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Le redémarrage du blog au tout début de l’année est toujours difficile et, comme chaque année à cette période en particulier, l’idée m’a effleuré l’esprit de tout simplement arrêter, pensant ne plus avoir beaucoup de choses nouvelles à y partager. Mais je continue bien sûr à prendre des photographies que je développe numériquement sur l’ordinateur et l’envie de les montrer de manière organisée dans un billet est toujours plus forte que toute volonté que je pourrais avoir d’arrêter. Ce sont parfois les photographies que j’ai pris qui me donnent envie de continuer ce blog, ou d’autres fois, l’envie d’écrire sur mes sujets de prédilection à savoir l’architecture et la musique japonaise, et ceci est conditionné par les découvertes que je peux faire, qui sont en général le résultat d’un effort de recherche. Je ne ressens pas le sentiment d’une obligation de publier à tout prix sur ce blog, mais cette période de réflexion du début de l’année reflète également mon questionnement sur les contraintes que je m’impose sur le contenu de chaque billet. Au fur et à mesure des années, ces billets sont devenus de plus en plus denses et sont la plupart du temps le fruit de recherches qui n’interpellent souvent que mon propre otakuisme et mon auto-satisfaction. A l’avenir, il ne faut pas que j’oublie de garder une approche simple et légère. « Don’t get heavy, keep it light and keep it moving » comme l’écrit Radiohead sur le morceau Present Tense de l’album A Moon Shaped Pool. Ma réflexion me pousse également à me demander si je dois continuer à mélanger les sujets dans un même billet comme je le fais actuellement, à savoir par exemple faire correspondre des photographies de Tokyo avec la musique que j’écoute à ce moment là. Je finis toujours par me convaincre de ne pas séparer ces sujets dans des billets indépendants et de continuer à les intégrer dans une unité car c’est ce qui fait la particularité de ce blog qui n’est pas un magazine web d’architecture, ni un photoblog, ni une revue musicale amateur. Mon plaisir est de nouer des liens entre ces sujets, et je pense réussir parfois. Sur la série de photographies ci-dessus prises depuis différents sanctuaires de Tokyo et d’ailleurs, l’approche volontairement modifiée et triturée de l’image correspond par exemple assez bien aux altérations sonores que l’on trouve dans la musique qui suit.

Le titre du single Continue de 4s4ki correspond assez bien au thème du texte ci-dessus et je le réutilise par conséquent comme titre de billet. Ce single est sorti le 29 Novembre 2023 mais je ne l’ai écouté pour la première fois qu’à la toute fin de Décembre 2023, car il m’est apparu soudainement en extrait parmi d’autres vidéos non-sollicitées sur Instagram. J’écoute la plupart du temps les quelques secondes des musiques que me propose Instagram et je pense que l’algorithme de l’outil a dû comprendre qu’il y avait là pour moi un intérêt. La vidéo de Continue montre des images de concerts que je pense récents, et ça me donne envie d’aller la voir cette année si l’occasion se présente, bien que je sois loin de connaître toute sa discographie. Ça fait au moins plusieurs années que je suis et apprécie sa musique qui évolue dans un style qui lui reste bien spécifique. Comme très souvent, son chant est modifié mais ne perd pas sa dimension et sa chaleur humaine. Il ne se laisse pas noyer par la composition électronique pourtant très dense. Dans sa manière rapide de chanter à la limite du rap, elle me donne toujours le sentiment d’avancer rapidement sans détours, de tracer en quelque sorte son sillon sans compromis. Dans le paysage musical japonais, 4s4ki a clairement un style qui lui est propre et que je pense précurseur.

On m’avait conseillé dans les commentaires d’un précédent billet de jeter un œil et une oreille au site musical web Spincoaster. Je connais ce site web depuis longtemps sans pourtant l’avoir consulté pour y faire des découvertes musicales. Un petit tour à la fin de l’année me fait découvrir le morceau Envy par Yamada Gal Zingu (山田ギャル神宮). Je sais peu de choses sur ce rapper à part le fait qu’il a démarré son activité musicale récemment au début de la pandémie et qu’il s’associe régulièrement avec d’autres rappers qui me sont aussi inconnus. Son approche rap est intense dans le sens où son flot verbal, à la voix légèrement modifiée, est rapide et presqu’ininterrompu pendant les presque trois minutes du morceau Envy. La composition musicale est rock et contribue assez largement à l’agressivité générale qui se dégage du morceau.

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