le bleu des eaux de Takeshiba

On aime en général aller jeter un coup d’œil aux nouveaux complexes urbains peu de temps après leur ouverture, surtout quand ils ont des formes intéressantes. J’ai l’impression que ce genre de complexes mêlant zone commerciale et zone culturelle avec des espaces de jardins et terrasses extérieures est assez en vogue en ce moment. Peut être est ce lié aux Jeux Olympiques. Ariake Garden, ouvert récemment et que nous avons été voir il y plus d’un mois, est assez similaire au complexe WATERS Takeshiba (ウォーターズ竹芝) que nous allons découvrir cette fois-ci. Il se trouve juste à côté du port d’embarcation de Takeshiba et un canal le sépare du parc Hama Rikyū de l’autre côté. WATERS Takeshiba est composé de deux bâtiments principaux: une tour dont la base s’élargit en escaliers et un ensemble plus bas et massif au toit incliné. Ce deuxième building est la zone culturelle comprenant des salles de spectacles. J’aime beaucoup ce design incliné et les couleurs or de la partie haute de l’édifice. Ce building me fait vaguement penser à la toiture d’un temple et il s’en dégage même quelque chose d’énigmatique. Au pied de la tour en escaliers, se trouve un espace ouvert avec plusieurs tables pour manger à l’extérieur. Ce n’était pas notre cas cette fois-ci, mais j’imagine qu’il doit être très agréable de pique-niquer à cet endroit en regardant les navettes accoster. Je pense que les navettes fluviales remontent la rivière Sumida jusqu’à Asakusa et descendent dans la baie de Tokyo jusqu’à Odaiba. WATERS Takeshiba doit être un nouvel arrêt sur ce trajet. Nous avons déjà emprunté cette navette il y a plusieurs années depuis Asakusa. Il s’agissait d’une de celles aux allures de libellule futuriste dessinées par Reiji Matsumoto. Je ne les ai par contre pas vu passer par Takeshiba. Nous nous approchons ensuite du port au moment où une navette rapide commence son approche pour accoster. On observe les manœuvres tout en étant un peu étonné pour les couleurs de l’engin, dont l’intégrité de la carcasse représente un soleil levant. Au premier abord, cette navette n’a pas l’air très performante mais elle est en fait très rapide et sa propulsion l’élève au dessus de l’eau à pleine vitesse. Sur la dernière photographie, on aperçoit un autre objet bizarre de forme ronde dont sort plusieurs d’énormes tuyaux métalliques. Je n’ai pas compris à quoi correspondait exactement cet énorme appareil, mais je pense que ce doit être un mécanisme pour ajuster les niveaux de l’eau entre deux canaux. Je n’ai pas l’impression que ce mécanisme soit encore utilisé vu que les canaux sont ouverts sur la baie de Tokyo. Depuis WATERS Takeshiba, je regarde les bords du parc Hama Rikyū où quelques personnes se promènent. Je suis envieux car l’endroit a l’air très agréable. Ça sera très certainement une de nos prochaines destinations.

インター3×3(3)

J’avais pris l’habitude à travers les options de partage sur WordPress de publier sur Twitter un lien et une photo des billets que je publiais sur Made in Tokyo. Cela fait plusieurs semaines que j’ai arrêté car je me suis rendu compte que ça ne m’apportait pas grand chose, et notamment pas de nouveaux lecteurs réguliers. Le problème avec Twitter est que l’utilisateur qui fait défiler sa timeline n’a pas forcément l’envie ni l’idée de cliquer sur un lien pour lire un billet entier sur un blog et se contente très certainement des quelques phrases et photos mises sur Twitter. Et en lieu et place de billets complets, j’ai remarqué que l’on voit maintenant beaucoup plus de threads d’une dizaine ou quinzaine de messages pour ‘approfondir’ un sujet. C’est en quelque sorte une nouvelle conception de ce qui existait sous la forme d’un billet sur un blog. L’avantage est d’avoir la possibilité de laisser des commentaires sur chacun des messages du thread, mais quand j’ai le malheur de lire les commentaires sur Twitter, je suis souvent effrayé par la violence verbale qu’on y trouve. Cela me donne en fait envie de m’en éloigner petit à petit, même si je ne peux pas encore m’en passer car j’y trouve tout de même une source d’information non négligeable. Je suis par contre beaucoup moins tenté d’y mettre des liens vers Made in Tokyo. Il n’y a aucun lien de cause à effet, mais j’ai étrangement plus de visiteurs sur ce blog depuis que je ne publie plus de liens sur Twitter. Je ne mets plus beaucoup de photos sur Instagram non plus car j’ai le sentiment que les photos que je veux y mettre y sont déjà, prises par quelqu’un d’autre sous un angle à peu près similaire. Et comme toutes les photos d’Instagram sont prises avec les mêmes smartphones, on y trouve souvent des séries de photos quasi identiques bien que prises par des personnes différentes. Et je finis par me demander quel peut bien être l’interêt d’essayer de mettre une pièce qui existe déjà à l’édifice.

さらば光よ

Passage rapide et furtif dans les rues de Shibuya près du parc de Miyashita. Le chien Hachiko sur la troisième photographie n’est pas celui de la place devant la gare. Il est installé dans le parc de Miyashita, lui-même situé en hauteur au dessus d’un nouveau complexe commercial. Ce nouvel Hachiko est une installation de Yasuhiro Suzuki s’intitulant ‘La boussole de Shibuya | L’espace d’Hachiko’ 「渋谷の方位磁針|ハチの宇宙」. Je prends assez souvent en photographie le mystérieux building Humax Pavillon par l’architecte Hiroyuki Wakabayashi, situé juste à côté du Department Store Seibu, car ses formes futuristes noires m’intriguent beaucoup voire même me fascinent. Le clocher qui coiffe le building ressemble à un phare dont la lumière serait éteinte. C’est dommage qu’un magasin Disney se soit installé au rez-de-chaussée car il ne correspond pas très bien à l’ambiance générale que dégage le bâtiment. Dans les rues du centre de Shibuya, de nombreuses affiches vertes montrent une nouvelle collaboration de la marque d’écouteurs Beats de Dr Dre, après celle de Billie Eilish. Il s’agit en quelque sorte d’une guérilla publicitaire dans le sens où les affiches sont placées en grand nombre à des endroits parfois inhabituels, comme des graffitis de rue. Les emplacements sont en fait bien prévus à l’avance et l’affichage n’a bien entendu rien d’illégal. La subtilité est de le faire croire pour se donner une image transgressive comme celle du rap porté par Dre. Depuis les affichages de l’agence Wack il y a plusieurs mois dans Shibuya, je suis assez attentif à ce genre de méthodes d’affichages urbains. La collaboration de la marque Beats se fait cette fois-ci avec la marque japonaise de bijoux expérimentaux Ambush, fondée par le couple Yoon et Verbal. On connaît Verbal en tant que membre du groupe hip-hop japonais M-Flo et du super-groupe Teriyaki Boyz. J’avais déjà évoqué rapidement cette formation dans un billet précédent, pour leur morceau utilisé dans le film Tokyo Drift de la série Fast and Furious. En plus de concevoir les bijoux et objets de la marque Ambush, l’americano-coréenne Yoon est également designer des bijoux pour Dior Homme. Un peu plus loin sur la rue Meiji en direction d’Harajuku, on trouve de nouvelles toilettes publiques de la même série que celles transparentes conçues par Shigeru Ban. Celles-ci se trouvent dans le petit parc Jingū-dōri et sont dessinées par Tadao Ando. La rondeur de l’ensemble est très élégante et en même temps très ennuyeuse. J’aurais grandement préféré voir du béton brut accompagné de quelques gestes de nature, comme on peut le voir dans l’architecture emblématique de Tadao Ando. Ce projet n’a malheureusement rien de transcendant. En marchant dans les rues de Shibuya, je recherche sans cesse les autocollants intéressants placardés sur les murs ou autres surfaces urbaines. Sur la dernière photographie, ces affiches pour Coca Cola m’intriguent car elles semblent avoir été posées sur des espaces non autorisés, comme des graffitis et à l’opposé des affiches de Beats & Ambush par exemple. J’en viens à me demander si elles ont été posées en accord avec la marque. En fait, sur ce petit morceau de mur métallique, c’est l’autocollant représentant Takashi Murakami qui m’intrigue en particulier avec le sous-titre « everything is fine, Buy Art » et les yeux remplis de fleurs de la représentation de Murakami. J’y soupçonne un message critique mais je n’arrive pas à le comprendre très clairement. Peut être est ce lié à son statut de superstar envahissante de la scène artistique contemporaine japonaise.

Il suffisait bien que je dise dans mon billet précédent que j’avais pris pour habitude de regarder un nouveau concert de Sheena Ringo ou de Tokyo Jihen chaque Vendredi soir, pour que je manque à cette règle ce week-end. La raison est technique car le lecteur DVD et Blu-ray portable que je connecte à mon iMac vient de rendre de l’âme. J’ai l’impression qu’il fait de la résistance et qu’il essaie de me signifier par des moyens détournés que je devrais peut être regarder un peu autre chose que SR/TJ. Mais je ne vais pas me laisser décourager par la technologie et je cours le lendemain trouver un remplaçant. Je le dis peut être à chaque fois, mais, plus je regarde ces concerts plus j’ai envie d’en voir d’autres. Je commence même à me dire qu’il faudrait que je ralentisse un peu la cadence car viendra bientôt le moment où je n’aurais plus de ‘nouveaux’ concerts à regarder. Mais je n’en suis pas encore là et il reste encore une multitude de choses à voir. Le nombre de concerts sortis en DVD/Blu-Ray est très important comme si Sheena Ringo et Tokyo Jihen étaient bien conscients d’être meilleurs en live qu’en studio. Je continue donc mes découvertes progressives avec le DVD Intitulé DISCOVERY sorti le 15 Février 2012.

DISCOVERY correspond au ‘Tokyo Jihen Live Tour 2011 Discovery’ qui était une tournée en 26 dates dans tout le Japon du 30 Septembre au 26 Décembre 2011. La tournée démarra de Tokyo pour se conclure à Fukushima, et a couvert le pays d’Est en Ouest, avec un passage obligé à Fukuoka avec 2 dates et un retour à Tokyo au début Décembre avec quatre dates supplémentaires. J’imagine que le choix de terminer par Fukushima était volontaire et symbolique vus les événements catastrophiques qui s’y sont passés au mois de Mars de cette même année. La captation vidéo du concert sur le DVD (ou le Blu-Ray) est une de celles de Tokyo, le 7 Décembre 2011 au Tokyo International Forum Hall A, tout comme pour la tournée précédente Ultra C.

Le concert démarre d’emblée avec des effets spéciaux sur le premier morceau Tengoku he Yōkoso. Des boules de poussière blanchâtre, affichées sur une membrane semi-transparente, tombent du ciel comme des missiles sur la scène. Le groupe joue derrière mais on ne les distingue qu’assez peu. Ils apparaitront tous ensuite vêtus de blanc sur le morceau Sora ga Natteiru, que j’avais plutôt pris l’habitude d’entendre en fin de concert. Ces deux morceaux sont issus de l’album Daihakken. Tous les morceaux de cet album sont interprétés pendant ce concert, ce qui veut dire que certains morceaux ne sont joués que lors de cette tournée. C’est le cas du troisième morceau très rock Kaze ni Ayakatte Yuke, que j’avais un peu oublié mais qui est excellemment interprété à quatre guitares. Sheena Ringo est encore une fois habillée d’une manière très particulière, comme en robe de mariée mais animale dirais-je, avec une tête d’animal à cornes en guise de chapeau et des longues bottes en fourrure blanche. Des traits de maquillage rouge sous les yeux me fait penser au style jirai assez populaire en ce moment.

La scène est assez sombre comme pour la plupart des concerts de Tokyo Jihen, mais des effets spéciaux en fond viennent ajouter de l’action, comme par exemple une pluie de poussière sur Kaze ni Ayakatte Yuke. Sheena Ringo interprète deux morceaux de sa carrière solo: Carnation sorti pendant cette tournée le 2 Novembre et Karisome Otome qui prend une version plus rock que celle Death Jazz avec Soil & « Pimp » Sessions. Je préfère la version plus agressive sur ce concert, mais Sheena y conserve la danse volontairement disgracieuse qu’elle effectuait lors du concert Ringo Expo 08, mais dans une tenue toute autre. Juste avant, le groupe joue Kaitei ni Sukū Otoko, avec un très beau final instrumental où Sheena est face à la batterie, comme elle le fait souvent. On perçoit toujours énormément de complicité avec le batteur Toshiki Hata. Dans l’ensemble, le groupe semble plus détendu qu’à l’habitude. On ressent plus de complicité entre les membres du groupe. Et j’aime toujours beaucoup regarder les mimiques de Seiji Kameda lorsqu’il joue de la basse en se courbant. La mise en scène du concert est relativement sobre et classique, mais la manière de filmer est un peu différente des autres concerts avec des effets de flou par moment et des vues en contre-plongée. La première partie du concert se termine sur le morceau Kinjirareta Asobi, avec un écran qui se referme sur la scène ne laissant apparaitre que des silhouettes en ombres chinoises, qui s’accélèrent soudainement ce qui me fait penser à du David Lynch pour son côté irréel. Sur le même écran, on y voit ensuite des images à la fois aquatiques et célestes. C’est le moment des changements de tenues.

Sheena Ringo apparait ensuite en tenue plus sobre noire avec une coiffure rosée au carré, tenant une petite pomme verte à la main qui s’avère être des crécelles. Le morceau Osorubeki Otonatachi est joué pour ce redémarrage avec un final superbe d’ichiyo Izawa au clavier. Il fera également un petit solo sur le morceau suivant Katsute ha Otoko to Onna. Il faut dire qu’il est entièrement entouré de claviers, dont certains semblent avoir été empruntés à son voisin guitariste car ils ont des autocollants Petrolz dessus. Sur Handsome Sugite, j’aime voir Hata souffrir à la batterie, mais en gardant le sourire car Sheena le regarde juste en face en sautillant avec un tambourin à grelots à la main comme pour l’encourager. Alors que la plupart des morceaux jusqu’à maintenant proviennent de Daihakken, le concert mélange ensuite des morceaux plus anciens comme Himitsu et Bōtomin. La surprise intervient sur Himitsu car Izawa et Ukigumo se mettent soudainement à rapper après avoir lâcher leurs guitares. Pendant que Kameda attire l’attention à la basse devant la batterie de Hata, Ukigumo reprend sa guitare et monte les marches d’un gigantesque panneau de lumières. Ce panneau est monté à son honneur car son nom y est écrit en grand. On a l’impression qu’il s’est élevé dans les airs comme un nuage mouvant, sous le regard de Sheena qui trépigne de joie. C’est un des grands moments du concert et la meilleure interprétation que je connaisse de ce morceau, car Izawa et Ukigumo se débrouillent en fait tès bien dans leurs phrasés rappés. La version de Bōtomin est également très bonne, très théâtrale dans les positionnements de Sheena sur scène. Théâtral est peut être l’adjectif qui va le mieux au prestation de Sheena Ringo sur scène, car on ressent qu’elle porte beaucoup d’attention à ses mouvements. Ces scènes deviennent même iconiques lorsque Sheena a une guitare entre les mains.

Un électrocardiogramme en fond d’écran fait son apparition sur le morceau Dopamint!, ce qui me rappelle un peu celui sur la scène de Gekokujyo Ecstasy. Sous le manteau noir qu’elle enlève soudainement à la fin du morceau, ce cachait en fait une tenue rose ´shocking pink’ pour le morceau Onna no Ko ha Daredemo. Je n’aime pas beaucoup ce morceau ni cette tenue d’ailleurs. Mais l’ambiance change heureusement juste après avec le morceau Kabuki du 2ème album Adult. Le groupe porte désormais des tenues au design futuriste, pour un nouveau tournant plus rock. Le morceau Mirrorball prend une orchestration légèrement différente de l’originale, ce qui me fait dire encore une fois tout l’intérêt de regarder les concerts un à un. Comme je le disais plus haut, ce qui est notable est que la prestation est dans l’ensemble plus enjouée et détendue que d’habitude. Je compare surtout avec le concert précédent Ultra C, qui était extrêmement intense et sérieux, alors que sur Discovery, le groupe laisse échapper beaucoup plus de sourires et de petites phrases criées au public. Dans les deux cas, cela reste Tokyo Jihen, dans le sens où c’est extrêmement professionnel. Viennent ensuite les immanquables, Nōdōteki Sanpunkan et OSCA avec toujours le solo de basse de Kameda. Ce qui est amusant sur ce morceau, c’est que Sheena contrôle la pédale de la guitare basse de Kameda et qu’elle coupe soudainement le son vers la fin de sa prestation solo comme si elle contrôlait tout et qu’elle sifflait la fin de la récréation. Je ne sais pas si Tokyo Jihen peut faire un concert sans OSCA et ça manquerait de toute façon car c’est toujours un moment où le groupe y ajoute un peu d’improvisions. Ici Ukigumo joue un petit air connu (que je ne reconnais pas) et Izawa lui répond au clavier tout en se demandant, d’une tête interrogative, ce que c’est que cette musique. Cette version d’OSCA est cependant un peu moins sauvage que celles que j’ai déjà vu sur d’autres concerts (quoique).

Le morceau suivant Zettaichitai Sōtaichi, de Daihakken, repasse à 4 guitares alignés sur le devant de la scène, et suit ensuite un autre morceau classique des concerts, Denpa Tsūshin. Il manque d’ailleurs FOUL dans la playlist car j’avais pris l’habitude de le voir juste après OSCA et avec Denpa Tsūshin pas très loin. Encore une fois, sur ce morceau, chaque mouvement est extrêmement théâtral avec Sheena en position figée de rockeur sur la fin du morceau. Le morceau suivant Denki no Nai Toshi est plus calme et me fait un peu penser au morceau Superstar d’Adult, avec une interprétation très poignante au bord des pleurs. Pendant ce morceau, Sheena joue de la guitare par intermittence, avec une jambe pliée en l’air sans perdre l’équilibre. A la fin du morceau, elle positionne la guitare devant elle, comme un rampart pour se protéger. Je ne peux m’empêcher de voir un signe dans ce geste nous signifiant que la musique passe avant tout et que la chose privée doit rester ainsi. C’est toujours ce que je constate au moment des commentaires vers le public qui sont assez succincts et dévoilent assez peu ses sentiments privées. Pour les messages au public, Ukigumo est même envoyé seul sous les projecteurs pour adresser maladroitement quelques commentaires qui font sourire. On sent qu’il n’est pas super à l’aise ni spontané. Le plus inhabituel est que Hata est aussi chargé de donner un petit message au public un peu plus tard vers la fin du concert. Il a écrit son message à l’avance sur un petit papier, mais on ne saura pas s’il a été au bout de tout ce qu’il a écrit. Le fait que les membres du groupe soient excellents lorsqu’ils jouent sur scène et qu’ils soient assez timides en dehors des morceaux m’amusent toujours beaucoup. En fait, j’attends toujours ces moments avec impatience.

Le vingt-deuxième morceau du concert est 21-seiki Uchū no Ko. C’est le morceau que je comprends le moins du groupe, mais il passe mieux en concert. Il me fait toujours penser à un morceau de commande, car il est assez atypique dans discographie de Tokyo Jihen et ressemble beaucoup à d’autres morceaux de J-POP un peu insipides, comme ceux d’Ikimono Gakari par exemple. Le concert se termine sur Senkō Shōjo qui est également un grand classique des concerts de Tokyo Jihen. Sheena sort de scène en premier pendant la partie finale du morceau et le groupe la suit ensuite avant d’être rappelé sur scène par le public. Le nouveau morceau Konya ha Kara Sawagi qui n’est pas encore sorti à cette époque, car il sortira plus tard sur le mini-album Color bars, commence les rappels, suivi de Gunjō Biyori du 1er album Kyōiku et de Atarashii Bunmeikaika qui termine pour de bon le set. Mais c’est la dernière tenue de Sheena Ringo qui marque les esprits, avec une coiffure à plumes d’indien, ou de paon. Le concert vaut le coup d’être vu rien que pour ce dernier costume, qui doit être un des plus beaux qu’elle ait porté avec celui en fleur au début du concert Bon Voyage. La foule est d’abord surprise en l’apercevant et on voit qu’elle apprécie elle-même beaucoup cet accoutrement car elle fait un tour rapide sur elle-même pour montrer le mouvement des plumes. Le reste du groupe n’est pas non plus en manque d’originalité, avec une note spéciale pour Izawa habillé en toréador bleu clair. Ce sont ces costumes que l’on voit sur la pochette du DVD et du Blu-ray. Le concert se termine dans l’extravagance du morceau Atarashii Bunmeikaika, après un message final de Sheena vers la foule. Les crédits de fin sont accompagnés du morceau Gnossienne No. 1 d’Erik Satie qui donne un contraste assez étonnant avec le concert en lui-même, mais ce morceau est de toute façon très beau.

Au final, c’est difficile de dire si ce concert est meilleur que le précédent Ultra C, car même si la playlist est plus inégale sur Discovery, il y a un côté plus fun qu’on ne trouvait pas sur Ultra C. Ultra C était par contre plus intense en émotions sur certains morceaux. De toute façon, il n’y a pas d’impératif à choisir l’un ou l’autre et ça me réconforte plutôt dans le fait qu’il faut que les regarde tous les uns après les autres.

Pour référence ultérieure, je note ci-dessous la playlist de DISCOVERY:

1. Tengoku he Yōkoso (天国へようこそ) du 5ème album Daihakken (大発見)
2. Sora ga Natteiru (空が鳴っている) du 5ème album Daihakken (大発見)
3. Kaze ni Ayakatte Yuke (風に肖って行け) du 5ème album Daihakken (大発見)
4. Carnation (カーネーション), morceau qui sera plus tard inclus sur le 6ème album studio de Sheena Ringo, Hi Izuru Tokoro (日出処)
5. Kaitei ni Sukū Otoko (海底に巣くう男) du 5ème album Daihakken (大発見)
6. Karisome Otome (カリソメ乙女) de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) de Sheena Ringo
7. Kinjirareta Asobi (禁じられた遊び) du 5ème album Daihakken (大発見)
8. Osorubeki Otonatachi (恐るべき大人達) du 5ème album Daihakken (大発見)
9. Katsute ha Otoko to Onna (かつては男と女) du 5ème album Daihakken (大発見)
10. Handsome Sugite (ハンサム過ぎて), morceau présent sur le DVD CS Channel et sur la compilation de B-sides Shin’ya Waku (深夜枠)
11. Himitsu (秘密) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
12. Bōtomin (某都民) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
13. Dopamint! (ドーパミント!) du 5ème album Daihakken (大発見)
14. Onna no Ko ha Daredemo (女の子は誰でも) du 5ème album Daihakken (大発見)
15. Kabuki (歌舞伎) du 2ème album Adult (大人/アダルト)
16. Mirrorball (ミラーボール) du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
17. Nōdōteki Sanpunkan (能動的三分間) du 4ème album Sports (スポーツ)
18. OSCA du 3ème album Variety (娯楽/バラエティ)
19. Zettaichitai Sōtaichi (絶対値対相対値) du 5ème album Daihakken (大発見)
20. Denpa Tsūshin (電波通信) du 4ème album Sports (スポーツ)
21. Denki no Nai Toshi (電気のない都市) du 5ème album Daihakken (大発見)
22. 21-seiki Uchū no Ko (21世紀宇宙の子) du 5ème album Daihakken (大発見)
23. Senkō Shōjo (閃光少女) du 4ème album Sports (スポーツ)
24. (Encore) Konya ha Kara Sawagi (今夜はから騒ぎ) du mini-album Colors
25. (Encore) Gunjō Biyori (群青日和) du 1er album Kyōiku (教育)
26. (Encore) Atarashii Bunmeikaika (新しい文明開化) du 5ème album Daihakken (大発見)

le bleu se reflétant sur les buildings

C’était initialement mon idée de collectionner les sceaux goshuin des sanctuaires et temples, mais Mari est en fait plus souvent que moi à l’origine de nos visites récentes dans Tokyo. Je suis forcément toujours partant et on choisit toujours les quelques heures de libre, pendant que le grand est au juku, pour continuer notre quête. On a en général deux ou trois heures pour rouler dans Tokyo jusqu’au sanctuaire qu’on a sélectionné à l’avance sur le petit guide acheté il y a quelques mois à la librairie du Departement Store Ginza Six. Notre collection avance un peu plus doucement qu’au début mais on continue tranquillement. Nous n’avons pas l’objectif de visiter tous les sanctuaires et temples de Tokyo, car il nous faudrait neuf vies pour y arriver (et j’en suis déjà à ma cinquième). Les sanctuaires et temples montrés sur ces quatre photographies sont tous différents et ne sont pas situés à proximité les uns des autres. Je pensais au début que les goshuin étaient seulement disponibles dans les sanctuaires mais il s’avère que les temples bouddhistes les proposent également. Les sanctuaires ou temples peuvent les écrire et tamponner directement sur le livret goshuinchō qu’on leur présente ou les fournir sur des feuilles de papier préparées à l’avance dans la journée, car datées, qu’on doit coller ensuite soit même sur notre livret. On préfère quand le sanctuaire nous l’écrit sur place dans notre livret mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il faudrait que je prenne mon goshuinchō en photo et que je le montre un jour ici. Dans l’ordre, je montre ici en quatre photographies, le sanctuaire de Hie situé à Nagatachō, le temple Zozoji à Shibakoen juste à côté de la Tour de Tokyo, le temple Toyokawa Inari Tokyo Betsuin situé à Motoakasaka dont je montrais quelques photos de renards récemment et finalement le sanctuaire Hirakawa Tenmangu à Hirakawachō. Nous avons visité ce sanctuaire le week-end dernier. Il est situé dans une zone urbaine dense pas très loin des agences gouvernementales. Sur cette dernière photographie, j’aime beaucoup le contraste saisissant entre les formes du sanctuaire et l’omniprésence des immeubles tout autour. Est ce qu’il n’y aurait pas là par hasard une image du Japon entre tradition et modernité? Ou peut être s’agit il plutôt d’une image d’un Japon différent en dehors des sentiers battus? J’en ai bien l’impression.

On est assez gâté ces deux dernières semaines avec les sorties à la suite de deux nouveaux singles de Tokyo Jihen, d’autant plus que je suis dans ma phase SR/TJ depuis quelques semaines maintenant. On est gâté car les morceaux sont très inspirés et plus intéressants que le EP News sorti au début de l’année. Alors que le morceau sorti la semaine dernière Blue ID (青のID ou Período Azul) était très dynamique et déstructuré, Inochi no Tobari (命の帳 ou Veil of Life), sorti le Vendredi 13 Novembre, est dans l’ensemble beaucoup plus apaisé. Il commence par la voix de Sheena Ringo accompagnée simplement d’une mélodie au piano. Le morceau prend ensuite petit à petit de l’ampleur musicalement jusqu’à l’arrivée des guitares dans la deuxième et dernière partie. Le morceau est très délicat et la prise soudaine de puissance me donne à chaque fois des frissons. La forme est encore une fois assez atypique, mais le morceau est un peu court à 3mins 40s. Je l’aurais bien vu s’allonger sur 6mins. Inochi no Tobari est différent des quelques morceaux précédents sortis depuis leur réformation, et je dirais plus mature que les autres morceaux de Tokyo Jihen (j’aime aussi énormément les moments de fougue que dégage groupe). A vrai dire, il me fait plus penser à un morceau de Sheena Ringo que de Tokyo Jihen. Pour résumer, le morceau est excellent (je pense être encore objectif) et laisse imaginer le meilleur pour le futur prochain album qui n’est pas encore annoncé mais que j’attends déjà avec impatience.

Je m’étonne moi même d’avoir toujours l’envie de regarder en série les concerts de Sheena Ringo et de Tokyo Jihen (et plusieurs fois à chaque fois). Il faut dire qu’ils ont pour l’instant toujours eu une approche différente les uns des autres, et c’est également le cas du concert que je regarde maintenant, Ringo EXPO 08 (リンゴ エキスポ ゼロハチ) sorti en DVD le 11 Mars 2009. Ringo EXPO 08 montre en entier le dernier des trois concerts de la tournée (Nama) Ringo-haku ’08: Jūshūnen Kinen-sai ((生)林檎博’08 〜10周年記念祭〜) qui se déroulait en 3 dates au Saitama Super Arena, les 28, 29 et 30 Novembre 2008. On peut dire que Sheena Ringo a vu les choses en grand pour cette tournée marquant l’anniversaire de ses 10 ans de carrière musicale, car Saitama Super Arena est une salle gigantesque. Saitama Super Arena est utilisée aussi bien pour les spectacles musicaux que pour les événements sportifs, et peut contenir un maximum de 36,500 personnes. Je pense que la configuration pour ce concert devait être aux alentours de 18,000 places, ce qui est, par exemple, beaucoup plus imposant que les 5,000 places du Tokyo International Forum sur la tournée Ultra C ou New Flash de Tokyo Jihen et plus grand également que le Nippon Budokan. Le complexe est situé près de la gare de Shintoshin à Saitama, certainement pas très loin des bureaux de l’agence Kronekodow situés à Urawa. La formation est elle aussi grandiose car il n’y a pas moins de 68 musiciens sur scène dont 65 composant un orchestre complet dirigé par Neko Saito, le groupe sur scène avec Seiji Kameda (comme toujours) à la basse, Tomoyasu « Kasuke » Kawamura à la batterie (qui ressemble à un géant derrière sa batterie), Yukio Nagoshi à la guitare et Sheena Ringo au chant et à la guitare sur quelques morceaux. Cette formation créée spécialement pour cette tournée porte le nom de Ringo-haku Kinen Kangen Gakudan (林檎博記念管弦楽団 ou Ringo Expo Memorial Orchestra). Les quatre danseuses du groupe Idevian Crew, que l’on connait depuis la vidéo de OSCA de Tokyo Jihen sorti l’année d’avant en 2007, apparaissent également sur plusieurs morceaux. La surprise est de voir arriver sur scène sur deux morceaux vers la fin du concert, un groupe de 80 personnes du Koenji Awa Odori Shinkō Kyōkai (高円寺阿波おどり振興協会) dansant la fameuse danse Awa Odori originaire de la préfecture de Tokushima à Shikoku. Cette troupe de danseuses porte également un nom spécial pour cette tournée, et il s’agit du Ringo-haku Kinen Buyō-dan (林檎博記念舞踊団, Ringo Expo Memorial Dance Troupe).

Les premières images du concert nous montrent tout de suite la taille grandiose de saitama Super Arena. L’orchestre est placé dans la fosse devant la scène, dans la pénombre la plupart du temps avec seulement les partitions éclairées d’une lumière froide de néons. Les musiciens et le chef d’orchestre Neko Saito sont tous habillés en blouse blanche, donnant un aspect clinique qui me rappelle l’ambiance du morceau Honnō ou le décor du concert Gekokujyo de l’an 2000. Le concert commence en beauté avec un morceau que j’adore, Hatsukoi Shōjo, de l’album et bande sonore du film Sakuran, Heisei Fūzoku (平成風俗). Le début du morceau montre d’abord une scène vide bleutée et Sheena Ringo apparait ensuite dans une brume énigmatique. Sa tenue de scène blanche est vraiment particulière avec une coiffure qui ressemble à une ramification de cerf. L’interprétation de Hatsukoi Shōjo ne surprend pas car il s’agit des mêmes arrangements que dans l’album, mais la plupart des autres morceaux interprétés pendant le concert sont réarrangés pour être interprétés avec l’orchestre, ce qui donne une ampleur complètement différente aux morceaux, notamment ceux des deux premiers albums. On a, par exemple, du mal à reconnaitre le début de Sid to Hakuchūmu, tant l’approche musicale est différente. En style musical, on peut dire que Ringo Expo 08 se trouve dans la continuité directe de Heisei Fūzoku. Comme il s’agit d’une tournée commémorative, la plupart des singles des quatre albums Muzai Moratorium (無罪モラトリアム), Shōso Strip (勝訴ストリップ), Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花 ou KSK) et Heisei Fūzoku sont joués. On trouve également deux morceaux du futur album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) qui n’est pas encore sorti à cette époque, à savoir Karisome Otome et Yokyō (enfin Karisome Otome était déjà sorti quelques années auparavant en single). La surprise est que quelques morceaux de Tokyo Jihen sont également joués sur scène, tirés des deux premiers albums du groupe (mais pas de Variety qui est pourtant déjà sorti à cette époque): Blackout de l’album Adult (大人), Yume no Ato et Omatsuri Sawagi de l’album Kyōiku (教育). C’est sur ce morceau que la troupe de danseuses Awa Odiori intervient la première fois. L’interprétation de Gamble, tiré de Heisei Fūzoku, est magistrale, car c’est un morceau sur lequel Sheena doit tout donner dans son interprétation vocale. C’est d’ailleurs après ce morceau qu’elle sort quelques instants de scène pour changer de tenue. J’imagine qu’on doit avoir besoin de quelques instants de récupération après une interprétation comme celle-ci. Pendant qu’elle se change, une version instrumentale de Shūkyō de KSK est jouée en montrant une retrospective des moments clés de sa carrière. Il y aura un autre moment un peu plus tard sous une version instrumentale de Yattsuke Shigoto, où la voix d’enfant de Sonata (空遥), le fils de Sheena Ringo qui a 7 ans au moment de ce concert, donne un petit commentaire sur sa maman. Son père, Junji Yayoshi, était le guitariste du groupe Gyakutai Glycogen qui accompagnait Sheena Ringo sur les premières tournées, malheureusement décédé en Janvier 2018 suite à une maladie. Les photographies montrées pendant la version instrumentale de Yattsuke Shigoto sont plus personnelles, montrant Sheena depuis son enfance.

Sheena Ringo change 6 fois de tenues et de coiffure pendant ce concert, mais la première est la plus extravagante. Elle revient vers une allure plus classique sur Gips, le septième morceau du concert. Ces changements, qui semblent la rajeunir parfois, font qu’elle est parfois méconnaissable. Comme je le disais au dessus, les re-orchestrations des morceaux sur ce concert sont vraiment intéressantes et parfois même assez perturbantes car on ne reconnait pas forcément le début des morceaux. L’interprétation de Tsumi to Batsu est très belle sur un ton aux premiers abords plus calme que l’original mais qui n’en est pas moins puissant dans l’agressivité de la voix de Sheena alors que le morceau se déroule. L’orchestration est forcément très adapté à un morceau comme STEM, mais ce n’est à mon avis pas forcément le cas pour tous les morceaux. Un morceau comme Tsumiki Asobi aurait mérité d’être plus sec, plutôt qu’être comme noyé dans l’orchestration. J’aime par contre beaucoup la version de Kabukichō no Joō, car elle utilise une voix qui me rappelle le kabuki à certains moments. Sheena est assez peu à la guitare, mais passe au clavier sur le morceau Suberidai et derrière une cuisine pour Yokushitsu. Cette version de Yokushitsu est assez troublante car Sheena, se trouvant derrière un espace cuisine avec évier amené sur scène, tient un couteau en mains et quelques pommes rouges qu’elle coupe par moment d’un geste rapide et imprécis. Ce moment est assez angoissant vu la taille du couteau de cuisine, similaire à celui que l’on peut voir sur la pochette de Gips. J’imagine que ce genre de situation serait difficile à mettre en scène maintenant pour des raisons de sécurité. Pendant cette scène, j’avais un peu peur que le couteau lui échappe des mains ou lui tombe sur le pied. Je me demande un peu qu’elle image elle veut faire passer à travers cette mise en scène. C’est comme si elle se martyrisait elle même dans un geste sadique. C’est en tout cas un moment inattendu et unique dans le concert.

Comme j’ai pu le remarquer lors des autres concerts, sauf les tous premiers, Sheena Ringo parle assez peu et d’une manière assez timide en cherchant même ses mots par moment. J’ai toujours du mal à comprendre cette contradiction entre sa capacité naturelle à chanter devant presque 20,000 personnes et le fait qu’elle semble être comme gênée pour s’exprimer ensuite en dehors des morceaux. Un invité spécial intervient pendant la deuxième partie du concert. Il s’agit de son frère aîné Junpei Shiina qui interprète avec Sheena deux morceaux dont Kono Yo no Kagiri, le morceau de fin de l’album Heisei Fūzoku, et une reprise d’un morceau de Marvin Gaye qui se trouvait déjà sur le deuxième disque de la compilation de reprises Utaite Myōri: Sono Ichi (唄ひ手冥利 ~其ノ壱~). L’ambiance générale se détend à ce moment (peut être est ce dû à la tenue d’indien du grand frère) et je me trouve à apprécier ici le morceau Kono Yo no Kagiri, que je n’aimais pas beaucoup jusqu’à maintenant. Après une interprétation particulièrement poignante de Yume no Ato, morceau de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen, on arrive assez vite vers la fin du concert avec Karisome Otome qui prend des allures festives jusqu’au final où Sheena tombe volontairement de scène en arrière pour disparaître. Quelques artifices de ce genre sont utilisés pendant le concert, comme des plateformes sortant du sol et un plateau tournant sur lequel se trouve le groupe. Mais le concert ne se termine pas sur ce morceau car il aura quatre rappels en deux parties. Sheena change encore de tenue et paraît d’ailleurs toute menue et d’apparence plus jeune, ce qui ne dépareille pas avec les deux morceaux de Muzai Moratorium qu’elle interprète, à savoir Tadashii Machi et Kōfukuron. A la toute fin du concert, elle interprète après quelques hésitations un très court morceau qu’elle a écrit lorsqu’elle avait 7 ans, appelé Mikan no Kawa et dont la partition se trouve dans la boîte du DVD. Sur la playlist du concert, je m’attendais à y voir présent le morceau Marunouchi Sadistic (EXPO Ver.), qui est présent sur l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ) sorti plus tard en Juin 2009, mais il n’est pas présent sur le DVD. Cette version était en fait jouée en bande sonore pendant les crédits de fin lors du concert, mais, allez savoir pourquoi, le morceau est remplacé par Ringo no Uta sur le DVD. A ce petit détail près, le DVD est une captation complète du concert, et quel concert! Ce genre de spectacle me donne forcément envie d’en voir d’autres et je vais donc continuer encore un peu. Je regarde à chaque fois un nouveau concert de Sheena Ringo ou de Tokyo Jihen le Vendredi soir et ça devient même une sorte de rituel.

Pour référence, je note ici la liste des morceaux du concert Ringo Expo 08:

1. Hatsukoi Shōjo (ハツコイ娼女), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
2. Sid to Hakuchūmu (シドと白昼夢), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
3. Koko de Kiss Shite. (ここでキスして。), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
4. Honnō (本能), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
5. Gamble (ギャンブル), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
6. Shūkyō (instrumental) (宗教), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
7. Gips (ギブス), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
8. Yami ni Furu Ame (闇に降る雨), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
9. Suberidai (すべりだい),en B-side du single Kōfukuron (幸福論)
10. Yokushitsu (浴室), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
11. Sakuran (錯乱), de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
12. Tsumi to Batsu (罪と罰), de l’album Shōso Strip (勝訴ストリップ)
13. Kabukichō no Joō (歌舞伎町の女王), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
14. Blackout (ブラックアウト), de l’album Adult (大人) de Tokyo Jihen
15. Yattsuke Shigoto (instrumental) (やっつけ仕事), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花) en version instrumental
16. STEM (茎), de l’album Kalk Samen Kuri no Hana (加爾基 精液 栗ノ花)
17. Kono Yo no Kagiri (この夜の限り), avec Junpei Shiina, de l’album Heisei Fūzoku (平成風俗)
18. Tamanegi no Happy Song (玉葱のハッピーソング), avec Junpei Shiina, reprise du morceau The Onion Song de Marvin Gaye, sur la compilation de reprises Utaite Myōri: Sono Ichi (唄ひ手冥利 ~其ノ壱~) Disc 2: Mori-pact Disc (森パクトディスク)
19. Yume no Ato (夢のあと), de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
20. Tsumiki Asobi (積木遊び), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
21. Omatsuri Sawagi (御祭騒ぎ), de l’album Kyōiku (教育) de Tokyo Jihen
22. Karisome Otome (カリソメ乙女), de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)
23. (Encore 1)Tadashii Machi (正しい街), de l’album Muzai Moratorium (無罪モラトリアム)
24. (Encore 1) Kōfukuron (幸福論), du premier single du même nom
25. (Encore 2) Mikan no Kawa (みかんの皮), chanson créée par Sheena quand elle avait 7 ans
26. (Encore 2) Yokyō (余興), de l’album Sanmon Gossip (三文ゴシップ)