Bambou et légumes verts

Roppongi Hills. Je n’étais pas passé donner une visite à la tour depuis quelques mois. Nous ne faisons pas une visite détaillée aujourd’hui, mais nous nous dirigeons plutôt vers les cinémas Virgin Toho au pied de la tour, deux billets gratuits en poche.

La séance de ce soir sera la fameuse Guerre de Etoiles Episode 3. J’y suis allé assez sceptique, avec Mari qui n’avait vu aucun des épisodes précedents. Sceptique car je n’avais pas été très emballé par les deux nouveaux épisodes presque trop digitaux. Le troisième épisode ne m’a en fait pas décu, et m’a à vrai dire beaucoup plu. Après une très longue absence des salles de cinéma que j’affectionais tant par le passé, le film était un vrai grand spectacle. Le personnage de Anakin et ses états d’âmes sont intéressants. Cet épisode joue beaucoup sur le mental du futur Vador, son désir de reconnaissance, le bouleversement des valeurs vont être décisives pour un passage du côté où il ne faut mieux pas aller.. Les dernières minutes où l’on voit Vador en costume d’époque sont assez magiques. Ma jeunesse m’est revenue en pleine figure. Cet épisode m’a réconcillié avec la série, et Mari réclame à voir la suite, les vieux épisodes donc, à ma plus grande surprise.

Nous sortons de Roppongi Hills sous les lumières.

Le lendemain, levé aux aurores. Non, un levé aux aurores n’existe pas un samedi, disons plutôt un levé un peu plus tôt qu’à l’habitude, direction Kamakura. Ca faisait longtemps.
Ce week end, il fait très beau et chaud. Les Matsuri sont de sortie ici aussi. Un Mikoshi passe plusieurs fois sous les fenêtres de la maison. Je suis les porteurs sur quelques mètres, histoire de prendre quelques photos. Je m’approche mais pas trop, tout le monde a l’air porté par la fête et j’essaie de ne pas me laisser emporter par le flot. Les participants de ce matsuri m’ont l’air assez particuliers, certains visages font mafieux. Mari me confirme de la tête, mais on doit certainement se tromper…

L’après midi, passage très rapide dans Kamakura, vers un temple que je ne connaissais pas: Hokaiji. Il s’agit d’un temple boudhiste entouré de verdure et de fleurs attirant forcément le photographe. Le lieu est paisible. Nous entrons dans le temple, ouvert sur l’extérieur. Après avoir déposé une tige d’encens et passé une prière pour nos proches, nous restons assis sur le tatami légèrement moelleux, à apprécier pendant quelques minutes la beauté à peine dévoilée des statues boudhistes. Elles sont éclairées à la bougie et noircies à l’encens. Le vent frais traverse le temple, on est bien ici. Je resterais bien plus longtemps, mais il nous faut découvrir le jardin, ou plutôt une jungle à peine entretenue.

Sortie du temple, on se perd légèrement dans les rues piétonnes sinueuses de Kamakura. On s’y perd volontiers mais on se retrouve rapidement, Kamakura n’est pas Tokyo. On y fait toujours des découvertes, des salons de thé cachés dans les coins de rues.

ippo torii sound of waveLe week end est également agrémenté de la lecture de Kateigaho, un magazine traitant de la culture et de l’art japonais. J’en avais parlé brièvement auparavant ici. J’en retiens une image d’un objet en bambou intitulé Sound of Wave, par l’artiste Ippo Torii (image de Tai Gallery). Je ne savais pas que le bambou recevait ce genre de traitement moderne. Les objets présentés dans le magazine sont fascinants, surtout les objets d’art détournés de leur fonction première et suffisant à eux-même. Pour en savoir un peu plus, la boutique Bamboo Tokyo propose à la vente quelques créations.

Pendant ce temps là, le matsuri du quartier sonne ses dernières notes. Il fait déjà nuit, le chef du quartier adresse un message de remerciements aux fidèles participants costumés. Le mikoshi est déposé fièrement devant le temple.

De retour à la maison, c’est la télévision cette fois qui m’interpelle. Sont diffusés en ce moment, quelques extraits d’un concert orchestral au Suntory Hall, le chef d’orchestre et compositeur se nomme Tan Dun (Biographie). Quelques intruments atypiques sont utilisés, tels que des rouleaux de papier comme percussions. Le concert est illustré de videos en grand écran, des images provenant de Chine: des danseurs en costume traditionnel, un chanteur mélangeant pleurs et chant dans une complainte accompagnée à la contre-basse. Le concert est atypique, mélange organique d’influence moderne et traditionnelle.

Il est l’heure de dormir, le futon m’appelle et le chant des grillons à travers la fenêtre entrouverte va me bercer.

La dernière journée de ce long week end de trois jours nous amène vers les plages de Hayama. Le temps est couvert et il fait presque froid, mais le soleil est brillant quand il veut bien sortir des nuages. La plage n’est pas tout à fait désertée. Ce n’est pas la foule, mais quelques barbecues pointent leur nez par ci par là. La promenade au bord de l’eau est agréable (si l’on fait abstraction de ces légumes verts sortis de nul part) et bénéfique, nous nous rechargeons en embruns avant la reprise de la semaine.

Aki Matsuri et Harakami et Hifana

Les Matsuri reviennent en force au début de l’automne. Nous étions à Kichijoji ce samedi et nous avons croisé plusieurs fois le Mikoshi, petit autel, porté et supporté par des dizaines de personnes motivées. Le cortège est imposant et se contient à peine dans les rues étroites de la shotengai (rue commercante couverte) de Kichijoji. Nous les suivons quelques minutes, les partcipants sont pour la plupart à fond dans le mouvement, c’est une vraie fête.

Aux abords de la rue commercante animée, on découvre une place vide entourée d’un sanctuaire et de ses dépendances. J’adore découvrir ces endroits paisibles si proches de la foule mais comme préservés. Un petit oasis de tranquilité et de verdure en plein milieu de Kichijoji. Devant les portes du sanctuaire, un petit diablotin essaie de nous faire peur, tout comme cette représentation divine sous le portillon d’entrée qui essaie de nous stopper.

De retour vers la partie marchande, un magasin de vêtements nous interpelle. Cette veste bleu foncée contient l’écriture Moe, signe de ralliement des Akibake, les otaku de Akihabara, lorsqu’ils veulent signifier discrêtement qu’une fille mignonne fait son apparition. Amusant, je prends ma photo après une autre photographe amateur, ce magasin est une véritable attraction.

Notre marche infatiguable nous amène à travers les zones résidentielles. On y croise toujours quelques originalités. Ici, il s’agit d’un îlot de verdure à peine contenu dans son espace réservé. Il s’agit en fait d’un petit hôpital qui semble avoir été bien abandonné. Les fenêtres sont noircies et ne laissent que peu entrevoir l’intérieur que j’imagine lugubre. Ailleurs, un relaxé nous fait part de sa vision du bien être, les pieds en l’air dépassant de la fenêtre.

Le Mikoshi pendant ce temps est toujours en ballade dans les quartiers de Kichijoji. Il revient finalement vers le centre, près de la gare. C’est le moment des adieux, nous allons dîner chez les grands parents de Mari, un dîner qui s’annonce bien arrosé comme d’habitude. Malgré ces 89 ans, le grand père me bat à plate couture pour ce qui est du Sake.

Notre retour passe par un parcours rapide du parc Inokashira, en activité même la nuit. Des gamins font des feux d’artifice sous le nez du poste de police tout proche. Il est évidemment interdit de faire des feux d’artifice en forêt. La gare de Inokashira est une de mes préférée la nuit, il n’y a pas un chat, la lumière est faiblarde et le joueur d’harmonica est toujours à son poste quelque part dans les bois. On entend sa musique de western par les fenêtres de la gare.

Rei Harakami Lust et HifanaOn continue toujours en musique. Le très bon point de iTunes, c’est la découverte musicale, une activité que j’aime à pratiquer. Même si le iTunes japonais est encore assez limité quant au nombre d’oeuvres présentes, du fait de sa relative jeunesse, ca ne m’empêche pas de traîner les oreilles par ci par là, plutôt du côté des musiques electroniques en ce moment. Je me suis arrêté sur quelques morceaux de Rei Harakami (Blog) provenant de son dernier album Lust (lien iTunes). En recommandation, le morceau titre Lust (lien iTunes), une électronique joueuse, minimaliste, atmosphérique et entêtante. Le second morceau Owari no Kisetsu (lien iTunes) est agrémentée de la voix de l’artiste. Je ne connaissais pas cet artiste originaire de Hiroshima et désormais installé à Kyoto. Il a sorti 4 albums et est présent sur les scènes japonaises et internationales. Il est sur le label Sublime Records qui compte déjà Ken Ishii.

Une autre petite découverte, c’est Hifana et le morceau Wamono (lien iTunes), une musique électronique jeune et amusante à base de folklore japonais et de voix légèrement « okinawaienne ». C’est très frais et ca nous vient de W+K Tokyo Lab, dont j’avais lu un interview récemment sur pingmag.

Carte iTunes

Itms Japan Card

Un cadeau qui fait plaisir, une carte prépayée pour le ITunes Music Store Japan qui vient de m’être offert par Eddie et Nicolae. 5000 Yens de musique a trouvé dans le magasin électronique de Apple. Il fallait commencer pour tester le truc, c’est donc Coldplay – Speed Of Sound du dernier X&Y, une chanson qui me trôtait dans la tête. Une très bonne idée cadeau.

Perception

esprit

Une photo fantômatique et dans le mouvement prise à Kichijoji.

Pour faire suite en quelque sorte à un début de conversation autour des droits du photographe, le blog PhotoBlogs.org nous donne en billet un témoignage d’interdiction déplacée, blog.photoblogs.org – Assault on Photography Going From Bad to Worse. Cette article nous mène vers des idées supplémentaires sur le sujet, The Photographer’s Rights (US), en anglais dans le texte.

Andre

Pour faire suite à un autre billet, Interférences, par lequel Simon m’apprenait les agissements du « graffiste » André dans les rues de Shibuya-Ku, j’ai découvert une preuve écrite sous forme d’une signature et d’une date. Il nous semblait, à Mari et à moi, l’avoir croisé à Harajuku début Juin, fin Mai 2005 au moment du billet Youth. On avait basé notre vague reconnaissance visuelle sur une photo de magazine.

La chaleur, les éclairs d’orage ces derniers jours et le tremblement de terre d’aujourd’hui ne nous épargnent pas en ce moment. Pour se changer un peu les idées, j’ai adopté la chanson My Way de Def Tech (d’ailleurs dans les meilleures ventes iTunes Japon), un Hip Hop léger qui me rebalance un peu 6 ans en arrière quand j’écoutais légèrement Dragon Ash à l’époque de Buzz Songs. Une autre chanson qui traine beaucoup sur la playlist de mon iPod, le BlackOut de Asian Kung-fu Generation, dans un style rock indé et pop. Après une cure de Supersilent, musique compliquée et sombre, ça fait du bien d’alterner avec une musique plus enthousiaste, et retrouver un peu de Pop japonaise.

Twin Peaks

Ah, … c’est fini. C’est avec tristesse que nous voyions se terminer la série Twin Peaks qui nous a tenu en haleine pendant 2-3 semaines, au rythme de 2 épisodes par soir, après quelques allés-retours au Tsutaya le plus proche pour la location des K7.

La série est très lynchienne avec tous les ingrédients que j’aime chez le réalisateur, un mélange de réalité et de surnaturel, l’humour décalé et un scénario tellement complexe qu’on comprend moins l’histoire à la fin du dernier épisode qu’au début du premier. Bref, ça vaut le détour (au Tsutaya, et sur Internet pour comprendre un peu mieux ce qui se passe). J’allais oublier, les musiques d »Angelo Badalamenti apporte beaucoup à l’atmosphère, au charme légèrement vieillot de la série (ça date d’il y a 14 ans quand même).

La première saison seulement est sortie en DVD, et pour des raisons sombres de droits, on est certainement pas prêt de voir la suite ailleurs qu’en K7 Video VHS. Quel dommage vue la qualité de la transcription DVD de la première saison.

Des Liens pour tout comprendre sans devenir cinglé:
Twin Peaks FAQ
Twin Peaks Explications