de me dire qu’il est beaucoup trop court et qu’on aurait envie d’en écouter beaucoup plus. Je parle beaucoup de tension émotionnelle dans les albums que j’aime, car j’aime quand la musique que l’on écoute laisse un impact. Elle chante comme une complainte, avec par moment des tremblements dans la voix. Mais sa voix semblant nonchalante est très puissante et transperce les guitares mélangées aux sonorités électroniques. Les morceaux sont assez complexes comme le premier, Luminous, où un encart fait de larsens et de sons de guitares qui me rappellent un peu Sonic Youth, vient découper soudainement le morceau. Il y a beaucoup d’inventivités dans les morceaux et Minakekke, comme ce sample de voix découpées et répétitives dès le début de Luminous. Mais, je ressens quelques influences. Le tout début de Acid me fait un peu penser à Stem sur KSK. Il y a quelque chose dans la noirceur lente de l’instrument à corde qui me rappelle l’ambiance de ce morceau de Sheena Ringo. Ensuite, Minakekke part vers d’autres horizons. Il y a une ambiance très cinématographique dans cette musique et c’est d’ailleurs une de ces influences comme elle l’indique dans une interview. Tous les morceaux sont excellents mais Golden Blue est peut être le plus puissant. Bien sûr, il faut se faire à cette voix qui chante avec une certaine latence à la limite du faux ton. Mais, c’est la proximité de cette ligne qui est magnifique. La musique accompagnant ce morceau est très riche ponctuée par une partie de guitare amenant le morceau vers d’autres cimes. L’ensemble des morceaux est assez sombre dans l’ensemble, comme souvent dans la musique que j’écoute vous allez dire, mais les pointes lumineuses sont nombreuses, comme les notes de guitares cristallines de la deuxième partie du dernier morceau Oblivion.

3 commentaires

  1. Ouiii ! Un peu de noirceur dans cette pop trop rose, de l’émotion dans cette pop trop gaie, des dissonances dans cette pop millimétrée !
    ‘LUMINOUS’ me plait beaucoup ! Merci pour cette découverte.

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