texte 一七〇一

Marcher dans le quartier d’Aoyama ressemble parfois à une ronde de vérification que rien n’a changé dans ces rues à l’écart des grandes avenues. Je vérifie que les 40 lames d’acier du Metroça d’Atsushi Kitagawara sont toujours bien en place. Je vais ensuite vérifier que la maison Wood / Berg conçue par Kengo Kuma avec ces lamelles de bois et ces grandes pièces de verre teinté se trouve toujours au même détour de rue. Je ne sais jamais où placer ces bâtiments sur une carte, mais quand je marche dans le quartier, ma mémoire des lieux me guide de bâtiment en bâtiment, sans m’y perdre. J’aimerais tant me perdre dans ces rues et retrouver le goût de l’inconnu, mais j’ai désormais traversé ces rues beaucoup trop souvent. Mais je scrute tout de même les destructions et les terrains vagues, comme une opportunité d’y voir une possible architecture remarquable dans le futur. Je reviens également pour la lumière, pour voir de quelle manière ces bâtiments réfléchissent cette lumière.

Quand Sheena Ringo 椎名林檎 est accompagnée par Utada Hikaru 宇多田ヒカル sur un nouveau morceau, je me précipite pour l’écouter. Ce nouveau morceau, sorti il y a peu, est en fait la troisième collaboration entre les deux artistes. On se souvient de Nijikan dake no Vacances (二時間だけのバカンス, des vacances de deux heures seulement) sorti en 2016 sur l’album Fantôme de Utada Hikaru. C’est d’ailleurs par ce morceau que je me suis mis à réécouter attentivement la musique de ces deux artistes après une longue pause de plusieurs années. Le premier duo de Sheena Ringo et Utada Hikaru était une reprise des Carpenters intitulée I won’t last a day without you sur l’album de reprise en deux volumes Utaite Myōri sorti en 2002. En fait, je ne me souviens que très peu de cette reprise car je n’avais pas beaucoup aimé cet album à l’époque à part deux morceaux que j’écoutais beaucoup: Haiiro no Hitomi (灰色の瞳) et surtout Momen no Handkerchief (木綿のハンカチーフ), que je chantais d’ailleurs parfois tant bien que mal au karaoke (dont une fois avec Tae Kimura). En comparaison, il m’est arrivé plus souvent de ’massacrer’ Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王) au karaoke, mais sur le moment on ne s’en rend pas forcément compte. Ce nouveau morceau, troisième duo, est intitulé Roman to Soroban (浪漫と算盤), mais possède également un autre titre en anglais The Sun & moon, comme souvent sur les albums de Sheena Ringo et on finit par s’y perdre. Ce duo est un des deux morceaux inédits sur le best of Newton no Ringo (ニュートンの林檎 ou Apple of Universal Gravity) qui sortira prochainement. L’autre morceau inédit appelé Kouzen no Himitsu (公然の秘密 ou Open Secret) est plus classique et moins intéressant que celui en duo avec Utada Hikaru. Le morceau est sous-titré « LDN version » car il est accompagné de l’orchestre philharmonique de Londres et a été enregistré dans les studios d’Abbey Road. Ce morceau, très orchestral donc, n’est pas révolutionnaire mais on apprécie retrouver ces deux voix ensemble. Le duo fonctionne très bien, mais je garde une petite préférence pour le morceau de 2016, Nijikan dake no Vacances.

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