derrière une forêt d’immeubles

Instagram me donne parfois des idées d’exploration urbaine et cette fois-ci, je pars faire un petit tour du côté de Tsukuda, un quartier préservé de l’île Tsukishima à proximité de l’embouchure de la rivière Sumida dans la baie de Tokyo. Je suis déjà venu une fois dans ce quartier en 2007, à l’époque où l’on se déplaçait en moto. J’y vais cette fois-ci en train en débarquant à la station de Hachōbori, puis en marchant vers Tsukuda. On doit traverser la rivière Sumida par le pont Chūo Ohashi de la première photographie qui ressemble à une porte. Après avoir franchi cette première porte, il nous faut d’abord traverser une série d’immeubles résidentiels qui cachent le quartier de Tsukuda que j’étais venu voir. D’une manière imagée, cette série d’immeubles ne fait penser à une forêt protégeant une clairière, celle où se trouverait le quartier de Tsukuda. La majeure partie de l’île Tsukishima est faite de terrains réclamés sur la mer, sauf cette partie plus ancienne de Tsukuda qui était un banc de sable occupé depuis plus de 400 ans. Je suis en fait venu voir une ancienne échoppe en bois datant des années 1920, nommée Tenyasu Tsukudani, avec l’espoir d’en trouver d’autres à Tsukuda. Il n’y a malheureusement plus beaucoup d’anciennes constructions en bois dans le quartier et Tenyasu Tsukudani fait figure de survivante avec quelques autres. Parcourir les allées extrêmement calmes du quartier m’amène jusqu’au sanctuaire Sumiyoshi situé dans un coin. Tsukuda est séparé du reste de l’île Tsukishima par un canal qui doit, à mon avis, contribuer à préserver sa tranquillité. Dès qu’on en sort, on retrouve la ville avec une autoroute proche et des grands immeubles.

un palmier au dessus des immeubles

Ici, Azabu Jūban. C’est le seul nom de lieu à Tokyo que je prononce exprès à la française pour énerver tout le monde à la maison. Je ne suis pas le seul à prononcer ce nom de lieu de cette manière, volontairement ou pas, mais je ne sais pas d’où vient cette image française, que je vois plutôt, en général, associée aux quartiers d’Ichigaya et Kagurazaka, où se trouve l’Institut Français (et anciennement le Lycée Français). C’est peut-être dû à la relative proximité de l’Ambassade de France. Au croisement Ichinohashi, un nouvel immeuble a fait son apparition depuis déjà plusieurs mois. Les plaquettes recouvrant la façade nous font tout de suite penser à Kengo Kuma, et il s’agit bien entendu de Kengo Kuma. J’aime beaucoup son architecture (et je vais encore en parler bientôt) mais je commence à me dire qu’il vient standardiser l’image de Tokyo vu la quantité de bâtiments qu’il conçoit. Je suis loin de critiquer car nombre de ses créations architecturales sont tout à fait originales. Le pilier, au milieu du grand croisement à quelques mètres de là, m’attire à chaque fois. Son aspect massif et son emplacement m’impressionnent toujours au point où j’ai à chaque fois envie de le prendre en photo, quitte à ennuyer les visiteurs. La troisième photographie montre l’étrange temple bouddhiste Reiyūkai Shakaden aux formes noires futuristes. Le sanctuaire Nishikubo Hachiman Jinja (西久保八幡神社) situé sur une petite colline juste à côté a été complètement refait. Il faut dire que le quartier limitrophe d’Azabudai est en plein redéveloppement par Mori Building. Un immense espace derrière Reiyūkai a été complètement rasé et de nouvelles tours ont fait leur apparition. Mori fait malheureusement beaucoup en terme de standardisation urbaine. Le petit moment de poésie sur ce billet intervient sur la quatrième photographie, en la présence d’un petit palmier posé tout en haut d’un immeuble. Il semble appeler l’été de ses voeux. Il faut lever les yeux vers le ciel pour le voir. Apprécier l’architecture oblige à regarder vers le ciel. Je continue encore un peu ma marche en direction de la Tour de Tokyo que je montrais précédemment.

Outre les albums de Tricot que je découvre petit à petit et qui m’accompagnent quasiment tous les jours depuis plusieurs semaines, j’alterne avec d’autres musiques qui ont attiré mon attention ces derniers temps. Ce sont souvent des artistes que je suis depuis plus ou moins longtemps et qui sortent de nouveaux morceaux. Ce n’est pas systématique mais j’aime en général beaucoup les nouvelles compositions de Vaundy, ici avec son nouveau morceau Koikaze ni Nosete (恋風邪にのせて) sorti le 7 Mars 2022. Il s’agit du morceau thème d’une émission de télé-réalité sur Abema TV intitulée Kare to ōkami-chan ni ha Damasarenai (彼とオオカミちゃんには騙されない). A vrai dire peu importe. Je pense que Vaundy a un véritable don pour la composition musicale car ses morceaux sont presque immédiatement accrocheurs tout en maintenant cette accroche après de multiples écoutes. Je ne suis en général pas attiré par la pop pure, mais la musique de Vaundy m’attire pratiquement à chaque fois. Sa voix joue pour beaucoup, car on y ressent une passion certaine. Après le très bon morceau intitulé Walpurgis qu’il a écrit pour Aimer, je me dis qu’il devrait par exemple aussi composer pour Milet. Elle a une voix très puissante et particulière mais je n’ai pour l’instant pas entendu de morceau intéressant.

Après avoir écouté quelques morceaux de son nouvel album, je continue maintenant en piochant des morceaux de l’album précédent de Mondo Grosso, aka Shinichi Osawa (大沢伸一), celui intitulé Reborn Again and Always Starting New (何度でも新しく生まれる). Je connais déjà le superbe morceau Labyrinth (ラビリンス) avec Hikari Mitsushima (満島ひかり) au chant, et je découvre maintenant Wakusei Tantra (惑星タントラ) avec Asuka Saito (齋藤飛鳥) de Nogizaka46. Asuka Saito chantait déjà sur le morceau d’inspiration shoegazing STRANGER, sur le dernier album de Mondo Grosso. Sur ce morceau Wakusei Tantra (ou Planet Tantra), elle a une manière similaire de chanter, plutôt neutre et sans fioritures. Cette manière de chanter dans un flot continu est vraiment intéressante. La musique de Shinichi Osawa est très délicate et accompagne bien cette voix, la contrebalance même. Asuka Saito devrait s’échapper de Nogizaka46 pour venir chanter dans ce genre de projets. Tout comme pour Hikari Mitsushima, Shinichi Osawa semble être fidèle aux chanteuses qu’il fait intervenir sur ces albums, donc on peut présager d’autres morceaux à l’avenir. Il faut que je tente maintenant d’écouter un peu plus ces deux albums de Mondo Grosso.

On change encore complètement de style avec Minakekke. Depuis son EP Oblivion de 2019, j’avais un peu perdu de vue ses compositions, mais elle n’a pas sorti de nouvel EP ou album depuis celui de 2019. Son nouveau morceau Memorabilia, sorti le 15 Mars 2022, ne dépareille pas vraiment du style du EP Oblivion. La voix de Minakekke est chargée d’émotion, presque tremblotante, et il en ressort quelque chose de très beau. Alors que le début du morceau est plutôt minimaliste avec une guitare acoustique et un son unique de percussion, mettant l’accent sur le chant de Minakekke, l’accompagnement musical s’étoffe petit à petit. La deuxième partie de Memorabilia fait intervenir le bruit assourdissant des guitares de style shoegazing, sans pour autant altérer sa voix. Je me demande si ce n’est qu’au Japon que l’influence shoegazing est encore si présente. Je ne vais pas me plaindre car j’adore ces sonorités bruitistes.

Le dernier morceau part encore dans une direction complètement différente. Il s’agit de Sakura Burst du groupe Cö Shu Nie. Ce groupe, son nom du moins, m’intrigue depuis longtemps mais je n’avais jamais vraiment essayé d’écouter attentivement leur musique. Il se trouve que la chanteuse de Cö Shu Nie, Miku Nakamura (中村未来), est une amie de longue date d’Ikkyu Nakajima et cette dernière l’avait invité sur l’émission de J-Wave Wow Music pour justement présenter ce nouveau single Sakura Burst. Il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour aller écouter ce morceau attentivement et l’apprécier. Sakura Burst est le thème final d’un anime télévisé intitulé Code Geass: Lelouch of the Rebellion (コードギアス 反逆のルルーシュ) dont je n’ai jamais entendu parlé. A vrai dire peu importe (2). Le style est upbeat, contrastant complètement avec le morceau que j’évoquais juste avant. Musicalement, c’est très fouillé, voire symphonique, et la voix de Miku Nakamura va chercher très haut dans les aigus. Je trouve que ce morceau correspond bien à l’archétype des morceaux utilisés pour des films d’animation, mais celui-ci me plaît beaucoup.

C’est assez inattendu de voir Sheena Ringo sortir un nouveau morceau en solo, et j’espère que ça n’annonce pas une nouvelle pause de Tokyo Jihen. Après le dernier single Futsū ha (ふつうとは) de Tokyo Jihen, il s’agit encore d’un thème musical pour une émission de la NHK adressée au jeune public. Le nouveau morceau intitulé Ito wo Kashi (いとをかし) sera le thème final de l’anime Ojarumaru (おじゃる丸) sur NHK E Tele (Eテレ). Ce thème sera diffusé à partir du 4 Avril donc j’imagine que le morceau entier sera disponible à ce moment là. Cet anime existe depuis très longtemps, apparemment depuis 1998 ce qui correspond au début de la carrière de Sheena Ringo. La photo promotionnelle ci-dessus semble avoir été prise en même temps que celle accompagnant le single précédent de Tokyo Jihen qui est également la photographie de nouvelle année du groupe. Je ne sais pas trop à quoi on peut s’attendre pour ce dernier morceau, mais j’ai un peu peur qu’il soit trop consensuel. Le fait que ça soit le thème final plutôt que le thème d’ouverture permettra peut-être un peu plus de liberté, mais j’avoue avoir assez peu d’attente.

le déconstructivisme tokyoïte d’Eisenman

Le ciel est gris et on annonce de la pluie. Je pense quand même avoir assez de temps pour aller jusqu’à Akihabara pour voir un immeuble intéressant pour l’aspect déconstructiviste d’une partie de sa façade. La pluie me rattrape malheureusement lorsque j’arrive dans les rues d’Akihabara. Je n’aime pas beaucoup ce quartier de Tokyo et encore moins lorsqu’il est envahi par la grisaille. Depuis la station, il faut suivre une rue étroite cachée en partie par une voie ferrée surélevée qui l’assombrit. Gloomy Tokyo. Ces mots me viennent soudainement en tête alors que je marche dans cette rue en essayant de faire abstraction des gouttes de pluie qui s’intensifient pourtant de plus en plus. Je m’enfonce un peu plus dans le quartier de Kanda Sakumachō, limitrophe d’Akihabara, jusqu’au building que je cherchais et que découvre sans trop de difficulté tant il se distingue des autres bâtiments plutôt quelconques. Ce building est celui de la compagnie Koizumi Lighting Technology et il s’agissait auparavant d’une showroom appelée Koizumi Light Center. Ce building de verre a une apparence classique à part deux zones particulières qui semblent avoir été déstructurées. On doit ce building construit en Juillet 1990 aux architectes Kitayama Kojiro et Peter Eisenman. Ce dernier vient apporter au building ces deux déstructurations qu’il conçoit comme des grains de sable placés par erreur dans une architecture autrement parfaitement lisse et prévisible. Ces deux anomalies, l’une située à l’arrière du building au rez-de-chaussée et l’autre dans les derniers étages sur la façade principale, sont des extensions vers l’extérieur de la façade de blocs situés à l’intérieur du building. Ces parties intérieures du building viennent parasiter l’extérieur. Les blocs dépassant sur la façade étaient initialement peints de couleurs différentes, mais tout a été depuis repeint d’une couleur blanche, ce qui est bien dommage car on perd de vue cette jonction entre espace interne et externe.

Cette idée de distorsion architecturale me plaît beaucoup car je fais ici un lien avec les distorsions musicales que j’aime tant. On y trouve cette même ambition de mettre à mal une composition classique pour en faire naître quelque chose de nouveau, d’imprévisible et donc d’intéressant. L’apparence actuelle du building est certes moins intéressante que ce qu’elle était au moment de sa construction. Les teintes de la version originale, que l’on peut voir sur les petites photos ci-dessus empruntées au site web de l’architecte, apportaient à mon avis quelques couleurs à l’environnement plutôt grisonnant du reste du quartier. En cette journée de ciel gris et de pluie, j’aurais tout particulièrement aimé y trouver des couleurs qui auraient un peu éclairci ma visite.

Ce n’est pas le seul bâtiment que l’américain Peter Eisenman conçoit à Tokyo au tout début des années 1990. Les bureaux de l’agence de design Nunotani (布谷ビル) seront construits en 1992 dans le quartier d’Edogawa, dans un superbe style déconstructiviste. L’agence fait malheureusement faillite en l’an 2000 et le building est mis en vente cette même année. Il ne prendra preneur qu’en 2003 et sera complètement transformé en une résidence pour personnes âgées. La rénovation du building, désormais nommé Yurari Edogawa Green Park, est menée par l’architecte Takao Kase. Il gomme en totalité son apparence d’origine. Les compositions obliques sont complètement effacées et le résultat est un building quelconque sans aucune originalité. Les deux photographies ci-dessus montrent le building d’origine à gauche et la version rénovée actuelle à droite. J’aurais vraiment voulu voir le building original mais je ne m’intéressais pas autant à l’architecture tokyoïte à cette époque là, avant sa rénovation. Une vidéo faite d’images fixes nous montre le bâtiment et son intérieur, laissés à l’abandon en 2001.

être l’histoire de soi-même

L’actrice Suzu Hirose (広瀬すず) nous montre le nouvel appareil photo instantané Instax Mini Evo sur une grande affiche posée sur une des baies vitrées des bureaux de Fujifilm. L’objet au look classique rétro permet de prendre et d’imprimer des photos similaires aux Polaroïd mais sur un format un peu plus petit appelé Checki (チェキ). Le Checki fait une taille de 8.5×5.4cm par rapport au Polaroïd de 10.8×8.8cm. Ce genre d’objet est très tentant mais je me raisonne rapidement en me disant que j’en aurais que très peu d’utilité. Ce genre d’appareil est plutôt destiné aux portraits, ce qui n’est pas vraiment mon domaine de prédilection. Je me vois déjà, fidèle à moi-même, essayer de prendre des photos de rues et de buildings avec cet appareil. Le SIA Aoyama building sur la deuxième photographie garde intacte sa couleur blanche initiale comme s’il venait juste d’être construit alors pourquoi pas le défigurer avec des fils et poteau électriques. En photographies, j’hésite souvent entre deux formes de beauté urbaine, celle aux formes lisses et aux couleurs inaltérées et celle qui se développe à l’arrière des buildings, dans les interstices qui sont censés n’être vus de personne. Lorsqu’un building est abattu et laisse place à un terrain vague ou à un parking, la complexité des tubes et tuyauteries apparaît au grand jour. Les trois photographies suivantes recherchent plutôt des couleurs, le rouge marquant la nuit d’une enseigne Vivienne Westwood à Aoyama, l’étrange couleur violette d’une porte de temple près de Nishi-Azabu et les couleurs des formes géométriques dessinées sur le mur d’un parking de la banlieue de Shinjuku. Cette dernière photo me rappelle la manière dont je décorais virtuellement les bâtiments il y a plusieurs années de cela, en leurs apportant de nouvelles textures qui changeaient complètement leur apparence. Je me rends compte en écrivant ces lignes que j’évoque souvent mon histoire passée dans les rues de Tokyo, tout autant presque que mon histoire présente. La densité de l’histoire présente paraît toujours moins importante que celle du passé. Ce blog est censé être celui de l’histoire de moi-même, mais je m’interdis de dire et de montrer beaucoup de choses personnelles, au point où je me demande s’il s’agit vraiment de mon histoire. J’y pense souvent, mais cette histoire se transformera peut-être un jour en fiction, ce qui m’apporterait peut-être une nouvelle liberté.

De haut en bas: Images extraites des concerts sur la chaîne YouTube Ginza Sony Park de D.A.N. le 19 Mars 2022 et de Tamanaramen (玉名ラメン) le 26 Février 2022.

Le Samedi 19 Mars 2022 à partir de 21h, on pouvait voir en live sur YouTube un mini concert de D.A.N. sur la chaîne de Ginza Sony Park. Je m’en suis rendu compte trop tard pour le voir en live, mais la chaîne YouTube maintient heureusement ce concert dans ses archives. Le concert se passe sans public dans les sous-sols de l’ancien immeuble Sony dans le centre de Ginza. Je ne suis pas encore complètement revenu de leur dernier album NO MOON, et je réécoute assez souvent certains morceaux comme le morceau titre ou The encounters. Ce dernier n’était, sans surprise, pas interprété pendant ce live car il fait intervenir des voix extérieures, celles d’un rapper appelé Takumi et de Tamanaramen (玉名ラメン). Tamanaramen s’est d’ailleurs récemment produit sur cette même scène du Ginza Sony Park, il y a peu de temps, le 26 Février 2022. Ce concert là était plutôt expérimental à mi-chemin entre installation artistique et véritable concert. Hana et Hikam Watanabe se faisaient constamment face, et les trois murs de l’espace de la scène étaient recouverts d’images vidéos abstraites. Tamanaramen avait tout de même interprété leurs deux derniers morceaux, Glowing Arcade et The light behind my eyelids. L’approche de mise en scène de D.A.N. au Ginza Sony Park était en comparaison plus classique, jouant sur la pénombre. Derrière leurs machines pleines de câbles, le groupe interpréta plusieurs morceaux de leur dernier album comme le morceau titre de l’album, NO MOON, et Anthem. Ce dernier morceau fait intervenir des sonorités de steel pan joué sur cet album par Utena Kobayashi, mais elle n’était malheureusement pas présente sur scène avec les trois membres de D.A.N. Ce petit concert d’une trentaine de minutes m’a fait réécouter une nouvelle fois l’album du groupe.

un tour autour de la tour

Nous sommes actuellement dans une des meilleures, mais également une des pires, périodes de l’année pour marcher dehors. Les températures ont monté tout en restant assez fraiches pour rester agréables, mais mon allergie aux cèdres est de retour comme chaque année. Je pensais secrètement y échapper cette année car les désagréments étaient plutôt légers l’année dernière et celle d’avant. Ce n’est pas vraiment le cas cette année même si le mal est tout à fait supportable. Ça dépend des jours. Ce jour là était celui du marathon de Tokyo. Je passe discrètement voir les coureurs bien que ce n’était pas l’objectif premier de ma marche ce jour là. Il n’y avait pas de but à part celui d’aller acheter du pain à l’autre bout de la ville dans une boulangerie sélectionnée par Mari. Mon trajet me fait volontairement passer près de la Tour de Tokyo qui reste magnifique après toutes ces années. Je traverse le parc de Shiba, le plus ancien de Tokyo, établi en 1873. J’y entre par un passage derrière le temple Hoshuin que je montre sur la première photographie, et en ressors à travers la porte du mausolée Daitokuin. C’est à cet endroit là que j’aperçois les coureurs et que je me demande comment je vais pouvoir traverser l’avenue pour rejoindre Hamamatsuchō. Les gardes ne doivent pas arrêter les coureurs du marathon pour laisser traverser les passants de temps en temps, et le flot semble continu vu le nombre de participants. Il y a heureusement une passerelle pour piétons qui permet de traverser l’avenue Hibiya. Des volontaires sont même présents pour aider à transporter les vélos et poussettes pour monter et descendre de la passerelle piétonne. Tout est tellement bien organisé pour éviter un éventuel mécontentement. On ne peut malheureusement pas s’arrêter en route sur la passerelle et il faut donc prendre des photos des coureurs de manière furtive tout en se déplaçant. Tous les photographies ci-dessus sont prises autour de la Tour de Tokyo qui apparait systématiquement dans mon champ de vision lorsque je lève les yeux au ciel.